Le marché bovin de Lyon (La Mouche) - article ; n°2 ; vol.11, pg 189-206
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Description

Les Études rhodaniennes - Année 1935 - Volume 11 - Numéro 2 - Pages 189-206
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Jaffrennou-Buisson
Le marché bovin de Lyon (La Mouche)
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 11 n°2, 1935. pp. 189-206.
Citer ce document / Cite this document :
Jaffrennou-Buisson . Le marché bovin de Lyon (La Mouche). In: Les Études rhodaniennes. Vol. 11 n°2, 1935. pp. 189-206.
doi : 10.3406/geoca.1935.6423
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1935_num_11_2_6423MARCHE BOVIN DE LYON LE
(La Mouche)
par Madame JAFFRENNOU-BUISSON
Introduction
Sur le marché aux bestiaux de Lyon-La Mouche, annexé
aux nouveaux abattoirs, s'établissent les cours qui servent de
base à toutes les transactions sur le bétail dans le Sud-Est et
le Massif central.
PROVENANCE DU BÉTAIL
Dans un mouvement d'ensemble croissant depuis la guerre,
la courbe des ventes annuelles et celle des abattages montent
assez régulièrement, avec, cependant, deux fléchissements,
l'un en 1924-1925, l'autre en 1930 et 1931 (fig. 1). La crise de
1924-1925 est en relation avec la crise de l'élevage français. La
baisse des transactions en 1930-1931 a pour cause essentielle la
crise économique contemporaine ; le bétail sur pied baisse de
prix. Mais déjà les ventes de 1932 accusent un relèvement
sensible des affaires. Mme JAFFRENNOU-BUISSON I90
Ainsi, la consommation de viande semble augmenter tou
jours, et l'importance du marché de la Mouche s'accroît d'année
en année.
'Y
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Fig. i. — Mouvement du bétail au marché et aux abattoirs de Lyon-La Mouche.
Provenance des bœufs
Sur le marché sont vendus des bœufs de provenances très
diverses : les uns viennent du Charolais tout proche, d'autres
de l'Anjou fort éloigné ; il en arrive du Bourbonnais comme des
Charentes. Cependant, à l'inverse de beaucoup d'autres marchés
provinciaux, Lyon-La Mouche n'écoule pas les laissés-pour-
compte de La Villette.
La part que chaque région fournit au marché est constante :
elle s'est maintenue à peu de chose près la même depuis la
guerre. Voici quel est, dans le total annuel des bœufs vendus,
le pourcentage de chaque pays producteur (fig. 2) : MARCHÉ BOVIN DE LYON
Le Charolais fournit 31»* % du chiffre total annuel ^ тО/ /0 31,
Le Bourbonnais fournit » °/ /0 26.
-0/ Le Limousin — I6. О /0
L'Auvergne — 10, 7%
о/ /0 > La région lyonnaise fournit 9
L'Anjou — 4. П /о
Ain, Jura, Savoie, Dauphine, С,
0/ /0 Charentes fournissent 2
Ce sont, ainsi, les régions du centre de la France qui four
nissent le plus fort contingent de bœufs. Ensemble, le Charolais,
le Bourbonnais, le Limousin, l'Auvergne envoient 84,3% du
nombre de bêtes vendues annuellement. Par contre, les régions
d'élevage de l'Est et du Sud-Est ne comptent que 2% du nomb
re de têtes annuel : les bovins y sont élevés pour le lait, non
pour la boucherie.
Comme à La Villette, le marché, en certaines saisons, est tout
blanc de Charolais et de Nivernais, ou présente des files unifo
rmément rouges de Limousins. Les bêtes tachetées de l'Est y
sont l'exception.
Chaque région d'élevage envoie son lot à époques fixes con
cordant avec certaines phases de l'élevage.
De janvier à mai, la majorité des bœufs vient du Limousin
et du Bourbonnais : ce sont des bêtes engraissées à l'étable.
Comme à Paris, les Limousins sont très recherchés, car ils four
nissent une viande de choix, et leur squelette, très petit, réduit
au minimum le poids des déchets. Au marché du 4 mai ig2Ô>
sur 1.500 bœufs amenés au marché, 600 étaient Limousins,
400 Bourbonnais.
De fin mai à fin octobre, les Charolais et, à côté d'eux, les
Nivernais prennent possession du marché. Il y a alors une véri
table course entre les emboucheurs pour savoir qui arrivera
premier. Les bêtes ont été mises « à l'embouche » en janvier, et
elles sont prêtes pour la boucherie plus ou moins tôt, fin mai ou
début de juin, suivant les conditions du climat. Les embouc
heurs ont intérêt à mettre les bœufs à l'herbage dès que la
température le permet et à pousser rapidement leur engraiss
ement afin d'éviter, à la fin du mois de juin, la surcharge du .

