Une nouvelle province de l art byzantin révélée par les manuscrits syriaques du Tūr  Abdin - article ; n°3 ; vol.99, pg 409-419
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Une nouvelle province de l'art byzantin révélée par les manuscrits syriaques du Tūr 'Abdin - article ; n°3 ; vol.99, pg 409-419

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1955 - Volume 99 - Numéro 3 - Pages 409-419
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

Monsieur Jules Leroy
Une nouvelle province de l'art byzantin révélée par les
manuscrits syriaques du Tūr 'Abdin
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 99e année, N. 3, 1955. pp. 409-
419.
Citer ce document / Cite this document :
Leroy Jules. Une nouvelle province de l'art byzantin révélée par les manuscrits syriaques du Tūr 'Abdin. In: Comptes-rendus
des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 99e année, N. 3, 1955. pp. 409-419.
doi : 10.3406/crai.1955.10489
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1955_num_99_3_10489UNE NOUVELLE PROVINCE DE L'ART BYZANTUT 409
Mithraeum de Mackwiller ne serait-il pas, en quelque sorte, 'une
succursale de celui de Strasbourg ?
Dans la partie conservée de l'inscription, la finale -nario appelle
une observation. Ne serait-ce pas une partie du nom d'une divinité
indigène, associée à Mithra dans la même inscription ?
Le Mithraeum de Mackwiller a été construit au milieu du 11e siècle,
sous le règne d'Antonin le Pieux, à l'emplacement d'une source
déjà adorée par les indigènes. L'école de sculpteurs qui l'a décoré
est celle même qui a travaillé au Mithraeum de Strasbourg-Kœnigs-
hoffen. La pierre est aussi celle du de Strasbourg.
Le sanctuaire est resté debout, en exercice, jusqu'en 352. A cette
date, il a été une première fois détruit par les Alamans, à l'occasion
de l'invasion qui avait également entraîné la destruction d'Argent
torate.
Après cette première destruction, les ruines ont été sommairement
déblayées, et un petit sanctuaire en bois a été édifié. D'après les
trouvailles de monnaies éparses, ce dernier a duré jusqu'à la fin du
ive siècle, pour être détruit une dernière fois à la fin de ce siècle.
Dans, la suite, au cours d'une époque dont la date n'a pu être
précisée, la source a été captée à plusieurs reprises, comme le
prouvent les vestiges de conduites d'eau tardives découverts super
posés au-dessus du dallage.
Nous avons l'intention de poursuivre les travaux de fouilles dans
le sanctuaire de Mithra de Mackwiller dès le mois de mars 1956.
Afin d'éviter que les vestiges de l'édifice lui-même ne soient détruits,
nous en proposons le classement, ainsi que l'achat par l'État des
terrains correspondants.
♦*♦
M. Albert Grenier a étudié autrefois sur le site une villa. La
présence d'une carrière ancienne explique celle d'un sanctuaire
mithriaque proche de l'eau. Le sanctuaire mithriaque de la 2e moitié
du iie siècle a dû remplacer un celtique indigène du
Ier siècle.
UNE NOUVELLE PROVINCE DE L ART RYZANTIN
RÉVÉLÉE PAR LES MANUSCRITS SYRIAQUES DU TtJR *ABDIN,
PAR M. L'ABBÉ JULES LEROY.
Le Tûr 'Abdin — aujourd'hui Djebel Tûr — est un plateau monta
gneux qui s'étend depuis Mardin à l'Ouest jusqu'à la Djezireh à
l'Est, d'une hauteur moyenne de 900 à 1.100 mètres au-dessus du
niveau de la mer, et ne présentant pas en général de soulèvements
'1955 27 COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS - 1955 410
caractéristiques : il a presque partout l'aspect d'une plaine ondulée,
traversée par des wadis profonds et larges, où la vie agricole, quoi-
qu'encore très primitive, est suffisamment développée pour nourrir
une population dans laquelle l'élément chrétien, qui tend à se refaire
après les persécutions subies pendant la première grande guerre,
tient une place non négligeable. On compte aujourd'hui, selon le
témoignage de l'évêque de Mardin, trente-cinq villages chrétiens,
en majorité syriens-orthodoxes (que nous avons l'habitude d'appeler
jacobites) comportant un total de quatre mille familles. Midyât en
est la capitale. C'est de là que partent toutes les voies qui permettent
