Le commerce de gros s adapte aux pressions du marché
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Le commerce de gros, au centre des échanges entre producteurs et distributeurs, traite un volume de marchandises en constante augmentation. Pour répondre à cette demande croissante et faire face à la pression de la concurrence, il s'est modernisé et concentré. Dans certains secteurs comme les biens d'équipement professionnel, un très petit nombre d'entreprises assure l'ensemble de la distribution. Les entreprises du commerce de gros sont très dépendantes de l'activité économique. Avec la mondialisation des échanges, le secteur est de plus en plus exposé à la conjoncture internationale. Le commerce de gros a continué à créer des emplois, mais à un rythme moindre que l'ensemble de l'économie.

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Langue Français

Extrait

N° 935 - DÉCEMBRE 2003
PRIX : 2,20 €
Le commerce de gros s’adapte
aux pressions du marché
Jean-Baptiste Berry, division Commerce, Insee
e commerce de gros, au centre des L’activité est sensible aux fluctuations du com-
merce extérieur : les grossistes servent souventéchanges entre producteurs et dis-
de relais pour l’approvisionnement du marchéLtributeurs, traite un volume de mar-
intérieur en importations et, moins souvent, pour
chandises en constante augmentation.
la distribution des produits à l’étranger. L’activité
Pour répondre à cette demande croissante des grossistes dépend aussi des fluctuations de
et faire face à la pression de la concur- l’investissement des entreprises, qui se fournis-
rence, il s’est modernisé et concentré. sent auprès d’eux en matériel et équipement
professionnel.Dans certains secteurs comme les biens
En 2002, les ventes de marchandisesd’équipement professionnel, un très petit
s’accroissent en un an de 2,6 % en volume. Sur
nombre d’entreprises assure une grande
les quatre années précédentes, de 1998 à
part de la distribution. Les entreprises du 2001, leur croissance était plus soutenue :
commerce de gros sont très dépendantes + 6,2 % par an en moyenne.
de l’activité économique. Avec la mondia- Le taux de marge commerciale traduit l’impor-
tance de la prestation fournie. Illisation des échanges, le secteur est de
reflète à la fois la plus ou moins grande diversitéplus en plus exposé à la conjoncture inter-
des fonctions prises en charge par le grossiste
nationale.
(charge financière, logistique, commercialisa-
Le commerce de gros a continué à créer tion) et son pouvoir de négociation. Dans le
des emplois, mais à un rythme moindre commerce de gros, le taux de marge va de 11 %
que l’ensemble de l’économie. pour les produits agricoles bruts à 26 % pour les
biens de consommation non alimentaires
(tableau 2). En moyenne, il est de 18 % en
Les entreprises du commerce de gros achètent 2001 ; il était de 20 % en 1992. Cet écart de
des biens à des entreprises (producteurs ou deux points correspond à une concurrence plus
autres grossistes) en vue de les revendre à vive. La pression concurrentielle accrue incite
d’autres entreprises, pour leur usage propre ou les grossistes à enrichir leur activité principale,
pour poursuivre la chaîne de commercialisation : la revente, de nouvelles prestations de service
le secteur du commerce de gros assure ainsi le (conseil, formation de la clientèle, installation,
commerce inter-entreprises (définitions). Les service après-vente, etc.).
principaux clients du commerce de gros sont
les utilisateurs professionnels (producteurs,
collectivités, centrales d’achat et autres gros- Les clients du commerce de gros
sistes) pour 69 % des ventes, et le commerce en 2001
de détail pour 28 % (commerçants indépen-
en %
dants et réseaux de détaillants). Les ventes
Part desaux particuliers ne représentent que3%de
Ventes
clientsl’ensemble des ventes (tableau 1). Le com-
aux producteurs (industrie, agriculture) 28,3merce de gros occupe une place stratégique
aux grossistes 11,9
en raison de la multiplicité des fournisseurs et
via les centrales d'achat 10,5
des clients et de la diversité des produits. aux collectivités (comités d'entreprises) 5,5
Le commerce de gros est l’activité principale à d'autres professionnels (prestataires de services) 12,4
Total ventes aux utilisateurs professionnels 68,6de 120 000 entreprises sur les 2,3 millions que
aux commerçants indépendants 14,4compte l’ensemble de l’économie. Il contribue
directes aux détaillants référencés 7,8
en 2002à4%dela valeur ajoutée de l’éco-
aux réseaux de détaillants 5,8
