J. Baschet. Les justices de l au-delà. Les représentations de l enfer en France et en Italie (XIIe-XVe siècle), préface de J. Le Goff  ; n°4 ; vol.218, pg 588-596
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J. Baschet. Les justices de l'au-delà. Les représentations de l'enfer en France et en Italie (XIIe-XVe siècle), préface de J. Le Goff ; n°4 ; vol.218, pg 588-596

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Revue de l'histoire des religions - Année 2001 - Volume 218 - Numéro 4 - Pages 588-596
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Publié le 01 janvier 2001
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Langue Français

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Edina Bozoky
J. Baschet. Les justices de l'au-delà. Les représentations de
l'enfer en France et en Italie (XIIe-XVe siècle), préface de J. Le
Goff
In: Revue de l'histoire des religions, tome 218 n°4, 2001. pp. 588-596.
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Bozoky Edina. J. Baschet. Les justices de l'au-delà. Les représentations de l'enfer en France et en Italie (XIIe-XVe siècle),
préface de J. Le Goff. In: Revue de l'histoire des religions, tome 218 n°4, 2001. pp. 588-596.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_2001_num_218_4_990588 COMPTES RENDUS
d'attitudes à l'œuvre au moment où l'Empire se christianise et
qui sont donc entrés aussi dans la formation des intellectuels
chrétiens.
Nicole BELAYCHE,
Université de Rennes 2.
Jérôme BASCHET, Les justices de l'au-delà. Les représentations de
l'enfer en France et en Italie (xif-xv* siècle), préface de Jacques
Le Goff, Rome, École française de Rome, 1993, XIV-700 p., 8 pi.,
168 fig.
L'ouvrage de Jérôme Baschet constitue un véritable monument
d'érudition aussi bien pour l'histoire religieuse que pour l'histoire de
l'art. L'un des plus grands mérites de ГА. est précisément sa volonté
d'étudier le thème de l'enfer de façon globale, en analysant la mise
en place du système judiciaire infernal et son développement, et en
effectuant une synthèse de la théologie, de l'image et de la mentalité
religieuse.
Dans l'introduction, ГА. souligne l'importance de l'enfer dans la
religiosité médiévale, et pose la problématique de son étude : tout
d'abord, il a le dessein de « tenter de mesurer l'importance du thème
infernal sur une durée relativement longue » (p. 3), puis de saisir
l'imaginaire de l'enfer dans son évolution, et, enfin, de revenir à
l'analyse de la fonction de la croyance à l'enfer. Pendant la période
allant des alentours de 1100 jusqu'à la fin du XVe siècle, la représen
tation de l'enfer connaît de profondes transformations, avec la cons
titution des images bien structurées correspondant à un véritable
système judiciaire, la fresque de Camposanto de Pise se situant à la
charnière des images traditionnelles et des images renouvelées.
La première partie de l'ouvrage est consacrée à la période entre
ca. 1100 et ca. 1330 et s'ouvre par la présentation de la doctrine du
châtiment éternel dans le christianisme, « qui place le châtiment
post mortem au cœur de son système religieux ». Après être remonté
aux croyances de l'Ancien Testament et à l'apocalyptique juive, ГА.
précise que l'idée du châtiment éternel est consolidée dans le Nou
veau Testament (Luc 16, 19-31 ; Matth. 24-25 ; Apoc. 19-21 ;
Hébr. 6, 1-2, I ; Thess. 4, 15-17). À l'époque du christianisme persé
cuté, l'enfer est imaginé avant tout comme un moyen de vengeance
contre les païens. Dans la théologie des Pères de l'Eglise, apparaît le
dilemme : comment concilier la miséricorde divine avec sa justice
cruelle ; le concept d'apocatastase - le retour final de toutes créa
tures à Dieu - suggéré chez Origène, puis soulevant des débats en
Orient jusqu'au milieu du VIe siècle, permet seul d'imaginer la pléni- COMPTES RENDUS 589
tude de la miséricorde de Dieu. Mais avec saint Augustin, l'éternité
et la matérialité du châtiment s'imposent, dans le même temps
qu'apparaît le principe de dilation : le décalage entre la mort d'un
individu et le Jugement. Dans la période médiévale que ГА. examine
de plus près, la réflexion porte principalement sur le sort des âmes
