La vie monastique à Saint-Germain-des-Prés - article ; n°140 ; vol.43, pg 81-100
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1957 - Volume 43 - Numéro 140 - Pages 81-100
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Hourlier
La vie monastique à Saint-Germain-des-Prés
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 43. N°140, 1957. pp. 81-100.
Citer ce document / Cite this document :
Hourlier Jacques. La vie monastique à Saint-Germain-des-Prés. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 43. N°140,
1957. pp. 81-100.
doi : 10.3406/rhef.1957.3216
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1957_num_43_140_3216LA VIE MONASTIQUE
A SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS
Les Mauristes ont fait, dans leurs travaux, la part belle à
l'histoire monastique : qu'il suffise de rappeler ici les Annal
es ordinis sancti Benedicti de Mabillon ou les innombrables
monographies locales, qui ne sont pas toutes publiées. La
conception qu'ils se faisaient de ces dernières ressort du pr
ogramme qu'en 1648 Dom Luc d'Achery rédigeait, par ordre
de Dom Grégoire Tarisse, pour orienter les recherches parti
culières1. Ce plan a gardé toute sa valeur. Il s'attache pour
tant à un aspect particulier du sujet, un aspect surtout docu
mentaire. On aurait davantage tendance aujourd'hui à dessi
ner, avec ses sommets, ses dépressions, ses points d'inflexion,
la courbe générale de la vie d'un monastère, et à mettre en
relief les événements ou les personnalités qui ont déterminé
l'évolution. Celle-ci se déroule au long de périodes diverses,
en chacune desquelles on chercherait à retracer la vie d'une
communauté monastique, à retrouver l'âme d'un monastère,
si possible l'âme du moine.
Dans l'histoire de Saint-Germain-des-Prés la période mau-
riste des xvir* et xvnr9 siècles est la plus saillante : elle se
distingue nettement des époques antérieures. D'autre part
les incursions normandes de la fin du ix* siècle marquent
dans cette histoire une coupure profonde, nous autorisant
ainsi à y distinguer trois périodes : avant ces invasions, après
elles, au temps de Saint-Maur. Mais les deux premières pé
riodes,, très longues, peuvent être elles-mêmes subdivisées. On
peut en effet distinguer, dans la première, une époque méro
vingienne et une époque carolingienne, ce qui repose d'ail
leurs sur une réalité. Dans la seconde au contraire les arti-
1. Dans le présent essai de synthèse nous ne pouvons envisager ni
de fournir des références nombreuses, ni de discuter les questions
controversées : nous nous limiterons donc à l'essentiel. — Sur le pr
ogramme des monographies monastiques, cf. Dom P. Denis, Documents
sur l'origine des études..., dans Revue Mabillon, VI', 1910, p. 113. Ce
plan prévoit les chapitres suivants : origines, progrès et divers états,
églises, droits et prérogatives, liste des abbés, bienfaiteurs, bénéfices.
6 82 JACQUES HOURLIER, O. S. B.
culations semblent plus difficiles à déceler. Nous y choisirons
un pivot assez suggestif, représenté par les constructions du
milieu du xnr siècle, entre 1227 et 1273 : les deux époques
ainsi déterminées représentent bien deux aspects du monast
ère médiéval. Au xvie siècle enfin, l'entrée de Saint-Germain-
des-Prés dans la Congrégation de Chezal-Benoît prélude à la
grande période mauriste. Nous essayerons ainsi d'esquisser
les traits propres de la vie monastique à Saint-Germain-des-
Prés en chacun de ces six chapitres.