nomie et emploie plus de4%de l’emploi inté- Total ventes au commerce de détail 28,0
rieur. L’activité des grossistes a été vigoureuse Ventes aux particuliers 3,4
depuis 20 ans : la valeur ajoutée a doublé en Source : Insee, Enquête annuelle d'entreprise dans le commerce
volume, selon un rythme de croissance régulier. (2001)
INSEE
PREMIERELe mouvement général de concentration Le commerce de gros de produits ali-Deux mondes
économique intervenu au cours de ces mentaires est plus directement lié auxqui se complètent
vingt dernières années, tant en amont détaillants et à la consommation des
Le commerce de gros se compose à la qu’en aval, a donné naissance à deux ménages. Cependant, les ventes évo-
fois de très grosses entreprises et d’une mondes qui se complètent au sein du luent globalement moins rapidement
population de petites et très petites entre- commerce inter-entreprises. D’un côté que cette dernière : aux effets du rac-
prises:3%des entreprises du com- des grandes entreprises, appartenant à courcissement des circuits de distribu-
merce de gros rassemblent 35 % du des groupes nationaux ou internatio- tion s’ajoutent ceux de la modification de
personnel employé par le secteur et tota- naux, ont fait le choix de la concentration la consommation des ménages, qui
lisent 60 % du chiffre d’affaires en 2001. pour augmenter leur puissance de négo- consacrent à l’alimentation une part
A l’inverse, 9 entreprises sur 10 comptent ciation envers les fabricants et la distri- décroissante de leur budget.
moins de 20 salariés. En moyenne, les bution : les ventes de marchandises du Principalement axée sur les biens desti-
entreprises du commerce de gros ont commerce de gros sont effectuées pour nés aux particuliers, l’activité du com-
8 salariés (graphique 1). plus des trois quarts par des entreprises merce de gros de biens de consommation
Dans certains sous-secteurs, un petit appartenant à des groupes. De l’autre, non alimentaires dépend fortement de
nombre d’entreprises réalisent l’essen- les petites et moyennes entreprises, qui l’évolution des achats des ménages.
tiel des ventes ; c’est le cas des reven- maillent le territoire local, forment une Régulier et soutenu depuis 1980, son
deurs de produits pharmaceutiques et part croissante des entreprises du com- dynamisme n’a pas failli depuis plusieurs
de matériel médical qui agissent sur des merce de gros. Leur renouvellement années : en moyenne, la croissance des
marchés très réglementés. Sur ces pro- intense reflète leurs efforts d’adaptation ventes a été de 7,3 % l’an, en volume de
duits, les cinq plus grandes entreprises à l’intensification de la concurrence. 1998 à 2002. La vigueur de l’activité de ce
réalisent près de la moitié du chiffre secteur a été soutenue à la fois par le mar-
d’affaires. ché intérieur, notamment la consomma-
Une grande dépendanceDans le commerce de gros d’équipe- tion de médicaments, et par la demande
ment professionnel, la plus grande tech- extérieure.vis-à-vis de l’activité économique
nicité des prestations renforce la De 1998 à 2002, l’activité du commerce
présence d’entreprises de taille intermé- Dans le commerce de gros de produits de gros d’équipement professionnel est
diaire (de6à19 salariés) : elles repré- agricoles bruts, l’activité a pour princi- particulièrement dynamique, avec un
sentent 36 % des entreprises de ce paux déterminants la consommation rythme de croissance proche de 12 %
secteur et réalisent près de la moitié du intermédiaire de l’agriculture et des par an. Cette progression exception-
chiffre d’affaires. Un faible nombre industries agricoles et alimentaires, et la nelle est sous-tendue par la demande
d’entreprises domine le commerce de demande extérieure. Elle a été affectée des particuliers en micro-ordinateurs et
gros de matériel de machines de bureau par les crises sanitaires. Elle a ralenti appareils de téléphonie, et l’investisse-
et de informatique : les 20 plus depuis 1998 : en volume, elle ne pro- ment des entreprises en biens d’équi-
grandes entreprises des 6 500 que gresse plus que de 2,2 % en moyenne pement professionnel. Le commerce
compte ce secteur s’attribuent plus de annuelle entre 1998 et 2002 (tableau 3), international joue un rôle important
40 % de l’activité. Les mêmes propor- alors qu’elle avait sensiblement aug- dans cette activité. En effet, 17 % des
tions se retrouvent dans le commerce de menté au cours des quatre années pré- ventes des grossistes d’équipement
gros en matériel électrique et électro- cédentes (+ 7,5 % en moyenne

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