O. Boulnois. Duns Scot, la rigueur de la charité  ; n°2 ; vol.217, pg 305-307
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Revue de l'histoire des religions - Année 2000 - Volume 217 - Numéro 2 - Pages 305-307
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Publié le 01 janvier 2000
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Langue Français

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Jean Jolivet
O. Boulnois. Duns Scot, la rigueur de la charité
In: Revue de l'histoire des religions, tome 217 n°2, 2000. pp. 305-307.
Citer ce document / Cite this document :
Jolivet Jean. O. Boulnois. Duns Scot, la rigueur de la charité. In: Revue de l'histoire des religions, tome 217 n°2, 2000. pp. 305-
307.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_2000_num_217_2_1063COMPTES RENDUS 305
Par ailleurs, on regrettera-, l'absence de conclusion > générale : l'A.
démontre magistralement la complexité du dossier de la zandaqa, ne
lui appartenait-il pas aussi d'essayer d'en fournir la clé?
Pour ma part, j'ai encore été gêné par la perspective trop événe
mentielle adoptée par M. Chokr tout au long de son travail ; ce
parti l'amène notamment à insister plusieurs fois sur le fait « que la
page de la zandaqa était tournée à la fin du ir/vine siècle» (p. 25).
D'un point de vue factuel," il a raison et le démontre : il n'y eut plus,
après cette date, de persécution dirigée contre les zindiqs. En
revanche, cette affirmation • est . une contrevérité manifeste si- Ton
considère aussi (et comment ne pas le faire ?) « la fortune de la
notion de zandaqa » sur laquelle Г A. lui-même attire l'attention.
C'est à cette fortune que bien des personnalités n'ayant jamais été
inquiétées durant l'inquisition furent plus tard accusées de zandaqa
et en devinrent ensuite, et pour longtemps, des figures emblématiq
ues. Ces nombreux rétro-procès > d'une part, le fait, signalé au
début de cette recension, que des auteurs bien plus ■. tardifs quali
fiaient encore leurs adversaires de « zindiq » d'autre part, cela
indique à l'évidence que le phénomène de la zandaqa était loin
d'avoir épuisé ses effets en islam à la fin du iie/vine siècle. On serait
même tenté d'écrire, après la lecture de ce livre, que la réalité histo
rique assez mince de la zandaqa (encore fallait-il, il: est : vrai, la
mettre au jour) a été proprement éclipsée au bénéfice du rôle plus
important que sa représentation a posteriori a durablement joué
dans l'économie religieuse musulmane.
Éric Chaumont.
Centre National de la Recherche Aix-en- Scientifique, Provence.
Olivier BOULNOIS, Duns Scot, la rigueur de la charité, Paris, Les
Éditions du Cerf, 1998, 19,5 cm, 160 p. ( « Initiations au Moyen
Âge » ), 140 FF.
Il est malaisé de présenter un théologien comme Jean Duns Scot
dans les limites relativement étroites qui sont de règle dans la collec
tion où ce volume paraît; il peut sembler surprenant ou du moins
inhabituel de proposer, comme clé pour cette initiation, la charité. -
Mais il convient d'indiquer d'abord la teneur du volume telle que la .
présente sa table des matières. Vient d'abord un « état de la ques
tion » (p. .7-23) où il est traité successivement de la vie et des œuvres
de Duns Scot ; puis des « interprétations» de sa théologie qu'on a
pu proposer ; enfin de la « méthode » qui va être suivie : elle
consiste en un «commentaire synthétique» du prologue de YOrdi-
Revue Je l'Histoire des Religions. 217-2.2000
. 306 COMPTES RENDUS
natio suivi dans l'ordre de ses cinq parties ; d'où le titre unique sous:
lequel se range toute la suite '.Lecture. Celle-ci comporte cinq chapit
res : « Philosophes et ; théologiens. La controverse » (p. 27-72) ;
« Révélation » (p. 73-100) ; « Théologies » (p. 101-1 16) ; « Sciences »
(p. 117-129) ;■« Éthique » (p. 131-142). Vient enfin la « Conclusion.
Théologie et métaphysique» (p.\ 143-150).- Ainsi la méthode suivie
combine la lecture suivie mais allégée et néanmoins commentée d'un
texte de Duns Scot et le parcours, selon l'ordre même de ce Pro
logue, des principales » rubriques- sous lesquelles la ranger (voir
p. 23). Deux formes de ; résumé intégrées l'une à l'autre et . dont .
aucune n'est \ superficielle parce que les arguments avancés par le
Docteur Subtil à l'appui de telle ou telle thèse sont énumérés et pré
sentés quand il le faut, et que О. В. ne s'interdit pas d'entrer dans le
détail l'importance des enjeux doctrinaux le requiert.
Citons ainsi, entre autres thèmes notables, les passages relatifs à
l'ontologie de Duns Scot, où est discutée l'interprétation « essentia-
liste » qu'en a donnée E. Gilson. Le concept, scotiste de l'être, dit
О. В., n'est pas, comme l'a compris l'éminent médiéviste, « un subst
itut de l'idée de Dieu en nous» (p. 19-20; voir p. 14). Bien diff
éremment, « le concept d'étant est... le plus indéterminé qui soit mais
il peut recevoir, toute : détermination, parce qu'il peut : recevoir .
n'importe laquelle. Pourtant cette pauvreté fait sa richesse : il est le
seul concept qui transcende la différence entre Dieu et la créature»
(p..2O). C'est pour avoir.su dégager ce concept que Duns Scot est
«l'inventeur de l'ontologie» (p. 22) et qu'il « inaugure l'ère de la
métaphysique comme ontothéologie » (p. 35). Citons encore le refus
par Duns Scot de la subalternation de notre théologie à la science
des bienheureux, comme le pensait Thomas d'Aquin (p. 121-129).
Ce refus est corrélatif de la pluralité des théologies : « il n'y a pas
une théologie, mais plusieurs, de natures et d'objets différents » : la
théologie en soi, « celle que Dieu a : la connaissance de lui-même et
de toutes choses en lui » (p. 104), et la nôtre. Un des points de cette
différence est que Dieu connaît sa propre. volonté et tout le contin
gent qui en ■■- découle alors que cela ne nous est accessible
qu'abstraitement (p. 107-109). La liberté divine est une « libre bien
veillance » (p. 47) qui excède notre théologie aussi bien que la méta
physique, et « cet écart est mesuré par la transcendance de la char
ité » (p. 148). Ainsi s'éclaire le titre de l'ouvrage, encadré d'ailleurs
par deux formules significatives : « une théologie de la charité »
(p. 15), « la rigueur de la charité» (p. 150). Au centre de la théo
logie de Duns Scot il y aurait donc, distant à la fois du nécessita-
risme métaphysique : des philosophes et. du primat thomiste de
l'intellect, un sens aigu de la liberté bienveillante de Dieu (il- n'est
pas interdit d'évoquer, ici, outre . la profondeur des concepts, une
forme de la spiritualité scolastique).
Revue de l'Histoire des Religions. 217-2/2000
, COMPTES RENDUS 307
Notons enfin, outre l'intérêt informatif . et spéculatif de ce livre
dense, l'utilité de sa bibliographie. Le relevé de. la littérature secon
daire est aussi à jour qu'il ■ est possible ; on s'étonnera cependant
qu'à la fin d'un ouvrage qui met un tel accent sur la liberté divine
on ■-. n'y trouve pas mentionnés ■ les , travaux du regretté . Eugenio
Randi.
Jean ' Jolivet.
École Pratique des Hautes Études.
Marie-Florine BRUNEAU, Women, Mystics Confront' the Modern
World : Marie de l'Incarnation ( 1599-1672) and; Madame Guyon
(1648-1717), New York, State: University of New York Press,
1998, 22,5 cm, X-279 p. ( « SUNY Series in Western Esoteric Tra
ditions»), $: 19.95.
À partir d'une étude de l'œuvre de deux grandes femmes mysti
ques du xvne siècle, celle de l'ursuline • Marie de l'Incarnation ins
tallée en Nouvelle- France et, à la fin du siècle, celle de Mme Guyon
victime comme Fénelon de la réaction anti-mystique triomphante
dans les Églises, M.- F. Bruneau tend à renouveler l'approche de la
mystique moderne par l'utilisation de la « catégorie de genre » {gen
der, p. 221). Son travail prend place ainsi dans le champ déjà larg
ement exploité outre- Atlantique des études : « féminines » et lui per
met de faire une lecture neuve de textes auxquels les historiens se
sont de longue date appliqués. Entre les deux femmes sur lesquelles
porte ce travaille situent, en effet, des changements radicaux affec
tant * la société, la science, la sensibilité, la perception du moi, qui
ont eu d'importantes conséquences sur les pratiques qualifiées de
mystiques et sur les expériences d'écriture qui nous en transmettent
l'écho et en sont

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