I. — Les temps mérovingiens.
Malgré les controverses anciennes et les travaux récents,
l'histoire de Saint-Germain-des-Prés aux temps mérovingiens
reste obscure. Deux questions principales se posent pour
nous : quand le monastère a-t-il été fondé ? quelle a été sa
loi ? On peut y joindre celle de savoir comment se manifeste
la vie du monastère. ,,
Avant de parler de vie monastique, il faudrait déterminer
depuis quand le monastère existe; or les sources contempor
aines demeurent laconiques à ce sujet et les sources posté
rieures prêtent à discussion. Nous nous bornerons à une r
emarque : l'évêque de Paris Germain reçoit la sépulture dans
l'atrium de la basilique Saint-Vincent. Cette basilique a été
fondée par Childebert; rois et membres de la famille royale
y seront ensevelis; la relique de saint Vincent, qui donne son
titre à l'église, est propriété du roi par droit de conquête, si
l'on peut dire. Pour garantir à son œuvre une certaine indé
pendance vis-à-vis de l'évêque, il se peut même que le roi
ait tenu à déroger au droit commun des basiliques suburbain
es, en interdisant de disposer des biens affectés à Saint-
Vincent2. Si néanmoins l'évêque peut se faire inhumer en
576, dans l'atrium de cette basilique, royale à tous égards,
c'est qu'il exerce sur l'atrium un droit particulier. On se
trouve ainsi conduit à se demander si ce droit ne serait pas
lié à l'établissement d'une communauté monastique aux
abords de Saint-Vincent. A ce premier indice de l'existence
2. C'est la question de «l'immunité». Sans reprendre la discussion
des sources, on peut se demander s'il y aurait eu opposition entre le
droit canonique relatif aux basiliques urbaines (Concile d'Orléans 538,
c. 5) et les habitudes germaniques que manifeste le statut reconnu à
l'hospice de Lyon par le Concile d'Orléans 549, c. 15. Il faudrait aussi
mieux connaître les relations, amicales ou hostiles, entre l'évêque Ger
main et les rois successifs. — Aux ouvrages habituellement cités sur
cette question, ajouter Leo Ueding, Geschichte der Klostergrùdungen
der frûhen Merovingerzeit, Berlin, 1935, p. 17&-1Q1. LA VIE MONASTIQUE A SAINT-GERMAIN 83
d'une telle communauté s'en ajoutent d'autres, mais plus fai
bles. Le caractère expiatoire de la fondation royale, en effet,
ne suffit pas à faire envisager la présence de moines. Ce que
Fortunat nous rapporte de la vie de l'évêque ne suffit pas non
plus. Sans doute insiste-t-il sur les années passées par Ger
main à la tête de la communauté monastique de Saint-Sym-
phorien d'Autun, et nous dit-il explicitement que l'évêque ne
s'est en rien relâché des pratiques monastiques; mais il ne
souffle mot d'une fondation monastique à Paris. Son silence,
qui pourrait d'ailleurs s'expliquer, nous prive cependant d'une
preuve qui, éventuellement, nous aurait été bien précieuse.
Enfin nous n'osons guère retenir le titre de Saint- Sympho-
rien, donné à l'oratoire où Germain reçoit la sépulture : il
témoignerait bien en faveur d'une fondation par les moines
autunois dans Y atrium de Saint- Vincent; mais le nom appar
aît dans des sources tardives. Quant à Droctovée, il a pu être
le recteur de la basilique, sans que ceci tranche la question
de l'existence d'un monastère proprement dit. Par ailleurs,
nous devons le reconnaître, aucune de nos sources ne fait
allusion à l'introduction de la vie monastique après la mort
de saint Germain. Concluons donc à la simple possibilité de
l'érection d'un monastère, près de Saint- Vincent, par l'évêque
Germain.
Si vie .monastique il y a, elle se pratique suivant les nor
mes de cette époque, plus particulièrement celles des monast
ères basilicaux. Fondé par Germain, le monastère aurait très
vraisemblablement suivi la discipline autunoise. Son rempla
cement par la discipline bénédictino-colombanienne se place
rait vers le milieu du vne siècle, sous l'action de Babolène,
abbé de Saint-Pierre des Fossés, près de Paris. Une Vita Bdbo-
leni raconte que l'abbé de Saint- Vincent, Sigofred, fut envoyé
par Clovis II en Espagne, où il fut retenu prisonnier. Pendant
son absence, le roi confia le monastère à Babolène, moine
colombanien, et abbé des Fossés depuis 641. Babolène ayant
introduit Vordo reguîaris dans son monastère des Fossés,
peut-on en conclure qu'il l'a fait aussi pour le monastère qui
lui était confié ? Par ailleurs, la même Vita mentionne la
donation de Valenton à Saint- Vincent. Cette donation aurait-
elle eu pour but, là comme ailleurs, de faire accepter plus
aisément Yordo regularis, préconisé par la reine Bathilde ?
Enfin, Clotaire III ayant accordé à Saint-Pierre l'immunité,
q

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