Le vicaire général Birot et la question des nominations épiscopales, d après des documents inédits - article ; n°109 ; vol.25, pg 473-490
19 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le vicaire général Birot et la question des nominations épiscopales, d'après des documents inédits - article ; n°109 ; vol.25, pg 473-490

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
19 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1939 - Volume 25 - Numéro 109 - Pages 473-490
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Fiel
Le vicaire général Birot et la question des nominations
épiscopales, d'après des documents inédits
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 25. N°109, 1939. pp. 473-490.
Citer ce document / Cite this document :
Fiel Paul. Le vicaire général Birot et la question des nominations épiscopales, d'après des documents inédits. In: Revue
d'histoire de l'Église de France. Tome 25. N°109, 1939. pp. 473-490.
doi : 10.3406/rhef.1939.2893
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1939_num_25_109_2893UN ÉPISODE DE LA CRISE CONCORDATAIRE
LE VICAIRE GENERAL RIROT
ET LA
QUESTION DES NOMINATIONS EPISGOPALES
(D'APRÈS DES DOCUMENTS INÉDITS)
I. — Prétentions de M. Combes : le Xobis nominavit. — Les bulles des
chèques de Caicassonne et d'Annecy.
II. — Tentathe de suppression de l'entente préalable. — Protestation
du cardinal Rampolla. — Transaction du caidinal Merry del Val.
III. — M. Birot et le conflit concordataire. — La personnalité de
M. Birot. — Ses rapports avec le cardinal Mathieu. — Sa collaboration
avec Mgr Mignot.
IV. — M. Biiot mandé au ministère des Cultes. — Récit de son audience
dans une lettre au cardinal Mathieu.
V. — Mémoire de M. Birot sur les droits, du gouvernement en matière
de nomination épiscopale. — Pratique de ce droit. — Règle de con
duite d'un prêtre catholique. — Attitude de M. Birot.
VI. — Valeur de l'exposé et des conclusions de M.
VII. — Conclusion. — Au lendemain de la crise concoidataire. — Eclipse
du fover intellectuel d'Albi.
Les dernières années du Concordat entre le Saint-Siège et
le gouvernement français furent marquées par de gra\es
difficultés au sujet des nominations épiscopales. Faisant, à
l'Académie française, l'éloge du cardinal Perraud, dont il
\enait occuper le fauteuil, le cardinal Mathieu constatait que,
dès 1893 « Rome et Paris causaient encore, mais déjà ne
s'entendaient plus »l. Les Mémoires du cardinal Ferrata,
nonce apostolique en France de 1891 à 1896, sont tout à fait
ré\élateurs de la nature de ces difficultés2. L'entente préa-
1. Discours de réception à l'Acadcmie française, 7 février 1907.
2. Cette tension rendait laborieuses les ci cations cardinalices aussi
bien que les nominations épiscopales. C'est à l'opposition rencontrée
par Léon XIII auprès du gouvernement français pour l'élévation de
Mgr Perraud au cardinalat que fait allusion le cardinal Mathieu : cf.
.cardinal Perriud, Mes relations personnelles avec let> deux derniers
31 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 474
lable à la nomination des é\èques par le gouvernement est de
plus «en plus pénible jusqu'au jour où l'offensive contre le
concordat fut engagée par Emile Combes. Il chicana d'abord
sur la formule traditionnellement employée par la chanceller
ie pontificale : « Te quem (ici la qualité diuchef de l'État)
nobis nominavit. » Sur 510 bulles épiscopales françaises re-
troinées depuis le Concordat, elle figure 427 fois. C'est somme
toute le texte du concordat de 1516, qui, corn enons-en,- est
moins précis dans celui de 1801. Le premier en effet stipule
qu'une « \acation occurrente, le roi de France sera tenu nous
présenter et nommer... » ; tandis que, d'après les articles 4
et 5 du concordat de 1801, « le Premier Consul nomme ... ».
Vers la fin du Second Empiie, le ministre Rouland \oulut la
supprimer, mais, sous la Troisième République, Thiers et
Jules Simon la laissèrent rétablir, et Waldeck-Rousseau éciira
plus tard : « Quand j'ai pris la direction des Cultes, l'État
a"\ait coutume de ne pas prendie au tragique cet exécrable
latin ...; à un langage obscur, il répondait par des réser\es
très claires qui maintenaient formellement les droits qu'il
tient du Concordat lui-même... » D'inoiïensif qu'il était ap
paru aux hommes d'État de la Troisième République, le
Nobis nominavit de\int, a\ec Combes, un adxersaire dange
reux dont la disparition faisait partie du système de « défense
républicaine » 5.
Les é\êchés de Carcassonne et d'Annecy étant vacants en
1902, l'accord s'était fait entre les deux chancelleries sur les
noms de Paul-Félix Beuvain de Beauséjour, archiprètre de
la cathédrale de Besançon, ancien curé de Luxeuil, pour le
premier siège, et Pierre-Lucien Campistron, chanoine d'Auch,
pour le second; les nominations, faites par décret président
iel du 13 mai 1902, étaient parues à l'Officiel du 25 mai, et
papes Pie IX et Léon XIII. Souvenirs, Lettres^ Xotes 1856-1903, Mémoir
es publiés et annotés par Mgr Gautheij, archevêque de Besançon (Paris,
1917), p. 178; cardinal Dominique Ferrata, Mémoires (Rome, 1920),
t. II, p. 429 et passim; chanoine Fiel, Lettres inédites de Monseigneur
I'eiraud e\ l'occasion de son élévation au cardinalat, dans les Mémoires
de l'Académie de Stanislas, ann. 1932-1933, p. G9-95.
3. Les auteurs de l'histoire contemporaine de l'i'çlise de France ont
étudié ce conflit dont l'exposé complet dépasserait le crdre de notre
tra^ail : cf. Lecanlet, l'ighse de France sous la Troisième République.
Les signes avant-coureurs de la Séparation (Paris, 1930), p. 473-47(5 et
passim; abbé Brlgerette, le Prêtre français et la société contempo-
laine (Paiis, 1933-1935), t. I, p. 138; Edmond Renard, le Cardinal Ma
thieu (Paris, 1925), p. 425-434. A l'aide de ces trois auteurs, en -vérifiant
certains détails, en mettant leuis récits en regard les uns des auties,
et en contrôlant le tout par le Livre blanc du Saint-Sicge. La sépara
tion de l'ïghse et de l'i tat en France, p. 48, 50, 120-126, on établirait
d'une façon définitne l'histoire de ce conflit. ET LES NOMINATIONS EPISCOPALES 475 BIROT
la préconisation avait été faite au consistoire du 9 juin sui
vant. Quand les bulles d'institution canonique arrivèrent à
Paris, Combes, qui venait de succéder à Waldeck-Rousseau,
mit son veto à leur enregistrement par le Conseil d'État. Le
Nobis devait disparaître, et la guerre que lui déclara le chef
du gouvernement devint une affaire telle qu'elle conditionna
les rapports de la République française a\ec le Saint-Siège.
Malgré le retentissement donné par la presse à ce conflit, les
milieux romains le jugeaient avec la patience habituelle à la
Curie pontificale. Le cardinal Mathieu constatant la déconsi
dération que la politique de Combes jetait sur notie pays et
la joie qu'elle apportait à nos ennemis, tenta de traiter la
chose par le ridicule. Dans un essai satirique, il personnifia
le Nobis en quête d'une audience dans les antichambres de
Combes. Cet article parut dans le Figaro du 15 juin 1903,
sous la signature C. Z., initiales de Camille Ziegler, corre
spondant romain du Temps et du Figaro, qui était fort bien
accueilli à la \illa Wolkonsky4.
II.
Parallèlement, le conflit s'était aggravé sur le fond même de
la question. Tout en maintenant sa piétention d'exclure le
Nobis des bulles pontificales, Combes déclara en effet qu'il
allait pourvoir à trois évêchés, sans entente préalable avec le
Saint-Siège. Au siège de Bayonne, vacant depuis le 16 juin
1902, il prétendait transférer l'évêque de Constantine, Mgr
Gazaniol; celui-ci aurait été remplacé par Mgr Tournier, évê-
que titulaire d'Hippone-Zarito (Bizeite), et M. Mazeran, curé
de Saint-Antoine à Compiègne, aurait été pourvu de l'évèché
de Saint-Jean de Maurienne, vacant depuis le 19 juin. Ces
décisions turent signifiées au nonce Lorenzelli, le 23 décem
bre 1902. Le caidinal Rampolla, secrétaire d'État de Léon XIII,
répondit, le 1er janvier 1903, en déplorant l'abandon de l'en
tente préalable, et en refusant les candidats du gouvernement
français. Un échange de dépêches diplomatiques ne fit qu'ac
centuer les positions respectives et donna occasion à Rampolla
d'exposer la doctrine et le droit ecclésiastiques concernant
les nominations épiscopales. L'institution divine de l'Église
interdit au Saint-Siège d'accorder au pouvoir civil la cr&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents