Les évolutions financières en 1995 : Autofinancement de l activité et réallocations de portefeuille
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En 1995, les modalités de financement de l'activité économique sont restées proches de celles de 1994 : croissance modérée de l'endettement intérieur total avec une atonie du crédit et une collecte toujours forte sur les marchés, notamment le marché obligataire. Les sociétés ont continué d'autofinancer largement leurs investissements. Les ménages ont accru une épargne financière déjà élevée. Elle est restée orientée vers l'assurance-vie mais également vers des produits bancaires : dépôts à vue, épargne à taux réglementé, comptes à terme. Les agents ont procédé à d'importantes réallocations de portefeuille : dégagements d'OPCVM de la part des résidents ; réallocations de portefeuille des non-résidents avec notamment des dégagements sur le marché obligataire.

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Langue Français

Extrait

N° 494 NOVEMBRE1996
PRIX : 14 F
LES ÉVOLUTIONS FINANCIÈRES EN 1995
Autofinancement de l’activité et réallocations
de portefeuille
Philippe de Rougemont, Banque de France
tés par le régime général de la sécurité so n 1995, les modalités de finance
ciale et les collectivités locales. La collecte
ment de l’activité économique sont des autres agents institutions financières,E restées proches de celles de 1994 : sociétés et ménages sur les marchés a été
particulièrement faible : émissions réduitescroissance modérée de l’endettement in-
sur le marché obligataire, baisse des en-
térieur total avec une atonie du crédit etcours sur le marché monétaire. L’encours
une collecte toujours forte sur les mar- de crédits des sociétés, des ménages et du
reste du monde a faiblement progressé.chés, notamment le marché obligataire.
Les sociétés ont continué d’autofinancer
Une reprise marginale du crédit
largement leurs investissements. Les mé-
L’année 1995 a été marquée par une reprisenages ont accru une épargne financière
très modérée du crédit. Si l’encours des cré
déjà élevée. Elle est restée orientée vers dits bancaires a progressé de 2,3 % en 1995
l’assurance vie mais également vers des (tableau 1) après un repli de 1,3 % en 1994
et de 0,8 % en 1993, ce rebond s’expliqueproduits bancaires : dépôts à vue, épar-
largement par les opérations de finance
gne à taux réglementé, comptes à terme.ment des déficits du régime général de sé
Les agents ont procédé à d’importantes curité sociale. Ainsi, l’encours de crédits
accordé aux seuls sociétés et ménagesréallocations de portefeuille : dégage-
(85 % des encours) ne s’est redressé que
ments d’OPCVM de la part des résidents ;marginalement : + 0,8 % en 1995 après
réallocations de portefeuille denon s rési- 0,8 % en 1994. Les crédits de trésorerie
ont été les plus dynamiques en 1995, aprèsdents avec notamment des dégagements
un recul marqué en 1994.
sur le marché obligataire. Les entreprises (sociétés non financières)
ont poursuivi leur désendettement ( graphi
L’endettement intérieur total a progressé de que 1). En 1995, après deux années de
5,4 % en 1995, soit un peu plus rapidement baisse, le rythme de progression de leurs
qu’en 1994 (+ 3,9 %) et en 1993 (+ 3,6 %). encours de crédits (+ 0,8 %) est resté nette
Comme lors des années récentes, son évo ment inférieur à celui de la valeur ajoutée
lution provient de l’émission de titres plutôt (+ 3,8 %). Ainsi, le ratio "dettes bancaires et
que du recours au crédit. Elle a été essen non bancaires/valeur ajoutée" a continué de
tiellement soutenue par le financement des baisser, pour s’inscrire à 121,6 % (après un
administrations publiques : financement de point haut de 127,1 % atteint en 1993). Les
marché, quasi exclusivement recueilli par crédits à long terme ont été peu dynamiques
l’Etat sous forme de bons du Trésor et d’obli en dépit d’une reprise de l’investissement
gations assimilables du Trésor (OAT) et, (+ 4,9 % en valeur en 1995). Les entrepri
dans une moindre mesure, crédits contrac ses, disposant d’une épargne abondante,
Évolution des crédits à l’économie
% en glissement
1990 1991 1992 1993 1994 1995
Crédits aux sociétés 15,3 8,1 4,1 - 5,3 - 2,1 0,8
Crédits aux ménages 7,5 2,3 0,8 0,3 0,8 0,7
Crédits aux autres agents :
administrations publiques, assurances, etc 6,2 10,5 11,6 14,0 - 4,5 11,9
