Sécurité à Nancy : les propositions de la gauche
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Conseil municipal de Nancy Lundi 17 novembre 2014 COMMUNICATION Actions en matière de sécurité et de tranquillité publique Intervention de Gilles Lucazeau Monsieur le maire, chers collègues, ème le long plaidoyer de Monsieur le 2 adjoint au soutien de la sécurité urbaine m'inspire les quelques réflexions suivantes: La première impression qui s'en dégage plaide, si j'ose dire, en votre faveur, Monsieur le Maire, sur au moins trois points:    volonté de clarifier les compétences respectives de la police municipale et de la police d'Etat, qui justifie d'ailleurs une formation au long cours des agents municipaux; volonté affichée d'assurer une meilleure coordination entre les divers services d'intervention, brigades de jour et brigades de nuit, par l'entremise du "centre opérationnel"; volonté enfin et toujours de favoriser une réelle complémentarité entre les services de police municipale et ceux du service de l'Etat. Cette première impression positive ne doit cependant faire oublier l'essentiel, à savoir quelle efficacité peut-on attendre des dispositions annoncées et de la volonté qui les sous-tendent? Question à vrai dire lancinante. Je sais bien que, si Paris ne s'est pas fait en un jour, la sécurité ne se décrète pas non plus en cinq minutes! Voici pourtant plusieurs années que cette question occupe régulièrement l'attention de cette assemblée.

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Publié le 18 novembre 2014
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Langue Français

Extrait

Conseil municipal de Nancy Lundi 17 novembre 2014
COMMUNICATION Actions en matière de sécurité et de tranquillité publique
Intervention de Gilles Lucazeau
Monsieur le maire, chers collègues,
ème le long plaidoyer de Monsieur le 2 adjoint au soutien de la sécurité urbaine m'inspire les quelques réflexions suivantes:
La première impression qui s'en dégage plaide, si j'ose dire, en votre faveur, Monsieur le Maire, sur au moins trois points:
volonté de clarifier les compétences respectives de la police municipale et de la police d'Etat, qui justifie d'ailleurs une formation au long cours des agents municipaux;
volonté affichée d'assurer une meilleure coordination entre les divers services d'intervention, brigades de jour et brigades de nuit, par l'entremise du "centre opérationnel";
volonté enfin et toujours de favoriser une réelle complémentarité entre les services de police municipale et ceux du service de l'Etat.
Cette première impression positive ne doit cependant faire oublier l'essentiel, à savoir quelle efficacité peut-on attendre des dispositions annoncées et de la volonté qui les sous-tendent? Question à vrai dire lancinante. Je sais bien que, si Paris ne s'est pas fait en un jour, la sécurité ne se décrète pas non plus en cinq minutes!
Voici pourtant plusieurs années que cette question occupe régulièrement l'attention de cette assemblée.
Or, précisément, après l'exposé fort didactique et un tantinet tactique de Gilbert THIEL, les interrogations, sinon les doutes subsistent.
Je vais les reprendre aussi brièvement que possible, une à une:
er *1 point critique:si le risque "zéro" n'existe pas plus en matière de sécurité publique qu'en d'autres domaines, force est tout de même de relever que si la création ou le renforcement de deux brigades de nuit est un progrès, le problème demeure d'une
absence de couverture urbaine entre 3h. et 7h. 30 du matin, voire entre 23h. et 7h. 30 dans les nuits du dimanche au lundi… Or, l'observation des faits d'agression les plus graves montre que c'est le plus souvent dans cette large tranche horaire qu'ils se produisent. Que dire en outre d'un recrutement de 3 agents supplémentaires, 8 si j'y ajoute le comblement des postes restés vacants, face au déploiement des nouvelles brigades? Compte tenu des temps de service et de récupération, je crains que l'annonce du nouveau dispositif ne soit qu'un affichage trompeur.
On me dira que les nouveaux effectifs théoriques seront désormais largement comparables à ceux d'une ville de l'importance de Nancy; on me dira même-je l'ai entendu- que ces effectifs seront ici plus nombreux qu'à Metz si l'on prend pour référence les surfaces respectives des deux agglomérations et non leur population. Mais je n'ai pas entendu la seule vraie référence qui vaille dans le domaine de la sécurité, à savoir le taux de délinquance enregistré dans les villes d'importance équivalente à Nancy. Or on sait que la cité ducale ne se distingue pas uniquement par sa "place Stan" et qu'elle est malheureusement haut placée dans le "top 50" des villes les plus "criminogènes".
Certains ici m'ont fait grief d'avoir souligné ce fait lors de la dernière campagne. Il est vrai que Nancy ne se compare pas plus à Chicago qu'à Marseille. Mais certaines tendances lourdes demandent à être inversées. C'est d'ailleurs bien la raison pour laquelle l'Etat lui-même a décidé d'y étendre une "Zone prioritaire de Sécurité".
Sur la question des moyens et de leur usage, je serai donc pour le moins réservé.
ème *critique2 point :j'observe d'autre part avec intérêt, Monsieur le Maire, que vous avez apparemment renoncé dans l'immédiat au doublement des caméras de vidéo-surveillance qu'on préfère appeler pudiquement caméras de vidéo-protection, comme si la surveillance avait d'autre but que la protection..!
J'ai toutefois du mal à savoir, Monsieur le Maire, peut-être nous le direz-vous, si ce revirement tient à une autre philosophie de votre part ou s'il s'inscrit dans l'ordre de la contrainte purement budgétaire? Remarquez bien que vous ne seriez pas le seul à ce titre à modifier ses annonces de campagne!
Toujours est-il qu'on peut légitimement s'interroger sur l'hésitation qui paraît présider à votre politique sécuritaire, entre une augmentation minimaliste des caméras et une augmentation non moins minimaliste des effectifs de notre police. On serait en droit d'attendre que, puisque vous avez en l'état renoncé au déploiement tous azimuts des caméras, nous aurions la consolation –le mot est faible- d'un déploiement plus humain!
Vous savez qu'il s'agit là de l'un des objectifs soutenus par l'opposition et, quelle que soit par ailleurs votre volonté proclamée de repositionner les agents de voie publique en police de proximité, il est douteux que cette volonté puisse être exaucée dans les faits à travers les seules mesures annoncées. IL me semble pourtant que le moment serait bien choisi de proclamer votre attachement à l'image de Nancy, ville apaisée et bienfaisante, autrement dit "ville meilleure", ce qui est me semble-t-il la véritable vocation d'une authentique police de proximité. La création d'une "unité de contact urbain" telle que nous l'annonce Gilbert THIEL peut certes constituer un mieux mais risque fort de n'être en définitive qu'un trompe-l'œil faute d'une assise significative et d'un message suffisamment fort.
Pourquoi donc hésitez-vous? Serait-ce par crainte de donner pour une fois raison à l'opposition?
ème *3 point critique:sur la question que j'ai posé en commission relativement à la mise au point d'un système de télé-protection piloté par la Mairie au profit des personnes âgées vivant seules et ayant été déjà victimes d'une agression, il m'a répondu que la question n'était pas à l'ordre du jour, une loi récente ayant limité la mise en place de ce nouveau système aux seules personnes victimes de violences conjugales… Pour autant, des personnes seules qui ont déjà été agressées peuvent légitimement craindre pour leur vie, ne serait-ce qu'à la nuit tombée. Que l'on ne m'oppose pas un argument budgétaire sur ce qui resterait un petit nombre. Je suis frappé par le fait que dans notre société, il faut décidément une loi pour décider de tout, comme si le pouvoir d'initiative des autorités locales était dépourvu de légitimité. Il s'agit pourtant d'une question de "politique sociale" au sens le plus citoyen du terme. Que ne vous emparez-vous pas de ce thème pour offrir à nos concitoyens une meilleure tranquillité?
ème *4 point critique:je ne serai pas systématique dans mon opposition à votre projet, en vous disant que j'approuve cette fois sans réserve votre renoncement à l'un des thèmes de votre campagne, à savoir la prise d'un arrêté "anti-mendicité", comme s'il y avait dans notre société deux catégories de citoyens, ceux qui ont le droit de vivre et les autres… Il est vrai qu'un tel arrêté n'aurait pas manqué de soulever la question de sa légalité dans la mesure où le délit de mendicité a été aboli depuis belle lurette… Je dois atténuer cependant ma satisfaction en entendant que vous avez finalement opté en faveur d'un arrêté "anti-regroupement" dont le moins que je puisse dire est que, s'il procède d'un esprit de prévention utile, risque lui aussi de se heurter à bien des pièges juridiques et à une mise en application pour le moins aléatoire. Mais je ne voudrais pas que ce bémol annule le dièse de mon propos !!
ème critique*5 point : le "centre opérationnel" dont parlait Gilbert THIEL doit être, si j'en crois ses propos, une unité "qui reçoit et traite l'ensemble des appels téléphoniques des administrés à destination de la police municipale pour diriger les patrouilles sur le terrain et les renseigner, les patrouilles devant ensuite renseigner la police nationale…" Pour le coup, le dispositif me semble introduire un risque de confusion fâcheux dans l'esprit des administrés quant à la compétence d'intervention réelle de ce centre. C'est comme si, là encore, vous aviez voulu vous inspirer du projet que nous soutenons de création d'un véritable "Office Municipal de la Tranquillité" sans aller jusqu'à le dire et surtout jusqu'au bout de la démarche. Et là encore, sentiment mitigé d'une sorte de valse-hésitation de votre part, ce que nous regrettons.
On serait tenté de vous dire : encore un effort, Monsieur le Maire, et vous pourriez bientôt siéger avec nous!
Je ne voudrais pas cependant terminer sur une note par trop critique, puisque je considère le rôle de l'opposition comme devant être avant tout constructif et ouvert au dialogue.
Je vais donc, pour finir, formuler ici un souhait: non pas celui, je vous rassure, de vous voir adopter définitivement notre programme d'action, mais tout au moins de permettre à l'un des membres de l'opposition d'assister aux côtés de votre représentant à l'une ou l'autre des réunions bi-mensuelles entre les services de police municipale et ceux de
l'Etat dont Gilbert THIEL nous a annoncé la tenue à compter de janvier 2015, si je ne m'abuse…
J'en ai cette fois terminé et je vous remercie, Monsieur le Maire, mes chers collègues, pour votre aimable attention.
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