Dieux pasteurs et musiciens : Hermès et Apollon - article ; n°1 ; vol.104, pg 16-37
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1960 - Volume 104 - Numéro 1 - Pages 16-37
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Jacqueline Duchemin
Dieux pasteurs et musiciens : Hermès et Apollon
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 104e année, N. 1, 1960. pp. 16-
37.
Citer ce document / Cite this document :
Duchemin Jacqueline. Dieux pasteurs et musiciens : Hermès et Apollon. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 104e année, N. 1, 1960. pp. 16-37.
doi : 10.3406/crai.1960.11121
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1960_num_104_1_11121COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 16
insérer ce monument dans une série, mais croit qu'il est dangereux de
dater avec précision un monument qui ne porte aucune inscription.
M. André Piganiol est conquis par les remarques de M. Gilbert
Picard et notamment par la position donnée à l'Arc de Carpentras
entre l'Arc de Saint-Rémy et celui d'Orange.
M. Charles Picard signale que des études — notamment d'après
les documents de la riche bibliothèque locale — sont actuellement
en cours à l'Université de Montpellier, sur l'histoire et les vicissitudes
de l'Arc de Carpentras dont la présentation actuelle rend l'étude
fort incommode. Il mentionne d'autre part l'ouvrage récent de
Helmut Schoppa et Helga Schmidt-Glassner, Die Kunst der Rômer-
zeit in Gallien, Germanien und Britannien, 1958, où l'on a tenté
encore de donner des photographies — incomplètes — de l'Arc.
Il serait temps de compléter le dossier d'étude pour ce monument
comme pour bien d'autres de la Provence.
LIVRE OFFERT
M. Robert Fawtier fait hommage à l'Académie, de la part de l'auteur M. Marc
Stéphane, de l'ouvrage intitulé : La Passion de Jésus, fait d'histoire ou objet de
croyance.
SÉANCE DU 22 JANVIER
PRESIDENCE DE M. MARCEL BATAILLON
Le Président fait connaître que M. Alfred Merlin, empêché
d'assister à la séance, a prié M. Charles Virolleaud de faire office de
Secrétaire Perpétuel.
Mme Jacqueline Duchemin entretient l'Académie des dieux pas
teurs et musiciens : Hermès et Apollon.
COMMUNICATION
DIEUX PASTEURS ET MUSICIENS : HERMÈS ET APOLLON1,
PAR Mme JACQUELINE DUCHEMIN.
Une recherche sur la rivalité mythique d'Hermès et d'Apollon,
telle qu'elle est racontée dans l'Hymne à Hermès, nous a conduite
à formuler quelques hypothèses basées sur la constance du rapport
unissant, dans la mythologie grecque et ailleurs, les caractères du
dieu pasteur et du dieu musicien.
1. Sous ce titre ont été présentées, de façon très résumée, les principales conclusion*
d'un volume actuellement sous presse. DIEUX PASTEURS ET MUSICIENS : HERMÈS ET APOLLON 17
Hermès est bien connu comme dieu pastoral, et le rédacteur de
YHymne ne l'ignore pas, qui ordonne son affabulation autour du
vol des vaches d'Apollon — récit pastoral, s'il en fut. Mais Hermès,
dans le poème, est aussi donné pour l'inventeur de la lyre, et le don
de la poésie (v. 425 sqq.) accompagne chez lui, comme il est naturel
aux yeux des Grecs, celui de la musique instrumentale. UHymne
homérique est le texte le plus important attribuant à Hermès ce
caractère : si l'on met à part le récit tardif d'Apollodore, on ne peut
guère citer que les Limiers de Sophocle, visiblement inspirés de notre
poème, et un passage du Prométhée d'Eschyle (v. 574-575) où Her
mès charme avec la syrinx le gardien Argos de la vache Io. Il y a
certainement dans ce thème un reste de croyances tout à fait
anciennes.
L'Apollon de l'Hymne à Hermès est le possesseur envié des « vaches
immortelles », ce qui nous indique dès l'abord sa nature ancienne
de dieu pasteur. Bien qu'il ait, aux temps classiques, à peu près
perdu ce caractère, celui-ci n'en subsiste pas moins « à l'état de
traces », comme disent les chimistes, dans sa légende et dans les
œuvres de la poésie grecque. Gardien des troupeaux d'Admète et
des bœufs de Laomédon, Apollon, qualifié souvent de vomoç, pas
sait encore aux yeux de Pausanias (VII, xx, 2) pour un dieu tirant
grande joie de ses troupeaux de bœufs. Le poète de YHymne à Apoll
on n'a-t-il pas précisé même (v. 300 sqq.) qu'en tuant le serpent
Python, le dieu protégeait les hommes, mais aussi « leurs moutons
aux pattes fines » (trad. J. Humbert) ? Et il semble que le nom du
dieu trouve, comme on l'a pensé parfois, son explication la plus
vraisemblable dans le rapprochement avec ôbtéMa, nom dorien de
l'assemblée ainsi que du parc à bestiaux, d'après Hésychius.
