Le transport d eau secondairement actif: mythe ou réalité?
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Le transport d'eau secondairement actif: mythe ou réalité?

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L e transport d’eau secondairement actif: mythe ou réalité?
Une des fonctions essentielles de la membrane plasmique est d’assurer l’intégrité du contenu cellulaire à l’égard du milieu ambiant. Ainsi, de nombreux systèmes de transport membranaires contrôlent le transfert de solutés ioniques comme non-ioniques en utilisant des modes de transport actif (primaire et secon-daire) ou passif (diffusion facilitée). De tels systèmes sont aussi utilisés pour assurer le passage du solvant: l’eau. Ce sont les aquaporines [1] qui, au niveau de la membrane plas-mique, facilitent ces flux d’eau, un phénomène tout à fait passif qui per-met à la cellule d’être constamment en équilibre osmotique avec son milieu. Ce concept de l’équilibre osmotique, qui est maintenant sécu-laire, a récemment été remis en ques-tion par la description d’un cotrans-+ porteur Na/glucose qui aurait la capacité de pomper de l’eau de façon secondairement active [2]. Plu-sieurs travaux publiés depuis témoi-gnent en effet de ce phénomène inattendu lors duquel le transport d’une molécule de glucose et de + 2 ions Naserait accompagné du transport d’environ 230 molécules + d’eau [3-5]. Le cotransport Na/glu-cose a même été décrit comme étant une véritable « pompe à eau » [6, 7] capable de transporter l’eau contre un gradient d’osmolarité [6]. Le modèle d’étude utilisé pour ces tra-vaux consiste à exprimer en grande + quantité ce cotransporteur Na/glu-cose dans des ovocytes de grenouille (X. laevis)et dy observer les variations de volume avec une précision attei gnant 0,03 %. Le principal argument en faveur de lexistence dun transport couplé deauétait quon observait un gonflement rapide de lovocyte, immédiatement après lactivation du trans + port Na /glucose. Selon les auteurs, ce délai, de 10à 20 secondes,était trop court pour que laccumulation dosmolytes transportés puisse induire un gradient osmotique permettant dentraîner leau de façon passive [3, 1224
4]. La conclusionétait quil ne pouvait sagir que dun couplage fonctionnel + entre le transport de Na , de glucose et deau. Cette hypothèse se trouvait encore renforcée par la démonstra tion quun flux cationique entrant, produit par un ionophore comme la gramicidine, nentraînait un flux deau significatif deau quaprès 30à 60 secondes [4, 6]. Si cette hypothèse dun transport deau secondairement actif demeure controversée, il semble en revanche + acquis que le cotransporteur Na /glu cose présente une perméabilité pas siveà leau. En effet, la simple présence du cotransporteur double la perméabilitéà leau de lovocyte et cette augmentation peutêtre bloquée de façon spécifique par linhibiteur classique de ce tranporteur, la phlori zine. La problématique du transport + deau par le cotransporteur Na /glu cose nest donc pas de savoir si leau peut passer par ce transporteur mais bien didentifier la nature de la force motrice. Sagitil réellement dun cou plage cinétique (transport secondai rement actif) entre le transport de + Na (etde glucose) et celui de leau + ou bien le cotransport de Naet de glucose peutil en fait provoquer une accumulation rapide et significative dosmolytes dans la région qui borde le côté cytosoliquede la membrane, entraînant un flux passif deau par simple effet osmotique ? Pour répondreàcette question, nous avons aussi utiliséle modèle de surex pression du cotranporteur dans les ovocytes, qui sont ensuite soumisà des conditions provoquant des varia tions de leur volume, par choc osmo tique ou par induction du transport [8], en yévaluant les modifications de gradient osmotique ainsi que lexis tence dunéventuel transport deau associé. Les résultats obtenus ont per mis de démontrer que lentrée dans lovocyte de sodium et de glucose par le cotransporteur provoque un gra dient de substratàla membrane plas mique, qui implique du même coup
une entrée deau en vertu des lois préétablies de losmose. Quand on ajoute du glucose dans le milieu extérieur, on observe dans la première minute un gonflement de lovocyte. On peut facilement calculer que le flux entrant dmoleau, soit 240écules deau par molécule de glucose trans portée, correspond exactementà lamplitude attendue dans le cas dun couplage cinétique entre lentrée de + Na /glucose et lentrée deau. On sait + que lactivitédu cotransport Na /glu cose quiestélectrogéniquedépend du potentiel membranaire. Il est donc possible, dans un contexte expérimental de voltage imposé, de modifier très rapidement ce potentiel et donc lactivité dutransporteur. Ainsi, une dépolarisation rapide de la membrane (de100àmV en 0 10 ms)entraîne une réduction majeure, de 94 %, de lactivité du + cotransport Na/glucose, tandis que le taux de gonflement (Jv) de lovo cyte nest diminué quede 25 %. Le transport deau est donc clairement + dissociécelui du Na deet du glu cose. Ceci est incompatible avec lhypothèse dun transport deau secondairement actif qui devraitêtre + simultanéàet du glu celuidu Na cose. Dans un deuxième temps, nous avons développé unmodèle mathématique permettant de simuler le gonflement de lovocyte en ne tenant compte que dun nombre minimal de paramètres comme sa perméabi litéà leau, le taux dentrée des sub strats et le coefficient de diffusion moyen pour les osmolytes intracellu laires(figure 1). En utilisant ce modèle, qui est uniquement fondé sur le principe de flux osmotique, il est possible de reproduire avec préci sion les différents résultats expéri mentaux de gonflement dovocytes en fonction des conditions de trans port. On peut ainsi simuler le gonfle ment rapide provoqué dès les pre mières secondes suivant lajout de glucose. De même, ce modèle permet de simuler de façon adéquate le gon m/s n° 11, vol. 17, novembre 2001
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