Des services échangés aux services échangeables : une application sur données françaises
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Les services ont longtemps été considérés comme des activités peu ou pas échangeables. Si les échanges de services représentent environ 20 % des échanges internationaux, les services totalisent entre 60 % et 80 % du produit intérieur brut (PIB) des pays développés. La marge de progression semble donc importante. De plus, sur la période récente, plusieurs barrières techniques ou institutionnelles ont été levées, ce dont les échanges de services devraient pouvoir tirer parti. Ce travail propose une première identification en France métropolitaine des activités de services effectivement échangés et des services « échangeables », c'est-à-dire ceux qu'il est possible techniquement de produire dans un lieu différent de celui où ils sont consommés. Si aujourd'hui seulement un secteur sur deux dans les services fait l'objet d'un commerce international, nous estimons que 30 activités de services sur les 36 étudiées se révèlent échangeables. À l'issue de cette analyse nous pouvons ajouter à la liste des 18 secteurs effectivement échangés les 12 secteurs potentiellement échangeables suivants : Publicité et études de marché, Agences de voyage, Sélection et fourniture de personnel, Activités associatives, Administration d'entreprises, Transport routier de voyageurs, Location immobilière, Hôtels et restaurants, Assainissement voirie et gestion des déchets, Promotion gestion immobilière, Auxiliaires financiers et d'assurance et Location sans opérateur. Même si le nombre de secteurs de services échangeables peut apparaître important, les activités non échangeables représentent encore près d'un tiers de l'emploi total en France métropolitaine.

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Langue Français
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ÉCONOMIE
Ds srvics écnés ux srvicsécnbls : un pplictionsur donnés frnçissMuril Brlt*, Lur Crusson*, Sébstin Dupuc**t Flornc Puc***
Les services ont longtemps été considérés comme des activités peu ou pas échangeables.Si les échanges de services représentent environ 20 % des échanges internationaux, lesservices totalisent entre 60 % et 80 % du produit intérieur brut (PIB) des pays dévelop-pés. La marge de progression semble donc importante. De plus, sur la période récente,plusieurs barrières techniques ou institutionnelles ont été levées, ce dont les échanges deservices devraient pouvoir tirer parti.Ce travail propose une première identification, en France métropolitaine, des activitésde services effectivement échangés et des services « échangeables », cest-à-dire ceux quil est possible techniquement de produire dans un lieu différent de celui où ils sont consommés. Si aujourdhui seulement un secteur sur deux dans les services fait lobjetdun commerce international, nous estimons que 30 activités de services sur les 36 étu-diées seraient échangeables. À lissue de cette analyse nous pouvons ajouter à la liste des 18 secteurs effectivement échangés les 12 secteurs potentiellement échangeablessuivants : Publicité et études de marché, Agences de voyages, Sélection et fourniturede personnel, Activités associatives, Administration dentreprises, Transport routier de voyageurs, Location immobilière, Hôtels et restaurants, Assainissement voirie et ges-tion des déchets, Promotion gestion immobilière, Auxiliaires financiers et d’assurance etLocation sans opérateur. Même si le nombre de secteurs de services échangeables peutapparaître important, les activités non échangeables représentent encore près dun tiersde l’emploi total en France métropolitaine.
* Travaillaient à lInsee, département des Études Économiques dEnsemble - division Croissance et Politiques macroéconomiques, lors de la rédaction de cet article.** Chercheur associé au C.E.P.N., Université Paris 13, UFR Sciences Économiques et Gestion, 99, avenue J.B. Clément, 93430Villetaneuse, France. Courriel : seb.dupuch@wanadoo.fr*** LET (Université de Lyon, CNRS, ENTPE), Institut des Sciences de lHomme, 14 avenue Berthelot, 69363 Lyon Cedex 07, France. Courriel : Florence.Puech@univ-lyon2.frCe travail s’inscrit dans le cadre des rflexions du groupe « Services et territoires » de la Dlgation Interministrielle  l’Amnagement etla Comptitivit des Territoires (Diact) dirig par El Mouhoub Mouhoud (Diact, 2009). Les auteurs remercient l’ensemble des membresde ce groupe ainsi que Hlne Erkel-Rousse, Didier Blanchet et Eric Dubois pour leurs commentaires aviss. Sont galement remercisles participants du sminaire CEPII-Insee du 21 fvrier 2008, des Deuximes Journes «Économie et Espace » le 17 juin 2008  Saint-Etienne, ceux du séminaire Laboratoire dÉconomie des Transports (LET) du 23 juin 2008 pour l’ensemble de leurs remarques ainsi queNicolas Ovtracht pour son aide technique. Les auteurs sont reconnaissants envers la Diact pour avoir financ ce projet et remercient lesdeux rapporteurs anonymes pour leurs remarques et commentaires constructifs.Cet article n’engage que ses auteurs et non les institutions auxquelles ils appartiennent .
