La christologie pneumatique de la cinquième parabole du « Pasteur » d Hermas (Par. V, 6, 5) - article ; n°1 ; vol.184, pg 25-48
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La christologie pneumatique de la cinquième parabole du « Pasteur » d'Hermas (Par. V, 6, 5) - article ; n°1 ; vol.184, pg 25-48

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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1973 - Volume 184 - Numéro 1 - Pages 25-48
Cette étude voudrait montrer comment, à partir d'une anthropologie juive, fondée sur les notions de « chair » et d' « esprit », s'est formée, aux origines du christianisme, une christologie exprimée par la formule « Jésus est la chair élue — demeure de l'esprit de Dieu ».
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Luigi Cirillo
La christologie pneumatique de la cinquième parabole du «
Pasteur » d'Hermas (Par. V, 6, 5)
In: Revue de l'histoire des religions, tome 184 n°1, 1973. pp. 25-48.
Résumé
Cette étude voudrait montrer comment, à partir d'une anthropologie juive, fondée sur les notions de « chair » et d' « esprit », s'est
formée, aux origines du christianisme, une christologie exprimée par la formule « Jésus est la chair élue — demeure de l'esprit
de Dieu ».
Citer ce document / Cite this document :
Cirillo Luigi. La christologie pneumatique de la cinquième parabole du « Pasteur » d'Hermas (Par. V, 6, 5). In: Revue de
l'histoire des religions, tome 184 n°1, 1973. pp. 25-48.
doi : 10.3406/rhr.1973.10016
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1973_num_184_1_10016О
La christologie pneumatique
de la cinquième parabole
du « Pasteur » d'Hermas
(Par. V, 6, 5)
Celte étude voudrait montrer comment, à partir d'une anthro
pologie juive, fondée sur les notions de « chair » et ď « esprit »,
s'est formée, aux origines du christianisme, une christologie
exprimée par la formule « Jésus est la chair élue — demeure de
l'esprit de Dieu ».
La Parabole V du Pasteur d'Hermas est l'un des textes
fondamentaux pour l'étude de la christologie primitive et
c'est sous cet angle que nous l'examinerons. Mais il convient
de rappeler d'abord son contenu. On y lit en 2, 2-11 l'his
toire suivante : un maître avait planté une vigne (ècpuxsua-ev
àprsXwvoc)1 dans son champ2. Ayant choisi un serviteur
SouXov Ttva)3, très fidèle parmi les autres ser-
1) L'idée de la vigne vient du chapitre 5 d'Isaïe ; cf. en particulier Is. 5,
2 Lxx : êxapaxcococ xal èçUtsuctcc à[X7isXov très proche de notre texte de
Par. V, 2, 2 : ècpufsuasv á[i.TCX<íúva... yjxpáxwaov aùxov ; et le verbe ахатстсо
en Is. 5, 6 Lxx et Par. V, 2, 4-5. D'Isaïe 5, l'idée de la vigne est passée dans la
parabole de Me 12, 1-12 (par. : Matth. 21, 33-46 ; Le 20, 9-19).
2) Dans Isaïe, la vigne symbolise la maison d'Israël, tandis que dans l'expli
cation du Pasleur donnée en Par. V, 5, 2 « le champ, c'est ce monde-ci », expression
qui correspond à celle de Matth. 13, 38, dans l'explication de la parabole de
l'ivraie.
3) Dans le Pasteur, l'expression « SoGXoç toû ÔsoO » se retrouve dans les
Visions trois fois (ou quatre, en y ajoutant la leçon du manuscrit du mont Athos
dans Vis. III, 5, 1) ; dans les Préceptes vingt-deux fois ; dans les Paraboles :
deux fois en Sim. II ; trois fois en Sim. VI ; deux fois en Sim. VIII ; dix fois en
Sim. IX. Elle désigne partout le fidèle en tant que serviteur de Dieu. Il convient
de garder ce sens dans la Par. V aussi. Dans le vocabulaire religieux, le mot
SouXoç et ses dérivés sont employés pour indiquer la relation de dépendance
et de service de l'homme par rapport à Dieu. Cf. K. II. Reňgstorf, SoOXoç,
dans ThWNT, II, p. 270. .
i
26 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
viteurs, il lui confia sa vigne au moment de son départ. Il
lui ordonna de s'occuper d'elle pendant son absence et de ne
rien faire d'autre que l'entourer d'une clôture ; il lui promett
ait en récompense la liberté (еЛгивгрос est) тгар' sjjloí). Or,
non seulement ce serviteur accomplit l'ordre de son maître,
mais il travailla; bien ь davantage dans lat vigne pour qu'elle
fût belle et florissante. A son retour, le maître de la vigne
apprécia les travaux supplémentaires faits par le serviteur.
Il appela en conseil « son fils bien-aimé et héritier» (tov utov
аитои tov áyouryjTÓv, ôv zlyz xXvjpovójxov) et « ses amis qui étaient
ses conseillers », pour récompenser le serviteur. Ce dernier,
avec le consentement du fils, deviendra « cohéritier » (cruyxX-y;-
povo(i.oç). Quelques jours après, au cours d'un festin, qu'il:
donnait, le maître envoya des mets à son serviteur et celui-ci
les partagea avec ses compagnons. Devant cet acte de génér
osité, le maître, son fils et ses amis furent encore plus d'avis
d'accorder au serviteur l'héritage (o-uyxXvjpovofxioc).
