M. Barber. The Trial of the Templars ; n°2 ; vol.197, pg 234-234

Jean Jolivet

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Revue de l'histoire des religions - Année 1980 - Volume 197 - Numéro 2 - Pages 234-234
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• Philosophie et théologie

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• Publié le: 01 janvier 1980
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• Langue: Français

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Jean Jolivet
M. Barber. The Trial of the Templars
In: Revue de l'histoire des religions, tome 197 n°2, 1980. p. 234.
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Jolivet Jean. M. Barber. The Trial of the Templars. In: Revue de l'histoire des religions, tome 197 n°2, 1980. p. 234.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1980_num_197_2_5093234 Revue de l'Histoire des Religions
Malcolm Barber, The Trial of the Templars, Cambridge University
Press, 1978, in-8°, vn-311 p. — Dans sa courte préface l'auteur énonce
les deux raisons qui l'ont conduit à écrire ce livre : d'abord l'impor
tance du sujet et le fait que les historiens de langue anglaise l'ont
« injustement négligé » ; ensuite, parce que le procès des Templiers n'est
pas sans rapport avec l'histoire contemporaine, où « des régimes
oppressifs usent de la terreur et de la torture pour imposer le confor
misme dans la pensée et l'action » (p. vu). A vrai dire tel n'était pas
le but de Philippe le Bel, quand ce roi déclencha, et poursuivit pendant
près de sept années, son action contre le Temple ; M. B... énumère
ses motifs, certains ou probables : financier d'abord ; politique :
l'immunité dont jouissaient les Templiers, qui relevaient du seul pape,
devait porter ombrage à un roi soucieux d'établir l'autorité de son
Etat, et à ses légistes ; peut-être enfin ont-ils cru eux-mêmes aux
accusations d'hérésie élevées contre les Templiers (p. 246-247). Mais
l'analogie redevient nette quand l'auteur, après avoir cité les divers
facteurs extérieurs à l'Ordre (politiques, militaires), attire l'attention
sur le contexte social : les contemporains croyaient que le démon
cherche toujours à corrompre la société chrétienne et à en briser
l'unité (p. 247) ; d'autre part les Templiers étaient généralement mal
vus (p. 12) ; c'est bien sur des arrière-plans de même nature que se
sont déroulés les procès de Moscou et la « chasse aux sorcières » du
sénateur Mac Carthy : l'auteur avait certainement cela en tête quand
il écrivait sa préface, il aurait fort bien pu y développer plus au long
un parallèle instructif pour des lecteurs qui vivent le plein dévelop
pement de l'Etat moderne, qui commençait à peine sous Philippe IV
mais savait déjà user à son meilleur profit des phobies et des fantasmes
de l'opinion publique (voir p. 179). Mais l'objet premier de ce livre est
évidemment de narrer le procès des Templiers ; la clarté avec laquelle
les événements sont présentés et analysés dans leur détail et leur
logique implique de la part de l'auteur une grande maîtrise des sources
et de la littérature secondaire (voir la bibliographie, p. 290-298).
L'examen de toute cette matière lui fait conclure que les Templiers
n'étaient aucunement coupables des crimes dont on les accusait
(hérésie et sacrilège, obscénités, idolâtrie) : le fait que les procès aient
abouti à des résultats tout différents en France et dans les autres pays
en est une preuve parmi d'autres, peut-être la meilleure (voir chap. 8).
Le procès ne fit que jeter un voile juridique sur la destruction de
l'Ordre, dont les causes premières furent son propre affaiblissement, la
situation financière et politique de la monarchie française, et la relative
faiblesse de la papauté.
Jean Jolivet.
Jean Richard, La papauté et les missions d'Orient au Moyen
Age (XIIIe-XVe siècle), Ecole française de Rome, Palais Farnèse,
1977 (diffusion en France : Paris, de Boccard), xxxiv + 325 p. —