Deux fondations de la Compagnie du Saint-Sacrement de Dijon  - article ; n°10 ; vol.2, pg 445-456
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1911 - Volume 2 - Numéro 10 - Pages 445-456
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 56
Langue Français

Extrait

N. Prunel
Deux fondations de la Compagnie du Saint-Sacrement de Dijon
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 2. N°10, 1911. pp. 445-456.
Citer ce document / Cite this document :
Prunel N. Deux fondations de la Compagnie du Saint-Sacrement de Dijon . In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 2.
N°10, 1911. pp. 445-456.
doi : 10.3406/rhef.1911.1985
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1911_num_2_10_1985COMPAGNIE DU SAINT-SACREMENT 445
DEUX FONDATIONS
DE LA COMPAGNIE DU SAINT-SACREMENT DE DIJON
Le Refuge et le Séminaire
(1653-1660)
§ I. Le Refuge
La question de la Compagnie du Saint-Sacrement est de plus en plus à
l'ordre du jour; la curiosité et l'intérêt qu'elle a suscités, parmi les érudits,
loin de s'épuiser, s'avivent toujours davantage, et récemment M. Geoffroy,
de Grandmaison, dans un article destiné au grand public, formulait ce
vœu : « Qu'on fouille les archives de province, qu'on retrouve les documents
concernant les quarante-neuf Compagnies éparses dans le royaume; la
liste des membres, les procès-verbaux des séances, les lettres échangées
montreront l'activité du prosélytisme dans tous les rangs de la société ;
ce sera en partie la reconstitution de la vie sociale de la France il y a trois
siècles 1. »
Pour répondre à ce vœu, quoique d'une façon bien modeste, nous
voudrions donner ici quelques détails sur la compagnie de Dijon, sur ses
membres, et sur deux œuvres entreprises par elle en 1653, et en 1660 :
le Refuge et le Séminaire.
Déjà, nous avons eu occasion d'établir que M. de Renty avait fondé à
Dijon, non seulement une Compagnie de Messieurs, mais aussi une Compag
nie de Dames 2. Un texte précieux qui nous a été signalé par le R. P.
Brucker, vient corroborer notre découverte ; M. de Renty écrivait en effet
au Père Saint- Jure, le 20 septembre 1643: « Me voicy de retour de Bour
gogne, puisqu'il plaist à Notre-Seigneur ; nostre voyage a esté assez plein
d'emplois pour aider à former diverses compagnies d'hommes et aussi
de femmes, qui ont grand désir de bien servir Dieu 3. » D'autre part, un
petit ouvrage anonyme, dû probablement à Philibert Boulier, et intitulé :
La dévotion au Très Saint Sacrement de V Autel et à la sainte et miracul
euse hostie de Dijon 4, est dédié : « Aux Dames de la Société du Saint
1. 2." Revue Correspondant, pratique 25 d'apologétique, mars 1911, p. 15 1127. janvier 1911 : Y eut-il, au XVIIe siècle,
des Compagnies de Dames du Saint-Sacrement ?
3. Vie deM. de Renty, parle P. J.-B. Saint-Jure, 7eédit., Paris, 1664, p. 183.
4. A Dijon, chez la veuve Sirot, sans date. Ce petit volume nous a
été très obligeamment communiqué par M. J. Gazin-Gossel, de Dijon. 446 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE
Sacrement, établies en la sainte Chapelle de Dijon, à l'instance de
M. de Renty en 1643, pour l'adoration de la sainte et miraculeuse hostie
qui y est conservée. »
Est-il possible de connaître les noms de ces Dijonnais et de ces Dijonnaises
alors si zélés pour la gloire de Dieu ? Jusqu'ici les registres de la Compagnie
de Dijon n'ont pas été retrouvés; à leur défaut, les documents que nous
allons publier, satisfont partiellement notre curiosité, et le lecteur averti
n'hésitera pas à reconnaître qu'ils nous livrent les noms les plus considé
rables des Messieurs et des Dames de la Compagnie de Dijon.
Il est remarquable en effet que les noms des présidentes des Barres et
Frémyot« qui avec deux autres dames des plus considérables, ont esté
les pierres fondamentales de cette Institution » (la compagnie de Dames) *
se retrouvent précisément dans « un Mémoire sur l'establissement du
monastère du Refuge » conservé aux Archives de la Côte-d'Or 2 accompagnés
des noms de Mme Bossuet, maîtresse des Requêtes, de Mmes Berbis et
David, conseillères, de MmeS de Machecot, de Longecourt, du Mont, de