de pénétrer dans le massif montagneux.
Depuis plus d'un siècle — exactement depuis que l'Anglais Shiel
pénétra au cœur du pays en 1836 — le Tûr 'Abdin a souvent attiré
les visiteurs. M. Streck, dans sa copieuse notice de l'Encyclopédie
de l'Islam (t. iv, 1934, p. 915-922) en a dénombré plus d'une vingtaine,
soit qu'ils l'aient parcouru en entier, soit qu'ils n'aient fait que le
toucher sur sa bordure méridionale, en utilisant les routes conduisant
de Diarbakir à Mossoul par Mardin et Nisibin, soit encore qu'ils
l'aient traversé par la voie fluviale du Tigre.
Ce qui a produit sur le voyageur cette attirance particulière,
c'est que le Tûr 'Abdin a été pendant tout le Moyen Age le centre
le plus peuplé du monachisme syrien, à tel point qu'on a pu dire
de lui sans exagération qu'il a été jusqu'à un certain point un
Mont-Athos oriental. Paul Krùger, son dernier historien1, compte
46 monastères, tant monophysites que nestoriens, mais il est bien
clair qu'il a relevé seulement le nom de ceux qui ont laissé une
trace dans l'histoire. Il y en eut beaucoup d'autres. Au xvme siècle,
Niebuhr2, sans y être d'ailleurs allé, disait qu'il y avait alors dans
ce pays de montagnes plus de 70 monastères en ruines. Il ne peut
s'agir évidemment que de maisons faites pour quelques moines ou
d'ermitages. Aujourd'hui encore on aperçoit de Deir Zâfaran,
l'unique monastère en exercice, trois couvents dans la montagne
qui n'ont pas trouvé place dans la liste de Krûger et qui cependant
existent depuis des siècles, habités par intermittence. C'est cette
multitude de monastères et de moines qui a donné son nom à
région. Tûr 'Abdin signifie Montagne des serviteurs (de Dieu).
A la fois centre du monachisme oriental et siège, depuis le Moyen
Age jusqu'à notre époque, du patriarcat syrien-orthodoxe établi à
Qartamin, à Hah, à Deir Zâfaran, le Tûr 'Abdin est un terrain de
choix pour les orientalistes à la recherche des anciens manuscrits
1. P. Krûger, Dos Syrisch-Monophysitische Mônchtum im Tûr-Ab(h)din von seinen
Anfângen bis zw Mitte des 12. Jahrhunderts, Munster in W., 1937. Idem, Orientalia
Christiana Periodica, IV, 1938, p. 5-46.
2. K. Niebuhr, Reisesbeschreibung nach Arabien und anderen umliegenden Lândern,
II, Copenhague, 1778, p. 387-388. NOUVELLE PROVINCE DE L'ART BYZANTIN 411 UNE
syriaques ou désireux d'étudier l'art chrétien de Syrie-Mésopotamie.
L'enquête proprement archéologique a été le but principal des
voyages de Miss Gertrude Bell1, de C. Preusser2, ainsi que de Viollet
et de Guyer qui n'ont pas donné de relation détaillée sur leurs
voyages accomplis en 1910. La recherche philologique et géogra
phique a surtout attiré des savants comme Socin3 et Sachau4.
H. Pognon, au cours de deux voyages, en 1891 et 1905, y a recueilli
vingt-huit inscriptions syriaques qui ont trouvé place dans ses
Inscriptions sémitiques de la Syrie5.
Chargé de mission par le Centre National de la Recherche scien
tifique pour établir le corpus des manuscrits syriaques ornés de
peintures, j'avais grand désir de pénétrer à mon tour dans cette
région où la tradition orale affirmait que le monastère de Deir
Zâfaran conservait un manuscrit d'une grande richesse iconogra
phique. L'accès du Tùr 'Abdin est aujourd'hui assez difficile : c'est
une zone militarisée où l'on ne pénètre qu'avec une autorisation
spéciale du ministère de l'Intérieur turc. Celle-ci me fut obtenue
par les services culturels de notre Ambassade à Ankara, et c'est
ainsi que j'ai pu, dans le courant du mois de juin 1955, me rendre
à Diarbakir, à Mardin, à Deir Zàfaran et à Midyât.
En fait la moisson a dépassé les espérances. Ce n'est pas seulement
un manuscrit orné que j'ai trouvé, mais trois, sur lesquels je vou
drais attirer la bienveillante attention de l'Académie, laissant pour
un autre propos l'examen d'un manuscrit du vie siècle conservé
dans l'église de Mar Jacques de Saroug de Diarbakir.
Ces trois manuscrits appartiennent à un type d'évangéliaires, que
j'appellerai évangéliaires de luxe, dont nos biblioth

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