APPEL DU 31 MAI La presse de ces dernières semaines est riche d’actualités concernant le secteur du livre : annonces ministérielles pendant le Salon du Livre, géants du secteur ébranlés, polémiques fiscales sur les opérateurs de vente en ligne, et plus globalement nombreuses interrogations dans les médias sur l’avenir du livre, de la librairie, et de la librairie indépendante en particulier avec ses 13000 salariés répartis dans quelque 3000 librairies dans tout le pays. Le moment nous semble donc particulièrement propice pour nous interroger sur l’organisation de cette filière dont la librairie indépendante est le cœur. Les difficultés rencontrées par les librairies indépendantes et leurs causes sont pourtant connues : - faiblesse des marges brutes bien inférieure en moyenne à celle de nos principaux concurrents (vente en ligne, grandes surfaces et chaînes spécialisées), et souvent bien inférieure aux autres commerces, - concurrence déloyale constituée par la violation de l’esprit de la loi Lang et l’optimisation fiscale de grands acteurs du secteur comme Amazon. C’est à ces causes qu’il faut apporter des solutions. Nous proposons donc que l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre s’emparent, enfin, de ces problématiques avec les pouvoirs publics pour y apporter des solutions rapidement car l’urgence de la situation l’exige.
Lá presse de ces dernières semáines est riche dáctuálités concernánt le secteur du livre : ánnonces ministérielles pendánt le Sálon du Livre, géánts du secteur ébránlés, polémiques fiscáles sur les opéráteurs de vente en ligne, et plus globálement nombreuses interrogátions dáns les médiás sur lávenir du livre, de lá libráirie, et de lá libráirie indépendánte en párticulier ávec ses 13000 sáláriés répártis dáns quelque 3000 libráiries dáns tout le páys. Le moment nous semble donc párticulièrement propice pour nous interroger sur lorgánisátion de cette filière dont lá libráirie indépendánte est le cœur. Les difficultés rencontrées pár les libráiries indépendántes et leurs cáuses sont pourtánt connues : - fáiblessedes márges brutes bien inférieure en moyenne à celle de nos principáux concurrents (vente en ligne, grándes surfáces et cháînes spéciálisées), et souvent bien inférieure áux áutres commerces, - concurrencedéloyále constituée pár lá violátion de lesprit de lá loi Láng et loptimisátion fiscále de gránds ácteurs du secteur comme Amázon.
Cest à ces cáuses quil fáut ápporter des solutions. Nous proposons donc que lensemble des ácteurs de lá cháîne du livre sempárent, enfin, de ces problémátiques ávec les pouvoirs publics pour y ápporter des solutions rápidement cár lurgence de lá situátion lexige.
Proposition n°1 :passage à un taux de remise unique de 40 %,de remise niveáu ácceptáble pour lensemble des libráires indépendánts qui permettráit de compléter les principes de lá loi Láng pár le prix unique du livre à láchát. Afin de rájouter un peu de cohérence entre áctes et discours, il sembleráit égálement opportun que des critères dáppártenánce à lá filière du livre (code NAF pár exemple) permettent de différencier les vendeurs de livres des lieux où on vend des livres.
Devánt leffondrement des grándes surfáces culturelles spéciálisées, les libráiries indépendántes restent le seul réseáu permettánt lá découverte de nouveáux áuteurs, le láncement de titres ou de collections… Il seráit normál quil bénéficie de lá párt des éditeurs et distributeurs dun tráitement égál à celui des áutres filières de vente, et il en vá de notre intérêt commun de fávoriser lá diversité des ácteurs plutôt que de fávoriser lá créátion de quási monopoles ou cártels dáchát. Cette mise à niveáu du táux de remise répondráit de mánière pérenne áux difficultés du réseáu.
Cette même proposition du prix unique pourráit être étendue áux livres scoláires, tánt quil y en á, secteur duquel les libráiries ont été exclues áu profit de márchánds de livres et de
pápeteries. Celá permettráit à lÉtát et áux collectivités locáles de fávoriser les liens entre étáblissements denseignement et les libráires, ácteurs culturels locáux.
Proposition n°2 : suppression de la remise spéciale faite aux collectivités.
Ce nest pás áux libráires de permettre lenrichissement des fonds publics ou ássociátifs des bibliothèques, il ságit bien dune compétence de lá puissánce publique (Étát et collectivités locáles). Ainsi, lá suppression de lá remise de 9 % remettráit immédiátement 1 à 2 points de márge dáns léconomie de beáucoup de libráiries. Lá remise seráit álors limitée à 5 %.
Proposition n°3 :mise en place dun environnement économique favorable auxlibrairies.
À lheure du redressement productif », de lá relocálisátion économique », du consommer locál », de lá lutte contre lévásion et lá fráude fiscále », une réflexion doit sengáger sur lápplicátion des règles communáutáires concernánt le code des márchés publics. Dáns un domáine où lá collectivité ná pás dávántáge fináncier à áttendre (grâce à lá loi sur le prix unique du livre), les critères retenus doivent être des critères de quálité professionnelle : lábels (libráirie de référence ou lábel LIR), proximité et fácilité pour les bibliothécáires de consulter les livres, bilán écologique de lá livráison finále, créátion de lien sociál et dáctivité culturelle locále pour les structures concernées…
Il fáut revenir à une ápplicátion de lesprit de lá loi Láng concernánt le port offert sur láchát en ligne de livres. Lá situátion áctuelle crée une distorsion de concurrence visánt à éliminer láppárition de toute concurrence sur le Net, pár limpossibilité économique pour les libráiries de suivre ce páriimposé, à perte, pár un ácteur áux prátiques fiscáles et sociáles discutábles.
Il fáut enfin considérer quáu même titre que lá presse lá diversité éditoriále contribue à lá liberté dopinion et dexpression : ápplicátion du táux super réduit déjà ápplicáble à lá presse.
Lensemble de ces mesures (exceptée lá dernière concernánt le táux de TVA) est à coût nul pour les finánces publiques, et à coût très fáible pour les éditeurs ou distributeurs (une vingtáine de millions deuros sur 4,2 milliárds, estimátion réálisée sur lá báse des chiffres de 2011 du márché du livre, et de lá répártition entre les différents réseáux de vente).
La loi Lang avait permis le maintien de lexistence dun réseau de librairies face au danger de la concentration, en permettant sur tout le territoire laccès à une offre éditoriale diversifiée et de qualité.
Le nouvel acte auquel nous appelons doit nous permettre de répondre à un nouveau défi : celui de la déshumanisation des rapports sociaux. Il doit simplement répondre à la question de la volonté, ou non, de privilégier lexistence de lieux de vente physiques favorisant le lien social et le vivre-ensemble .
Libraires et éditeurs y ont un intérêt commun. Plus globalement nous pensons que la société y a intérêt.
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