H. Ringgren et A. V. Ström. Les religions du monde ; n°1 ; vol.162, pg 103-105

M. Leibovici

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Revue de l'histoire des religions - Année 1962 - Volume 162 - Numéro 1 - Pages 103-105
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• Philosophie et théologie

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• Publié le: 01 janvier 1962
• Nombre de lectures: 8
• Langue: Français

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Marcel Leibovici
H. Ringgren et A. V. Ström. Les religions du monde
In: Revue de l'histoire des religions, tome 162 n°1, 1962. pp. 103-105.
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Leibovici Marcel. H. Ringgren et A. V. Ström. Les religions du monde. In: Revue de l'histoire des religions, tome 162 n°1, 1962.
pp. 103-105.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1962_num_162_1_7792Notices bibliographiques
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Religions, New York, 1957 ; The Great Religions of the Modem World,
Princeton, 1946), et en Allemagne (Glasenapp, Die fïinf grossen
Religionen, Dusseldorf, 1954, etc.).
Le caractère de « manuel » des Religions du Monde ne permettait
pas aux auteurs de prendre position en faveur d'une école particulière
de l'histoire des religions. Mais la doctrine des auteurs est précisée
ainsi : Chaque domaine doit être étudié en lui-même et il faut observer le
développement spécifique de chaque religion dans toute la mesure permise 104 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
par les sources, en ne négligeant pas la possibilité qu'elle ait été influencée
par ďautres (Les Religions du Monde, p. 21). Et il faut admettre que
MM. Ringgren et Strôm ne se sont pas écartés de cette proposition
fondamentale. -
Sans essayer de reconstruire « une religion primitive des Sémites »,
il serait intéressant de dégager les constantes et les variables, de
l'expression religieuse sémitique, insistant davantage sur les relations
qui peuvent exister entre les éléments d'un ensemble.
Certes, la comparaison linguistique à l'intérieur du groupe sémi
tique est une méthode excellente, encore faut-il ajouter qu'elle ne
permet pas de résoudre les problèmes qui' dépassent l'étude du-
vocabulaire religieux commun. La typologie de l'expérience religieuse
sémitique à partir des synthèses rédigées par les auteurs de l'ouvrage
montre une unité profonde du sentiment religieux en dépit de diffé
rences « culturelles », qui séparent les sociétés sémitiques.
Bien qu'il soit difficile de faire le départ entre ce qui est comporte
ment collectif ou attitude individuelle dans la piété telle qu'elle se
reflète dans la littérature religieuse sémitique, on » retrouve à i des
degrés variables, aux différents niveaux historiques, la même crainte
du Sacré. Il est intéressant de suivre le développement de cette
« angoisse » devant la divinité depuis la haute-époque babylonienne
jusqu'à la transformation de ce sentiment dans la piété israélite,
chrétienne et musulmane: .
MM. Ringgren et Strnm s'attachent à nous présenter une descrip
tion diachronique des formes extérieures des « Grandes Religions du
Monde ». Cette description n'épuise pas la réalité complexe des faits
religieux. En effet, il faut considérer qu'à une religion extérieure et
publique correspond' une • religion intérieure et personnelle. Mais
seules les formes extérieures de la vie religieuse peuvent être classées et
cataloguées par l'observateur. En revanche les états intérieurs qui
accompagnent ces manifestations restent inaccessibles à première vue.
La compréhension de formes intérieures réclame une longue préparat
ion, une véritable initiation, qui ouvre la voie à la connaissance d'un
système religieux tel qu'il est pratiqué et vécu.
Sans doute est-il plus facile d'exposer les systèmes religieux, au
niveau de la doctrine et de l'idéologie :■ que d'entreprendre l'étude
autrement complexe de la religion intérieure et de suivre son dévelop
pement dans le devenir historique. Aussi peut-on s'interroger sur la
possibilité d'analyser le contenu vécu de l'expérience religieuse. Il
s'agit dans la circonstance d'une méthode qui ne * relève plus de
l'histoire des religions stricto sensu, puisque ■ nous allons utiliser les
ressources de la psychologie religieuse. Mais ne faudrait-il pas essayer
de cerner les faits religieux dans leur double expression extérieure et
intérieure et de comprendre ainsi le passage d'un registre à l'autre ?
Cette « analyse interne des contenus1 vécus par des consciences
religieuses » a été exposée par Jean Baruzi, dans une étude critique
■ ■ • NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 105
sur « L'état présent de l'histoire des religions » (dans Pro blêmes
d'histoire des religions, Paris/ 1935). Nous retiendrons de cette étude
une méthode qui consiste « à aller des structures religieuses : aux
contenus vécus par les sujets religieux » (cf. op. cil., p. 45). Il est
nécessaire* de préciser que Baruzi' est parti de l'analyse des formes
privilégiées de la vie intérieure, de l'étude des mystiques, pour arriver
à la conclusion г « que dans sa réalité intime une vie mystique ne
ressemble à aucune autre».
Depuis la publication des travaux de Baruzi et Massignon, il faut
signaler l'apparition d'une nouvelle « école » aux États-Unis et au
Canada1; qui . recommande . la description de l'intérieur (from the
inside) de toute religion: Contrairement à l'école traditionnelle, qui se
concentrait notamment sur la des formes extérieures de la
religion (institutions, doctrines, symboles, etc.), la nouvelle école met
en relief la religion telle qu'elle est ressentie et vécue par les individus
dans leur contexte social et historique.
La publication des monographies, consacrées aux religions monot
héistes par des savants qui pratiquent la religion qu'il étudient
( Islam inlerpreted ■ by > Muslims, Buddhism interpreted by Buddhists,
New York, 1956-1958, éd. К. W. Morgan), ne comblent pas toujours
les lacunes de l'exposé traditionnel (cf. la critique pertinente du dossier
musulman, par W. C. Smith dans JAOS, 1958, n» 4, p. 309 sq.).
Enfin la publication en Angleterre de The concise Encyclopaedia
of Living Faiths (Londres, 1959), ouvrage collectif sous la direction
du Pr R; C. Zaehner, introduit le lecteur dans V univers de la foi.
L'intégration de l'expérience intérieure du sujet religieux dans
l'ensemble des formes religieuses constitue une acquisition importante
pour la méthodologie des sciences religieuses.
Il ne s'agit pas d'isoler l'expérience religieuse du croyant de sa
situation historique, mais de comprendre comment celle-ci s'intègre
dans l'univers de sa foi;
M. Leibovici.
Ugo Bianghi. — Teogonie e cosmogonie, Roma, Editrice Studium
(Universale studium, 69) [1960], 189 p. — L'auteur nous dit lui-même
que son livre constitue « un voyage rapide à travers les cosmogonies
des différents peuples, des primitifs à l'ancien Orient et à la Grèce »,
ajoutons et jusqu'à l'Inde. L'utilité de ce voyage