Individualisation du croire et recomposition de la religion / The Individualization of Believing and the Reshaping of Religion - article ; n°1 ; vol.81, pg 117-131
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Individualisation du croire et recomposition de la religion / The Individualization of Believing and the Reshaping of Religion - article ; n°1 ; vol.81, pg 117-131

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Archives des sciences sociales des religions - Année 1993 - Volume 81 - Numéro 1 - Pages 117-131
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 34
Langue English
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Roland Campiche
Individualisation du croire et recomposition de la religion / The
Individualization of Believing and the Reshaping of Religion
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 81, 1993. pp. 117-131.
Citer ce document / Cite this document :
Campiche Roland. Individualisation du croire et recomposition de la religion / The Individualization of Believing and the
Reshaping of Religion. In: Archives des sciences sociales des religions. N. 81, 1993. pp. 117-131.
doi : 10.3406/assr.1993.1638
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1993_num_81_1_1638Arch de Sc soc des Rel. 1993 81 janvier-mars) 117-131
Roland CAMPICHE
INDIVIDUALISATION Dû CROIRE ET
RECOMPOSITION DE LA RELIGION
The present article could have been entitled Inflation of belief and di
lution of religious traditions so as to take account of the paradoxical situation
in our societies where the omnipresence of beliefs is combined with the absence
of consensus as to the pre-eminence of system of articulated belief This
situation only serves to reflect the fragmentation of our societies and the auto-
nomization of domains of activity which hold to their own rules or norms as
much as does the pluralism within religious organizations The beliefs are worth
less with regard to their universality than with regard to their adaptability to
the diverse and sometimes contradictory circumstances encountered by the in
dividual These beliefs of which it is useful to specify the meaning and the
statute are not controlled by the religious organizations nevertheless as is
shown by the categorization of beliefs and the types of believers discussed
thereafter these organizations contribute to supplying them with plausible
structure that in turn confers on these organizations role in the limitation
of the process of the individualization of religion
Hubiéramos podido titular este art culo Inflaci de la creencia diluci
de las tradiciones religiosas As hubiéramos dado cuenta de la situaci pa
rad jica que caracteriza nuestras sociedades en las que se conjuga la omni-
presencia de las creencias con la ausencia de consenso en cuanto la
preeminencia de un sistema articulado de creencias Tal situaci no hace sino
reflejar por una parte la fragmentaci de nuestras sociedades la autono-
mizaci de campos de actividad que obedecen sus propias reglas normas
por otra el pluralismo dentro de las organizaciones religiosas las creencias
valen menos por su universalidad que por su adaptabilidad las circunstancias
diversas veces contradictorias con las que se enfrenta el individuo Estas
creencias cuyo sentido estatuto conviene precisar no las controlan las or
ganizaciones religiosas Pero éstas as como lo demuestran la clasificaci
de las creencias la tipolog de creyentes que se propone continuaci
contribuyen darles una estructura de plausibilidad lo cual confiere dichas
organizaciones un papel en la limitaci del proceso de individualizaci de
la religi
117 ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS
Dans cet article aimerais poursuivre interprétation de données sur le
croire plus précisément sur celles relatives aux croyances Ces ont
été collectées tout au long de la recherche dont nous venons de publier les
résultats dans un ouvrage intitulé précisément Croire en Suisse(s 1)
En prenant quelque distance par rapport notre première interprétation
des réponses suisses relatives au domaine des croyances des questions épis-
témologiques nouvelles sont apparues inspirées la fois par une deuxième
lecture moins chaud et par les remarques de quelques collègues 2)
Je vais donc tenter de formuler ces questions puis de les appliquer aux
données mentionnées
CROIRE ET RELIGION
Les affirmations de croyances religieuses prennent paradoxalement une
grande importance dans notre société Avec avènement de la modernité être
humain donc pas renoncé appuyer sur ce type de certitude qui lui
confère un sentiment de sécurité Cependant agit-il un phénomène nou
