Le départ des Étrusques de Rome selon l annalistique et la dédicace du temple de Jupiter Capitolin - article ; n°2 ; vol.159, pg 141-156
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Le départ des Étrusques de Rome selon l'annalistique et la dédicace du temple de Jupiter Capitolin - article ; n°2 ; vol.159, pg 141-156

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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1961 - Volume 159 - Numéro 2 - Pages 141-156
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Raymond Bloch
Le départ des Étrusques de Rome selon l'annalistique et la
dédicace du temple de Jupiter Capitolin
In: Revue de l'histoire des religions, tome 159 n°2, 1961. pp. 141-156.
Citer ce document / Cite this document :
Bloch Raymond. Le départ des Étrusques de Rome selon l'annalistique et la dédicace du temple de Jupiter Capitolin. In: Revue
de l'histoire des religions, tome 159 n°2, 1961. pp. 141-156.
doi : 10.3406/rhr.1961.7626
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1961_num_159_2_7626Le départ des Étrusques de Rome
selon l'aimalistique
et la dédicace
du temple de Jupiter Capitolin1
Un vaste mouvement de recherches se dessine depuis une
quinzaine d'années autour de ce qu'il est convenu d'appeler
les siècles obscurs de Rome. La raison en est manifeste : elle
réside dans les explorations archéologiques qui, après une
longue période de calme, ont repris juste avant la dernière
guerre et se sont développées vivement depuis 1945, dans les
zones essentielles de la Rome archaïque. Sur le Forum
boarium, sur le Forum romain et sur le Palatin, les découvertes
ont été nombreuses ; les unes apportent des données nouvelles,
les autres viennent compléter les importantes fouilles, menées,
au début du siècle, sur le Forum et le Palatin, par Vaglieri
et surtout par l'archéologue émérite que fut Giuseppe Boni.
On comprend, dans ces conditions, que, dans les dix
dernières années, les publications se soient, elles aussi, mult
ipliées. Les unes sont de caractère archéologique : elles
concernent les récentes explorations sur le terrain ; parfois,
comme c'est le cas de l'ouvrage monumental de M. Einar
Gjerstad2, elles reprennent systématiquement les fouilles
italiennes du début du siècle, en y adjoignant des recherches
stratigraphiques récentes. Les autres publications offrent
un aspect historique et cherchent à tirer de l'union des données
littéraires et archéologiques un tableau satisfaisant des pre
miers siècles de Rome.
1) La substance de cet article a fait l'objet d'une Communication à l'Académie
d;'s Inscriptions et Belles-Lettres, le vendredi 3 mars 1961.
2} K. Gjerstad, Early Rome ; I : Slraligraphical researches in the Forum rnma-
num and along Ihe via Sacra, Lund-Leipzig, 1953. — II : The lombs, Lund-Leipziir,
1956.
lu 142 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
Deux périodes, deux problèmes attirent aujourd'hui
plus particulièrement l'attention de l'historien. C'est tout
d'abord la question de la naissance même de Rome et de ses
premiers développements. Je ne fais que l'évoquer en quelques
mots. La multiplication des données archéologiques enrichit
le problème sans le simplifier. Un fait cependant apparaît
capital, la mise au jour, commencée au début du siècle, mais
très largement développée depuis 1945, d'un village de cabanes,
d'un véritable habitat du premier âge du Fer, sur le sommet
ouest du Germai, à l'endroit même où les Anciens localisaient
la casa Romuli, la hutte de Romulus. Étonnante confirmation
de la tradition sur un point capital. Cependant les savants
continuent à s'opposer sur un certain nombre de points :
pour l'habitat du Palatin, pour les tombes du Forum et de
l'Esquilin, des datations diverses sont proposées, trop hautes
comme celle de l'érudit allemand Muller-Karpe1, plus basses
et raisonnables comme celle du savant suédois E. Cjerstad2.
Le développement de la cité primitive est conçu de façon
diverse, par accroissement progressif de la cité palatine, selon
les vues de Muller-Karpe ou par synoecisme entre plusieurs
villages, comme le proposait dans sa thèse M. A. Piganiol3
et comme beaucoup le pensent aujourd'hui. Les discussions
qui se poursuivent apparaissent enrichissantes.
La seconde période, qui est au centre des débats, concerne
la fin de la royauté étrusque et le début de la République.
C'est d'elle qu'il sera ici question. La richesse des témoi
gnages littéraires anciens, la multiplication des données
archéologiques, la présence même de quelques inscriptions,
les plus anciennes qui nous soient parvenues en langue
latine, permettent de se sentir ici sur un terrain plus solide.
En fait, malgré des désaccords inévitables, les conclusions
1) II. .Muller-Karpe, Vorn Anfang Iioms, Heidelberg, 1959.
2) E. (Ijerstad, Discussions concerning Early Home, dans les Opuscula
romana, III, I960, p. 69 sq.
L'ensemble de ces polémiques est bien analysé dans un récent article de
M. M. Pallotino, Le Oriarini di Roma, paru dans Archeolugia (llassica, vol. XII,
1960, p. l à 36.
3) Cf. A. Piganiol, Essai sur les origines de поте, Paris, 1917. DÉPART DES ÉTRUSQUES DE ROME 143 LE
semblent prendre, ici et là, des directions convergentes. Un
point semble aujourd'hui assuré : la présence étrusque s'est
prolongée au delà des limites qui lui sont assignées par la
tradition romaine. On se rappelle le récit haut en couleur
que celle-ci nous a légué. Les excès des tyrans étrusques, le
viol d'une honorable matrone romaine, Lucrèce, par Sextus
Tarquin, fils de Tarquin le Superbe, provoquent une insurrec
tion de caractère à la fois républicain et national, dirigée par
Brutus. Les rois étrusques sont expulsés, la République éta
blie en l'an 509, suivant la chronologie traditionnelle de
Varron. Rome commence, tout de suite après, de dures guerres
contre les Étrusques, établit grâce à la bataille du lac Régille,
en 499, son hégémonie sur le Latium et le régime républicain
est marqué dès ses origines par la lutte entre plèbe et patriciát.
Ce récit dramatique, que nous trouvons longuement
détaillé dans les œuvres de Tite-Live et de Denys d'Hali-
carnasse, a été progressivement mis au point par les premiers
historiens de Rome, les annalistes qui ont travaillé depuis le
début du ine siècle sur une matière difficile et complexe.
Ils disposaient de peu de documents de première main et
leur information reposait essentiellement sur une tradition
orale. Leur travail a été soigneusement analysé par les éru-
dits modernes, comme il apparaît dans l'introduction que
M. J. Bayet a donnée à son édition du premier livre de
l'œuvre livienne1.
Dans un article publié en 1959, j'ai insisté sur le fait
qu'aucune coupure n'apparaît, en réalité, dans la vie de Rome
jusqu'aux alentours de 475 avant J.-CA L'introduction de
nombreux cultes relevant de I'iniluence tyrrhénienne, la
construction de sanctuaires importants, dont l'un fut somp-
1} (If. cette introduction dans l'édition du livre Ier de Yllisbdre romaine de
Tite-Live, texte établi par M. .1. Bayet, traduit par M. (т. Ваггл.ет, Paris, Belles-
Lettres, 1940. On y trouvera l'analyse des divergences, assez minces, qui sépa
rent les chronologies des divers historiens de Home. Olles-ci n'altèrent en rien
la trame du récit, la séquence des événements et sont donc sans incidence sur notre
tentative de démonstration.
'2! H. Bloch, Rome de Г>09 à 475 environ avant J.-C, dans la Bévue, des
Éludes lalines, XXXVII, 1!)."/.). p. US щ. 144 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
tueusement décoré par des artistes grecs, l'importation pour
suivie de vases attiques, tout témoigne d'une vie inchangée
et prospère. Le repli de Rome elle-même ne commence qu'au
début du second quart du ve siècle. Ce prolongement de la
présence étrusque, bien au-delà du récit de l'annalistique,
cadre parfaitement avec la situation du Latium et de l'Étrurie
à la même époque. Le Latium continue à décorer ses sanc
tuaires de terres cuites architeetoniques de style purement
toscan, l'Étrurie ne commence son véritable déclin qu'avec
la défaite de sa flotte dans les eaux de Cumes, sous les assauts
des Grecs, en 474 avant J.-C.
Mais que fallait-il penser du changement de régime inté
rieur, indissolublement uni par l'annalistique avec le départ
des Étrusques, par les annalistes et, à leur suite, par l'érudition
moderne ? Fallait-il l'abaisser aussi dans le temps ? Il m'est
apparu que l'on pouvait envisager la question d'une façon
différente. Toute l'Italie centrale, et en particu

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