E. G. Léonard. Le protestant français  ; n°2 ; vol.145, pg 234-244
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Revue de l'histoire des religions - Année 1954 - Volume 145 - Numéro 2 - Pages 234-244
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Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 17
Langue Français
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Extrait

H. Desroche
E. G. Léonard. Le protestant français
In: Revue de l'histoire des religions, tome 145 n°2, 1954. pp. 234-244.
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Desroche H. E. G. Léonard. Le protestant français. In: Revue de l'histoire des religions, tome 145 n°2, 1954. pp. 234-244.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1954_num_145_2_6981234 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
amené à considérer plus attentivement la relation du christianisme
avec la tradition religieuse et littéraire juive. L'hypothèse de M. D.-S.
fournirait, nous semble-t-il, une explication des origines chrétiennes
qui concilierait d'une certaine façon, les deux thèses, la judaïsante
et l'hellénisante : le christianisme devrait être rattaché à un mouve
ment religieux authentiquement juif et palestinien, mais sur lequel
de fortes influences hellénistiques, voire syncrétistes, se seraient
exercées. Ainsi évite-t-on la difficulté qu'il y avait à admettre des
influences helléniques directes sur le christianisme naissant. Mais cette
difficulté nous paraît encore plus grariťte dans le cas des sectaires de
l'Alliance. Comment, en effet, îles influences helléniques et, en général,
étrangères, ont-elles pu s'exercer sur une secte qui se caractérisait,
dans le judaïsme du temps, par son attachement farouche et exclusif
à la tradition et à la piété juives ? On voit mal comment ces fils des
Assidéens ont pu être amenés à élaborer une doctrine religieuse
empruntant ses éléments fondamentaux au pythagorisme et au
mazdéisme. Souhaitons que la publication, qui est, paraît-il, immin
ente, du rouleau contenant la Guerre des fils de lumière contre les
fils de ténèbres apporte du point de vue de ces problèmes généraux
posés par les documents de Qumrân des éléments décisifs.
A. Guillaumont.
E. G. Léonard, Le protestant français, Paris, Presses Universitaires
de France, 1953, 316 p.
Tous ceux qui, déjà, ont eu connaissance de la longue série d'ana
lyses historiques, textuelles ou bibliographiques, échelonnées depuis
une vingtaine d'années sous sa -signature, pouvaient prévoir que
l'auteur de tels dépouillements était qualifié pour devenir le rédacteur
de la présente synthèse. On s'en réjouira d'autant plus qu'elle vient
combler une regrettable lacune. Non pas qu'il s'agisse d'une encyclo
pédie. Pas davantage d'un projet théologique, phénoménologique ou
sociologique. E. G. L. se défendrait, plutôt d'y prétendre. Il n'entend
pas démontrer une doctrine, ni1 décrire une essence, pas davantage
réduire l'une ou l'autre à des rapports — explicatifs ou justificatifs —
avec leurs conditions d'existence .sociale. De ce point de vue, les hypo
thèses de K. Marx ou de Max Weber — la Réforme expliquée par ses
rapports de filiation ou de maternité à l'égard de l'économie capi
taliste — (pp. 42-44) ne retiennent pas plus son attention que celles
du « positivisme protestant » — la Réforme justifiée par la vitalité
politico-sociale des pays gagnés à son influence (Laveleye, Hoffet) —
(pp. 227-228). Peut-être pourrait-on dire qu'il s'agit pour lui de manif
ester un comportement, à la limite d'évoquer un type. D'où le titre
de l'ouvrage avec sa saveur d'universel concret : « Le protestant
français ». ET COMPTES RENDUS 23Г) ANALYSES
Les instruments d'analyse ont été demandés à l'histoire sociale :
histoire « pondérée » par le maximum de dénombrements disponibles
et ouverte largement sur une psychologie collective non systématique.
L'auteur déplore que ces instruments demeurent élémentaires : « Ces
études de démo-psychologie religieuse neuves et dans
notre cas les dénombrements et travaux d'approche « à la Le Play »
trop rares pour que notre travail ne soit pas avant tout et pour une
grande part un témoignage personnel (p. 3). » « Une telle tentative ne
peut être que très subjective » (ib.). Il y a en effet, réunis dans ces
quelque 300 pages, tous les éléments * d'une vaste autobiographie
collective, matériel « subjectif » propice à une étude de cas. Mais il
y a aussi davantage. Cette subjectivité déclarée n'est pas limitative.
Une connaturalité contrôlée et une familiarité acquise au cours d'une
investigation méthodique en font une de ces compétences qui se
tiennent délibérément « au cœur du sujet ». N'est-ce pas là une forme
supérieure de l'objectivité ?
Au plan général de l'ouvrage, il n'y a guère à demander. Les
3 aspects de ce protestant (homme d'un passé, porteur d'un message,
homme d'une attente) sont un cadre logique utile — d'inégales pro
portions d'ailleurs — mais sans visée théorique. Le lecteur l'oublie
bientôt au fil de ces pages où une technicité mûrie mêle la précision
à l'enjouement, la largeur des nostalgies à la conscience de ses propres
limites.
En seconde lecture, cette impression globale engendre le besoin
d'une consultation plus serrée. .Voici donc quelques-uns des éléments
obtenus au niveau d'une telle consultation.
I. — Mesures du protestantisme français
C'est surtout à partir des années 1930 que sur des indications et
des instances de M. Mauss et" de L. Febvre, l'histoire des religions
s'est tournée, avec des soucis statistiques, vers les religions vivantes.
On connaît l'énorme exploration inaugurée à l'égard du catholicisme
français par les « Notes de Statistique et d'Histoire religieuse »,
signées, de 1931 à 1940 par G. Le Bras dans la Revue ďHisloire de
VÉglise de France. E. G. Léonard se trouve avoir entrepris un travail
parallèle sur cet autre grand fragment de la vie religieuse française
qu'est le protestantisme. L'ouvrage présent en est une première mise
au point.
.dans- le catholicisme et dans le La confrontation révèle icifet là,
protestantisme, des méthodes analogues : recherche des éléments
mesurables (pp. 12 et ss., 80 et ss.), approfondissement des catégories
de dénombrement (pp. 81-83), contrôle réciproque des statistiques
passées et présentes (cf. cartes.I et H, pp. 16-17 et 96-97), dépasse
ment obligé des mesures de la pratique par l'évaluation de la vital
ité, etc. Se révèlent aussi des difficultés analogues : ne serait-ce par ■
REVUE DE L HISTOIRE DES RELIGIONS 236
exemple que l'opacité statistique de la vie religieuse urbaine, relat
ivement à la vie religieuse rurale (p. 93). Ces analogies toutefois ne
doivent pas masquer des différences fondamentales qui tiennent
précisément à l'originalité de la démarche religieuse préconisée par la
Réforme. On y reviendra.
Pour rester immédiatement dans l'ordre des mesures ou dénombre
ments possibles et pratiqués dans le destin de ce « protestant français »,
on peut les résumer dans le tableau suivant :
Sources Années Sources douteuses Commentaire plausibles
Recensement de 1598, attribuant 1598 1.250.000
« 274.000 familles qui faisaient
1.250.000 âmes » (p. 18). Ce recense
ment intervient après quarante ans de
guerre civile et ne compte que 951 égli
ses au lieu de 2.150 comptées en 1561,
par Coligny (p. 16). Cette raréfaction
géographique semblerait indiquer que
ce chiffre de 1598 est lui-même l'abou
tissant d'une diminution numérique.
« Peau de chagrin protestante » (pp. 16
et ss.).
Evaluation. « Le régime de l'Edit permit 1639 1.700.000
dit-on à ce chiffre total (de 1598) de
croître de 1 /3. Soit 10 % de la popula
tion du royaume. Confirmation ; même
pourcentage à Paris (p. 18) ».
Evaluation. Augmentation de la po1680-1690 2.000.000
pulation protestante, proportionnelle
à l'augmentation de la population
française. Témoignage contemporain
« 1.700.000 en âge de participer à
la Cène ». D'où avec les enfants : « Plus
de 2.000.000 de protestants » (p. 18),
Enquête officielle demandée aux In1698 597.829
tendants et confiée par eux aux curés.

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