Zone franche de La Paillade, à Montpellier : impact des aides à l'emploi, un fort taux de création d'établissements

C. Castillo

Description

La mise en place des aides à l'emploi, au 1er janvier 1997, coïncide avec un taux de création d'établissements particulièrement élevé sur la zone franche de La Paillade. Ces créations d'établissements concernent de nombreux secteurs et particulièrement la construction, le commerce, l'immobilier et les services aux entreprises. Il est trop tôt pour en déduire un impact fort des mesures prises sur les créations d'emplois, même si pour l'année 1997, les premières analyses révèlent un effet positif.

Sujets

• INSEE
• Entreprise
• Création
• Emploi

Informations

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• Langue: Français

Extrait

edèv Lo deuteRo
Avenue de la Liberté
Le Lez
Avenue
de Heidelberg
Stade de
la Mosson
N° 1
Janvier 1999
Zone franche de La Paillade à Montpellier
Impact des aides à l’emploi : un fort taux de création d’établissements
La mise en place des aides à l’em-
erploi au 1 janvier 1997, coïncide
avec un taux de création d’établis-
sements particulièrement élevé sur
Hôtel du
départementla zone franche de La Paillade.
Hôpital
LapeyronieCes créations d ’établissements
concernent de nombreux secteurs
et particulièrement la construction, Le Corum
Hôtel dele commerce, l’immobilier et les ser-
Ville
vices aux entreprises. Il est trop tôt
Hôtel de région
pour en déduire un impact fort des Gare
mesures prises sur les créations
d’emplois, même si pour l’année
1997, les premières analyses révè-
lent un effet positif.
Zone franche de La Paillade
© IGN - INSEE
Les critères de sélection des zones franches
Comme toutes les zones franches, le quartier de La Paillade a été choisi et délimité en fonction des critères suivants :
- Population supérieure à 10 000 habitants
- Taux de chômage supérieur à 14 %
- Proportion de jeunes de moins de 25 ans supérieure à 36 %
- Taux de non diplômés supérieur à 29 %
- Prélèvement fiscal inférieur à 3 800 francs par habitant
Christine CASTILLO
La Mosson
A9 La Languedociennepeu plus d’une fois et demi supérieur à celui de l’ensem-Un fort taux de création d’établissements
ble de Montpellier. Ceci est lié, en partie, au fort taux de
er (1) non diplômés (presque deux fois plus que sur l’ensem-Entre le 1 janvier et le 31 décembre 1997, la zone
franche de La Paillade a enregistré 174 créations d’éta- ble de la ville) et au nombre réduit de bacheliers (9,4 %
blissements des secteurs Industrie, Commerce et contre 26 % sur la ville).
Services. Parmi ces créations, 23 établissements ont
cessé leur activité dans l’année malgré les aides reçues. Les résidants étrangers y sont deux fois et demi plus
nombreux que sur l’ensemble de Montpellier (23,5 %En début d’année, le quartier comptait 310 établisse-
contre 9,6 %). Ces étrangers sont pour la plupart origi-ments dans les secteurs cités ci-dessus. Cependant,
durant cette période, 70 établissements ont cessé leur naires des pays hors CEE : trois résidants étrangers sur
activité. En fin d’année, on dénombrait 414 établisse- quatre sont Marocains ou Algériens. Les autres nationa-
ments dans le champ de l’étude. lités sont plus faiblement représentées.
Ainsi, le taux de création dans la zone franche est de
Les familles constituées d’un couple avec des enfants56 % contre 18 % dans l’ensemble de la ville. Le taux de
sont beaucoup plus fréquentes à la Paillade que danscréation efficace que l’on calcule en décomptant les
entreprises dont la durée de vie n’a pas dépassé l’année l’ensemble de la ville (33 % au lieu de 22 %). De plus,
est tout aussi éloquent : 49 % sur la zone franche les familles y sont souvent plus nombreuses. Ceci
contre 16 % sur Montpellier. explique la proportion importante des jeunes de moins
de 25 ans. Cette population compte aussi davantage de
familles monoparentales (1,85 % contre 1,55 % dans
Zone franche de La paillade : l’ensemble de la ville).
Un taux de création trois fois plus élevé La plupart de ces familles sont locataires de leur appar-
tement, situés pour 56 % d’entre eux dans des immeu-
Le taux de création de la région Languedoc-Roussillon, bles collectifs HLM, contre 13,7 % pour la ville. Ceci
ainsi que celui du département de l’Hérault, se situent implique des aides liées au logement et à la famille
