A propos d un rituel hittite pour la lustration d une armée : le rite de purification par le passage entre les deux parties d une victime - article ; n°1 ; vol.137, pg 5-25
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A propos d'un rituel hittite pour la lustration d'une armée : le rite de purification par le passage entre les deux parties d'une victime - article ; n°1 ; vol.137, pg 5-25

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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1950 - Volume 137 - Numéro 1 - Pages 5-25
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Olivier Masson
A propos d'un rituel hittite pour la lustration d'une armée : le rite
de purification par le passage entre les deux parties d'une
victime
In: Revue de l'histoire des religions, tome 137 n°1, 1950. pp. 5-25.
Citer ce document / Cite this document :
Masson Olivier. A propos d'un rituel hittite pour la lustration d'une armée : le rite de purification par le passage entre les deux
parties d'une victime. In: Revue de l'histoire des religions, tome 137 n°1, 1950. pp. 5-25.
doi : 10.3406/rhr.1950.5699
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1950_num_137_1_5699A propos d'un rituel hittite
pour la lustration d'une armée :
Le rite de purification
par le passage entre les deux parties d'une victime
Dans un ouvrage récent, H. Th. Bossert attirait l'attention
sur un texte hittite où intervenait un sacrifice humain, et
invoquait en commentaire quelques exemples de sacrifices
analogues dans l'antiquité classique1.
En réalité, il est également question dans ce texte d'autres
victimes, et les circonstances générales de la cérémonie nous
semblent appeler une étude plus approfondie.
Voici d'abord le passage dans son entier2 : KUB XVII
28 IV 45-56, d'après la transcription et la traduction qui nous
ont été communiquées par J. Friedrich (ici texte A) :
45 ma-a-an ERIN^P* IŠ.TU ^KOR hu-ul-la-an-ta-ri
46 nu SISKUR-SISKUR EGIR ID kiš-an ha-an-da-an-zi
nu EGIR ÍD
47 UKÙ-arc MÁŠ.GAL UR.TUR ŠAH.TUR is-tar-na ar-ha
ku-ra-an-zi
48 nu ki-e-iz MAŠ?IA ii-ja-an-zi ki-i-iz-zi-ja MAS?1-* ti-an-zi
49 pí-ra-an-ma GÚha-at-tal-ki-iš-na-aš KÁ.GAL-as i-ja-an-zi
50 nu-uš-ša-an ti-ja-mar še-ir ar-ha hu-it-ti-ja-an-zi
1) Asia, Stamboul, 1946, p. 103.
2) H. Th. Bossert ne transcrit et ne traduit que les lignes 45-48. Le texte avait
été signalé par A. Goetze, Kleinasien, 1933, p. 121, n. 9 ; p. 145, n. 7 ; p. 154, n. 1 ;
ainsi que par G. Furlani, La religione degli Hitliti (Storia d. Relig., éd. R. Pettaz-
zoni, vol. XIII, 1936), p. 310, sans essai d'interprétation ; de même Sturtevant-
Bechtel, A Hittite Chrestomathy, 1935, p. 120. REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS 6
51 пат-ma KÁ.GAL pi-ra-an ki-iz-za pa-ah-hur wa-ar-nu-
wa-an-zi
52 ki-iz-zi-ja pa-ah-hur wa-ar-nu-wa-an-zi
53 пи-кап ERÍN1*^ iš-iar-na ar-ha pa-an-zi GIM-an-ma-
aš-kán
54 ID-ал ia-p[u-š]a a-ri nu-uš-ma-aš-kán wa-a-tar
55 ša-ra-a pa-ap-pár-aš-kán-zi EGIR-an-cřa-ma-za gi-im-ra
56 SISKUR.SISKUR i-en-zi gi-im-ra-aš GlM-an SISKUR-
SISKUR iš-ša-an-zi
« Quand les troupes sont battues par l'ennemi, on organise
un sacrifice en arrière du fleuve de la façon suivante : en
arrière du fleuve, on coupe en deux1 un homme, un bouc, un
jeune chien et un cochon de lait. Et l'on place les moitiés de
ce côté-ci, les (autres) moitiés de ce côté-là2. Mais devant on
fait une porte en bois hattalkessar3 et l'on tire par-dessus
un lijamar (?)*. Ensuite on allume un feu ici devant la porte
et on allume là un feu. Et les troupes passent à travers. Mais
aussitôt qu'elles arrivent au bord du fleuve, on les asperge
d'eau. Ensuite on fait un sacrifice dans la campagne, comme
on a l'habitude de faire Je de la campagne. »
On est donc en présence d'une cérémonie purificatoire,
d'une lustration. Après une défaite5, les troupes défilent le
long d'un fleuve ; elles passent d'abord entre deux feux, puis
sous une porte faite d'un bois particulier et bien connue par
1) Sur le sens de (ištarna) arha kur- « couper en deux », cf. F. Sommer, Ahh.
Urk., p. 187, n. 3 ; Sturtevant, Glossary2, p. 26, 65 et 87.
2) H. Th. Bossert entend : « sur un côté (du fleuve ?)..., sur l'autre côté (du
fleuve ?) », ce qui est impossible.
3) Sur ce bois, cf. A. Goetze, Hittite Ritual of Tunnawi, p. 91 ; Sturtevant-
Bechtel, op. cit., p. 120.
4) Mot de sens obscur, que l'on retrouve dans KUB IX 28 III 15 et IV 1
(E. Laroche).
5) A propos de la défaite d'une armée, A. Goetze (Kleinasien, p. 121, n. 9)
a signalé un texte intéressant, où il est question des mésaventures qui guettent
un général et ses troupes. Il s'agit de KUB VII 58 I 18-22, dont nous donnons seul
ement la traduction d'après E. Laroche : « Si un chef d'expédition est frappé de
terreur dans la campagne, ou bien si, dans la bataille, l'ennemi remporte des succès,
et que nos troupes n'en remportent pas... » Ce morceau comportait peut-être des
prescriptions analogues à celles du texte A, mais malheureusement la suite est
brisée et nous restons dans l'ignorance. ' A PROPOS DUN RITUEL HITTITE 7
d'autres textes1. Le défilé continue entre les morceaux de
quatre victimes, placés de chaque côté de leur chemin : un
homme, un bouc, un jeune chien, un cochon de lait.
A côté de ce texte, précieux par sa longueur et sa précision,
il convient de ranger un certain nombre de passages de rituels
qui sont moins détaillés.
E. H. Sturtevant a déjà rapproché A d'un morceau du
« Rituel d'Anniwijani »2 : VBoT 24 I 30 sqq. (B) :
30 nu hu-u-ma-an sa-ra-a ium-me-ni pí-ra-an-na-za UR.TUR
31 [MÂS.GAL]-/a hu-i-nu-me-ni nu HUR.SAG-i dam-me-li
pi-di
32 [pa-i-wa-ni nu k]u-wa~pí GIŠAPIN-as U.UL a-ar-aš-ki-iz-zi
36 [nu a-ra]-ah-za KÂ.GAL Gňha-ial-ki-eš-na-aš i-ja-u-e-ni
37 [nu UR.TUR]ar-Aa ku-ra-an-zi nu A.NA KÁ.GAL-77M
38 [ha-an-le-iz]-zi-ja-az ki-e-iz 1 /2-AM ti-an-zi
39 [ki-e-iz-z]i-ja 1 /2- Л M ti-an-zi
« ... Nous ramassons chaque objet et nous conduisons
devant nous le jeune chien et le bouc adulte3. Nous allons
jusqu'à une montagne, en un autre endroit, là où la charrue
ne pénètre pas [...]. Aux alentours, nous construisons une
porte en bois haltalkessar. Et ils coupent en deux le jeune
chien, et devant la porte, ils placent une moitié de ce côté-ci
et ils placent (l'autre) moitié de ce côté-là. » (trad, d'après
E. H. Sturtevant).
En outre, H. Otten nous a communiqué la transcrip
tion d'une tablette inédite de contenu analogue. C'est le
texte 2540 je, 9 sqq. (C) :
9 ma-a-an KASKAL-an na-an-na-ai-li
10 nu i-da-a-lu-un MUŠEN-m
IX VBoT 27 1) A. I 24 18 Goetze, I ; IX 36 28 (ici Kleinasien, III texte 19 ; В) XII p. ; KUB 40 145, II cite 3 IX ; XII : 28 KBo IV 58 V III 1 2 (portail 25 III ; 17 ajouter ; de KUB roseau). KBo VII IV 53 2 III 12 2 ;
2) Sturtevant-Bechtel, op. cit., texte p. 106-117^ commentaire p. 118 sqq.
3) Pour les restitutions des éditeurs à I 31 [MÁS. GAL] et 37 [UR.TUR],
cf. I 6 : 1 MÁŠ-GAL 1 UR-TUR. REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS 8
11 a-us-zi nu a-ra-ah-za
12 MÁŠ.GAL UR.TUR-na pi-e-da-al-li
13 nu UR.TUR ar-ha ku-ra-an-zi
14 ki-e-ez ki-e-ez-zi-ja 1 /2 SU da-a-i
15 MÁŠ.GAL-ťm-na QA-TAM-MA i-ia-az-zi
16 zé-e-ja-an hu-i-šu-ja mvl
17 an-da im-mi-ja-az-zi
18 na-al ar-ha pí-es-ši-iš-ki-iz-z[i
« Si tu ( = on) marches sur une route et qu'on voit un
oiseau de mauvais augure, on apporte des alentours un bouc
et un jeune chien. On coupe en deux le jeune chien, et on en
place une moitié de ce côté-ci et (l'autre) de ce côté-là et on
fait de même du bouc. On mélange la viande cuite et la graisse,
et on le (= le tout) lance au loin. » (trad. E. Laroche).
Dans ces deux textes — В et G sont des rituels de purifica
tion — on ne nous dit pas qu'il fallait passer entre les mor
ceaux des victimes afin que le rite fût accompli. Mais A ne
peut laisser aucun doute à ce sujet : en outre, la position des
morceaux « une moitié de ce côté-ci, l'autre de ce côté-là »
dans В et C, la mention d'une porte dans B, 36, ne s'explique
raient pas sans cela.
Il faut enfin verser au débat des textes moins bien conser
vés, où il est fait mention de sacrifices analogues, mais dans
des conditions plus difficiles à préciser.
D'abord1, KUB XVII 17 9-10 (D) :
9 ]X GIŠGU.ZA har-du-up-pí-e-eš 1 GUD X[
10 1 ] lúšu.DIB 1 ŠAH.TUR 1 UR.TUR 2 D™KU.K[U.UB
« ... un trône (?) un bœuf [...] un prisonnier, un cochon
de lait, un jeune chien, deux cruches. »
La présence d'une victime humaine — nommée avec le
cochon et le chien — peut faire penser à un rituel parallèle à
1) Signalé par A. Goetze, Kleinasien, p. 154 ; H. Th. Bossert, Asia, p. 103,
à propos des sacrifices humains. PROPOS D'UN RITUEL HITTITE 9 A
celui de A : il s'agit en tout cas d'un rituel militaire, étant
donné la mention d'un « prisonnier » (

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