Puis, en 6, 4-8, l'auteur dit pourquoi le serviteur a reçu
l'héritage :
« Quant au fait que le maître a pris son. fils comme conseiller et
les anges glorieux au sujet de l'héritage à accorder à l'esclave, écoute.
5. L'Esprit-Saint préexistant qui a créé toutes choses, Dieu l'a fait
habiter dans la chair qu'il avait choisie. Cette chair donc, dans laquelle
l'Esprit-Saint prit demeure, servit fort bien l'Esprit, en marchant dans
la voie de la sainteté et de la pureté, sans souiller l'esprit en aucune
façon. 6. Elle s'était conduite dignement, saintement ; elle avait
pris sa part des labeurs de l'Esprit et avait collaboré avec lui en toute
chose ; elle avait vécu de fermeté et de courage : c'est pourquoi Dieu
la choisit comme associée de l'Esprit-Saint. Car la conduite de cette
chair avait plu à Dieu : elle ne s'était pas souillée sur terre pendant
qu'elle possédait l'Esprit-Saint. 7. Il prit donc comme conseiller
le fils et les anges glorieux pour que cette chair qui avait servi Г Esprit-
Saint sans reproche, obtînt un lieu de repos et ne parût pas perdre le
salaire de ses services. Car toute chair recevra sa rémunération, qui
sera trouvée intacte et sans tache et où l'Esprit-Saint aura pris
demeure.
« 8. Tu as ainsi l'explication de cette parabole »x.
1) Traduction de R. Joly, Hermas le Pasleur (Sources chrétiennes, 53 bis),
Paris, 1968, p. 239 s. LA CHRISTOLOGIE PNEUMATIQUE 27
Tous les commentateurs ont reconnu l'orientation chris-
tologique de cette parabole1. Son vocabulaire correspond en
effet au vocabulaire christologique du Nouveau Testament,
sauf que les titres du Christ dans le Testament se
trouvent partagés ici entre le serviteur appelé SoîiXoç (titre
de Jésus en Phil. 2, 7) et le fils du Maître qui est 6 utoç 6
ау(Х7Т7]тос (appellation donnée à Jésus dans les récits du bap
tême : Matth. 3, 17 ; Me 1, 11 ; Le 3, 22 ; et de la transfi
guration : Matth. 17, 5 ; Me 9, 7). Il paraît ainsi évident que
l'auteur a présente à l'esprit la figure de Jésus (bien que ce
nom ne se trouve jamais dans le Pasteur) et qu'en conséquence
il introduit dans la parabole du chap. 2 une problématique
christologique.
Notre recherche portera plus spécialement sur 6, 5,
que nous citons dans son texte grec, selon l'édition de
M. Whittaker2 :
To -кчгиуих. то áyt.ov то ttooov, to XTÍaav Ttacrav ttjv xTÍtnv, хатсо-
xiasv ó 6soç zle, aápxa, -?)v yjooÚAsto. aur/; oùv ýj aáp£, èv y; xoctcoxtjcts
to uvsufxa то áyiov, eSooXsuus ты ttvsÚ^octi xaXwç sv asfAvór/jTi xal
áyvsía TtopsuOsïaa, [rrçSèv oàwç puávaaa то ti
Ce texte s'appuie sur une anthropologie d'origine juive,
caractérisée par le mot стар^ et par l'expression то -кчгща.
то áytov, les rapports de la « chair » envers « l'esprit » étant
exprimés par les verbes « servir » et « ne pas souiller l'esprit » ;
mais cette anthropologie se trouve mise ici au service d'une
christologie. Notre sujet aura donc deux parties : la première
1) Cf. surtout A. Link, Christi Person und Werk im Hirlen des Hermas,
Marburpr, 1886 ; K. Adam, Die Lehre von dem hl. Geiste bei Hermas und Ter-
tullian, dans Theologische Quarlalschrifl, 88 (1906), 36-61 ; J. V. Walter, Die
Komposition von Hermas Sim. V und ihre do£men£eschichtlichen Konse-
quenzen, dans Zeitschrift fur die neutestamentliche Wissenchaft, 14 (1913), 13.3-
144 ; M. Dibelius, Der Hirt des Hermas (Handbuch zum Neuen Testament,
Ergânzung-s-Band..., herausgegeben von H. Lietzmann, Die Aposlolischen
Vater IV), Tubingen, 1923, p. 560 ss ; H. Opitz, Ursprunge fruhkatholischer
Pneumatologie, Berlin, 1960, p. 56-61.
2) M. Whittaker, Die Aposiolichen Valer I. Der llirt des Hermas, 19672,
p. 57, 16-19. 28 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
étudiera les notions anthropologiques de « chair », « esprit
saint » et leur rapport, en confrontant les textes du Pasteur
surtout avec ceux de Qumrân1 et avec les Testaments des
XII Patriarches2 ; la seconde examinera comment ces conce

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