J.-P. de Menasce. Une Encyclopédie mazdéenne, le Dēnkart  ; n°2 ; vol.156, pg 244-247
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Revue de l'histoire des religions - Année 1959 - Volume 156 - Numéro 2 - Pages 244-247
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Publié le 01 janvier 1959
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Langue Français

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M. L. Chaumont
J.-P. de Menasce. Une Encyclopédie mazdéenne, le Dēnkart
In: Revue de l'histoire des religions, tome 156 n°2, 1959. pp. 244-247.
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Chaumont M. L. J.-P. de Menasce. Une Encyclopédie mazdéenne, le Dēnkart. In: Revue de l'histoire des religions, tome 156
n°2, 1959. pp. 244-247.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1959_num_156_2_8988244 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
Lettres de Grégoire de Nysse. Ce volume est une réédition de celui
qu'avait publié Pasquali en 1925, sous réserve de légères modificat
ions signalées dans l'apparat. Le choix reste le même-: on a en tout
28 lettres de Grégoire, auxquelles s'ajoutent une réponse du sophiste
Stagire (lettre 26) et une lettre de Pierre de Sébaste, frère de Basile
et de Grégoire de Nysse, adressée à ce dernier (lettre 30). M. Jaeger
a laissé de côté, comme l'avait fait Pasquali, la lettre « Au moine Evagre
sur la divinité », qui figure dans Migne parmi les lettres de Grégoire
de Nysse {P. G., 46, 1101-1108) et que l'on retrouve dans le corpus
des lettres de Grégoire de Nazianze (lettre 243). Avec raison. Elle
n'est probablement ni du Nysséen ni du Nazianzénien. On en rencontre
parfois le texte aussi sous le nom de Basile. Il circule en syriaque
sous le nom de Grégoire le Thaumaturge. Signalons, à ce sujet, que
l'on a récemment proposé un vrai père pour cet enfant errant : ce serait
Atarbius, un sabellien, évêque de Néo-Césarée dans le Pont, à identifier
peut-être avec le mystérieux personnage de ce nom dont la venue en
Palestine en 393 déclencha la première controverse origéniste (cf.
R. Weijenborg, dans Anionianum, XXXIV, 1959, p. 291, n. 10).
On sait l'intérêt des lettres de saint Grégoire de Nysse, non seul
ement au point de vue doctrinal, mais aussi pour la connaissance de
la vie ecclésiastique du temps et même pour la vie privée de leur
auteur. M.* Jaeger a bien fait de reprendre cette édition de Pasquali
pour la faire figurer dans son édition complète des œuvres de Grégoire
de Nysse. Il faut espérer qu'il fera de même pour les deux volumes
de son Contre Eunome.
A. GUILLAUMONT.
J.-P. de Menasce. — Une Encyclopédie mazdéenne, le Denkart,
Bibliothèque de l'École des Hautes Études, Sciences religieuses,
vol. LXIX, Presses Universitaires de France, Paris, 1958, 117 p. —
L'ouvrage du P. de Menasce est venu combler une grave lacune
dans le champ des études iraniennes. Tant par l'ampleur que par la
diversité de son contenu, le Dënkari est, en effet, le monument le
plus important qui nous ait été conservé de la littérature pehlevie
d'inspiration religieuse. A tous les égards, il mérite la qualification
ď Encyclopédie mazdéenne, que lui applique le P. de Menasce. Les
matières très variées qui forment les sept livres du recueil actuel
— il y en avait neuf à l'origine — ont été groupées assez convention-
nellement sous un certain nombre de rubriques : La synthèse apolo
gétique, Exégèse et tradition, La sagesse morale, auxquelles s'ajoute
un chapitre sur L'instrument linguistique. Ce plan commode, mais
arbitraire, en laissant dans l'ombre maints passages dignes du plus
grand intérêt, risque de nous donner un aperçu incomplet, sinon
inexact, du contenu de ce vaste « compendium doctrinal ».
Le titre du premier chapitre (p. 3-36) est justifié : le Dënkart
est une apologie. Mais c'est une apologie exigée par les circonstances : NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 245
religion opprimée, le zoroastrisme s'est vu dans l'obligation de mettre
en lumière la supériorité de ses dogmes sur ceux de l'Islam conqué
rant et triomphant. Si la nécessité d'un tel traité a dû se faire sentir
très tôt dans les milieux mazdéens de l'Iran islamisé, la première
rédaction du Dk, œuvre d'Àturfarnbag i Farruxzâtàn, ne semble pas
remonter au delà du califat de Ma'mun (813-833). La version actuelle
a été rédigée bien plus tard par Âturpat i Emëtàn, qui fut l'un des
successeurs d'Àturfarnbag à la tête de la communauté zoroastrienne
et dont la carrière se placerait dans la deuxième moitié du xe siècle,
d'après les calculs du P. de Menasce. Mais, en raison du caractère
obscur de son style, le Dênkari semble être resté lettre morte pendant
des siècles, même pour les Parsis, jusqu'au jour (en 1874) où le dastur
Peshtan B. Sanjana en entreprit l'édition.