veau ou est-on simplement mieux même de le cerner le fait de croire
apparaît dans cette société plus important que son contenu En autres termes
attitude croyante et objet du croire semblent constituer deux grandeurs sé
parées ce qui ne va pas sans poser des problèmes délicats pour interprétation
de données relatives aux croyances surtout si on considère que ces grandeurs
ne sont pas indissociables cf Perrot et alii 1992 31)
Depuis Glock 1965 49 ss) la croyance est traitée systématiquement
comme une dimension de la religion Le statut de cette dimension fait objet
de nombreuses discussions aucuns ont considérée comme la dimension
par excellence la religion étant avant tout imposition idéologique quant aux
autres dimensions de la religion elles rendraient compte de sa force cf Clay-
ton et Gladden 1974 Cette argumentation est pas étrangère une valori
sation des affirmations de croyances dans nombre études sur le phénomène
religieux Cette valorisation consistant donner une place centrale aux
croyances dans interprétation du rôle social de la religion est-elle encore
justifiée en fonction des changements qui se sont opérés dans le champ reli
gieux La question mérite être posée nouveau au vu des résultats concer
nant la Suisse Ces résultats en effet une part attestent la présence très
minoritaire de la non-croyance et autre part confirment le processus in
dividualisation du croire Ce dernier se traduit par la situation qui conduit
individu accepter des énoncés de croyances émanant de traditions re
ligieuses différentes et choisir ces énoncés plus en fonction un problème
affronter explication du monde mort avenir que un système de propo
sitions articulées qui aurait été admis comme tel exemple un credo)
Ces constatations ne dénient pas omniprésence de la croyance religieuse
Le pluralisme religieux elles dévoilent soulève en revanche le problème
des rapports entre croyance et appartenance cf Me Gaw 1979 Ces rapports
apparaissent en effet désarticulés cf Newman et Halvorsen 1984 indiquant
par là même la faiblesse de emprise des organisations religieuses pour ré-
118 INDIVIDUALISATION DU CROIRE RECOMPOSITION DE LA RELIGION
guler les croyances mais aussi évolution interne de ces dernières particu
lièrement de celles on peut qualifier Eglises de multitude
Ces mêmes constatations qui attestent absence une unanimité religieuse
relancent par conséquent le débat relatif interaction entre les croyances
affirmées et les comportements Il ne agit pas de ranimer la discussion
propos des relations entre la dimension idéologique de Glock et sa dimension
conséquentielle cf Gibbs 1973) mais plutôt de reprendre la distinction opé
rée par Roof 1985 75 entre croyances operatives et formelles La pluralité
des croyances ce sera notre hypothèse équivaut pas leur obsolescence
Elle illustre plutôt la tendance de la religion adapter au contexte moderne
en particulier son pluralisme et sa segmentation En autres termes
absence de consensus propos de leur contenu ne dépouille pas les croyances
de leurs fonctions sociales
OBSERVE-T-ON OU DE QUELS NONC AGIT-IL
La dissociation possible entre acte de croire et le contenu des croyances
pose de fa on renouvelée la question du statut des affirmations de
admises par la population Faut-il les considérer comme le simple reflet un
savoir social Nous aurions alors faire des énoncés convenus des
croyances protocolaires indiquant que la personne enquêtée sait une affir
mation telle que Dieu existe il est fait connaître en Jésus-Christ est
centrale dans la langue religieuse usuelle cf Vincent 1991 480 La
croyance apparaît ainsi comme un élément du capital culturel cf Bourdieu
1992 94 Qui plus est une croyance est adoptée par la majorité de
la population nous aurions alors faire ce corpus de croyances et de valeurs
constituant la sagesse officiellement admise qui impose évidence cf
Berger 1992 9)
Interpréter les croyances en les réduisant ordre cognitif cf Fukuyama
1960 Campiche 1968 17 apparaît donc restrictif En tant objets
construits par le biais de la socialisation et au travers des expériences ulté
rieures de individu les croyances informent et forment habitus de ce der
nier cf Bourdieu ibid 96 Dans cette perspective le concept
individualisation se voit précisé il ne agit pas une autonomie illimitée
mais plutôt une autonomie pilotée De plus la probabilité que accep
tation un énoncé de croyance apparente uniquement un savoir en trouve
encore réduite Le capital culturel acquis ne va pas en effet sans influencer
les orientations de individu
Ces remarques permettent de souligner la dimension symbolique des
croyan

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