Enseigner ou poursuivre des recherches, quel qu'en soit le domaine, suppose par essence de prendre appui sur le patrimoine technique et culturel de l'humanité. Quel que soit l'apport créatif de celui qui cherche ou enseigne, son action commence et se fonde sur ce que d'autres avant lui ont mis à jour. Toute activité pédagogique ou scientifique suppose que l'on parte de quelque part, que l'on poursuive une construction commencée par d'autres. Or, ce lieu d'où part l'enseignement, cette construction que poursuit le chercheur, peuvent faire l'objet de droits d'auteur, c'est-à-dire de droits exclusifs ou de "monopoles" consacrés par la loi belge et les conventions internationales. Ainsi, les textes de nature scientifique ou littéraire, les conférences, photographies, graphiques, dessins, bases de données etc. qui constituent l'acquis sur lequel se basent l'enseignement ou la recherche constitueront le plus souvent des "oeuvres originales" au sens du droit d'auteur, cette notion englobant d'une manière large toutes les productions humaines qui portent la trace de l'effort intellectuel de leur auteur. Nul n'ignore plus aujourd'hui que la protection par le droit d'auteur est une source de problèmes et de risques juridiques non négligeables. En effet, cette protection signifie en principe que l'accord du titulaire du droit d'auteur devra être obtenu pour toute utilisation de l'oeuvre, et que le défaut d'autorisation peut entraîner le cas échéant des poursuites pénales (certaines atteintes au droit d'auteur constituant en effet des délits) et en tout état de cause une action civile en cessation et en dommages et intérêts. L'objectif de ce guide est dès lors tout d'abord d'informer, de la manière la plus simple et la plus concrète possible, les enseignants et chercheurs sur ce qui est protégé par le droit d'auteur, dans quels cas et moyennant quelles démarches éventuelles les oeuvres protégées peuvent être reproduites en totalité ou en partie dans les syllabi, rapports de recherches, mémoires etc.