Les petites industries de la montagne dans le Jura français - article ; n°215 ; vol.38, pg 439-459
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Description

Annales de Géographie - Année 1929 - Volume 38 - Numéro 215 - Pages 439-459
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Mathieu
Les petites industries de la montagne dans le Jura français
In: Annales de Géographie. 1929, t. 38, n°215. pp. 439-459.
Citer ce document / Cite this document :
Mathieu André. Les petites industries de la montagne dans le Jura français. In: Annales de Géographie. 1929, t. 38, n°215. pp.
439-459.
doi : 10.3406/geo.1929.9890
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1929_num_38_215_9890439
LES PETITES INDUSTRIES DE LA MONTAGNE
DANS LE JURA FRANÇAIS 1
(Pl. VI.)
Les industries jurassiennes sont très originales, car leur dévelop
pement a été le plus souvent la conséquence d'initiatives individuelles.
Cette originalité se retrouve au delà des frontières, car il y a en Alle
magne, en Suisse, en Autriche et en Tchécoslovaquie des industries
qui ressemblent comme des sœurs aux industries du Jura français et
qui, en fait, sont des rivales.
I. — Caractères généraux'de ces industries
Ces industries sont : 1° l'horlogerie ; 2° la tournerie ; 3° le travail
des pierres précieuses (industries lapidaire et diamantaire) ; 4° toute
une série d'industries très localisées, telles que la lunetterie, le travail
1. Bibliographie. — II n'existe pas, à notre connaissance, d'étude géographique
des industries jurassiennes. Celles-ci ont été, jusqu'à ce jour, envisagées surtout du
point de vue historique ou technique. On trouvera ci-dessous la liste des ouvrages ou
périodiques pouvant fournir une documentation :
Annuaires du Jura, 1814-1821-1842. — Archives départementales du Jura, Série C.
— Ardouin-Dumazet, Voyage en France, 8e, 23e,- 24e séries. — A. Babel, Histoire
corporative de l'horlogerie, de Vorfèvrerie et des industries annexes (Les métiers dans Fan-
cienne Genève, Genève, 1916. — Dom Benoit, Histoire de l'abbaye et de la terre de Saint-
Claude, t. I et II, Montreuil-sur-Mer, 1892. — Burdet, Étude historique sur la pénétrat
ion et le développement de l'industrie lapidaire sur le plateau de Septmoncel et dans la
région de Saint-Claude, Morez-du-Jura, 1925. — Caussy; Voltaire, seigneur de village,
Paris, 1922. — Chambard, La montagne jurassienne , Lons-le-Saunier, 1914. — Dubois,
Notice sur la ville ďOyonnax et son industrie, Bourg, 1902. — Lebon, Éludes historiques,
morales et statistiques sur l'horlogerie en Franche- Comté, Besançon, 1860. — Lorbert,
La France au travail (Champagne, Franche-Comté, Jura), Paris. — Mégnin, Naissance^
développement et situation actuelle de l'industrie horlogère, Besancon, 1907. — Monne-
ret, La lunetterie à Morez, Morez-du-Jura, 1924. — Rousset, Dictionnaire des com
munes du Jura, 1860. — Trincano, Les pierres fines pour l'horlogerie, Besançon, 1926.
— L'industrie en Franche-Comté avant et après la conquête (Mém. Acad. 1876-
1877). — L'industrie en Franche- Comté, Manuscrit 103, Archives du Doubs. — L'indust
rie et le commerce en au XVIIIe siècle (Ann. Franc-Comtoises, IV,
p. 161 ). — Dr Muston, L'horlogerie dans les montagnes du Jura (Bévue Franc-Comtoise,
1885, n° 28). — Suchet, Les arts et métiers en Franche-Comté (Ann.
1868, IX). — Ch. Sandoz, Histoire de la fondation de la fabrique d'horlogerie en 1793
(Bévue horlogère, août 1891). — E. Girod, L'industrie morézienne pendant* la Bévolu-
lion (Mém. Soc. d'Émulation Jura, 1881). — Dr Chevrot, Bccherches sur la dépopulat
ion des campagnes (Rapport présenté au Conseil général du Jura, 1906). — L'Illustratéconomique et financière, départements du Doubs, du Jura et de l'Ain. — L'Export
ateur français, n°« du 25 novembre 1926 et du 24 novembre 1927 (art. de Mr Trincano) ;
n° du 22 novemble 1928 (art. de Mr Reverchon). — Le Grand Négoce, Organe du
commerce de luxe français (27, rue Drouot, Paris), n°'du 5 mai et du 7-20 juillet 1927. —
Les Alpes économiques, n° d'août 1927. — Le Moniteur de la Bijouterie, de l'Horlogerie,
de la Joaillerie et de VOrfèvrerie (7, boulevard Saint-Denis, Paris), juillet, août 1927
et janvier 1928.
2 ÍÍ * 440 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
du * peigne Certaines et des de matières ces industries plastiques, possèdent la boissellerie, parfois des la tabletterie, branches spéetc.
cialisées qui méritent d'être étudiées à part. L'horlogerie comprend
l'industrie de la montre à Besançon et le long de la frontière franco-
suisse, l'industrie de l'horloge dite comtoise et de la pendule à Morez
et à Morbier, l'industrie de la grosse et de la moyenne horlogerie dans
le pays de Montbéliard. Ces trois variétés sont réunies actuellement
en un même syndicat, mais elles soi\t historiquement indépendantes.
D'autre part, sous un même mot se trouvent parfois désignées plu
sieurs industries dont la parenté est plus illusoire que réelle. La tour
nerie, qui occupe quelque 9 000 ouvriers, avec Saint-Claude comme
centre commercial, comprend : l'industrie de la pipe, à Saint-Claude ;
la tournerie des bois indigènes, dont le centre est Moirans-du-Jura ;
la des matières plastiques.
Ces trois variétés d'industrie ont un instrument commun : le
tour, mais elles n'emploient pas les mêmes matières premières, et cha
cune d'elles a son commerce spécial.
Nous n'étudions pas toutes les industries jurassiennes. Excluant
certaines industries comme la fromagerie, la papeterie et la- tannerie,
nous nous en sommes tenu aux petites industries de manufacture,
typiques du Jura, comme on l'a dit, et nées du besoin d'activité dé la
population jurassienne, immobilisée pendant l'hiver.
La plupart dé ces formes d'activité ont pris naissance dans la haute
montagne. Les maigres ressources que le sol du Jura offrait aux colons
et aux immigrants devaient leur suggérer d'accroître leur bien-être
par l'appoint d'une industrie. Il est curieux de constater que l'indus
trie de la lunetterie se place aux altitudes suivantes : Morez, 700 m. ;
Morbier, 822 m .; Lu Mouille, 900 m. ; Longchaumois, 897 m. ; Belle-
fontaine, 1 028 m. ; Prémanon, 1 132 m. ; Les Rousses, 1 135 m. L'in
dustrie lapidaire est très répandue aussi dans la haute montagne. Les
lieux d'industrie les plus importants sont à une altitude d'environ
1 000 m. : Septmoncel, 1 000 m. ; Lamoura, 1 156 m. ; Les Molunes,
1 274 m. ; Lajoux, 1 182 m. ; Les Bouchoux, 980 m. ; Les Moussières,
1 080 m. Certaines industries sans doute, comme la tournerie, se sont
établies dans des vallées, ou sur des plateaux moins élevés, et pour
d'autres raisons. Mais, en règle générale, l'altitude du lieu ou la pau
vreté du sol ont été les deux facteurs importants qui ont déterminé
l'établissement des industries.
Celles-ci sont pratiquées par un très grand nombre de cultiva
teurs. La tournerie des bois indigènes n'a pas un seul ouvrier établi à
la ville, et le centre de cette industrie a moins de 2 000 hab. L'indus
trie lapidaire, la boissellerie, la petite horlogerie sont aussi des indus
tries campagnardes. Il s'ensuit que l'on rencontre dans les bourgs ou
villages jurassiens beaucoup d'ateliers familiaux et que, pour les indue-
2 9* LES PETITES INDUSTRIES DU JURA FRANÇAIS 441
tries qui noue intéressent, la grosse usine est l'exception. Cette manière
d'être a fini par prévaloir même à la ville. Oyonnax possède 400 ate
liers familiaux, ou corporatifs. L'industrie lapidaire ne compte que
deux ou trois usines importantes. La tournerie, une seule peut-être
Et Morez possède 114 ateliers de lunetterie. La tendance actuelle
des industries à se concentrer modifie peu à peu la répartition géo
graphique du personnel, mais le fait néanmoins demeure.
Les industries jurassiennes enfin supposent toutes une très grande
habileté manuelle de l'ouvrier et ne nécessitent pas des transports
considérables de matières premières. Lorsqu'elles s'établirent, il fal
lait, étant donné la difficulté des communications, que la matière pre
mière fût sur place (horlogerie, lunetterie, tabletterie, tournerie, indust
rie du peigne : fer, corne, bois), ou qu'elle fût aisément transportable
(industries lapidaire et diamantaire : pierres précieuses, verre ou dia
mant). La pipe, qui exige la matière première la plus considérable, fut
fabriquée tout d'abord en racine de buis, et le Jura possède, ou possé
dait, des forêts de buis.
Les cent

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