Le panthéon de l Arabie du sud préislamique : état des problèmes et brève synthèse - article ; n°2 ; vol.206, pg 151-169
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Le panthéon de l'Arabie du sud préislamique : état des problèmes et brève synthèse - article ; n°2 ; vol.206, pg 151-169

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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1989 - Volume 206 - Numéro 2 - Pages 151-169
The Pantheon of Pre-Islamic Southern Arabia
'Athtar, a male Venus-god of irrigation and thunderstorm, had superseded the ancient Semitic supreme god Il as the head of the pantheon, in which the astral element was far from being exclusive. Moreover, each kingdom has its own national god : a male sun-god of irrigation, an imaginary ancestor of the nation and/or of its ruler, or a sun-goddess. The gods appear frequently with a consort of the opposite sex. Specific divinities for each kingdom, frequently known only by name, were in charge of irrigation, the healing of sickness, etc. The monumental inscriptions (exclusive of any mythological literature) and a limited iconography do not allow to construct a system from this meagre data.
'Athtar, dieu-Vénus masculin de l'irrigation et de l'orage, avait supplanté l'ancien dieu suprême sémitique Il à la tête du panthéon, où le rôle de l'élément astral est loin d'avoir été exclusif. Chaque royaume avait en outre son dieu national : dieu-Soleil de l'irrigation, ancêtre fictif de la nation et/ou de son souverain, ou déesse-Soleil. Les divinités formaient souvent un couple dieu-déesse. Des dieux particuliers à chaque Etat, dont on ne connaît souvent que le nom, présidaient à l'irrigation, à la guérison des maladies, etc. Les inscriptions monumentales (où manque toute littérature mythologique), ainsi qu'une iconographie réduite ne permettent guère de structurer ces maigres données.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Ryckmans
Le panthéon de l'Arabie du sud préislamique : état des
problèmes et brève synthèse
In: Revue de l'histoire des religions, tome 206 n°2, 1989. pp. 151-169.
Abstract
The Pantheon of Pre-Islamic Southern Arabia
'Athtar, a male Venus-god of irrigation and thunderstorm, had superseded the ancient Semitic supreme god Il as the head of the
pantheon, in which the astral element was far from being exclusive. Moreover, each kingdom has its own national god : a male
sun-god of irrigation, an imaginary ancestor of the nation and/or of its ruler, or a sun-goddess. The gods appear frequently with a
consort of the opposite sex. Specific divinities for each kingdom, frequently known only by name, were in charge of irrigation, the
healing of sickness, etc. The monumental inscriptions (exclusive of any mythological literature) and a limited iconography do not
allow to construct a system from this meagre data.
Résumé
'Athtar, dieu-Vénus masculin de l'irrigation et de l'orage, avait supplanté l'ancien dieu suprême sémitique Il à la tête du panthéon,
où le rôle de l'élément astral est loin d'avoir été exclusif. Chaque royaume avait en outre son dieu national : dieu-Soleil de
l'irrigation, ancêtre fictif de la nation et/ou de son souverain, ou déesse-Soleil. Les divinités formaient souvent un couple dieu-
déesse. Des dieux particuliers à chaque Etat, dont on ne connaît souvent que le nom, présidaient à l'irrigation, à la guérison des
maladies, etc. Les inscriptions monumentales (où manque toute littérature mythologique), ainsi qu'une iconographie réduite ne
permettent guère de structurer ces maigres données.
Citer ce document / Cite this document :
Ryckmans Jacques. Le panthéon de l'Arabie du sud préislamique : état des problèmes et brève synthèse. In: Revue de l'histoire
des religions, tome 206 n°2, 1989. pp. 151-169.
doi : 10.3406/rhr.1989.1830
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1989_num_206_2_1830JACQUES RYCKMANS
Université Catholique de Louvain
à Louvain-la-Neuve
LE PANTHÉON DE L'ARABIE
DU SUD PRÉISLAMIQUE
Etat des problèmes et brève synthèse
'Athtar, dieu-Vénus masculin de l'irrigation et de l'orage,
avait supplanté l'ancien dieu suprême sémitique II à la tête du
panthéon, où le rôle de l'élément astral est loin d'avoir été
exclusif. Chaque royaume avait en outre son dieu national : dieu-
Soleil de l'irrigation, ancêtre fictif de la nation et fou de son
souverain, ou déesse-Soleil. Les divinités formaient souvent un
couple dieu-déesse. Des dieux particuliers à chaque Etat, dont
on ne connaît souvent que le nom, présidaient à l'irrigation, à la
guérison des maladies, etc. Les inscriptions monumentales (où
manque toute littérature mythologique), ainsi qu'une iconogra
phie réduite ne permettent guère de structurer ces maigres
données.
The Pantheon of Pre-Islamic Southern Arabia
'Aihlar, a male Venus-god of irrigation and thunderstorm,
had superseded the ancient Semitic supreme god II as the head of
the pantheon, in which the astral element was far from being
exclusive. Moreover, each kingdom has its own national god :
a male sun-god of irrigation, an imaginary ancestor of the nation
and/or of its ruler, or a sun- goddess. The gods appear frequently
with-. a consort of the opposite sex. Specific divinities for each
kingdom, frequently known only by name, were in charge of
irrigation, the healing of sickness, etc. The monumental
inscriptions (exclusive of any mythological literature) and a
limited iconography do not allow to construct a system from this
meagre data.