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 435436, 2010
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Les services ont longtemps été considéréscomme des activités peu ou pas échangea-bles. Par conséquent, les échanges de servicesont été moins étudiés que les échanges indus-triels (Lipsey, 2006). Toutefois, deux élémentsimportants suggèrent que le commerce de servi-ces possède un potentiel de développement nonnégligeable. Tout dabord, un simple constat : les échanges de services représentent environ20 % des échanges internationaux alors que lesservices totalisent entre 60 % et 80 % du produitintérieur brut (PIB) des pays développés (Diact,2009). La marge de progression semble doncimportante. De plus, sur la période récente,plusieurs barrières techniques ou institution-nelles ont été levées, ce dont les échanges deservices devraient pouvoir tirer parti. Lessor des nouvelles technologies de linformation et de la communication (NTIC), la suppressionde barrières réglementaires à léchange, dansles domaines financier et bancaire par exemple,ont notamment concouru à la baisse des coûtsde transaction sur les services. Cette diminutiondes obstacles au commerce international a cer-tainement stimulé les échanges effectifs de ser-vices et permis le commerce international dac-tivités de services qui nétaient pas échangéesauparavant (Hoekman et Braga, 1997).Ainsi, puisque le nombre de secteurs de servi-ces pouvant faire lobjet de commerce interna-tional va vraisemblablement augmenter, il estimportant d’identifier ceux qui sont concernéspar cette diminution des coûts à léchange.Toutefois, répertorier les servicespotentielle-ment soumis au commerce international est loindêtre évident. Nous ne pouvons nous limiter à une identification des services échangés inter-nationalement dont les flux sont enregistrésdans la balance des paiements car certains ser-vices encore non échangés aujourdhui pourrontlêtre demain.L’objectif de cet article est donc d’identifier nonseulement les services échangés, mais aussi plusgénéralement lensemble des services « échan-geables ». Pour cela, nous nous appuierons sur laméthode proposée par Jensen et Kletzer (2006)à partir dune idée de Krugman (1991) selonlaquelle les services non échangeables ne peu-vent pas se concentrer géographiquement. Parconséquent, une concentration significativementsupérieure de loffre par rapport à la demande identifiera un service comme « échangeable ».Au contraire, la distribution géographique desservices « non échangeables » devrait resterproche de celle de la demande en biens intermé-diaires ou en biens finals qui leur est adressée.
Dans notre analyse, nous entendrons le terme« échangeabilité » sous les hypothèses de laméthodologie de Jensen et Kletzer (2006) (1).1 En ce sens, un service sera considéré commeéchangeable si lorganisation spatiale sur le ter-ritoire français montre quil ny a pasdentravetechnique à la production de ce service dansun pays et à sa consommation dans un autrepays. Toutefois, des facteurs de nature institu-tionnelle (barrières tarifaires ou non tarifaires)ou culturelle (partage dune langue commune, différence dans les comportements de consom-mation) peuvent exister et limiter léchangea-bilité des activités de services. Ces facteursnétant pas pris en compte par la méthode deJensen et Kletzer, ils pourraient alors minimiserles niveaux déchangeabilité obtenus dans notrearticle.Ainsi, si nous retenons la classification delAccord général sur le commerce des servi-ces (AGCS), notre analyse déchangeabilité neconcerne que les modes 1 et 2. Le premier modeidentifie une situation d’échanges transfronta-liers de services alors que pour le second cest le consommateur lui-même (et non le service)qui franchit la frontière (2).2Ce travail est à notre connaissance le premierà transposer la méthode de Jensen et Kletzer àun autre pays que les États-Unis pour mesurerléchangeabilité des activités de services. Uneanalyse comparative est proposée en utilisant lamême technique destimation que celle retenue par Jensen et Kletzer. Toutefois, si ces derniersretiennent des seuils arbitraires pour déterminerléchangeabilité, nous avons choisi de testerplus précisément la robustesse des estimationsnotamment en discutant les résultats obtenussuivant différentes mesures de concentrationspatiale (indice de Gini ; indicateur de Morietal., 2005 ; ou encore lindicateur de concentra-tion brute dEllison et Glaeser, 1997). Une ana-lyse territoriale identifie les enjeux de l’échan-geabilité des services pour les différentes zonesd’emploi en France métropolitaine en discutantnotamment les différences observées avec ladistribution actuelle des activités de serviceséchangés. Ce développement constitue un pro-longement innovant à lanalyse de Jensen et Kletzer.1. Le terme « changeabilit » sera retenu dans notre tudemais il recouvre les mmes notions que la « commerciabilit »employée par Van Welsum et Reif (2006).2. Les deux autres modes sont l’activit des filiales trangresdans les pays daccueil (mode 3) et les prestations effectuées parle dplacement de personnes physiques  l’tranger (mode 4),voir Bensidoun et Ünal-Kesenci (2007) pour une descriptiondétaillée.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 435436, 2010
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