Création et survie des entreprises : près de six chances sur dix de durer trois ans
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De nombreuses entreprises sont créées chaque année mais seulement 55% d'entre elles survivent au moins trois ans. Le goût d'entreprendre est le motivation de deux créateurs sur trois. Cependant un sur quatre était sans travail avant de tenter sa chance, et se lance poussé par la nécessité. Avec un budget limité, le montage se fait le plus souvent sans étude de marché et même sans comptes prévisionnels. Les aides publiques sont relativement rares.

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Langue Français

Extrait

économie
Création et survie des entreprises
Près de six chances sur
De nombreuses entreprises sont créées chaque année mais
seulement 55 % d’entre elles survivent au moins trois ans. Le
goût d’entreprendre est la motivation de deux créateurs
d’entreprise sur trois. Cependant un sur quatre était sans travail
avant de tenter sa chance et se lance, poussé par la nécessité.
Avec un budget limité, le montage se fait le plus souvent sans
étude de marché et même sans comptes prévisionnels. Les aides
publiques sont relativement rares.
Définition
epuis 1995, La Réunion est la Les chances de survie des entreprisesSociété non financière : unité juridique
région française qui a le plus fort réunionnaises varient selon les secteursde production, dotée de la personnalité
morale, c’est-à-dire apte à effectuer des Dtaux de création d’entreprises. En d’activité. Sur les générations de 1993 à
opérations de commerce : acheter, revanche elle se place en dernière posi- 1998, les entreprises immobilières s’en
vendre, emprunter, prêter. Les tion pour ce qui est de leurs chances de sortent le mieux, avec plus de 80 % de
entreprises individuelles sont exclues du survie. Les créateurs d’entreprises réu- survivantes au bout de trois ans. A
champ des sociétés, car elles ne sont pas
nionnais semblent prendre comme modèle l’opposé, les entreprises de BTP ou dedotées de la personnalité morale.
le lièvre qui démarre sa course très vite commerce peinent, puisque moins d’une
mais s’essouffle rapidement. sur deux fête sa troisième année d’exis-
tence dans ces deux secteurs. Entre ces
Sur près de 4 000 nouvelles entreprises
deux extrêmes se situent les entreprisesLes sources créées chaque année depuis 1995, seules
industrielles, dont six sur dix parvien-
2 200 parviennent à fêter leur troisième nent jusqu’à leur troisième anniversaire.
Enquête SINE (Système d’information anniversaire. De 1995 à 1998 quatre géné- Les plus résistantes sont celles qui pro-sur les nouvelles entreprises) 1998, rations ont été étudiées au sein desquel-
duisent des biens d’équipement.vagues d’interrogations 1998 et 2001,
les 55 % des nouvelles entreprises ont
répertoire SIRENE.
survécu au moins trois ans. Les chances Au-delà de cinq ans la partie n’est pas
Bases de données de démographie de survie des entreprises semblent inver- toujours gagnée. En effet si les trois
d’entreprises, répertoire SIRENE. sement proportionnelles au nombre de quarts des entreprises immobilières sur-
celles qui sont créées. Ainsi en Guade- vivent cinq ans, cette proportion baisse
loupe où le taux brut de création annuel de 20%àla sixième année. A l’inverse,
est inférieur à 12 % (contre plus de 18 % si moins de six entreprises productricesBibliographie à La Réunion), près de 75 % des entre- de biens intermédiaires sur dix attei-
prises ont survécu au moins trois ans. gnent leur quatrième année, cette pro-
"Créations et créateurs d’entreprises” -
portion reste stable par la suite.
Insee Résultats (papier et cédérom)
Evolution des taux de survie pourn° 773 - décembre 2001, INSEE.
quelques sous-secteurs d’activité La nécessité et le goût
"Les créateurs d’entreprises” - Claudine
d’entreprendreLoewenhaupt - études et synthèses
n° 37, mars 1998, ODR.
Dans un contexte de fort chômage le
créateur d’entreprise est souvent poussé
par la nécessité de créer son propreL’auteur emploi. Ainsi un nouvel entrepreneur
sur quatre était sans activité lors de la
Frédéric SIEGEMUND est volontaire civil
mise en place de son projet et un sur
à l’aide technique à la direction
