«Chez nous, le fondement, c'est la personne, pas le capital»

Description

«Chez nous, le fondement, c'est la personne, pas le capital»

Sujets

• Economie gestion

Informations

• Publié par: yvovanux
• Nombre de lectures: 99
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

InteRvIeW lRuEdi WiNklEr, iNiTiaTEur du prOjET zurichOis «GO! ZiEl sElbsTsTNdig» l

«Chez nous, le fondement, c’est la personne, pas le capital»

DaNs lE caNTON dE Zurich, uNE pErsONNE qui a uNE bONNE idéE pOur uNE acTiViTé iNdépENdaNTE pEuT dEmaNdEr uN micrO-crédiT. « Il faudraiT aVOir plus dE cONfiaNcE EN la capaciTé dEs gENs», diT RuEdi WiNklEr, chEf dE prOjET.

14 ZeSo4/2008

Monsieur Winkler, en octroyant des micro-crédits, la métropole financière de Zurich recourt à un mo- dèle de financement qui vient des pays en voie de développement. Pourquoi ? Comme nous le savons, les banques sont des insti- tuts commerciaux pour lesquels le crédit n’est rentable qu’à partir d’une somme de quelque 50‘000 francs. Les micro-crédits ne permettraient donc pas de réaliser des bénéfices et le marché n’offre rien qui ne soit pas renta- ble sur le plan commercial. Il s’agit donc également ici à Zurich d’un créneau économique.

Un créneau qui vient d’être découvert? La plupart des pays industrialisés connaissent le mi- cro-crédit depuis un certain temps déjà. En Belgique et en France par exemple, le modèle a été utilisé dès les an- nées 1980, et également en Allemagne, on le pratique depuis huit ans environ.

Quel est le groupe cible auquel s’adresse le projet «Go! Ziel selbstständig» ? Tous ceux qui ont une bonne idée, mais pas les moyens de la mettre en pratique, peuvent nous contac- ter. Nous nous adressons délibérément à un groupe cible large. Les chômeurs sont autant les bienvenus que les universitaires diplômés. Il s’avère que c’est principale- ment dans les domaines en contact avec les être humains que le marché offre des niches. Cela concerne des métiers tels que coiffeuse ou masseuse ou le secteur du nettoyage et de l’hôtellerie. Les personnes actives dans ces métiers n’ont souvent pas les moyens financiers nécessaires pour se mettre à leur compte.

Y a-t-il aussi des bénéficiaires de l’aide sociale qui profitent de micro-crédits ? Oui, la manière dont quelqu’un a gagné sa vie jus- qu’à présent est sans importance. Ce qui compte, c’est que quelqu’un ait une idée et qu’il puisse montrer de manière plausible que le marché correspondant existe et que les conditions personnelles sont réunies.

Quelles sont les conditions personnelles? Nous vérifions bien sûr si les gens ont des compéten- ces professionnelles suffisantes. Mais les micro-crédits sont très fortement liés à la personne. La question si on la croit capable ou non est dès lors primordiale. Cette foca- lisation sur la personne est l’un des grands atouts du pro-