Représentations théâtrales à la cour depuis Henri IV - article ; n°1 ; vol.9, pg 161-171
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Description

Cahiers de l'Association internationale des études francaises - Année 1957 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 161-171
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

Monsieur John Lough
Représentations théâtrales à la cour depuis Henri IV
In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1957, N°9. pp. 161-171.
Citer ce document / Cite this document :
Lough John. Représentations théâtrales à la cour depuis Henri IV. In: Cahiers de l'Association internationale des études
francaises, 1957, N°9. pp. 161-171.
doi : 10.3406/caief.1957.2105
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caief_0571-5865_1957_num_9_1_2105REPRÉSENTATIONS THÉÂTRALES
A LA COUR DEPUIS HENRI IV
Communication (Durham College) de J. LOUGH
au VIIIe Congrès de l'Association le 4 septembre 1956
II n'existe pas, à ma connaissance, d'étude d'ensemble sur les
représentations théâtrales données à la cour de France pendant
le xvii6 siècle, depuis Henri IV jusqu'à Louis XIV. Evidemment
il en est souvent question dans la foule d'ouvrages consacrés au
théâtre de cette époque, mais personne ne semble avoir étudié,
d'un bout à l'autre du xvir siècle, les représentations théâtrales
données à la cour par les acteurs français et italiens, sans parler
de celles, beaucoup plus rares, qui furent données par des troupes
espagnoles et même, tout au début du siècle, à l'époque de Sha
kespeare, par des acteurs anglais. Nous possédons une grande
quantité de détails dispersés sur l'activité de différentes troupes
qui ont joué à la cour et même un certain nombre de renseigne
ments sur les pièces qu'elles ont représentées; mais nos connais
sances actuelles ne suffisent pas à nous donner des idées précises
sur l'activité théâtrale à la cour de France au xvir siècle et, ce
qui nous intéresse surtout, sur l'évolution du goût de la cour.
La période sur laquelle nous sommes le moins mal rensei
gnés est évidemment celle du règne personnel de Louis XIV.
Il est vrai que parmi les registres du Théâtre italien conservés
à la Bibliothèque de l'Opéra, il n'y a rien pour la période avant
1716; et les autres documents de l'époque ne semblent pas offrir
beaucoup de précisions sur le rôle que les acteurs italiens ont joué
dans les divertissements de la cour de Louis XIV. Cependant,
avec la fondation de la Comédie française en 1680, nous avons 162 J. LOUGH
les registres de la troupe qui avait le monopole des représenta
tions de pièces françaises, non seulement à Paris, mais aussi à la
cour. Sans doute ces registres ne sont pas absolument complets;
si, à partir de 1680 jusqu'à la mort de Louis XIV, toutes les repré
sentations à Versailles y sont exactement mentionnées, celles que
l'on a données à Fontainebleau ne le sont pas toujours.
Ces registres ont souvent été utilisés par les historiens du
théâtre. Eugène Despois a dressé des tables des représentations
des pièces de Corneille, Molière et Racine données à la cour à
partir de 1680. On peut puiser, bien entendu, un certain nombre
de renseignements complémentaires dans des sources telles que la
Gazette de France et le Mercure galant ainsi que dans le journal
de Dangeau ou les lettres de Madame. C'est ce que n'ont pas
manqué de faire Carrington Lancaster dans les volumes de son
Histoire qui se rapportent à la seconde moitié du règne personnel
de Louis XIV, et M. Pierre Mélèse dans son Répertoire analy
tique. Il est cependant dommage que Joannidès, comme plus
récemment Lancaster dans ses ouvrages sur la Comédie française,
n'ait tenu aucun compte des mentions, dans les registres de la
Comédie française, des pièces jouées à la cour.
Une liste de ces représentations — surtout si elle était comp
létée par un dépouillement systématique des autres documents
de l'époque — rendrait de grands services. D'abord pour l'étude
de l'accueil fait à telle ou telle pièce de l'époque. Il n'est pas
