Les évêques de Tongres-Maestricht - article ; n°168 ; vol.62, pg 25-36
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1976 - Volume 62 - Numéro 168 - Pages 25-36
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P. C. Boeren
Les évêques de Tongres-Maestricht
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 62. N°168, 1976. pp. 25-36.
Citer ce document / Cite this document :
Boeren P. C. Les évêques de Tongres-Maestricht. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 62. N°168, 1976. pp. 25-36.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1976_num_62_168_1563LES ÉVÊQUES DE TONGRES-MAESTRICHT
L'ancien diocèse de Liège, tel qu'il existait antérieurement à la
création de nouvelles circonscriptions ecclésiastiques aux anciens Pays-
Bas (1559), était le plus vaste et le plus ancien des diocèses des anciens
Pays-Bas et de la Lotharingie Inférieure. De nos jours, pas moins de
douze évêchés en découpent autant de portions : Liège, Hasselt, Malines-
Bruxelles, Namur et Anvers, en Belgique ; Ruremonde, Bois-le-Duc,
Bréda et Rotterdam, aux Pays-Bas ; Aix-la-Chapelle, en Allemagne ;
Luxembourg, au Luxembourg ; Reims, en France. Pas moins de cinq
états modernes s'en partagent l'étendue : la Belgique, les Pays-Bas,
l'Allemagne, le et la France.
L'ancien diocèse de Tongres-Maestrieht-Liège était vraiment un
diocèse mosan, parcouru du sud au nord par la Meuse, son fleuve-
artère, débouché naturel du grand courant commercial et culturel
qui, parti de Marseille et suivant le cours du Rhône et de la Saône,
allait s'épanouir dans la vallée de la Moselle et de la Meuse. La paroisse
de Revin (dép. des Ardennes, France) était la paroisse-limite du diocèse
en amont de la Meuse ; celle des Westmaas (un peu au sud de Rotter
dam, près de la Mer du Nord, en Hollande) en était la paroisse-limite
en aval de la rivière. Sur le plan de l'administration romaine, les limites
du diocèse coïncidaient avec celles de la ciçitas Tungrorum. Au sud,
le ne semble pas avoir subi de pertes territoriales. Bien au
contraire. Dans une lettre qu'on peut dater de 512 environ, saint Remy,
évêque de Reims, reproche à son confrère de Tongres d'avoir étendu
sa juridiction à la ville de Mouzon-sur-Meuse qui d'ancienneté ressor-
tissait du diocèse de Reims et qui — ajoutons-le — - avait fait partie
de la ciçitas Remorum à l'époque romaine 1. Nous n'avons, hélas, aucun
renseignement aussi précis sur la frontière nord de la ciçitas et du
diocèse des Tongres. Il est constant seulement que, vers la fin du
ive siècle, le département a pris de l'extension vers le nord-est.
Entre 358 et 398, les Hattuaires envahirent le Bas-Rhin et s'empa
rèrent de Xanten, chef-lieu de la ciçitas Trajanensium. L'administrat
ion départementale fut dissoute et les sous -préfectures qui avaient
été épargnées, furent unies à la ciçitas Tungrorum : la ville fortifiée
de Corioçallum (Heerlen), le pagus Catualium (Heel, près de Rure-
1. Remigii Epistola IV ad Falconem ep. Tungr. {P.L., LXV, 968-970 ; MGH,
Epistolae, III, 115). 26 P. G. BOEREN
monde) et probablement aussi le pagus Vellavus, situé au nord du
pagus Catualium 2.
Ainsi la moitié orientale du futur archidiaconé de Campine fut
rattachée au département et au diocèse de Tongres sous l'épiscopat
de saint Servais ou peu après. Au sujet du statut administratif du
grand pays de Toxandrie, qui constituait la moitié occidentale du
futur archidiaconé de Campine, on nage en pleine incertitude. On sait
seulement que, en 358, l'empereur Julien l'Apostolat avait admis dans
ce pays les Francs Saliens à titre de fédérés.
La destruction de la ville de Tongres par les Huns (entendez : Bar
bares) est une des constantes de la Légende de saint Servais, la plus
ancienne même, car elle se manifeste déjà dans l'œuvre de saint Gré
goire de Tours. Cependant, elle n'est aucunement prouvée, ni hist
oriquement ni archéologiquement. En 437, six ans après la prise de
Tournai par les Francs Saliens, les garnisons romaines de Castres
(près de Tongres), de Maestricht et de Heerlen étaient toujours à leurs
postes. Elles ont pu tenir jusqu'à 459 environ, jusqu'à la chute de
Cologne 3. L'extrême sud du diocèse de Tongres est même jusqu'à 486
restée sous l'administration de Syagrius, le dernier représentant de
l'Empire Romain en Gaule.
Vers 700, les évêques de Tongres-Maestricht commencèrent à résider
à Liège de manière suivie. Le tournant de siècle (700), que les organi
sateurs de ce Colloque ont indiqué comme terme de la période envisagée,
termine donc aussi la période que l'on pourrait appeler la protohis
toire de l'ancien diocèse de Liège. Nous nous bornerons à agiter quelques
problèmes qui lui sont particulièrement propres et que les historiens
locaux ont discutés à perte de vue.
La liste épiscopale.
Pour la connaissance des noms et de la succession des évêques de
Tongres et de Maestricht nous en sommes réduits principalement à
un ancien catalogue épiscopal, utilisé, vers 980, par le chroniqueur
Hériger de Lobbes qui y a .emprunté 27 noms (de saint Materne à
saint Remacle). A commencer par Théodardus, la liste a été complétée,
vers 1053, par Anselme de Liège, continuateur d' Hériger 4.
La liste a été classée comme « mauvaise » par Duchesne 5. Sur un
2. H. Hardenberg, dans Limburg's Verleden, I (Maestricht 1960), p. 121 et 158.
Germaine Faider-Feytmans, dans Algemene Geschiedenis der Nederlanden, I
(Utrecht-Anvers 1949), p. 139.
3. Léon Van der Essen, dans Geschiedenis van Vlaanderen, I (Amsterdam,
1936), p. 117. H. Van de Weerd, Inleiding tôt de Gallo-Romeinsche archéologie der
Nederlanden (Anvers, 1944), p. 41. Albert Verbeek, « Spuren der friihen Bischofs-
kirchen in Tongern und Maastricht », dans Bonner Jahrbîicher, CLVIII (1958),
346-371. H. Hardenberg, op. cit., I (1960), 158.
4. MGH.SS., VII (176, Hériger et Anselme).
5. L. Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, III (Paris, 1915), p. 184-
192. Dom Jacques Dubois, « La composition des anciennes listes épiscopales », LES ÉVÊQUES DE TONGRES-MAESTRICHT 27
total de 30 noms donnés pour la période qui nous concerne, pas plus
de 12 ne sont vérifiables comme noms de titulaires du diocèse de Tongres.
En revanche, deux noms de titulaires prouvés manquent à la liste
(Bettulfus et Pharamundus).
1 [Maternus] 313 6.
10 Servatius 342/43, 346, 351, 359 7.
18 Falco vers 512 8.
20 Domitianus 535, 549 ; inhumé à Huy 9.
21 Monulfus vers 560 ; à Maestricht 10.
22 Gundulfus inhumé à Maestricht u.
— Bettulfus 614 12.
23 Perpetuus inhumé à Dinant.
25 lohannes Agnus inhumé à Huy.
26 Amandus (?) 646-649 13.
dans spécialement Bulletin à de la la page Société 86. nationale des Antiquaires de France, 1967, p. 74-104,
6. Pour les questions relatives à saint Materne de Trêves, nous suivons Wilhelm
Neuss, Geschichte des Erzbistums Kôln, I (Kôln, 1964), 31-51.
7. Athanase, Apologia contra Arianos [P. G., XXV, 338) : Sarbatios parmi les
signataires du synode de Sardique, 342-3. — Concilia Galliae 314-506, éd. C. Munier
(Corp. Christ., CXLVIII, 1963, p. 27, 29) : Servatius Tungrorum parmi les signataires
des actes d'un synode de Cologne, 346. Le faussaire de ces actes a pris les noms de
ces signataires dans la liste des évêques réunis à Cologne en 346 pour appuyer la
réhabilitation de saint Athanase. Cfr. Dom J. Dubois, op. cit., p. 85, et F. Oediger,
Geschichte des Erzbistums Kôln, I (Kôln, 1964), 45. — Athanase, Apologia ad Cons-
tancium (PG, XXV, 605) : Sarbatios légat de l'usurpateur Magnence, en 351. —
Sulpice Sévère, Chron. II, 41-44 (PL., XX, 152-154) : Servatio Tungrorum epis-
copus parmi les signataires des décrets du synode de Rimini, en 359. — Grégoire
de Tours, Historia Francorum, II, 5 et Liber in Gloria confessorum, c. 71, éd. Br.
Krusch, dans MGH.SS. rer. merov., I, p. 66 sq. et 790 sq. Grégoire donne l'orth
ographe Aravatius, mais les deux Vitae antiquissimae (viie-vuie siècles) qui reprennent
mot-à-mot le texte de Grégoire, rendent cette forme par Servatius.
8. Remigii Epistola IV ad Falconem ep. Tungr. (P.L., LXV, 968-970 ; MGH.
Epistolae, III, 115).
9. Concilia Galliae 511-695, éd. C. de Clercq [CSEL, CXLVIII A), p. 110 {Domi
tianus episcopus signataire du synode de Clermont, 535) ; p. 111 (Domicianus in
Christi nomine episcopus ecclesiae Tongrorum, quod et Traiecto, subscripsi : synode
de Clermont, 535), e

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