autour de 15 %. Celui de la ville de Montpellier est légè-
auprès d’une population qui possède un niveau de reve-rement supérieur (+ 2,5 points). La zone franche de
nu assez bas.Montpellier La Paillade présente un taux de création
près de trois fois supérieur.
L’écart entre les taux de création dans ces différentes
zones géographiques permet de penser que les mesu-
res prises en faveur des entreprises situées dans les
zones franches facilitent les créations d’établissements. Portrait de Montpellier
et de sa zone franche en quelques chiffres
La Paillade MontpellierTaux de création en Languedoc-Roussillon
- 1997 - Unité : % Effectifs 1990 % Effectifs 1990 %
60
Population par âge
Population totale 15 700 208 100 50
dont moins de 25 ans 41,8 36,5
25 à 59 ans 43,8 44,4
40
60 ans ou plus 14,4 19,1
Nationalité30
Population totale 15 700 208 100
dont Français 12 000 76,5 187 300 90,4
20
Étrangers 3 700 23,5 20 800 9,6
10 Chômage
Chômeurs 1 700 14 400
Taux de chômage 26,5 16,60
dont des 15-24 ans 36,6 26,9Languedoc- Hérault Montpellier Zone
Roussillon franche
Diplôme
erSource : INSEE-Fichier Reper au 1 janvier 1998
Population totale
de 15 ans ou plus 11900 75,9 176 400 84,8
dont ayant terminé
ses études 10 300 65,5 138 400 64,5
La Paillade, un quartier plutôt défavorisé :
Parmi les personnes ayant terminé leurs études56 % des ménages vivent en HLM
Personnes La Paillade Montpellier
sans aucun diplôme 45,5 25,6Définie dans le cadre du pacte de relance sur la ville, la
avec CEP ou BEPC 26,0 25,3zone franche de la Paillade présente les caractéristiques
avec CAP ou BEP 15,9 13,9
d’une zone défavorisée économiquement et socialement.
avec le BAC ou plus 9,4 26,0
Le taux de chômage y est particulièrement élevé : un
Source : INSEE - Recensement de la Population de 1990 - Fiches Profil
(1) Date d’entrée en vigueur des mesures en faveur des entreprises de la zone francheLa zone franche de MontpellierLes secteurs créateurs d’établissements :
par secteurs d’activitéconstruction, commerce, immobilier Unité : nombre d ’établissements
Agriculture
Les créations d’entreprises en zone franche se concent- Activités financières Flux 1997
Industrie hors IAArent sur quelques secteurs : la construction, le commer- Stock au 31/12/96
Transportsce et l’immobilier-services aux entreprises représentent
Hôtels et restaurants
77,5 % des installations en zone franche. Autres services aux particuliers
IAA
Immobilier-services aux entreprisesL’étude des secteurs d’activité de Montpellier montre
Education-santé-action socialeque les secteurs créateurs d’établissements les plus
Construction
représentés sont identiques à ceux de La Paillade. Par Commerce
contre, si la construction domine dans la zone franche, 0 50 100 150
Source : INSEE-Fichier Repersur l’ensemble de Montpellier les secteurs commerce et
immobilier-services aux entreprises concentrent plus de
Taux de création des principales activités en 199750 % des créations. Le secteur construction totalise seu-
Unité : %lement 12,7 % des installations et rejoint ainsi le secteur
Zone francheéducation-santé-action sociale (11,2 %). Éducation-santé-action sociale
Montpellier
Pour tous les secteurs, le taux de création dans la zone
Commerce
franche est largement supérieur. C’est dans le secteur
immobilier-services que cet indicateur est le plus élevé
Constructionavec 103 % alors qu’il n’est que de 20 % sur Montpellier.
Immobilier-services aux entreprises
Évolution positive de l’emploi
0 20 40 60 80 100 120
Source : INSEE-Fichier ReperL’emploi salarié a progressé d’une quarantaine de per-
sonnes sur la zone franche en 1997. Cette évolution est
due à une vingtaine d’emplois supplémentaires pour les blissement dans l’ensemble des secteurs de la construc-
établissements déjà présents en début d’année et ayant tion et du tertiaire. En effet, un non salarié peut gérer plu-
maintenu leur activité, soixante-dix emplois salariés sieurs établissements et à l’inverse, des aides familiaux,
générés par les créations d’établissements dans l’année ayant aussi le statut de non salarié, peuvent contribuer à
et une cinquantaine d’emplois salariés supprimés par les l’activité de l’entreprise. Ainsi la croissance de l’emploi
établissements dont la déclaration de cessation a été non salarié serai