La production et le commerce des graines de semence en France - article ; n°232 ; vol.41, pg 351-364
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Description

Annales de Géographie - Année 1932 - Volume 41 - Numéro 232 - Pages 351-364
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 110
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Bony
La production et le commerce des graines de semence en
France
In: Annales de Géographie. 1932, t. 41, n°232. pp. 351-364.
Citer ce document / Cite this document :
Bony Jean. La production et le commerce des graines de semence en France. In: Annales de Géographie. 1932, t. 41, n°232.
pp. 351-364.
doi : 10.3406/geo.1932.10786
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1932_num_41_232_10786•

LA PRODUCTION ET LE COMMERCE
DES GRAINES DE SEMENCE EN FRANCE1
L'essor actuel des cultures grainières ne remonte guère au delà de
1850. A la fin du xixe siècle, les principaux centres de production
étaient constitués, mais plusieurs ne datent que du xxe siècle. Pour
cette production de grande valeur, il faut une agriculture très inten
sive où la concurrence impose la recherche du rendement maximum.
Il faut, d'autre part, des méthodes scientifiques, des laboratoires étu
diant les mutations des espèces pour en rechercher, soit l'améliora
tion, soit la pureté, par une sélection généalogique. Cette méthode
scientifique est l'une des bases des progrès de la production agricole
et nous fait voir un aspect très spécialisé de la culture. C'est une véri
table industrie.
1. — Les régions de production
Les régions de culture grainière sont par définition très localisées,
car c'est une culture rare. Les régions de production sont déterminées
par un certain nombre de conditions physiques et économiques. Elles
doivent offrir les meilleures possibles pour la germination
des graines et le développement des plantes. Il faut pour cela un sol
très fertile, un climat doux, chaud et sec en été et à l'arrière-saison.
L'Anjou et les basses vallées du Rhône et de la Durance répondent à
cette double condition de sol et de climat. Mais un pays ne peut être
grand producteur de graines de semence s'il ne présente une grande
diversité de sols et d'aptitudes : les entreprises cherchent en général à
ne pas se spécialiser dans quelques espèces ; elles font cultiver à la fois
des semences de blé, de betteraves et de légumes de toute sorte, dont
les exigences sont très variées. La France est pour cela particulièr
ement favorisée, avec les plateaux limoneux du Nord et les plaines
alluviales du Midi, pour les cultures plus délicates. Les maisons all
emandes, hollandaises et anglaises font cultiver en France : en Anjou
et en Provence.
La culture grainière exige des soins incessants et une main-
d'œuvre spécialisée, connaissant bien les plantes qu'elle cultive. Elle
coïncide le plus souvent avec les régions de grande culture, où elle
trouve son débouché ; mais l'importance du marché parisien, tant
— Statistiques 1. La matière agricoles de cette annuelles note provient du Ministère de : Mahlé, de l'Agriculture, La culture — des L'exportation porte- graines agricole (1931),
[Semaine nationale de l'exportation des produits agricoles, Paris, 1925), p. 243 à 260, — <;t
de renseignements aimablement fournis par la maison Vilmorix-Andiueux et GIe. 352 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
pour le commerce intérieur que pour l'exportation, a attiré vers Paris
(en Beauce particulièrement) les cultures de semences, et l'Anjou a
pu profiter de cette proximité. La spéculation fait varier d'une année
à l'autre l'importance et les limites des régions productrices : les cult
ivateurs se tiennent au courant des prix et, suivant les prévisions pour
l'année, font, soit de la culture maraîchère, soit de la culture grainière.
Cette production est donc très sensible à la spéculation et à l'influence
du marché.
Il y a en France deux grands centres de culture grainière, qui pré
sentent des caractères assez particuliers : la Provence et l'Anjou. Ces
deux pays sont favorisés par leur climat. C'est là qu'on trouve les
cultures les plus variées ; c'est là aussi que la production des semences