Revue de l'Histoire des Religions, ccvi-2/1989, p. 151-170 bref aperçu préliminaire s'impose pour situer l'Arabie Un
du Sud antique dans son contexte géographique et historique
(cf. en général Chr. Robin, 1984). A partir de la côte de la mer
Rouge s'élève très rapidement une crête montagneuse qui
culmine à 3 600 m, et dont les flancs des montagnes sont
entaillés de dizaines de terrasses d'irrigation successives. Le
massif montagneux, plus à l'est, est entrecoupé de vastes
plateaux qui reçoivent encore les pluies de la mousson. Le
relief s'abaisse ensuite vers l'est pour former un plateau plus
aride aux environs de 1 100 m d'altitude, coupé par une série
d'oasis qui suivent le cours des torrents saisonniers qui vont
se perdre dans le désert. Zone fertile, mais dont la prospérité
dépendait de la mise en œuvre de vastes travaux d'irrigation,
pour capter l'eau des torrents et la répartir dans un réseau
étendu de canaux de distribution. C'est là le berceau de la
civilisation sud-arabe où, dès le début du IIe millénaire en
tout cas, des sortes de cités-Etats de civilisation agricole se
sont constituées dans les oasis respectives en vue d'ériger des
travaux d'irrigation collectifs. Cette région se trouvait par
ailleurs sur l'itinéraire des caravanes qui transportaient jus
qu'à la Méditerranée et le golfe Persique l'encens — dont le
littoral de l'océan Indien, depuis le 17e méridien (bien à l'est
d'Aden) jusqu'à l'Oman, produisait la meilleure variété —
et d'autres aromates : baumes et myrrhes, dont les arbustes
poussaient à l'état sauvage dans tout l'angle sud-est de la
Péninsule.
On ne peut encore préciser les étapes du processus de
concentration qui a abouti à l'intégration de petites cités
d'un même système hydrographique, puis à l'émergence
d'entités plus importantes, par la conquête ou les alliances
avec des entités tribales du plateau intérieur. Car l'histoire
de l'Arabie du Sud (cf. W. W. Muller, 1987) ne commence que
relativement tard, vers le vie siècle avant J.-C, semble-t-il Le panthéon de l'Arabie du Sud préislamique 153
(mais peut-être, selon certains vers le xe), avec les premiers
documents épigraphiques jusqu'ici attestés. Au ve siècle
on trouve constitués les principaux royaumes, dont les capi
tales respectives s'échelonnaient sur une distance de 360 km
à peine, dans la zone mentionnée, mais qui étendaient leur
influence ou leur domination en direction de l'ouest et du sud.
Ce sont, énumérés du nord au sud-est : le royaume de Ma'în,
capitale Qarnaw qui fondera plus tard une colonie commerc
iale à Dedân (aujourd'hui al-'Ulâ) dans le Hedjâz ; celui
de Saba, capitale Mârib, qui colonisera les territoires plus à
l'ouest, et dont les colons s'établiront un peu plus tard en
Ethiopie, notamment dans la région d'Axoum. Ensuite vient
le royaume de Qatabân, capitale Timna', qui va longtemps
occuper des territoires de langue sabéenne dans l'angle
extrême de la Péninsule, où naîtra plus tard le royaume de
Himyar, destiné à unifier toute l'Arabie du Sud sous son
égide au ive siècle de notre ère; Le royaume d'Awsan s'insère
au sud de Qatabân, mais il eut une existence bouleversée et
éphémère. Enfin le royaume de Hadhramawt, capitale Shabwa,
était le pays producteur d'encens par excellence : il s'allon
geait le long de la côte de l'océan Indien, et plus à l'intérieur.
Après avoir triomphé d'abord de Ma'în puis de Qatabân,
Saba conquit le Hadhramawt vers la fin du 111e siècle, avant
d'être incorporé lui-même dans le nouveau royaume himyarite.
Le processus d'unification, opération politique, ne s'est pas
opéré de façon analogue dans le domaine du paganisme sud-
arabe. Le panthéon de l'Arabie du Sud, dans sa complexité
provinciale, s'explique plutôt par l'incorporation des divi
nités locales et tribales dans le panthéon de l'entité politique
qui réalisait la fédération tribale. Il en sera question plus loin.
Notre connaissance du paganisme sud-arabe1, et en parti-
1. Cf. A. Jamme, 1947 ; G. Ryckmans, 1960 ; M. Hôfner, 1970 ; A. G. Lundin,
1980 ; A. F. L. Beeston, 1984 ; J. 1987. — Note sur les transcriptions
de noms propres. L'écriture sud-arabe ne notant pas les voyelles, les vocalisations
données sont arbitraires. Les limitations typographiques n'ont pas permis
l'usage de 6ignes spéciaux.. 154 Jacques Ryckmans
culier de son panthéon, se ressent cruellem

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