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1 sept. 2005 – Article paru dans Les Echos, le 1er septembre 2005. COMMERCE INTERNATIONAL - Jean-Marie Paugam : « Il faut trouver le bon dosage du ...

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Article paru dans Les
Echos,
le 1er septembre 2005
COMMERCE INTERNATIONAL - Jean-Marie Paugam : « Il faut trouver le bon
dosage du nouvel effort de libéralisation » [01/09/05 ] - Chercheur a l'Institut
français des relations internationales (Ifri)
A trois mois de la conférence ministérielle de Hong Kong, êtes-vous optimiste
pour les négociations commerciales multilatérales ?
La partie n'est pas perdue. Sur le plan technique, il y a eu des progrès et nous
possédons désormais les grands paramètres des négociations sur l'agriculture,
qui conditionneront les discussions pour les services et les tarifs industriels. Il
reste à avancer sur le plan politique pour trouver le bon « dosage » du nouvel
effort de libéralisation. C'est là que, discrètement, l'influence du nouveau directeur
général de l'OMC pourra se faire sentir.
Le gros problème est l'absence de progrès sur le chapitre du développement.
Qu'il s'agisse du dossier emblématique des subventions au coton, de l'accord sur
les médicaments qui n'a toujours pas sa traduction juridique dans les textes de
l'OMC, du traitement spécial et différencié ou de l'érosion des préférences
tarifaires dont bénéficient les pays les plus pauvres, aucune réponse concrète n'a
été trouvée. Après l'échec des questions de régulation de la mondialisation
(normes sociales et environnementales, investissement, concurrence), peut-on
maintenant faire l'économie des sujets de développement à l'OMC ? Le contexte
international, avec la pression mise sur la réalisation des Objectifs du millénaire,
ne s'y prête pas.
Loin des ambitions initiales, les résultats de ce cycle ne profiteront-ils pas qu'à
quelques-uns ?
Il est effectivement peu probable que cette nouvelle phase de libéralisation du
commerce soit aussi poussée que celle ouverte par l'Uruguay Round. Mais
l'essentiel est que la dynamique ne soit pas cassée. Ce qui marginaliserait l'OMC.
Il est vrai qu'en matière agricole, il y aura surtout une poignée de grands gagnants
: le Brésil et les pays exportateurs du groupe de Cairns, tels que l'Australie et la
Nouvelle-Zélande. L'Afrique ne bénéficiera pas, du jour au lendemain, d'une
libéralisation du secteur. Mais dire que les pays le plus pauvres, marginalisés
dans le commerce mondial, n'ont rien à gagner, est faux. Eux aussi profiteront de
la consolidation de la réforme de la politique agricole commune, du plafonnement
des aides américaines et de l'élimination des subventions à l'exportation. A
travers l'essor des échanges Sud-Sud, ils ont tout à gagner d'une baisse des
droits de douane industriels et, aussi, de certaines règles : par exemple
l'encadrement des subventions des pays développés à leurs flottes de pêche.
A Genève, un « G4 » constitué des Etats-Unis, de l'Union européenne, de l'Inde
et du Brésil serait en train de se mettre en place. N'est-ce pas un signal négatif
pour la transparence de l'OMC ?
Je ne crois pas à la pérennité d'un « G4 » tel que vous le mentionnez. Une
structure de négociation qui n'intègre pas la Chine n'a pas de sens, notamment
parce qu'elle est la principale source d'essor du commerce de pays en
développement au niveau mondial ces dernières années. Maintenant, il faut
reconnaître que le processus de décision à 148 devient intenable. Il faudrait
institutionnaliser des formats de négociations plus restreints.
Pascal Lamy semble écarter toute réforme rapide de l'OMC. N'est-elle pourtant
pas indispensable ?
Si Pascal Lamy posait d'entrée de jeu la question de la réforme institutionnelle, il
prendrait le risque d'un blocage des négociations sur l'Agenda de Doha. Ensuite,
on peut imaginer deux scénarios. Soit le cycle de Doha patine encore longtemps
et une réforme institutionnelle pourrait être un moyen indirect de sortir de
l'impasse : c'est lorsque l'Uruguay Round avançait très laborieusement qu'a été
prise la décision de créer l'OMC. Soit Doha se boucle rapidement et Pascal Lamy
pourra faire de cette réforme un des deux grands chantiers post-Doha, l'autre,
indispensable, étant le problème posé par la multiplication des accords bilatéraux
ou régionaux. A travers eux, on est en train de « détricoter » les accords
multilatéraux. Il y a un réel besoin de transparence et de discipline pour ces
accords. Le prochain cycle devra être le « cycle des régions ».
PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENCE TOVI
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