est la plus ancienne. On y rencontre un grand nombre d'entreprises
importantes : ce sont des centres de capitaux (fig. 1).
La Provence est la première région où la culture grainière ait pris
une grande extension : dès 1850, Saint- Rémy-de-Provence et le Thor
constituent le centre de cette région, qui s'étend sur tout le Nord de
la Crau. suit la basse vallée de la Durance, et remonte le long de la
vallée du Rhône jusqu'à Bourg-Saint-Andéol et Montélimar. Le cl
imat méditerranéen, l'irrigation par les eaux de la Sorgues et de la
Durance en particulier permettent toutes les cultures. On se consacre
surtout aux graines potagères qui s'obtiennent mal dans les autres
régions : tomates (à Pont-d'Avignon, Beaucaire et Saint-Rémy),
melons (à Cavaillon), aubergines, piments, salades. Suivant les an
nées, la spéculation est plutôt maraîchère ou plutôt grainière. Les
cultures les plus délicates se font dans le Sud : Crau et vallée de la
Durance, où des abris en clayonnage protègent contre le mistral. Les
fleurs se cultivent aussi dans la basse vallée du Gard, autour du Pont
du Gard. Les céréales jouent un rôle peu important : on cultive des
blés méridionaux durs. Par contre, le Vaucluse est un producteur
important de betterave, et la Provence constitue avec les départe
ments voisins un des principaux centres de production des graines de
sainfoin et de luzerne. La production est donc aussi abondante que
variée.
Ce centre provençal a de nombreuses annexes. La Côte d'Azur,
d'IIyères à Nice, se consacre à la culture des fleurs. Les espèces fourra
gères se sont beaucoup étendues à l'Est et à l'Ouest de la vallée du
Rhône : le département du Gard est un des premiers producteurs de
luzerne ; dans la vallée de la Durance, les Mées, auprès de Forcal-
quier, sont un centre important de culture de luzerne et de sainfoin,
et le département des Basses-Alpes vient en tête dans les statistiques
pour ces deux espèces. Enfin la grande région du Vaucluse et de la
Drôme se continue au Nord de Montélimar dans la vallée du Rhône :
Valence, puis Annonay et, en face, la vallée de la Galaure, enfin les LA PRODUCTION DES GRAINES DE SEMENCE 353
environs de Lyon. Au Nord de Montélimar (limite de l'olivier), le
climat méditerranéen s'atténue progressivement : on revient aux
légumes courants et aux racines fourragères. Lyon a une spécialité de
carottes, betteraves et cardons.
Les grandes maisons de Paris et d'Angers font travailler dans
cette région du Rhône et de la Durance, ainsi que certaines maisons
étrangères ; mais Marseille, Saint- Rémy. Avignon, Valence et Lyon
sont le siège d'entreprises très importantes. Les maisons lyonnaises
en particulier ont pris depuis quelques années un grand développe
ment : Lyon étend de plus en plus son contrôle sur la vallée du
Rhône.
En Anjou, la culture des semences est un peu plus récente qu'à Saint-
Rémy. Le noyau essentiel est constitué par la « Vallée » où coulent
la Loire et l'Authion, de Saumur à Angers. Les alluvions fines de la
Loire, bien drainées, et le climat presque méridional se prêtent admi
rablement à la culture grainière, qui s'est développée en Anjou à la fin
du xixe siècle par suite de la mévente du chanvre. Actuellement, dans
le département de Maine-et-Loire, presque tous les cultivateurs font
de la culture de semences, surtout de semences maraîchères et de
betterave, car le Maine-et-Loire vient immédiatement après la
Beauce et le Nord pour la production des semences de betterave.
Fleurs, salades, poireaux., oignons et carottes sont les cultures propre
ment angevines ; en amont de Saumur jusqu'à Tours, la spécialité est
la culture des haricots, et, autour de Nantes, la culture des choux.
Les graines potagères sont cultivées dans toutes les vallées affluentes
de la Loire, en particulier dans la vallée du Thouet jusqu'à Thouars,
La zone d'activité de l'Anjou s'étend sur les régions voisines. Mais
les cultures n'y sont. plus les mêmes : les fourrages, presque inconnus
en Anjou, y prennent la première place. En ce sens, le département de
la Sarthe est typique. C'est le premier producteur de France pour le
trèfle ; or il prolonge directement l'Anjou.

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