La flexibilité des changes : modélisation et conséquences macroéconomiques - article ; n°1 ; vol.37, pg 3-41
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Description

Statistiques et études financières - Année 1979 - Volume 37 - Numéro 1 - Pages 3-41
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 61
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Patrick Artus
Pierre Morin
Jacques Régniez
Pierre Simonet
Éric Taze-Bernard
La flexibilité des changes : modélisation et conséquences
macroéconomiques
In: Statistiques et études financières. Numéro 37, 1979. pp. 3-41.
Citer ce document / Cite this document :
Artus Patrick, Morin Pierre, Régniez Jacques, Simonet Pierre, Taze-Bernard Éric. La flexibilité des changes : modélisation et
conséquences macroéconomiques. In: Statistiques et études financières. Numéro 37, 1979. pp. 3-41.
doi : 10.3406/ecop.1979.2294
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0338-4217_1979_num_37_1_2294Patrick Artus Les auteurs remercient
administrateur de l'Inséé Jacques Régniez, Pierre Simonet,
Eric Taze-Bernard qui, Pierre Morin, dans le cadre d'un groupe chargé de mission à la Direction de la prévision de travail de l'Ensaé,
Henri Sterdyniak, ont grandement contribué
à la réalisation de cette étude. administrateur de l'Inséé
Le système des changes fixes a duré jusqu'à la crise de 1971. Au cours de la pé
riode qui a suivi, marquée par la hausse du prix du pétrole et la crise économique
généralisée, un nouveau système monétaire s'est instauré, pour une durée indé
terminée. Contrairement aux prédictions de nombre d'experts, le nouveau ré
gime, même s'il a fonctionné, n'a ni libéré les autorités monétaires de la nécessité
d'intervenir sur le marché des changes, ni permis aux politiques économiques
nationales de devenir plus indépendantes les unes des autres. L'ajustement at
tendu, spontané et progressif des changes selon le principe de la parité des pou
voirs d'achat, n'a pas joué : bien au contraire, des fluctuations brutales des chan
ges se sont faites jour. Economistes et hommes politiques recherchent donc dé
sormais les clés qui leur permettraient de comprendre les nouveaux mécanismes
de fonctionnement de l'économie mondiale.
Le modèle présenté dans ce numéro de la revue tente de répondre à cette ques
tion en associant comportements des détenteurs privés de devises et politiques
des banques centrales agissant sur les taux d'intérêt et intervenant sur le marché
des changes. Le flottement des monnaies engendre-t-il des cycles économiques
aux variations plus accentuées ? La politique économique peut-elle être la même
dans les deux régimes ? Les mesures classiques de relance (augmentation des dé
penses publiques, hausse des salaires, diminution des taux d'intérêt, dévaluati
on,...) perdent-elles de leur efficacité en régime de changes flexibles ? Les chan
ges fluctuants compromettent-ils le succès des politiques de régulation interne ?
Telles sont les interrogations auxquelles les auteurs de cet article s'efforcent de
répondre. Depuis le printemps 1 977, le modèle trimestriel Metric,
dont les principales caractéristiques seront rappelées
plus loin, est utilisé au Service de la conjoncture de
l'Inséé et à la Direction de la prévision afin de réaliser
des prévisions économiques. Dans la première ver
sion de ce modèle, le taux de change du franc (par
rapport au dollar et par rapport à l'ensemble des monn
aies) était une variable exogène du modèle, c'est-à-
dire qu'avant d'utiliser Metric il fallait prévoir l'évolu
tion du taux de change sur la période à étudier.
Cette solution est vite apparue peu satisfaisante. En
effet, rien n'assurait que la situation économique pré
vue par le modèle serait compatible avec les valeurs
fixées a priori pour le taux de change. De plus, lors de
l'utilisation en variante du modèle, c'est-à-dire pour
chiffrer l'impact d'hypothèses différentes sur l'enviro
nnement international ou la politique économique, le
taux de change restait inchangé. On risquait donc de
mal mesurer les effets de ces hypothèses différentes,
et on ne savait pas chiffrer les mouvements du franc
qu'elles pouvaient induire.
