Création d entreprises : les facteurs de survie - Les qualités du projet priment sur celles du créateur
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Sur dix entreprises créées au premier semestre 1994, six ont fêté leur troisième anniversaire. Toutes n'ont pas les mêmes chances de survie. Plus que les qualités du créateur, ce sont surtout les caractéristiques propres de l'entreprise qui sont déterminantes. La première est le volume des moyens consacrés au lancement du projet : plus ils sont importants, plus les risques de mortalité sont faibles. Néanmoins, l'expérience du créateur favorise également la longévité de sa nouvelle entreprise. Tout comme les aides publiques obtenues par les chômeurs.

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Langue Français

Extrait

N° 703 - MARS 2000
PRIX : 15 F (2,29€)
Création d’entreprises :
lesfacteursdesurvie
Les qualités du projet
priment sur celles du créateur
Élise Lamontagne et Bernard Thirion,
Unité Répertoire et Démographie d’entreprises et Direction régionale de Lorraine, Insee
ur dix entreprises créées au pre La fragilité des petits projets-
mier semestre 1994, six ont fêté Pour expliquer les chances de survie – ou lesSleur troisième anniversaire. Tou risques de mortalité –, les qualités du créa- -
teur sont bien sûr importantes. Mais les ca-tes n’ont pas les mêmes chances de
ractéristiques de l’entreprise le sont
survie. Plus que les qualités du créateur, davantage. La clé de la longévité se trouve
ce sont surtout les caractéristiques pro d’abord dans les moyens consacrés au lan- -
cement du projet : achat de machines, fraispres de l’entreprise qui sont déterminan-
d’équipement et d’installation, apports en
tes. La première est le volume des nature, etc.
moyens consacrés au lancement du pro Moins de 50 % des entrepreneurs ayant in- -
vesti un montant initial inférieur à 10 000jet : plus ils sont importants, plus les ris-
francs franchissent le cap de leur troisième
ques de mortalité sont faibles. anniversaire à la tête de leur entreprise. À
Néanmoins, l’expérience du créateur fa l’inverse, plus de 80 % des créateurs ayant-
investi au moins 500 000 francs au départvorise également la longévité de sa nou-
exercent encore leur activité (graphique 2).
velle entreprise. Tout comme les aides Ainsi, plus le projet est important en termes
publiques obtenues par les chômeurs. de moyens, plus grandes sont les chances
de survie. Or la moitié des entrepreneurs ont
consacré moins de 50 000 francs au démar-
rage de leur entreprise, voire moins de
La mortalité infantile frappe beaucoup d’en- Une mortalité forte les premières années,
treprises. Sur les 87 000 nouvelles entrepri- surtout pour les entreprises individuelles
ses créées ou reprises au cours du premier
semestre 1994, seules 51 000 étaient encore Taux de mortalité (%)
vivantes trois ans plus tard, soit 59 %. 50
La première année d’existence a été la plus
fatale : plus d’une entreprise sur six (17 %) n’a 40
pas soufflé sa première bougie. Mais les
deuxième et troisième années ont été égale- 30
ment difficiles. Trois ans après avoir créé ou
repris une activité, quatre entrepreneurs sur
20
dix auront fermé leurs portes ou, pour quel-
ques-uns, revendu leur entreprise (gra-
10
phique 1) (cf. Pour comprendre ces résultats).
Pourquoi un créateur a-t-il réussi à pérenni-
0ser son projet alors qu’un autre a été contraint
1 an 2 ans 3 ans
de fermer ou de céder sa toute nouvelle en-
Entreprises individuelles Sociétés
treprise à un autre exploitant ? Quels sont les
atouts à réunir pour avoir les meilleures chan-
Source : enquêtes SINE 1994 (première et deuxième vaguesces de rendre viable son projet ?
d’interrogation), Insee
INSEE
PREMIERE10 000 francs dans près d’un cas sur salariés du fait de leur expérience dans Femmes et hommes ne se différen-
cinq. Les projets de plus de 500 000 la conduite d’une entreprise (ta cient pas dans leur capacité à faire-
francs ne représentent que8%duto bleau 1). vivre un projet. Plus nombreuses en-
tal, et ceux de plus d’un million de De même, sept entreprises sur dix pas 1994 que dans les années quatre-vingt,-
francs à peine 4 %. sent le cap des trois ans lorsque le les femmes se trouvent à la tête du pro-
En termes de survie, reprendre une en créateur a une expérience profession jet une fois sur trois.- -
treprise existante est préférable à la nelle longue (plus de dix ans) dans l’ac-
créer de toutes pièces (cf. Pour com tivité de l’entreprise créée ou reprise.- Chômeurs-créateurs : la fragilité
prendre ces résultats). Les sociétés ré En revanche, plus de la moitié des uni- - de l’entreprise individuelle
sistent beaucoup mieux que les tés dont le créateur n’a aucune expé-
entreprises individuelles (graphique 1) : rience disparaissent avant leur Au premier semestre 1994, quatre
68 % des sociétés exercent encore leur troisième anniversaire (graphique 3). créateurs sur dix étaient chômeurs,
activité au bout de trois ans, quand Ceci est corroboré par l’impact de l’âge soit 34 700. Pourtant, les entreprises
presque la moitié des entreprises indi du nouvel entrepreneur sur les chan des chômeurs-créateurs ont un taux de- -
viduelles ont disparu. ces de survie : s’il a cinquante ans ou survie à trois ans plus faible (53 %) que
Le secteur d’activité est aussi un fac plus (11 % des créateurs), il a deux celles des salariés-créateurs (59 %)-
teur discriminant. Les entreprises des chances sur trois de passer le cap du (tableau 2).
services aux ménages ont les plus troisième anniversaire ; s’il a moins de Leur profil n’est pas réellement en
grandes chances de survie. Parmi el vingt-cinq ans (8 % des créateurs), il cause. Certes, les « bac+ 2 et au-delà »-
les, 40 % des créations concernent le n’a qu’une chance sur deux. sont moins nombreux (20 % contre
secteur de la santé (cabinets d’infir Comme pour l’expérience, le diplôme 25 %), mais les chômeurs-créateurs-
mier,...). De même, dans la construc du créateur joue sur la pérennité de sont plus rarement sans diplôme (20 %-
tion et l’industrie, la probabilité de son projet. Un niveau égal ou supérieur contre 30 %). Plus fortement mascu-
franchir le cap des trois ans est élevée. à « bac+ 2 » fait augmenter de 6 points line, cette population est également
À l’opposé, le commerce et les hô le taux de survie à trois ans par rapport plus jeune : 66 % ont moins de 40 ans-
tels-cafés-restaurants sont les plus à une absence de diplôme (respective contre 56 % pour les autres créateurs.-
fragiles. Toutefois, dans ces deux sec ment 62,7 % et 56,6 %). Toutefois, un Les secteurs d’implantation et les origi- -
teurs, lorsqu’une entreprise meurt, elle diplôme adapté est toujours efficace : nes professionnelles des chô-
est ensuite souvent reprise par un ainsi, les détenteurs d’un CAP/ BEP meurs-créateurs ne sont pas très
autre exploitant. ont-ils plus de chances pour mener à discriminants non plus. Ceux-ci inves-
bien leur projet que les créateurs sim tissent davantage que les autres dans-
ples bacheliers. le secteur du bâtiment, mais un peuL’expérience reste
une valeur sûre
Le profil du créateur joue lui aussi sur Survie des jeunes entreprises : les anciens entrepreneurs mieux placés
la survie de l’entreprise. En particulier, En %
l’expérience et les « acquis » du créa- Qualification antérieure du créateur Taux de survieà3ans Poidsdelacatégorie
teur jouent positivement sur la durée 67,5 13,0Artisan, commerçant, profession libérale
de vie de la nouvelle entreprise. 67,3 5,9Chef d’entreprise
De ce point de vue, les anciens entre-
61,7 17,0Cadre
preneurs, artisans, commerçants ou
58,6 13,8Ouvrierchefs d’entreprise paraissent naturel-
58,6 4,4Agent de maîtrise, contremaîtrelement mieux placés que les anciens
54,8 6,6Profession intermédiaire
53,8 27,2EmployéLes petits projets
53,2 3,8sont plus fragiles Etudiant
% 48,0 8,2Inactif
100 selon les moyens investis au lancement 58,8 100Ensemble
Source : enquêtes SINE 1994 (première et deuxième vagues d’interrogation), Insee80
60 Les entreprises des anciens chômeurs et des inactifs sont plus fragiles
En %
40 Situation antérieure déclarée par le créateur Taux de survieà3ans Poidsdelacatégorie
65,5 43,8En activité
20
50,5 14,0Sans activité
55,8 26,2Chômeurs de moins d’un an
0
< 10 10-25 25-50 50-100 100-250 250-500 500-1 000 > 1 000 48,8 16,1 de plus d’un an
Milliers de francs
58,8 100EnsembleSource : enquêtes SINE 1994 (première et deuxième
vagues d’interrogation), Insee Source : enquêtes SINE 1994 (première et deuxième vagues d’interrogation), Insee
Taux de survie à trois ansmoins dans les services aux particu blent-ils moins bien préparés et leurs ont présenté un taux de survie de 60 %,-
liers. La forte présence d’ouvriers projets moins solides que ceux des au un pe

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