L hérésie albigeoise et l inquisition dans le Quercy (suite) - article ; n°4 ; vol.1, pg 412-428
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L'hérésie albigeoise et l'inquisition dans le Quercy (suite) - article ; n°4 ; vol.1, pg 412-428

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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1910 - Volume 1 - Numéro 4 - Pages 412-428
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1910
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Edmond Albe
L'hérésie albigeoise et l'inquisition dans le Quercy (suite)
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 1. N°4, 1910. pp. 412-428.
Citer ce document / Cite this document :
Albe Edmond. L'hérésie albigeoise et l'inquisition dans le Quercy (suite). In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 1.
N°4, 1910. pp. 412-428.
doi : 10.3406/rhef.1910.1931
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1910_num_1_4_1931412 REVUE D'HISTOIRE DE l'ÉGLISE DE FRANCE
L'HERESIE ALBIGEOISE
ET L'INQUISITION EN QUERCY
(Suite1)
L'hérésie d'ailleurs disparaît. Au commencement du xive siècle
elle n'est plus que dans un petit coin du diocèse, aux environs de
Montclar (Tarn-et-Garonne), du côté qui touche à l'Albigeois d'où
elle est venue 2; elle est même, semble-t-il, réduite à deux ou trois
familles, et l'inquisition aura peu à faire pour achever de l'extir
per du pays. L'année 1312 3 verra les dernières sentences prononc
ées, un peu à tous les degrés. Condamné à porter la croix de feutre
toute sa vie Bertrand Boyer, « fougassier» de la Rabinia, qui
devra de plus faire la visite de Saint-Étienne et de Saint-Sernin
de Toulouse 4; on lui fera remise de sa peine en 1319 5. Condamnées
à la prison perpétuelle diverses personnes de Rotgières près de
Montclar, ou de Marnhac, également dans les mêmes parages :
Bernard Roques 6, Guillemette Bertrigue, femme de feu Bernard
1. Voir Hist, de l'Église, 25 mai 1910.
2. Limborch, Liber sententiarum inquisilionis Tholosane, 1307-1323, Amst
erdam, 1692.
3. A l'autodafé du 23 avril 1312 assistaient Guillaume de Saint-Amant, archi
diacre de Puycelsi (Albigeois) , comme procureur de l'évêque de Cahors dont il
était l'oflicial ; divers personnages du Quercy : Barascon de Bruniquel, G. de
Samatré, Arnaud de Villars, vicaire général de l'évêque de Toulouse, chanoine de
Cahors, qui devait jouer un rôle important dans l'affaire de l'évêque Hugues
Géraud ; frère Arnaud de Jean, ancien inquisiteur, R. d'Orgueil, Arnaud d'Ar-
padelle, etc. Limborch, op. cit., p. 98-99.
4. Limborch, op. cit., p. 107-108. La Rabinia, ancien nom de la paroisse Saint-
Biaise, commune de Montclar ; cause de sa condamnation : surtout fréquentation
d'hérétiques dangereux.
5. Limborch, op. cit., p. 316.
6.op. cit., p. 129. — Confession du 5 octobre 1309; entre autres
choses avait promis de se faire recevoir de la secte avant de mourir. Il est de la
Guiraudie, près de Rotgières, jurid. de Montclar. albigeoise 413 l'hérésie
Rubei1etses enfants Hugues 2et Raymonde 3, Raymonde, fille
de Raymond de Lautar (peut-être Lanta) 4. Dans l'autodafé
de 1319 on ouvrira les portes de la prison à Bernard Roques, à
Hugues et Raymonde Rubei, qui devront porter les croix,
faire les visites des églises et s'astreindre à certaines pratiques
de piété; en 1322 ils seront complètement graciés et leur mère
tirée de prison aux mêmes conditions de croix, de visite 'd'églises
etc. 5. Livrées au bras séculier, c'est-à-dire vraisemblablement
condamnées au bûcher, trois femmes de la même famille, relapses
et obstinées 6. Ce sont les seules condamnations de ce genre que
nous ayons trouvées, avec les deux femmes de Berganty dont avons déjà parlé. Peu de diocèses du midi ont un aussi
petit nombre d'hérétiques livrés au bûcher 7. Enfin l'autodafé
de 1312 ordonnait la destruction absolue des maisons où des
hérétiques avaient reçu dans leur secte des parents de Raymond
de Lautar ou de Guillemette Bertrigue 8, et l'exhumation, si
elle était possible, des ossements de ceux qui avaient été ainsi
reçus au lit de mort 9.
1. De Marnhac, commune de Montclar. — Confession du 8 nov. 1309 ; elle
avait adoré, caché, servi des hérétiques ; laissé « hérétiquer» sa mère Lombarde
et son iîls Hugues, etc.
2. Confession du 30 août 1309 et du 22 février 1310. Il avait été hérétique et
même s'était soumis à l'endura. Mais ayant recommencé à boire et à manger sur
les instances de sa mère, il refusa, malgré l'hérétique Pierre Sanchez, de re
prendre la mortelle épreuve.
3. Confession du 30 août 1309 et du 28 février 1310 : elle avait comme sa mère
adoré et servi les hérétiques, elle était restée deux mois attachée au service de
l'un des plus dangereux.
4. Limborch, op. cit., p. 141.
5.op. cit.y p. 212-213, 337-338.
6.op. cit., p. 171-174. Ce sont Fines, femme de R. Bertrigue,
belle-sœur de Guillemette, et fille de R. de Lautar; Raymonde, femme de B. de
Lautar, et Jeanne, femme d'Arnaud de Lautar.
7. Cependant il dut y avoir d'autres hérétiques du Quercy livrés au bras séculier
ou condamnés au carcere duro, au moins parmi les personnages nommés çà et là
au cours des dépositions et sur le compte desquels les documents ne disent rien.
8. Limborch, op. cit., p. 168. Les matériaux des maisons pouvaient être
brûlés ou employés à de pieux usages.
9.op. cit., p. 166-167; ces défunts sont au nombre de sept : Ray
mond de Lautar, de Rotgières, sa femme Bernarde, leurs fils Bernard, Pierre et
Arnaud, Guillaume, bâtard de Pierre de Lautar, et Lombarde, mère de Guil
lemette Bertrigue. 414 REVUE D'HISTOIRE DE L ÉGLISE DE FRANCE
Et c'est tout ; les autres autodafés de Bernard Gui et de ses
compagnons inquisiteurs n'ofîrent plus aucun nom de condamné
de nos pays, sauf, ainsi qu'on a vu dans les années 1319 et 1322,
pour réduire ou commuer leurs peines 1. Notons seulement que
dans les dépositions préparatoires à. celui. de 1322, il est souvent
question d'un hérétique de marque, zelante entre bien d'autres,
appelé Barthélémy de Cajarc, et que la sœur de- cet" hérétique,,
mariée à un homme du diocèse de Rodez, est condamnée par con
tumace.
A partir de ce moment jusqu'à la Réforme il n'est plus question
d'hérétiques dans les diocèses de Cahors. Il est permis de penser
que la prédication, les bons exemples, la piété des religieux intro*
duits par Guillaume de Cardaillac, avaient autant contribué à
ce résultat que la sévérité d'ailleurs toute relative des Inquisiteurs.
Il est utile de compléter ce que nous venons de dire par quelques
mots sur la façon dont les évêques de Cahors se sont comportés à
l'égard des biens des hérétiques. Car il nous paraît que nos auteurs
locaux, qui se sont d'ailleurs beaucoup trop copiés, ont accumulé
sur ce point un trop grand nombre d'erreurs. La plupart sont partis
de faits douteux ou faux pour parler d'ambition, de ruses et
de violence : Guillaume de Cardaillac, Géraud de Barasc, Barthé
lémy Roux sont vivement pris à partie, quelquefois en termes qui
détonnent singulièrement avec le ton général de leurs livres
plutôt favorables, par ailleurs, à la religion et à l'Église. L'un
d'eux en profite même pour dire ce qu'il pense du pouvoir temporel
chez les ecclésiastiques. Je n'ai pas la pensée de relever tout cela.
Mais quelque idée -que l'on puisse avoir de ce pouvoir temporel,
il faut bien cependant/pour juger équitablement les gens d'Eglise
du moyen âge, tenir compte de ce fait qu'ils possédaient un
pouvoir temporel et que par suite ils étaient obligés de faire des
actes de seigneurs temporels. L'évêque de Cahors était un sei-
1. Au sermon de 1315, il y a des Quercynois parmi les assistants, notamment
Bertrand de Bistour, abbé et futur évêque de Montauban, Bertrand de Saint-
Geniès, futur patriarche d'Aquilée ; plusieurs Durfort ; de Mont-
favès, cardinal. L'autodafé de 1319 avait été autorisé par les évêques de
Cahors, de Montauban et de Saint-Papoul (p. 209), tous trois du Quercy.Parmi
les assistants de celui de 1322, G. de Rosières, plus tard évêque du Mont-Cassin,
procureur de l'évêque de Rodez, Pierre de Castelnau, et Raymond-Bernard de
Sainte-Arthémie, qui sera évêque d'Elne. Limborch, op. cit, p. 330, 386. L HERESIE ALBIGEOISE 415
gneur féodal en même temps qu'il était un homme d'Église, voilà
le f

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