Total des crédits à l’économie 11,0 6,1 3,7 - 0,8 - 1,3 2,3
Source : Statistiques monétaires, Banque de France
˚
INSEE
PREMIEREont affiché en 1995 une capacité de hausse (+ 33 MdF) après deux annéesde logements. Au total, cette faible de
financement (72 MdF) pour la troi- de forte baisse. mande de crédits a de nouveau permis
sième année consécutive. Leur taux Les crédits aux ménages sont restés une réduction du poids des dettes ban
d’autofinancement s’est inscrit à atones en 1995 (+ 0,7 %) pour la qua caires des ménages rapportées à leur
114,3 %. En revanche, du fait du res trième année consécutive, en dépit revenu disponible : 47,6 % en 1995,
serrement des trésoreries observé d’une certaine reprise des crédits de ratio le plus bas depuis 1986, après un
courant 1995, en liaison avec un tas trésorerie. Les concours à l’habitat ont maximum de 54,9 % en 1990.
sement inattendu de l’activité, les cré stagné à partir du milieu de l’année Les crédits aux administrations ont
dits à court terme sont repartis à la 1995 du fait d’une rechute des achats progressé sensiblement après une an
née 1994 marquée par le rembourse
ment par l’Etat des avances deEndettement des sociétés non financières* et endettement bancaire des ménages
trésorerie accordées au régime géné
ral de sécurité sociale par la Caisse
des Dépôts et Consignations. Les flux
de crédits bancaires aux administra
tions se sont inscrits à 106 MdF, dont
78 MdF à la sécurité sociale et 26 MdF
aux administrations publiques locales.
Collecte de l’Etat toujours forte
sur le marché obligataire
La collecte sur le marché obligataire
réalisée par les résidents est restée en
1995 l’apanage de l’Etat : 225 MdF
d’émissions, nettes de rembourse
ments, sur un total de 240 MdF tableau(
2). Les émissions nettes des établisse
ments de crédit sont restées faibles
* Hors actions.
(7 MdF), très en retrait par rapport aux
Source : Banque de France, SESO F
niveaux prévalant au début des années
quatre vingt dix. Celles des sociétés ont
continué de se réduire : 9 MdF après
Comptes résumés pour certains agents
20 MdF en 1994 ( tableau 3).
Ménages. Le rebond de revenu n’ayant que peu soutenu la consommation, le taux d’épargne a
Les établissements de crédit, qui dispo
augmenté, notamment le taux d’épargne financière qui est remonté à 7,7 % en 1995 (7 % en 1994 et
saient de liquidités importantes à placer7,7 % en 1993). La capacité de financement du secteur s’est inscrite à 412 MdF. En outre, les crédits
et qui ont été confrontés à l’atonie dubancaires se sont accrus de 16 MdF.
Les ménages ont affecté ces ressources à l’accroissement de leurs placements intermédiés par les crédit, et surtout les sociétés d’assuran-
banques, à hauteur de 393 MdF, à des souscriptions de contrats d’assurance vie pour 332 MdF et, ces, qui ont continué de bénéficier de
plus marginalement, à l’acquisition de 37 MdF d’obligations et 17 MdF d’actions. En revanche, ils ont
volumes importants de souscriptions au
vendu 212 MdF d’OPCVM.
titre de l’assurance-vie, ont été lesSociétés. Leur épargne brute dépassant leurs investissements au sens large, elles ont eu en 1995
principaux acheteurs d’obligations enune capacité de financement de 72 MdF. Les flux de crédits bancaires se sont inscrits à + 25 MdF. En
termes nets (émissions d’actions moins achats), les sociétés ont levé 90 MdF en actions et participations. 1995 : 166 MdF et 243 MdF respecti-
Ces ressources ont trouvé leur emploi dans l’accroissement de placements intermédiés par les banques vement. Cependant, on observe, pour la
(56 MdF) et, en termes nets, dans le placement en obligations (41 MdF) et en TCN (8 MdF).
troisième année consécutive, d’impor
Administrations publiques. L’accroissement des recettes ainsi que l’impact de mesures exception
tants achats nets d’obligations de la partnelles a permis de réduire le besoin de financement des administrations publiques qui est revenu à
des entreprises (50 MdF) et des ména 404 MdF. Leurs liquidités se sont accrues de 55 MdF.
Les administrations publiques ont financé ces emplois par des émissions sur le marché obligataire ges (37 MdF). Les entreprises ont placé
(225 MdF) et monétaire (146 MdF) ainsi que par des crédits nouveaux contractés auprès des banques leurs liquidités abondantes. Les m

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