avant le Jugement dernier. On observe une tendance à la disparition
du concept de dilation, avec l'affirmation de l'accès immédiat des
âmes des grands pécheurs à l'enfer (notamment chez Hugues de
Saint- Victor). La nature du châtiment de l'âme avant le Jugement
dernier suscite également des réflexions chez les théologiens ; si
selon YElucidarium d'Honorius Augustodunensis et la Scala coeli,
les peines de l'âme ne peuvent être que de nature psychologique,
Guillaume d'Auvergne {De universo, 1231-1236) pense qu'une réalité
corporelle peut agir sur l'âme et que le feu matériel peut produire
des « impressions spirituelles » sur l'âme. Thomas d'Aquin, prônant
l'union nécessaire de l'âme et du corps, admet également qu'une
âme puisse souffrir d'un feu corporel, mais croit que le châtiment
véritable sera accompli seulement lorsque l'âme et le corps des damn
és seront réunis. Dans la littérature morale, c'est le modèle de neuf
peines infernales qui connaît le plus de succès aux xne-xiiP siècles et
est utilisé notamment par les prédicateurs. Trois caractéristiques
principales définissent les tourments d'enfer dans la littérature spiri
tuelle de l'époque : l'éternité, la matérialité et l'immédiateté. Mais
c'est sans doute la littérature des Visions qui enrichit et renouvelle le
plus la façon dont l'enfer est imaginée. Dans le chapitre II, l'A. pré
sente les descriptions de l'enfer dans les Visions, dont la source
majeure est l'apocryphe Apocalypse de Paul dans lequel la différen
ciation des peines a commencé à être élaborée, surtout dans ses ver
sions courtes (à partir du IXe siècle), puis dans ses adaptations ver-
naculaires (à partir du xme siècle). Ce sont trois grandes Visions
rédigées au tournant des xue-xnT siècles, dans la région de Londres,
qui offrent une « recomposition des lieux de l'au-delà » : le Purgat
oire de saint Patrick, la Vision du moine d'Eymsham et la Vision de
Turchill. Dans ces écrits, les lieux de châtiments sont clairement dif
férenciés ; les âmes, en apparence corporelles, subissent des épreuves
spécifiques ; les techniques de supplice sont développées ; apparaît
également l'adaptation de la peine au péché ; mais il subsiste une
confusion relative des lieux, et la partie inférieure de l'enfer n'est pas
décrite.
Le chapitre III entame l'analyse des représentations de l'enfer
par l'image, en privilégiant le thème du Jugement dernier, qui
n'apparaît véritablement qu'au IXe siècle et s'affirme surtout à partir
du XIe. Trois caractéristiques de ces représentations doivent être rele
vées : leur dimension intemporelle qui exalte la gloire divine ; leur
dimension parousiaque ainsi que leur aspect judiciaire, avec le par- 590 COMPTES RENDUS
tage de l'humanité. Dans l'iconographie française, pendant la
période romane, c'est le type des théophanies glorieuses qui domine,
avec l'image de la Majesté du Christ. Cependant le célèbre tympan
de Sainte-Foy de Conques (dont la datation varie entre le premier et
le troisième quart du XIIe siècle) constitue une exception, car l'image
détaillée de l'enfer et le principe judiciaire y apparaît de façon pré
coce. L'A. considère que l'enfer de Conques marque une véritable
rupture dans l'histoire des représentations théophaniques, notam
ment avec la possibilité d'identifier plusieurs péchés capitaux à tra
vers les punitions des fautes ; de surcroît, sur la représentation de
l'enfer supérieur, on peut découvrir une véritable « figuration de
l'envers de la trifonctionnalité », où les damnés sont caractérisés par
leur statut social. — À l'époque gothique, l'aspect judiciaire gagne
du terrain et acquiert une homogénéité au XIIIe siècle. En même
temps, le Christ-Juge devient plus humain et montre ses plaies ainsi
que les instruments de sa Passion qui forment un lien entre sa Pre
mière Venue et sa Seconde Parousie. Le Jugement produit la diver
gence des deux cortèges, celui des justes et celui des damnés. On
réserve une place périphérique à l'enfer, lieu des châtiments éter
nels ; il est représenté le plus souvent par la gueule de Léviathan.
L'image de l'enfer à Paris et à Amiens est particulièrement déve
loppée. En revanche, la pe

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