Considérations sur l histoire de la paroisse rurale dans les temps modernes - article ; n°103 ; vol.24, pg 145-169
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1938 - Volume 24 - Numéro 103 - Pages 145-169
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Lesort
Considérations sur l'histoire de la paroisse rurale dans les temps
modernes
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 24. N°103, 1938. pp. 145-169.
Citer ce document / Cite this document :
Lesort André. Considérations sur l'histoire de la paroisse rurale dans les temps modernes. In: Revue d'histoire de l'Église de
France. Tome 24. N°103, 1938. pp. 145-169.
doi : 10.3406/rhef.1938.2854
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1938_num_24_103_2854CONSIDÉRATIONS
SUR L'HISTOIRE DE LA PAROISSE RURALE
DANS LES TEMPS MODERNES
IV.V.Position III.I.II.religieuses; activité xvme La Les Le paroisse paroissiens curé fabrique siècle grands des sacerdotale, et problèmes confréries rurale : ses le courants paroissiale. : auxiliaires Protestantisme; leur à sa la à et vie situation étudier. fin religieux pèlerinages; religieuse; du : le xvi* curé, matérielle; le et siècle. Jansénisme; l'esprit rôle ses philosophiques origines, administratif les public. vicaires; le sa Philosophisme. au formation, du religieux xvii* curé. et son au et
Position des problèmes à étudier.
La période comprise entre la fin du Moyen Age et la Révo
lution est assurément l'une des plus vivantes de l'histoire
religieuse de la France. Elle est aussi l'une des plus attrayant
es, car, à côté des déficiences, à côté des pertes que le
Protestantisme, puis le Philosophisme et, dans une certaine
mesure, le Jansénisme ont fait éprouver à l'Église catholique,
on a la joie d'y constater, plus particulièrement dans la pre
mière moitié du xvn* siècle, mais aussi durant toute l'étendue
de ces trois siècles, une grande intensité de vie religieuse, non
seulement dans les élites sociales, mais aussi dans les masses
populaires, surtout à la campagne. Tout compte fait, l'état
religieux des campagnes françaises semble bien avoir été
sensiblement meilleur à la fin du xviii" siècle qu'à la fin
du xv*.
S'il en est ainsi, les sources profondes de la renaissance
catholique du xixe siècle, les raisons mêmes de son dévelop
pement ne se trouveraient-elles pas dans le fonds de foi sin
cère et réelle qui s'y était maintenu à travers la Révolution,
tout autant, et peut-être même plus encore, que dans l'ét
ablissement du Concordat et dans l'organisation administrative
du nouveau clergé ?
Il importe donc d'étudier en profondeur l'action des grands
courants qui ont traversé cette longue période : le Protes
tantisme, la Réforme catholique, représentée principalement
par le concile de Trente, et la mise à exécution de ses déci
sions, le Jansénisme, le mouvement philosophique.
10 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉOLISE DE FRANCE 146
II va de soi qu'une telle étude postule, de la part de celui
qui la veut entreprendre, des connaissances générales, faute
desquelles il risquerait soit de passer à côté de faits caracté
ristiques sans en saisir l'intérêt exceptionnel, soit d'accorder
de l'importance ou de la valeur à un événement, à un dis
cours; à un écrit qui seraient seulement le reflet banaL d'un
état de choses ou d'un état d'esprit universellement répandus.
Il importe aussi, — et j'y insiste énergiquement, — de veiller
rigoureusement à une grande précision chronologique : trop
de chercheurs, et très particulièrement dans le domaine de
l'histoire locale, ont pour les questions de date un souverain
mépris; elles leur paraissent indignes d'un esprit ouvert et
bonnes tout au plus pour les érudits aux horizons bornés,
disons le mot qui hante leur esprit : bonnes pour des « cuis
tres ».
Or, quand il s'agit de découvrir, puis d'exposer les trans
formations successives d'une institution ou l'évolution d'un
courant religieux ou philosophique, on risque de commettre
les plus graves erreurs, de fausser entièrement la vérité, si
l'on ne prend soin de marquer exactement les dates auxquell
es apparaissent les modalités diverses du fonctionnement de
cette institution, les témoignages plus ou moins discrets, plus
ou moins nombreux de cette doctrine ou de cet état d'esprit.