indifférent de savoir, par exemple, que si en 1709 le Tur car et
de Lesage fut retiré de l'affiche de la Comédie française après
sept représentations, la pièce fut pourtant jouée à la cour à cette
époque; cependant ce fait, signalé par Despois et vérifié sur les
registres de la Comédie française, est passé sous silence dans un
ouvrage moderne comme le Sunset de Lancaster. D'un point de
vue plus général, une liste plus ou moins complète de ces repré
sentations nous permettrait de suivre de plus près l'évolution du
goût de la cour pendant les trente-cinq dernières années du règne
de Louis XIV. Actuellement, grâce aux tables de Despois, nous
sommes assez bien renseignés sur le chiffre des représentations
atteint par les pièces de Corneille, Racine et Molière, mais il est
impossible de comparer la faveur dont elles ont joui à la cour LOUGH 'J, 163
avec le succès qu'y ont rencontré les pièces d'auteurs de second
ou même de troisième ordre. N'oublions pas qu'on a joué â la
cour les œuvres de Boyer et Le Clerc, de Pradon et Campistron,
de Baron et de Visé. Dans la préface de sa Troade, Pradon peut
se vanter non seulement que sa pièce a réussi à Paris, mais qu'elle
a eu l'honneur d'être représentée devant Sa Majesté, qui l'a honor
ée d'une attention particulière et de ses applaudissements.
Si, à partir de 1680, nous avons donc à notre disposition les
matériaux qui permettraient de faire une étude systématique du
goût de la cour en ce qui concerne les pièces françaises qui y
ont été jouées, les renseignements dont nous disposons pour la
première partie du règne personnel de Louis XIV sont beaucoup
moins abondants. On peut consulter à la Comédie française les
registres du Théâtre Guénégaud, formé à la mort de Molière par
la fusion de sa troupe avec celle du Marais; malheureusement
on ne peut pas en tirer grand-chose, puisque ces acteurs n'ont paru
qu'une seule fois à la cour. Nous avons aussi, pour le théâtre de
Molière, le registre de La Grange; mais on ne saurait dresser une
liste plus ou moins complète des représentations données à la
cour par les autres troupes de l'époque — celles de l'Hôtel de
Bourgogne, du Marais et des Italiens — puisque leurs registres
n'ont pas été conservés. Sans doute on peut, comme l'ont fait
M. Mélèse et d'autres historiens du théâtre, dépouiller les jour
naux, mémoires, correspondances et autres sources imprimées et
manuscrites de l'époque; en étudiant systématiquement toutes ces
sources, on pourrait probablement dresser une liste de représen
tations qui, tout en restant fort incomplète, nous permettrait de
savoir un peu plus exactement quelles pièces ont été jouées à la
cour pendant le- règne personnel de Louis XIV, jusqu'en 1680.
Le registre de La Grange, qu'on peut compléter par ceux de
La Thorillière et d'Hubert et par les renseignements fournis par
la Gazette et d'autres documents de l'époque, est d'un grand prix
pour l'étude de l'activité de la troupe de Molière à la cour de
Louis XIV. Malheureusement même ici les renseignements dont
nous disposons ne sont pas absolument complets. Si la Gazette
mentionne toutes les représentations données à la cour par la
troupe de Molière, elle oublie souvent (comme La Grange aussi, 164 J. LOUGH
d'ailleurs) de donner les titres des pièces jouées. Mais, entre 1658
et 1673, la troupe de Molière était loin d'avoir le monopole des
représentations dramatiques à la cour. Dans sa jeunesse, avant la
mort de Магап'п en 1661 et même pendant quelques années après
cette date, Louis XIV ne dédaignait pas de fréquenter les théâtres
de Paris, ceux de l'Hôtel de Bourgogne, des Italiens et du Marais,
comme celui de Molière. Là ou dans ses différents palais, lui et
ses courtisans ont vu un grand nombre de pièces des auteurs les
plus divers, non seulement celles de Molière, de Pierre Corneille
et de Racine, mais aussi celles d'auteurs comme Thomas Corneille,
Quinault, Boyer, Mlles Des jardins et Champmeslé, pour ne citer
que quelques noms. Depuis leur installation d

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