Nombre de dieux mineurs présentent, eux aussi, le double carac
tère de dieu pasteur et de dieu musicien. Tel est le cas de Pan, chas
seur, pasteur et inventeur de la syrinx. Dieu de la nature agreste
selon la plupart des textes, il est mis en rapport tantôt avec les
Muses (Nuées, 230 sqq.), tantôt avec les Charités (Pindare, fr. 95
Snell), cependant que Sophocle (Ajax, 694 sqq.) en fait l'ordonna
teur des chœurs des dieux. Semblables à Pan ou aux Pans, dont
nous parle au pluriel, d'après Eschyle et Sophocle, le Scholiaste de
Théocrite (IV, 62), de nombreuses divinités agrestes, dont les Silènes
et les Satyres (on trouve chez Strabon, X, m, 7-23, mention de
Tityres), sont à la fois amies des bêtes — sauvages et domestiques — ,
gardiennes des troupeaux et habiles à la musique. Les AMcpôol
2<m>e<n mis au théâtre par Iophon, fils de Sophocle, n'étaient sûr
ement pas les seuls de leur espèce — à commencer peut-être par les
jeunes Satyres du Cyclope. Polyphème, en tout cas, n'a pas attendu
Théocrite pour se mettre à la musique : certaine parodie de Carion, COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 18
dans le Ploutos (v. 290 sqq.) l'atteste abondamment, sans parler
des importants détails donnés par le Scholiaste.
De nombreux demi-dieux ou héros sont également pasteurs (par
fois chasseurs) et musiciens. Le cas le plus remarquable est celui
d'Héraclès. Un article de Ch. Dugas, dans la R.É. G. de 1944, avait
appelé l'attention sur un Héraclès \iovomôç, bien connu des peintres
puisqu' de vases Amphitryon — pas toujours (cf. Apollodore, docile, d'ailleurs, II, iv, 63-65) aux leçons envoya de le Linos, jeune
homme garder les bœufs pour le punir d'avoir tué son maître. Dans
cette perspective pastorale, certains Travaux s'éclairent et repren
nent leur sens premier : tels le rapt des bœufs de Géryon si curie
usement mis en rapport par les Latins avec l'histoire d'Hercule et
Cacus (Virgile, Enéide, VIII, 190 sqq. ; Tite-Live, I, 7, 3 sqq., etc.)
où se retrouve un thème de Y Hymne à Hermès ; tel le nettoyage des
écuries d'Augias, tel encore le combat contre le lion de Némée,
« le tueur de troupeaux », comme dit Bacchylide (Ode ix, trad. Des-
rousseaux). Nous comprenons mieux l'Héraclès tueur de lion qui
figure parmi les œuvres de Théocrite. Nous songerons aussi à ces
princes gardeurs de troupeaux, l'Anchise de l'Hymne à Aphrodite
qui fait pâturer ses bêtes et joue de la lyre, le Paris de l'Iliade, jadis
berger, qui préfère la lyre au combat. h'Antiope d'Euripide dévelop
pait le débat d'Amphion et Zéthos, de celui qui joue de la lyre et
de celui qui garde les bœufs, cependant qu'à l'arrière-plan se pro
filaient toutes les légendes de jeunes princes élevés par des bergers,
souvenirs mal compris des antiques royautés pastorales. Tout cela
nous incite à nous demander si le lien si constamment attesté entre
le caractère musical et le caractère pastoral n'est pas originel et
fondamental. Il serait intéressant, pour répondre à cette question,
de savoir s'il en était de même ailleurs qu'en Grèce.
Une enquête menée du côté de l'Asie s'oriente aisément dans une
double direction, celle de l' Inde antique et celle de l'Asie antérieure.
Nous ne nous attarderons pas ici sur des rapprochements partiels
comme celui d'Hermès avec le dieu pasteur Pouchân, ou celui
d'Apollon avec le dieu archer Rudra, comme lui maître de la maladie
décimant hommes et bêtes ; pourtant, sans accepter — à beaucoup
près ! — toutes les thèses de Grohmann (Apollo Smintheus, Prague,
1862) ou de Gr

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