Munis de connaissances suffisantes sur l'histoire générale
(profane et religieuse) des xvi", xvne et xviii" siècles, bien
décidés à regarder nos textes de très près, nous pouvons
maintenant commencer notre enquête. Il s'agit d'études d'his
toire locale, plus précisément en vue de l'établissement de
monographies paroissiales. Nous envisageons donc une pa
roisse en particulier, avec tous les éléments dont elle se com
pose : le clergé, la population laïque. Cette population peut
comprendre des éléments très variés, qu'il importe de distin
guer et de déterminer, et il est souvent nécessaire de connaître
-son évolution économique pour pouvoir saisir et interpréter
son morale et religieuse.
Le seigneur de la localité demeurait-il à la Cour, exerçait-
il de hautes fonctions militaires, diplomatiques, judiciaires,
administratives, qui le retenaient ordinairement loin de son
domaine ? ou bien était-ce un modeste gentilhomme, résidant
habituellement sur ses terres, vivant d'une vie assez semblab
le à celle des paysans ses tenanciers ? Y a-t-il dans le pays
(et depuis quand ?) jdes propriétaires appartenant à la bour
geoisie de la ville voisine ? exploitent-ils eux-mêmes leurs
terres ou les donnent-ils à bail ? Quels rapports les uns et
les autres ont-ils avec la population, avec le curé ? exercent- LA PAROISSE RURALE DANS LES TEMPS MODERNES 147
ils soit par des interventions directes, soit par leur exemple,
une influence marquée ? dans quel sens cette influence se
manifeste-t-elle ? clergé et population acceptent-ils cette in
fluence ou réagissent-ils contre elle ?
Cette population même, quelle est-elle exactement ? grou
pée autour de l'église, ou dispersée en de multiples hameaux,
écarts, maisons isolées ? dans le dernier cas, peut-elle facil
ement, en toutes saisons, venir à l'église ou demeure-t-elle pri
vée de secours religieux pendant une période plus ou moins
longue de l'année ? Quelles sont ses conditions de vie : son
habitation (matériaux de construction, couverture, distribu
tion des locaux pour le logement des personnes et des ani
maux), son vêtement, sa. nourriture ? Quelles sont ses res
sources : agriculture, commerce local, industrie ? Sur ce der
nier point, il est utile de distinguer entre les industries qui
absorberaient la totalité de l'activité de leurs ouvriers et
celles, assurément plus nombreuses, qui procureraient seul
ement des ressources complémentaires dans l'intervalle des
travaux agricoles. Les transactions commerciales, la vente des
produits, les relations avec les fabricants de la ville, des mi
grations saisonnières pour le travail en d'autres contrées ont-
elles introduit dans le village des habitudes nouvelles, des
tendances contraires à l'esprit traditionnel du pays, des cou
rants d'opinion susceptibles d'en modifier l'esprit religieux,
en bien ou en mal ?
On s'attachera particulièrement à retrouver l'état d'esprit
de la. bourgeoisie des petites villes et des campagnes, qui a
joué, dans les préliminaires de la Révolution française, un
rôle de tout premier ordre et qui est bien loin d'avoir été jus
qu'à présent l'objet d'études un peu poussées. Il n'est pas
rare de trouver, dans les familles et dans les Archives dépar
tementales (séries E et F), des correspondances de ces bour
geois et, en particulier, d'hommes de loi, qui sont singulièr
ement révélatrices; les inventaires après décès, conservés dans
les fonds des justices locales (série B des mêmes Archives) et
parmi les minutes notariales E), nous font connaître
les livres possédés par ces bourgeois et, par conséquent, leurs
lectures, d'où l'on peut dégager des indications sur leurs ten
dances intellectuelles.
On ne négligera pas le folklore, c'est-à-dire les traditions
populaires, les légendes saintes ou profanes, les superstitions,
Jes fêtes locales, les coutumes qui se rattachent aux grands
actes de la vie humaine (la naissance, le mariage, la mort), à
la maladie (à celle d

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