La crise : d où vient-elle et comment en sortir ?
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La crise : d'où vient-elle et comment en sortir ?

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Université du Temps Libre de Lille, conférence inaugurale, 30 septembre 2009  La crise : d’où vient-elle et comment en sortir ? Jean Gadrey  Ce texte est un simple support de présentation orale d’un long exposé (1h30) devant 300 participants de l’UTL de Lille. Il s’appuie sur de nombreux travaux sans citer les sources. Je veux toutefois mentionner en vrac ceux de F. Lordon, M. Aglietta, A. Orléan, P. Jorion, A. Lipietz, D. Taddei, P. Larrouturou, H. Kempf, L. Cordonnier, plusieurs articles d’Alternatives économiques, de nombreux écrits de membres du Conseil scientifique d’Attac, etc.  Ce titre, qui m’a été suggéré, est d’une ambition déraisonnable, et donc il faudra prendre certaines de mes réponses comme des hypothèses. Je procèderai de la façon suivante : 1. La vision dominante de la crise comme crise financière se propageant à l’économie. 2. Aux racines de la crise, un nouveau capitalisme et de nouveaux pouvoirs économiques. 3. Une crise systémique profonde, qui n’est pas terminée. Ce sera le cœur de mon exposé. 4. Sorties de crises : scénarios possibles et réorientation souhaitable.  Le fil rouge de mon interprétation n’est pas d’abord le « néo-libéralisme  économique, ou ultralibéralisme, si important soit-il, mais la révolution et l’hyperconcentration des pouvoirs financiers, économiques et politiques qui caractérisent prioritairement le nouveau capitalisme financier et boursier. La libéralisation et la dérégulation économiques ont été des instruments puissants de conquête du pouvoir par une infime minorité d’acteurs (la ploutocratie mondiale), autant que des conséquences de leur exercice du pouvoir.    1. La vision dominante de la crise comme crise financière se propageant à l’économie. Une histoire en quatre actes, de 2003 à 2009.  Comment la crise a-t-elle été analysée dans la plupart des cas jusque fin 2008 et souvent encore aujourd’hui ? Comme une crise essentiellement financière consécutive à une bulle immobilière, ayant ensuite des répercussions sur l’économie. Avec une chronologie du type suivant, en quatre actes.   Acte 1. La double bulle, immobilière et financière ou boursière, 2003-2007  - bulle de forte spéculation immobilière américaine (et ailleurs), surtout de 2003 à 2005.  - cette bulle s’appuie sur du crédit tous azimuts avec des ménages américains emprunteurs de moins en  moins solvables mais encouragés à s’endetter moyennant des hypothèques car leur logement voyait sa valeur monter et leurs crédits étaient « rechargés  (augmentés) sur cette valeur en hausse. Le terme subprime désigne précisément ces crédits à hauts risques et à taux d’intérêt très élevés appuyés sur des hypothèques.  - Simultanément, spéculation mondiale non plus sur l’immobilier mais sur des « titres , sortes de paris très lucratifs (pendant une période) sur les dettes des autres 1 , issus d’innovations financières aussi folles que sophistiquées. Ces titres avaient alors un rendement financier bien supérieur aux autres et ils étaient par conséquent très attractifs pour les spéculateurs du monde entier, banques d’abord,  qui se sont mises à en acheter par centaines de milliards, mais au sein de paquets de placements groupés où ils étaient disséminés et pas clairement distingués. Titres qui étaient de moins en moins couverts par des actifs (ressources) fiables, donc risques croissants également du côté des institutions                                                 1 Techniquement, la titrisation transforme des montants de prêts immobiliers (ou bien d’autres « actifs peu liquides , voire tous les crédits) en valeurs mobilières (souvent des obligations). Leurs acheteurs acquièrent donc une fraction du portefeuille immobilier, avec l’espoir ou la garantie d’un haut rendement (tant que ce portefeuille est en hausse). Mais comme les banques sont soumises à des règles limitant leur offre de crédits, elles sont passées par des sociétés intermédiaires prenant de très gros risques.
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