trois se déclarait chômeur. Cette situa-régionale de l’Insee.
tion de chômage s’avère durer depuis
longtemps puisque les deux tiers des
chômeurs qui ont créé leur propre entre-
prise déclaraient être à la recherche d’un
emploi depuis plus d’un an.
Les activités immobilières résistent La motivation des créateurs d’entreprise
bien, c’est tout le contraire pour est très liée à leur situation. Ceux qui
les entreprises de construction.
étaient déjà en activité déclarent à 62 %
économie 3e trimestre 20032 DE LAREUNIONéconomie
dix de durer trois ans
créer une entreprise par goût. Par ail- Cependant près des deux tiers n’a pas
leurs, ils sont 15 % à déclarer avoir saisi prospecté sa clientèle, assurés de se L’enquête
une opportunité. positionner sur un marché demandeur,
parce que déjà fortement offreur. L’inté- Le dispositif SINE (SystèmeParmi les inactifs et les chômeurs, 40 % rêt est inégal selon les secteurs : si les d’Information sur les Nouvellesdéclarent avoir créé leur entreprise par
entrepreneurs qui se lancent dans une Entreprises) a pour objectif de suivre sur
choix. Cependant, ce choix semble plus cinq ans des générations d’entreprisesactivité industrielle effectuent majoritai-
dicté par une nécessité puisque seuls nouvellement créées. Les entreprisesrement une recherche de clientèle (cette
40 % d’entre eux déclarent l’avoir fait d’une génération sont interrogées parproportion atteint les deux tiers dans
par goût. voie postale lors de la première, de lal’industrie hors agroalimentaire), ils ne
troisième et de la cinquième année.
sont plus que 33 % dans les activités ter-L’expérience de la création d’entreprises Entre ces interrogations, le suivi de ces
tiaires et moins de 30 % dans la brancheest un facteur important de la réussite entreprises se fait par l’intermédiaire du
des services aux entreprises.d’un projet à trois ans. En effet, par rap- fichier SIRENE.
port à un “novice”, les chances de survie
Le champ de l’enquête SINE est celuià trois ans d’un créateur “récidiviste” ou Une clientèle de proximité
des entreprises créées ou reprises au“multirécidiviste” sont multipliées par
cours du premier semestre 1998 (à
1,26. Les deux tiers de la clientèle concernée l’exception des activations et des
par cette nouvelle offre sont des particu- réactivations) et ayant vécu au moinsEn 1998, plus du tiers des créateurs qui liers. Environ 23 % sont des entreprises, un mois. L’échantillon représente 1 200
se trouvaient en activité avaient déjà et le reste sont des administrations, des entreprises des secteurs de l’industrie,
effectué un galop d’essai auparavant. du commerce et des services. Sontorganismes publics ou parapublics. Deux
Après une expérience malheureuse, le exclus du champ les activitéstiers des nouvelles entreprises qui se lan-
chômeur ou l’inactif retente moins sou- financières, les activités agricoles,cent sur un marché déjà très concurren-
vent sa chance. Une proportion plus faible certaines sociétés civiles et lestiel vendent aux particuliers, alors que
holdings.(13 %), des entrepreneurs qui se décla- les innovateurs n’y consacrent qu’un peu
rent inactifs au préalable avaient effec- plus de la moitié de leur offre. Dans l’étude présentée ci-contre, noustué au moins une tentative. Le fait de
ne nous intéressons qu’au champ des
retenter plusieurs fois l’expérience montre Le volume de la clientèle de départ créateurs-repreneurs d’entreprises, ce
explique les chances de survie à troissurtout une motivation réelle. qui représente 1 000 unités. Les filiales
ans. Les 13 % de créateurs qui déclarent sont donc exclues.
un grand nombre de clients incluantL’impasse sur
quelques gros ont une chance sur deux
les études de marché de survie à trois ans. Le fait de n’avoir
qu’un ou deux clients (comme 8 % des
Au total seul un créateur d’entreprise créateurs) divise les chances de survie
interrogé sur quatre a pris le temps par deux. Par contre, les chances sont
d’effectuer une étude de marché au préa- multipliées par 1,2 pour ceux qui débu-
lable. Dans une économie déjà fortement tent avec 3 à 10 clients et par 1,4 pour
tertiarisée, seulement 20 % des nouvel- ceux qui ont une clientèle nombreuse,
les ent

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