L'exégèse apologétique est développée particulièrement dans les
livres III, IV et V. Le IIIe livre, avec ses 405 chapitres, est de beau
coup le plus long du recueil. Il est bon nombre de ces chapitres dont
le titre se termine par l'expression hac nikëî i Vêh-Dën « de l'inte
rprétation de la bonne religion ». « Le nikêî est un procédé d'inter
prétation de l'Écriture, ou plus largement de la révélation » (p. 17) ;
il est essentiellement utilisé, dans le livre III, à la réfutation des
doctrines de ceux qui sont appelés ici les kêsdârân « adeptes d'une
mauvaise religion » : les musulmans — à une seule exception près —
devenus les adversaires les plus redoutables du mazdéisme. La table
des matières de ce livre qui est donnée en guise d'appendice (p. 83-116)
pourra • rebuter les débutants, mais sera un instrument de travail
précieux pour les iranisants déjà initiés aux difficultés du pehlevi.
Le IVe livre du Dk, très court, a ceci de particulier qu'il est formé
de fragments d'un écrit d'Âturfarnbag, V Advënnàmak ou Livre des
usages, qu'il ne faut certainement pas confondre avec Y Advënnàmak,
traduit par Ibn al-Moqaffa'. Nous aurions aimé que le P. de Menasce
eût passé moins rapidement sur des morceaux tels que celui qui concerne
la position religieuse des principaux souverains de l'Iran depuis le
légendaire Vistâsp jusqu'au Sassanide Xusrau Ier (cf. p. 410-416 de
l'édition Madan), qui méritait qu'on s'y attachât davantage : c'est
là un document particulièrement apte à nous éclairer sur les rapports
du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel à l'apogée et au déclin
de la civilisation sassanide. Parmi les ouvrages étrangers, grecs et
indiens, importés en Iran dès le règne de sâhpuhr II, semble- t-il,
il est intéressant de relever Г Almageste de Ptolémée. C'est encore la
main d'Àturfarnbag que nous retrouvons, dans la Première Partie du
Ve livre, avec les extraits de l'écrit que le P. de Menasce appelle « le
livre de Délamite » (p. 29-30). Pour aboutir à ce dëlâmï, l'auteur a dû
émender sérieusement le texte qui donne dmV et smV. Cette lecture,
quoique plus satisfaisante que celle de West : gemarâ, ne peut-être
acceptée sans réserve. A noter, en particulier, dans ce passage du Dk
la mention des Bnë Israel et de Hrom Maqdês (nom arabe de Jéru- REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS 246
sálem), à propos d'un événement qui semble être la prise de Jéru
salem par Nabuchodonosor (ici Buxt-narseh), ayant comme alliés
les Délamites du dëhpat iranien Lôhràsp.
Avec la Sagesse morale (p. 36-55), qui est centrée sur le livre VI,
nous passons de l'apologie proprement dite aux préceptes des anciens
sages, autrement dit les sages de l'époque sassanide, dont le plus
célèbre est Àturpat i Mahraspàndân. Le principal intérêt de ce cha
pitre réside dans les listes de vertus et de vices (pp. 40-52), que le
P. de Menasce a tirées des livres III et VI du Dënkart et de YAndarz
i vazurg Mihr. Signalons dans les listes D et T la présence du « faux-
frère » (brâiarôt), qui est la déformation ou l'excès d'une vertu
(cf. les notions d'Ů7rep(3oM) et d'è'XXs^tç chez Aristote). Par exemple,
dans la liste D, l'arrogance (apar-mënisnïh) est présentée comme
le « faux-frère » de la grandeur d'âme (vazurg-mênisnih) et l'adver
saire de l'humilité (ër-menisnïh). Un tel schéma rappelle le fameux
tableau des vertus et des vices que contient la Morale à Nicomaque
(II, chap. VII). Cette influence de la pensée aristotélicienne sur les
savants rédacteurs du Dk est un fait qui pose bien des problèmes et
m&

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