Vue d ensemble - Revenus - Les prix freinent la progression du pouvoir d achat en 2008
9 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Vue d'ensemble - Revenus - Les prix freinent la progression du pouvoir d'achat en 2008

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
9 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les variations de prix jouent un rôle prépondérant dans l’évolution du pouvoir d’achat en 2008 et 2009. Le pouvoir d'achat moyen ramené au niveau individuel stagne en 2008, essentiellement en raison d’une forte inflation en début d’année, mais aussi d’un ralentissement des revenus d’activité. Début 2009, à l’inverse, il augmente grâce à un fort recul de l’inflation, et malgré un net ralentissement des revenus. L’exposition à la pauvreté monétaire dépend de la situation d’activité des personnes et de leur configuration familiale. En 2007, le taux de pauvreté monétaire est de 13,4 %, soit 8 millions de personnes. 9,9 % des personnes actives ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté alors que 15,3 % des inactifs sont dans cette situation. Parmi les actifs, le risque d’être pauvre est 4,7 fois moins élevé pour les personnes en emploi que pour les chômeurs. Toutefois, occuper un emploi ne met pas à l’abri de la pauvreté : 1,9 million de personnes en emploi vivent en 2007 en dessous du seuil de pauvreté. L’exposition à la pauvreté dépend aussi de la configuration familiale. Les familles monoparentales, le plus souvent constituées d’une mère et de ses enfants, sont ainsi les plus touchées par la pauvreté : plus de 1,6 million de personnes vivant dans ces familles sont pauvres en 2007, soit plus de 30 % des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

Les prix freinent la progression du pouvoir d’achat en 2008
Mathilde Clément, Dominique Guédès, Jérôme Pujol*
1Le pouvoir d’achat des ménages par unité de consommation ne progresse plus en 2008
(+ 0,0 % après + 2,4 % en 2007, figure 1). Il mesure l’ensemble des revenus disponibles
des ménages (le revenu disponible brut, RDB), corrigé du prix des dépenses de consomma-
tion des ménages, et rapporté au nombre de ménages et à leur composition (les unités de
consommation), afin de refléter le pouvoir d’achat individuel moyen.
Le revenu disponible ralentit et les prix accélèrent en 2008
Le revenu disponible brut des ménages ralentit en 2008 (+ 3,4 % après + 5,2 % en 2007
en euros courants). Il comprend l’ensemble des revenus d’activité et de la propriété des
ménages (le revenu primaire des ménages), auquel on soustrait les prélèvements (impôts et
cotisations) et on ajoute les prestations sociales et autres transferts. En 2008, le ralentissement
économique freine les revenus d’activité perçus par les ménages. Le salaire moyen par tête
progresse quasiment au même rythme qu’en 2007 (+ 2,7 % après + 2,9 % en euros courants)
mais les créations d’emploi salarié sont beaucoup moins nombreuses (+ 0,5 % en moyenne
annuelle après + 1,4 % en 2007). Par conséquent, la croissance de la masse salariale, qui
représente 58 % du RDB, baisse à + 3,2 % en 2008 après + 4,4 % en 2007 (figure 1). Les
exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires introduites par la loi TEPA
(loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat) modèrent un peu le ralentisse-
ment des revenus d’activité nets. Les revenus de la propriété décélèrent également en 2008
(+ 3,2 % après + 3,9 %), et plus particulièrement les revenus de l’assurance-vie. De plus, la
stabilisation des prix du marché immobilier entraîne un net ralentissement de la masse des
loyers perçus par les ménages propriétaires (+ 3,3 % après + 5,9 %). Par ailleurs, l’impôt sur
le revenu des personnes physiques revient à un rythme de progression plus habituel après
la baisse de 2007 due à la refonte du barème : mécaniquement les prélèvements fiscaux
sur le revenu et le patrimoine accélèrent en 2008 (+ 4,6 % après + 1,3 %). Ainsi, le revenu
disponible brut de l’ensemble des ménages progresse moins en 2008 qu’en 2007, mais cette
évolution reste toutefois proche de la progression moyenne des quinze années précédentes
(+ 3,6 %).
C’est principalement l’accélération des prix qui freine la progression du pouvoir d’achat en
2008 : compte tenu de l’accélération du prix des dépenses de consommation des ménages, le
pouvoir d’achat du revenu disponible de l’ensemble des ménages ralentit fortement (+ 0,6 %
après + 3,1 % en euros constants, figure 2). C’est la hausse la plus faible du pouvoir d’achat
des ménages depuis 1996. À l’inverse, début 2009, le recul historique des prix (encadré),
* Mathilde Clément, Dominique Guédès, Jérôme Pujol, Insee.
1. Un ménage de deux personnes ayant un revenu deux fois supérieur à celui d’une personne vivant seule aura un
meilleur niveau de vie, en raison des économies d’échelle que lui procure la vie en couple. Par conséquent, pour
corriger la croissance du pouvoir d’achat de l’évolution du nombre et de la composition des ménages, ou bien pour
calculer le niveau de vie d’un ménage, ce n’est pas directement le nombre de personnes du ménage qui est utilisé, mais
une échelle d’équivalence. Celle-ci attribue une unité de consommation au premier adulte du ménage, 0,5 unité de
consommation à toute personne supplémentaire de 14 ans ou plus, et 0,3 à tout enfant de moins de 14 ans. Cette échelle
d’équivalence, dite échelle OCDE modifiée, est estimée à partir de l’analyse de la consommation des ménages.
Vue d'ensemble - Revenus 631. Du revenu primaire au revenu disponible des ménages
2008 Évolutions aux prix courants (en %)
(en milliards
2006 2007 2008 d’euros)
Rémunération des salariés (1) 4,3 4,2 3,2 1 015,8
dont : salaires et traitements bruts 4,4 4,4 3,2 749,7
1Revenu mixte (2) 4,1 5,1 4,1 128,4
Revenus du patrimoine (3) 6,2 6,3 3,8 297,8
2dont : excédent brut d’exploitation 6,8 8,2 4,3 170,1
3 revenus de la propriété reçus diminués des revenus versés 5,4 3,9 3,2 127,7
Solde des revenus primaires (4) = (1) + (2) + (3) 4,6 4,7 3,4 1 442,0
4Impôts sur le revenu et le patrimoine (5) 3,2 1,3 4,6 167,0
Cotisations sociales (6) 4,7 3,5 2,8 391,8
Prestations sociales reçues en espèces (7) 4,1 3,6 3,5 377,8
5Solde des autres transferts directs (reçus moins versés) (8) 9,9 4,3 0,9 22,2
Revenu disponible brut (RDB) (9) = (4) – (5) – (6) + (7) + (8) 4,7 5,2 3,4 1 283,2
Taux d’épargne (épargne brute/revenu disponible brut, en %) 15,1 15,6 15,3 –
Évolution des prix (dépenses de consommation finale des ménages) 2,1 2,1 2,8 –
Pouvoir d’achat du RDB de l’ensemble des ménages 2,6 3,1 0,6 –
Pouvoir d’achat du RDB par unité de consommation 1,8 2,4 0,0 –
1. Il s’agit principalement des revenus issus de la production des entrepreneurs individuels.
2. Excédent, net de taxe foncière, principalement tiré de la location de logements, y compris la location fictive des propriétaires occupant leur logement à eux-
mêmes.
3. Intérêts, dividendes, revenus des terrains et gisements.
4. Principalement impôt sur le revenu, CSG et CRDS.
5. Primes et indemnités d’assurance, entre autres.
Champ : France.
Source : Insee, comptes de la Nation (base 2000).
2. Évolution du revenu disponible brut des ménages, du prix des dépenses
de consommation des ménages et du pouvoir d’achat
variation annuelle (en %)
8 -8
6 -6
4 -4
2 -2
0 0
-2 2
-4 4
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008
RDB (échelle de gauche)
Prix de consommation (échelle de droite)
Pouvoir d'achat de l'ensemble des ménages (échelle de gauche)
Pouvoir d'achat par unité de consommation (échelle de gauche)
Champ : France.
Source : Insee, comptes nationaux (base 2000).
ainsi que différentes primes versées dans le cadre du plan de relance de l’économie (prime
de solidarité active et prime de 150 euros aux bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire)
soutiennent le pouvoir d’achat.
Finalement, rapporté au nombre d’unités de consommation, qui continue d’augmenter au
même rythme que par le passé entre 2007 et 2008, le pouvoir d’achat des ménages par unité
de consommation stagne en 2008.
64 France, portrait social - édition 2009Encadré
Après la forte inflation de 2008, les prix à la consommation se replient début 2009
Entre mai et août 2009, dernière mesure disponible les combustibles liquides (fuel domestique) dont
des prix, l’inflation, c’est à dire l’évolution sur 12 les prix baissent de 41,5 % après une augmen-
mois de l’indice des prix à la consommation, est tation de 58,5 %. Le contraste entre la situation
négative. Cette situation est inédite depuis 1954. mi-2009 et mi-2008 est presque aussi marqué
En juin 2009, le recul des prix à la consommation pour les produits alimentaires. Alors qu’ils avaient
sur un an est de – 0,5 %, il est de – 0,7 % en augmenté 6 % entre juin 2007 et juin 2008,
juillet et encore de – 0,2 % en août. Cette situation les prix de ces produits baissent de 0,9 % sur
contraste fortement avec celle un an auparavant : 12 mois en juin 2009. Toutefois, le mouvement
en juin 2008, l’inflation atteignait un point haut à de baisse est nettement moins marqué que la
+ 3,6 %, niveau inconnu depuis 1991. hausse passée. Les prix des produits laitiers, qui
avaient beaucoup augmenté, diminuent (beurre : Ces évolutions fortes et opposées ont en grande
– 6,3 %, yaourt : – 2,9 %), mais les produits à partie une origine commune : les évolutions
base de céréales ne profitent guère du recul des spectaculaires des prix des produits pétroliers et
prix des matières premières (+ 0,7 % sur le pain, dans une moindre mesure des prix des produits
+ 0,5 % sur les céréales y compris pâtes et riz ). alimentaires. De façon significative, l’inflation
Les baisses les plus marquées du secteur provien-so

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents