Pie XII et la France en guerre - article ; n°183 ; vol.69, pg 209-232
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1983 - Volume 69 - Numéro 183 - Pages 209-232
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Révérend Père Pierre Blet
Pie XII et la France en guerre
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 69. N°183, 1983. pp. 209-232.
Citer ce document / Cite this document :
Blet Pierre. Pie XII et la France en guerre. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 69. N°183, 1983. pp. 209-232.
doi : 10.3406/rhef.1983.3305
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1983_num_69_183_3305PIE Xn ET LA FRANCE EN GUERRE
Les publications relatives à Pie XII ont souvent relevé les liens
particuliers qui l'attachaient à l'Allemagne. Il est exact que les douze
La conférence donnée le 14 mai 1983 à la Société d'Histoire ecclésiastique de la
France et reprise dans le présent article avait été préparée à partir des documents
du Saint Siège conservés dans les archives de la Secrétairerie d'État et publiés aux
éditions de la Libreria Editrice Vaticana par les soins de Pierre Blet, Robert
A. Graham, Angelo Martini et Burkhart Schneider, dans la collection Actes et
documents du Saint Siège relatifs à la seconde guerre mondiale. Les 11 tomes (en
12 volumes) parus de 1965 à 1981 ont été numérotés selon l'ordre de parution,
mais ils se classent en trois séries. Une série concerne la diplomatie générale avec
les volumes :,,
1 — Le Saint Siège et la guerre en Europe. 1939-1940.
4 — Le et la en Juin 1940-Juin 1941.
5 — Le Saint Siège et la guerre mondiale. Juillet-1941-Octobre 1942.
7 — Le et la Novembre 1942-Décembre 1943.
11 — Le Saint Siège et la guerre Janvier 1944-Mai 1945.
Une seconde série renferme des lettres de caractère pastoral :
2 — Lettres de Pie XII aux èvêques allemands. 1939-1944.
3 (en 2 volumes) — Le Saint Siège et la situation religieuse en Pologne et dans les
Pays Balte. 1939-1945.
La troisième série présente les documents plus particulièrement consacrés à
l'œuvre de secours du pape envers les victimes du conflit mondial :
6 — Le Saint Siège et les victimes de la guerre. Mars 1939-Décembre 1940.
8 — Le et les de la Janvier 1941-Décembre 1942.
9 — Le Saint Siège et les victimes de la guerre. Janvier-Décembre 1943.
10 — Le et les de la guerre. Janvier 1944- Juillet 1945.
Nous citerons d'après le titre de la collection en abrégé A.D.S.S. (— Actes et
documents du Saint Siège) suivi du n° du volume en chiffres romains et de l'indica
tion ce la page.
Sauf indication contraire, les lettres des nonces — du nonce en France Valerio
Valeri — sont adressées à la Secrétairerie d'État, et les lettres aux nonces leur viennent
de la Secrétairerie d'État, par laquelle le pape transmet ses instructions et reçoit
les informations.
Durant la période considérée, la Secrétairerie d'État est dirigée par le cardinal
Secrétaire d'État Luigi Maglione, ancien nonce en France. Il est assisté par
Mgr Domenico Tardini, qui est à la tête de la première section de la Secrétairerie
d'Etat, et par Mgr Giovanni Battista Montini, le futur Paul VI, placé à la tête de
la seconde section, avec le titre de substitut de la Secrétairerie d'État. Après la mort
du cardinal Maglione, le 22 août 1944, Mgr Tardini et Mgr Montini assumèrent la
direction du département. Les lettres et les télégrammes qu'ils signent expriment
les instructions du pape, et ceux qui leur sont envoyés sont portés à la connaissance
du pape. Enfin le nonce en France est alors Mgr Valerio Valeri. Sur le cardinal
Maglione et sur Mgr Valerio Valeri, voir les souvenirs de Léon Noël, Le statut de
V Église de France après la séparation. L'Affaire des associations diocésaines, dans
Revue d'Histoire diplomatique, janvier-septembre 1980, p. 59-62.
R.H.É.F., t. LXIX, 1983. P. BLET " 210
ans de nonciature de Mgr Pacelli à Munich, puis à Berlin, lui avaient
laissé une connaissance approfondie des questions allemandes, du
peuple, de la langue et de l'Église d'Allemagne. Ces relations, pourtant,
n'avaient rien d'exclusif. Avant sa nonciature et avant son pontificat,
Eugenio Pacelli avait lié avec la France des relations privilégiées.
Jeune prêtre il s'était appliqué à l'étude de notre langue classique et
il garda toujours une prédilection pour Bossuet, dont il conservera
plus tard un exemplaire à portée de la main. .
Entré en 1901 à la Secrétairerie d'État, la première question impor
tante dont il eut à s'occuper fut celle des affaires de France. On touchait
alors à la crise diplomatique et religieuse : le 24 avril 1904, visite du
président Loubet au roi d'Italie, note de protestation du cardinal
secrétaire d'État, rappel pour consultation de l'ambassadeur de France
et finalement rupture des relations diplomatiques et du concordat,
rupture consommée par le vote de la loi de séparation le 5 décembre
1905. Le secrétaire d'État, cardinal Merry del Val, chargea alors le
chef de la première section de la Secrétairerie d'État, Pietro Gasparri,
de préparer un livre blanc sur cette rupture, et Mgr Gasparri recourut
à la collaboration du minutante Eugenio Pacelli. L'ouvrage parut
comme annexe aux Acta Sanctae Sedis de 1905, sous le titre La sépa
ration de V Église et de VÉtat en France. Exposé et documents. Il compren
ait une synthèse des négociations qui s'étaient déroulées entre le
Saint Siège et la France depuis la visite de Loubet jusqu'à la rupture,
et un choix de notes et dépêches les plus caractéristiques, échangées
entre la Secrétairerie d'État et le quai d'Orsay. C'était le premier
travail important de Pacelli au service du Saint Siège K
A l'issue de sa nonciature en Allemagne en 1929, Mgr Pacelli fut créé
cardinal et nommé secrétaire d'État, et il le restera jusqu'à son élection
au souverain pontificat. Ces dix ans représentent une période de rela
tions dans l'ensemble harmonieuses entre le Vatican et le gouverne
ment français. Les temps de Combes sont loin et le cardinal Pacelli
est bien placé pour en profiter. Rentrant en novembre 1934 d'une
légation en Argentine, il retrouvait ses bureaux pour y recevoir le
ministre des Affaires Étrangères, Pierre Laval, venu à Rome pour
tenter un rapprochement avec l'Italie. Le 7 janvier 1935, le ministre
fut reçu dans la matinée par le pape Pie XI et dans la soirée par le
cardinal secrétaire d'État. Il lui remit le grand cordon de la légion
d'honneur et s'entetint avec lui de la prochaine légation à Lourdes.
L'évêque de Lourdes, Pierre Gerlier, avait en effet organisé à la grotte
un pèlerinage d'anciens combattants et il avait prié Pie XI d'envoyer
un légat. Pie XI désigna Pacelli, si bien que le 25 avril 1935, le cardinal
quittait Rome en direction de la France. Il fut reçu à la frontière,
puis à Lourdes, avec des honneurs souverains et il prononça le dimanche
1. Cf. Pierre Blet, Lebenslauf, dans Pius XII. Zum Gedàchtnis, Berlin, 1977,
p. 7 et 12-17. PIE XII ET LA FRANCE EN GUERRE 211
28 l'homélie de clôture dans le français le plus classique, qui émerveilla
ses auditeurs *. Deux ans plus tard, la consécration de la basilique
Sainte-Thérèse de Lisieux fut l'occasion d'une seconde légation de
Pacelli en France. Pie XI aurait voulu procéder lui-même à cette consé
cration, mais sa santé s'y opposa et il se fit remplacer par son coll
aborateur le plus proche, le cardinal secrétaire d'État. Cette fois l'it
inéraire passait par Paris. Le 9 juillet 1937, à 11 h du matin, le ministre
des Affaires Étrangères accueillait le cardinal Pacelli à la gare de Lyon.
Le cardinal passa un peu plus de vingt-quatre heures à Paris, reçu
au quai d'Orsay, à l'exposition universelle, à la basilique de Montm
artre, à l'Institut catholique, avant de reprendre le train spécial
pour Lisieux dans l'après-midi du 10 juillet. L'arrivée à Lisieux, au
dire de l'ambassadeur Charles-Roux, dépassa tout ce qui avait précédé :
t L'arrivée y fut solennelle, la réception magnifique ». Les autorités
locales étaient au grand complet. Le ministre de la Défense avait
réglé lui-même la participation de l'armée. Quand le légat quitta la
gare, les cavaliers, sabre au cla

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