Magny, de Genoux, de la comtesse de Charoux et de la marquise de
Trans 3; et l'auteur du « mémoire », la Mère de Zénobis, semble avoir pris
à tâche de lever tous les doutes, lorsqu'elle cite les noms des Messieurs qui
fondèrent le Refuge ; elle a soin de nous avertir qu'ils se réunissaient dans
la maison de M. Gontier 4, où se fit cette sainte Société et Compagnie de
Messieurs les plus sages et vertueux de la ville; à la fin de son« mémoire»;,
elle dit que M. Gontier et M. Berbis, conseiller, veillaient continuellement
aux besoins des religieuses, quoyquilyeût deux de ces Messieurs nommés
de la Compagnie, pour s'informer deux fois la semaine de leurs nécessités. Le
doute n'est pas possible. Ce document nous livre les noms des confrères
de la Compagnie de Dijon. Mais il y a plus ; un acte authentique, dont nous
parlerons plus loin, mentionne que cette œuvre est faite « par plusieurs
personnes de piété de la ville de Dijon assemblées pour procurer de tout
leur possible la gloire de Dieu. » II est impossible de désigner plus clairement
les confrères du Saint-Sacrement.
Le premier et le plus illustre avant Bénigne Joly, est sans contredit ce
Jean-Baptiste-Bernard Gontier, prévôt de la Sainte-Chapelle, grand-vicaire
de Sébastien Zamet, évêque de Langres, puis de Barbier de la Rivière, et
de Simiane de Gordes, ses successeurs. Son influence à Dijon fut énorme ;
mais elle ne s'explique que par le concours des confrères de la Compagnie,
la plupart présidents ou conseillers du Parlement, qui favorisaient toutes
1. Cf. Revue pratique d'apologétique, 15 janvier 1911, p. 609.
2. H. 1139. Liasse.
3. Nous reproduisons pour ces noms propres l'orthographe du manuscrit.
4. On trouve d'ordinaire dans les livres imprimés ce nom orthographié avec
h : Gonthier ; mais les manuscrits de Dijon et les signatures autographes de ce
personnage n'ont jamais d'h. COMPAGNIE^DU SAINT-SACREMENT 447
ses œuvres, et luijapportaient l'appui moral, pécuniaire, et — ce qui vaut
mieux encore — le don d'eux-mêmes, sans lequel les plus belles œuvres
sont vouées aux échecs.
C'est à Gontier qu'on rapporte d'ordinaire la fondation du Refuge en
1653, et celle du Séminaire en 1660. Mais s'il en eut l'initiative," et en
récolta la gloire, il convient, pour rester dans la vérité historique, de ne pas
oublier ses collaborateurs, et d'affirmer que ce sont là deux œuvres de la
Compagnie du Saint-Sacrement.
Le « Mémoire de l'establissement du neiuge » est singulièrement
instructif à cet égard. C'est un document-type, qui nous révèle l'action de
la Compagnie, et la manière dont elle procédait partout. Il nous dit
d'abord que « Dieu inspira à M. Gontier le dessein de faire un establisse-
ment pour retirer les pauvres filles dévoyées, de l'occasion du péché ; »
puis, comme il ne pouvait agir seul, Gontier « communiqua son dessein
à plusieurs personnes de vertu et de piété » (lisez : aux confrères du Saint-
Sacrement), et c'est ainsi que nous apprenons qu'après le prévôt de la
Sainte-Chapelle, M. Bénigne Berbis, conseiller au Parlement, « fut le
premier et le plus zélé » dans cette œuvre ; puis M. de Villaire 1, M. Bourrée,
avocat, M. le premier président Brulard, M. Milllière, doyen de la Sainte-
Chapelle, M. de Renel, conseiller d'État, M. le conseiller Burteur.
M. Parisot, procureur général, M. le conseiller Vallon, M. le président
Bernard, MM. Brigandet, Valot, Guillaume, Rémond, Toulouse, Henrion,
Jeannin, Chrétiennot et Jannon.
L'œuvre commença à fonctionner le 7 novembre 1653, avec deux« filles»
seulement, « qui témoignèrent de vouloir servir Dieu dans la pénitence ; »
mais bientôt il y en eut onze « qui se renfermèrent volontairement, » et
furent confiées à « une bonne matrone », Mlle Bauclair. Mais c'était là
du provisoire, et M. Berbis, pour assurer la perpétuité de l'œuvre, conseilla
à Gontier de demander à Avignon des religieuses du Refuge.
Cette congrégation, fondée en Lorraine par Mme de Ranfaing en
1624, avait été approuvée par Urbain VIII en 1634. La fondatrice avait
pris le voile a Nancy en 1631 avec ses trois filles, et était allée établir une
maison 

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