,
.
MARCHÉ BOVIN DE LYON I93
marché et la:baisse des prix, baisse qui se continue en juillet
quand les embouches n'ont plus d'herbe. Beaucoup de ces bœufs
blancs, très gros, mais au squelette plus fort que celui des
Limousins, ont été achetés par les commissionnaires au grand
marché de Saint-Christophe en Brionnais. En juillet, les prix
baissent ; le marché est moins actif/la consommation se ralentit,
les bêtes de race blanche tiennent toujours la première place;
De septembre à octobre, l'activité reprend, les bêtes de regain
(des Charolais toujours) arrivent ; mais l'affluence : est moins
forte qu'en juin : les propriétaires ont deux mois pour vendre
avant l'hiver et la rentrée à l'étable, alors qu'à la levée des em
bouches, ils ne disposent que - d'un mois (juin)< pour vendre
dans de bonnes conditions.
En novembre, c'est l'affluence de bêtes de qualité inférieure :
le fermier à fin de bail, le montagnard à court de fourrage, l'em-
boucheur, qui prévoit qu'au printemps les herbages seront trop
chargés, envoient pour la boucherie les moins beaux animaux
du troupeau. Les «charognards» achètent en* quantité : la.
fabrication du saucisson commence.
De novembre à janvier commence une période plus difficile
pour l'approvisionnement : les bœufs d'étable du Limousin et
du Bourbonnais ne seront engraissés qu'à partir de j anvier ;
les embouches sont désertes. Des bœufs arrivent alors de régions
diverses et quelquefois fort éloignées de Lyon ; Normands, Ven
déens, Choletais, bêtes tachetées de l'Est se mêlent ; même,
parfois, il vient des bêtes bretonnes, toutes plus ou moins fat
iguées par le transport. Cette soudure entre les. bêtes d'herbe et
les bêtes d'étable est parfois difficile, ce qui se traduit par une
hausse des prix, sans rapport avec la qualité de la viande.
Ainsi, dans l'ensemble, le marché est ravitaillé surtout par
deux régions qui envoient leur bétail à des époques diverses
correspondant à des rythmes d'élevage différents : le Limousin^
expédie pendant la deuxième partie de l'hiver ses bœufs ; en
graissés à l'étable, le Charolais fournit de juin à novembre des
bœufs d'herbage.
Cette alternance régulière des races sur. le marché .s'est trouvé"
bouleversée au cours de l'année 1931. De février à août 1931,
la frontière étant ouverte, un fort contingent de - bêtes . dites мте JAFFRENNOU-BUISSON 194
« italiennes », venant en réalité par l'Italie de l'Europe centrale
et balkanique, vint concurrencer la production française. Ces
bœufs blanc sale, aux muqueuses grises, ne ressemblaient en
rien au Charolais : petits, avec une ossature forte, ils donnaient
un pourcentage de viande nette bien inférieur à celui de nos
bêtes d'embouche. Mais leur prix peu élevé et leur poids faible
leur attirèrent la clientèle des petits bouchers de ville et de
campagne qui n'ont pas à faire face à une forte demande de
viande. Les emboucheurs protestèrent longtemps en vain contre
cette concurrence : le Gouvernement français favorisait l'im
portation, car il trouvait dans le droit de douane, perçu à l'en
trée, i fr. 25 par kilo, un revenu appréciable. Sur 103.802 bœufs
vendus sur le marché en 1931, 16.773 étaient d'importation ita
lienne, soit 16,15% ; encore la frontière ne fut-elle ouverte que
11 mois.
Voici, d'ailleurs, les chiffres mensuels des importations :
Mois Bœufs
Janvier 213
Février 1.117
Mars 1.418
Avril ï-974
Mai 3.708
Juin 2.840
Juillet 2.402
Août 1.761
Septembre 686
Octobre 571
Novembre 83
Au moment de la levée des embouches (fin mai-juin, juillet),
l'étranger jetait sur le marché une quantité énorme de bétail
bon marché. Les emboucheurs durent baisser leurs prix, sous
peine de mévente, et ces riches propriétaires habitués à fixer

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