Il a donc été décidé d'adjoindre à Metric un sous-mod
èle permettant de prévoir le taux de change. Plutôt-
que de se limiter à une équation réduite unique, solu
tion peu satisfaisante qui masque les hypothèses fai
tes sur les différents comportements, il a été choisi
de réaliser un modèle qui décrive complètement
l'équilibre qui se réalise sur le marché des changes
en fonction des décisions des détenteurs d'actifs
étrangers et des réactions des autorités monétaires.
Le modèle du taux de change est donc ainsi devenu
également un modèle des mouvements de capitaux
et du taux d'intérêt sur le marché monétaire.
Après avoir rappelé quelle a été l'évolution des rela
tions monétaires internationales, qui constituent l'e
nvironnement général de cette étude, ainsi que celle
du commerce extérieur et de la balance des paiements
de la France, on décrira précisément le contenu et le
fonctionnement du modèle de taux de change qui a
été réalisé. Ce modèle adjoint au modèle Metric, per
met d'ajouter une nouvelle dimension à l'analyse de
la politique économique. Il permet de voir si le passa
ge d'un régime de taux de change fixes à une situa
tion de flexibilité générale des changes a modifié, et
dans quelles proportions, les effets et l'efficacité des
différentes mesures qui peuvent être prises : accroi
ssement des dépenses de l'Etat, modification des taux
d'intérêt... Il permet également de répondre à la quest
ion : «la flexibilité des changes est-elle déstabilisan
te?», c'est-à-dire y a-t-il apparition de nouvelles fluctua
tions économiques, de nouveaux cycles de plus en
plus amples à la suite du changement de régime de
change ? On verra, dans la dernière partie de cet arti
cle, les réponses qu'il a été possible d'apporter, grâce
à ce modèle, à ces diverses interrogations.
Cette dernière partie constitue donc le but final de
l'étude, qui vise essentiellement à évaluer les effets
sur l'activité et la politique économique de la flexibi
lité des changes. Pour y parvenir, il faut cependant
passer par deux étapes intermédiaires : la description
de l'évolution historique des taux de change et de la
balance des paiements, ce qui fait l'objet de la pre
mière partie; la modélisation de ces grandeurs, ce
qui constitue la seconde partie de l'étude. La fin du régime de change fixe le flottement Vers
généralisé
des monnaies La crise de 1971 marque la fin d'une période de chan
ges fixes et de relative libéralisation des mouvements
de capitaux dont le point de départ peut être défini
par la décision prise en décembre 1958 par l'ensemb
le des pays européens de passer à la convertibilité
externe, c'est-à-dire de supprimer tout contrôle sur
les opérations des non résidents. En même temps, les
états européens s'engageaient à tenir les cours dans
une marge de 0,75%, en plus ou en moins, du cours
résultant des parités déclarées du Fonds monétaire
international. Les autorités monétaires étaient donc
contraintes à intervenir, c'est-à-dire à acheter ou à
vendre des dollars, dès que le cours de leur monnaie
atteint le plafond ou le plancher ainsi définis. Ce sys
tème était asymétrique ; il renforçait le rôle du dollar
comme monnaie de transaction dans la mesure où le
risque maximum de change était de 0,75% dans une
transaction conclue en dollars, de 1,50% une en une autre monnaie et, surtout, les con
traintes pesant sur la politique économique des Usa
et des autres nations étaient de nature différente :
les autres nations subissaient une contrainte à rel
ativement court terme : un déficit commercial ne pouv
ait guère se maintenir de façon durable et les autor
ités devaient choisir entre la dévaluation et une po
litique budgétaire ou monétaire plus restrictive,
le déficit courant des Etats-Unis pouvait se prolonger
durablement dans la mesure où les banques central
es des autres pays d'abord souhaitaient, p

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