L Église et l État en France sous le Premier Empire - article ; n°96 ; vol.22, pg 338-348
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Église et l'État en France sous le Premier Empire - article ; n°96 ; vol.22, pg 338-348

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1936 - Volume 22 - Numéro 96 - Pages 338-348
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

André Latreille
L'Église et l'État en France sous le Premier Empire
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 22. N°96, 1936. pp. 338-348.
Citer ce document / Cite this document :
Latreille André. L'Église et l'État en France sous le Premier Empire. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 22. N°96,
1936. pp. 338-348.
doi : 10.3406/rhef.1936.2774
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1936_num_22_96_2774ET L'ÉTAT EN FRANGE L'ÉGLISE
SOUS LE PREMIER EMPIRE*
/. — Napoléon et le Saint-Siège (1801-1808).
L'ambassade du cardinal Fesch à Rome.
Brièveté de la période d'application du Concordat napoléonien. — Ori
gines du conflit entre Napoléon et le Saint-Siège : dans la thèse fran
çaise; dans la thèse romaine. — Rôle des conseillers ecclésiastiques
de Napoléon, en particulier du cardinal Fesch.
Les origines de Fesch : la Corse ; l'Église constitutionnelle ; l'archevê
ché de Lyon. — Sa mission à Rome en 1803 : comme ministre, ranger
le Saint-Siège dans le camp de la France napoléonienne ; comme car
dinal, développer la politique concordataire. — Le sacre. Le pape à
Paris. Négociations relatives à l'Église de France. — Brusque revir
ement après le retour de Pie VII à Rome : 1° Conflit relatif au con
cordat italien. — 2° Conflit relatif à la neutralité des États pontifi
caux. - — 3° Unification de l'Italie sous la domination napoléonienne.
Quand Fesch revient en France, on est au bord de la rupture. Le conf
lit entre le pape et l'empereur n'est pas seulement d'ordre diplomati
que ; mais il met aux prises pouvoir spirituel et pouvoir temporel.
77. — Le catéchisme impérial de 1806.
Les origines de l'article 39 des Organiques prescrivant l'établissement
d'un Catéchisme unique. — Rédaction d'un Catéchisme au ministère
des Cultes, avec l'approbation de Caprara. — Accueil fait à cette ten
tative : majorité d'acceptants dans l'épiscopat. — La Saint-Napoléon.
Les opposants : à Rome, les théologiens condamnent le Catéchisme; en
France et en Belgique, les résistances sont surtout le fait des anti-
concordataires, puis, après la rupture entre Pie VII et Napoléon, de
la masse du bas clergé.
Échec de l'expérience faite pour imposer une doctrine uniforme favo
rable à l'autorité du monarque.
77. — NAPOLÉON ET LE SAINT-SIÈGE.
L'AMBASSADE DU CARDINAL FESCH A ROME.
Le 15 juillet 1801 était signé à Paris le Concordat, convention
entre le pape Pie VII et le gouvernement français, dirigé par le
premier consul. En juillet 1809, un peu moins de huit ans après,
le même pape prononçait l'excommunication de l'empereur des
Français qui venait d'abolir le pouvoir temporel et il était arrêté
au Quirinal par un général de Napoléon Ier. Le Concordat n'était
pas en vigueur depuis sept années que son fonctionnement s'in-
* Nous donnons ici le résumé, rédigé par l'auteur, des importantes-,
thèses de doctorat es lettres soutenues en Sorbonne le 7 décembre 1935-
par M. André Latreille. L'ÉGLISE DE FRANCE SOUS LE PREMIER EMPIRE 339
terrompait : une rupture ouverte survenait entre Napoléon et le
Saint-Siège. Encore faudrait-il, pour être exact, préciser que cette
rupture, si elle ne devint patente qu'en 1809, était presque un fait
accompli depuis le milieu de 1806. De sorte qu'elle se situe à peu
près au moment de la formation du grand empire, à une époque
où la puissance napoléonienne, loin de donner aucun signe de
déclin, était au contraire en pleine ascension.
Si on recherche les causes de cette rupture, on se trouve en
face de deux thèses opposées.
Rome a toujours invoqué des mécontentements d'ordre reli
gieux. Le Concordat avait certainement laissé subsister de gra
ves dissentiments entre les signataires : les Articles organiques,
la résistance des anciens constitutionnels admis dans l'épiscopat
avaient provoqué des représentations de la Curie, bientôt aggra
vées par certaines tendances de la législation française. Cepen
dant ces causes paraissent insuffisantes pour motiver une rup
ture : le Concordat français fonctionnait bien, en somme, en
1808, le clergé français s'y montrait attaché, et Pie VII ne voulait
pas s'exposer au reproche de revenir sur un accord dont il avait
pris la responsabilité.
Napoléon a toujours soutenu que sa querelle avec le Saint-Siège
n'intéressait que le temporel : « Si on veut être de bonne foi,
disait-il, les consciences, même les plus timorées, ne peuvent
trouver dans mes discussions avec le pape qu'un différend poli
tique. »i Alors qu'il était aux prises avec une coalition redoutab
le, unissant à l'Autriche deux puissances schismatiques, l'Angle
terre et la Russie, le pape refusait de lui donner les garanties mi
litaires et politiques qu'exigeait en Italie la sécurité de son Emp
ire : fermeture de ses ports, reconnaissance de ses conquêtes à
Naples et en Italie... Si les causes immédiates du conflit parais
sent bien conformes à la version française, ces causes peuvent
néanmoins paraître disproportionnées à la conséquence, Napo
léon ayant un avantage réel à maintenir l'existence du Concordat
et de bons rapports avec Rome.
En constatant que les causes généralement invoquées répon
dent mal aux données du problème, en constatant surtout que la
tension des rapports entre Napoléon et. le Saint-Siège doit être
reportée plus haut qu'on ne le fait généralement, à peu près à la
fin de la mission extraordinaire que l'empereur avait confiée au
cardinal Fesch à Rome, j'ai été amené à chercher dans les pa
piers du cardinal Fesch l'explication d'événements d'une impor
tance capitale. Dès 1922, une étude en vue d'un mémoire pour le
diplôme d'études supérieures m'avait donné un aperçu de la r
ichesse des documents laissés par Fesch et conservés en grande
partie dans les archives de Lyon. Ces papiers, considérables,
puisqu'aux archives départementales du Rhône, où ils n'étaient
pas encore classés, ils devaient former une série entière, avec plus
1. Cité par Caulaincourt, Mémoires, t. II, p. 361. REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 340
de cent cinquante liasses, avaient d'abord l'intérêt de révéler
la physionomie de l'oncle de Napoléon. Personnage pittoresque
qu'une vie fort longue (1763-1839) a mené, à la suite de son neveu,
presque au sommet des honneurs de l'Église et de l'État, pour
le précipiter, après l'Empire, dans une obscurité plus dou
loureuse encore que celle qu'avait connue sa jeunesse. Aucune
biographie d'un caractère historique ne lui a été consacrée : sur
lui on n'a qu'un panégyrique plefn d'onction d'un ecclésiastique
du Second Empire, l'abbé Lyonnet, et les allusions de Frédéric
Masson, de plus en plus sévères à mesure qu'on avance dans les
volumes de « Napoléon et sa famille » ; dans ces deux réserves
d'arguments, selon qu'ils penchaient vers l'indulgence ou la r
igueur, les écrivains qui ont rencontré Fesch sur leur chemin
sont allés, tour à tour, puiser.
Très tentante, une biographie de Fesch nous parut présompt
ueuse dans le cadre d'une thèse de doctorat. Le moins connu de
ces Napoléonides qui ont trouvé, chacun, tant de biographes,
Fesch n'est pas le plus négligeable : des travailleurs aussi éloi
gnés que Frédéric Masson, Lanzac de Laborie, M. Lévy-Schnei-
der, sont d'accord pour lui attribuer une place éminente dans la
politique religieuse du Premier Empire. Outre une étude comp
lète de l'histoire ecclésiastique depuis le Concordat jusqu'à 1815,
la biographie de Fesch exigerait encore de nombreux chapitres
d'histoire diplomatique et familiale. Nous nous sommes limité à
la période de sa grande activité diplomatique, où il apparaît le
mieux comme le serviteur des desseins de Napoléon, période dont
le centre est l'ambassade à Rome, de 1803 à 1806.
Pour connaître l'homme, j'ai

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents