A Homère
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Description

A HomèreDelko ChristianA Homère‘’Tranquille. Ma vie a toujours été tranquille. Le sourire que j’affiche chaque j our estnaturel et inné. La vie, elle fait mal, mais je la supporte avec courage et gaité . Je soignemes maux en marchant. En marchant, on rêve du mieux. On se déporte, loin de soi. Le soi souffrant. En marchant, on se recrée, tout neuf, tout beau. Quand, j’ai mal, je m archealors…Un jour, il n’y a pas longtemps, la vie, c’est son habitude, blme’ass é. Faut dire que c’e stpour elle un jeu. Elle se joue de nous. Au damier à coup sûr. Nous sommes ses pions.Alors ce jour d’il n’y a pas longtemps, elle m’a poussé du mauvais coté. J’ai eu m al. Jesuis sorti marcher. Me soigner.Ce qu’elle lui a fait à elle, je ne le sais pas. Mais elle est sortie se soigner aussi . Commemoi, sur le même axe. Troublée, voulant se déporter. ! Loinn d’elle. Loin de son présent. Victime de la même situation, qui se ressemblent s’assemblent; elle et moi,victimes de la vie, soignant leurs plaies en marchant, nous nous sommes associés . Contrela vie. Sous la bannière de l’amour. A deux contre la vie, confiant en l’amour, on s’e stsentis forts. Forts et surs de nous. La vie est devenue un petit adversaire. ‘Om nia vincitamor’, L’amour triomphe de tout. De la vie aussi.

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Publié le 04 janvier 2012
Nombre de lectures 77
Langue Français

Extrait

A Homère Delko Christian
A Homère ‘’Tranquille. Ma vie a toujours été tranquille. Le sourire que j’affiche chaque jour est naturel et inné. La vie, elle fait mal, mais je la supporte avec courage et gaité. Je soigne
mes maux en marchant. En marchant, on rêve du mieux. On se déporte, loin de soi. Le soi souffrant. En marchant, on se recrée, tout neuf, tout beau. Quand, j’ai mal, je marche alors… Un jour, il n’y a pas longtemps, la vie, c’est son habitude, m’a blessé. Faut dire que c’est pour elle un jeu. Elle se joue de nous. Au damier à coup sûr. Nous sommes ses pions.
Alors ce jour d’il n’y a pas longtemps, elle m’a poussé du mauvais coté. J’ai eu mal. Je
suis sorti marcher. Me soigner.
Ce qu’elle lui a fait à elle, je ne le sais pas. Maiselle est sortie se soigner aussi. Comme
moi, sur le même axe. Troublée, voulant se déporter. Loin! Loin d’elle. Loin de son
présent. Victime de la même situation, qui se ressemblent s’assemblent; elle et moi,
victimes de la vie, soignant leurs plaies en marchant, nous nous sommes associés. Contre
la vie. Sous la bannière de l’amour. A deux contre la vie, confiant en l’amour, on s’est
sentis forts. Forts et surs de nous. La vie est devenue un petit adversaire. ‘Omnia vincit
amor’, L’amour triomphe de tout. De la vie aussi. Alors nous voila, sans souci aucun,
forts et heureux, bravant vents et marrées, pluies et canicules, poussières et brouillards,
nous voila défiant la foudre et le volcan, nous voila cumulant aventure après aventure,
nous voila vainqueurs de la vie. Heureux de vivre. Heureux d’aller plus loin. Ensemble
pour la vie, et contre la vie, avec l’amour pour maitre, guide et protecteur. C’est alors que 6
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nous avons prisun bateau pour de nouveaux horizons. L’amour était a la capitainerie,
nous aux loges. Aux premières loges. Le tout nouveau confort dans lequel nous nous
sommes installés nous a saoulés. On s’estendormis. Confiants. Enfants couverts
d’amour. Mais quel traitre! Quel lâche! Oui quel lâche! Il a sauté du bateau aux
premières vagues. Il a abandonné la capitainerie. Le bateau s’est mis à tanguer. Sans le
maitre, nous avons perdu confianceen nous. Nous en sommesdevenus faibles. C’est
fort de la confiance qu’on avait en lui que nous avancions contre tous. Contre la vie. Sans
lui, nous ne sommes rien. Des pions à la merci et au plaisir de la vie. Le bateau tangue
plus fort. Les vagues s’agitent, montent, montent très haut, engloutissent notre bateau
sans capitaine. Nous chavirons. Je n’avais pas mis long à sauter. Une petite planche en
main. Un radeau minable pour un navigateur abusé. Les vagues s’emparent de moi. Que
suis encore ? Une souris noyée qui tente à tout prix de maintenir la tête hors de l’eau, en
s’accrochant à tout ce qui est à sa portée…à rien. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue au
milieu de ces vagues folles. Sûr qu’elle vogue quelque part, accrochée à une fragile bouée
de sauvetage elle aussi. Je suis triste à l’idée qu’elle souffre. C’était mon idée, cette
escapade en mer. Allons-y! Découvrons de nouveaux horizons avais-je proposé, un de
ces jours oùl’amour, ce maitre félon, m’a soulé. Elle a dit oui et nous voila embarqués
dans ce bateau de la félonieà destination de nulle part. On aurait dû rester à terre et rever
tout court de ces choses. C’est plus doux. Il a fallu qu’on ait décidé de vivre nos rêveries.
O amertume des espoirs déçus ! Compagne fidele de l’âme meurtrie par l’amour ! Douce
brulure au creux de la poitrine, que tu es agréable ! Sois-la, mon amie! Rappelle moi
sans cesse ce que j’ai perdu…de plus cher…d’irremplaçable ! Rappelle moi qu’un beau 6
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jour je fus heureux et comblé ! Rappelles-moi mon sourire épanoui, satisfait, suffisant et
condescendant !Rappelle-moi,-moi !Rappelle-moi mon existence, car je ne suis plus!
Rappelles moi, que cet aventurier, victime des vagues folles fut moi... moi l’épanoui, moi
le condescendant, moi le confiant, le fier, le supposé invincible car, sous la protection de
l’amour. Amour, où es-tu? Ramène-moi à moi! Me guidais-tu en cette aventure pour
m’abandonner au final ? Sous ta bannière j’ai conquis la terre entière. Pourquoi m’as-tu
trahi, doux maitre ? Me conduisais-tu de triomphe en triomphe au seul dessein de faire de
moi ta dernière victime ? Je ne veux plus de cet empire que j’ai bâti par toi. Ramène-moi
à moi. Ramène-moi à elle. Elle qui comme moi, erre sans repère au milieu des vagues monstres, insoucieuses de sa douleur. Ramène moi lui porter secours ! Ramène moi la sauver…
***
Cher ami, Les sentiments que j’éprouve au moment où j’écris cette lettre sont mitigés. Je suis content, très content a l’idée que tu aies recouvré ta santé et j’aimerais m’en tenir à cela.
Mais pour mon malheur, j’avais eu à te faire une promesse ; une dette qui me pèse lourd
sur la conscience aujourd’hui.
Tu m’as fait promettre dans ce que j’appellerais à juste titre une autre vie de conserver le
récit joint à cette lettre et de l’envoyer à une personne que tu appelles Ma Eva, si jamais
je trouvais son adresse. J’avais juré, pensant que ce n’était encore qu’une blague de ton 6
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imagination délirante. Je n’avais donc pas cherché son adresse. Quand je pense que
j’aurais pu te rendre service depuis longtemps si j’avais osé…je n l’avais pas cherchée et
pourtant elle existe et a une adresse.
Tu demandais sans cesse à l’amour de te ramener à elle, mais il a préféré le contraire :
c’est elle qu’il a conduite depuis l’autre bout du pays jusqu'à toi. Elle t’a sorti du milieu
de nous, du milieu des enfants auxquels tu récitais pour une énième et dernière fois ton si
beau texte. Tu es parti, nous laissant tous pantois ; me laissant moi, avec des regrets et le
sentiment de t’avoir trahi. Pardonne-moi.
Cher ami, grande est aujourd’hui notre joie de ce que tu te portes mieux. Tout le monde
dans le quartier souhaite revoir son troubadour des temps modernes. On s’émerveille
encore devant la richesse de ton imagination et de ton cœur. Les enfants continuent à
clamer les bribes de ton récit et les femmes souhaitent sans exception être à la place de
ton épouse pour etre aimées si fort…si follement. Que l’amour puisse causer de tels
ravages dans l’esprit et le corps d’un homme ; qu’il le plonge dans les ténèbres pendant si
longtemps, trois ans, et l’en sorte aussi vite ! On en est encore stupéfait.
Homère (c’est le nom que je t’ai donné), mon cher ami, je n’ai pas honoré la parole que je
t’ai donnée et c’est regrettable. Car cela m’oblige aujourd’hui à prendre une décision
difficile :te rappeler ce que tu devrais plutôt oublier. J’avais pensé détruire
l’enregistrement que tu m’a fais faire, mais ce récit me parait si beau qu’il aurait été
injuste. Et je ne saurais garder une création intellectuelle qui n’ai pas mienne. Réflexion
faite, j’ai résolu de t’envoyer la transcription que j’ai faite. Comment l’accueillerais-tu ?
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J’en reste perplexe et craintif. Mais je te l’envoi tout de même. Montre le à ton épouse
comme tu me l’avais recommandé.
Dès que j’aurais posté ce colis, je me mettrai a genou et je prierai pour que tu le reçoives
positivement et qu’il devienne le socle nouveau de votre union. Dieu fasse que rien, plus
jamais ne te sépare de Ta Eva. Longue vie d’amour et de bonheur a vous.
 Amicalementvotre,  Francis *** Eva range les feuilles sur lesquelles elle promène le regard embuée de larmes dans leur enveloppe. C’est elle qui ouvre le courrier depuis le retour à la maison de Julien. Le
médecin ayant interdit à celui-ci, tout exerce intellectuel. Du courrier alors, elle en a
ouvert. La plupart est constituée des cartes de vœux adressés à Julien par ses proches.
Quand elle lui en parle, il sourit.
Le contenu de cette enveloppe parvenue chez eux il y a trois jours, laisse la jeune femme
sans mot. Trois jours qu’elle le lit sans arrêt, trois jours qu’elle pleure amèrement, qu’elle
regrette d’être partie de la maison…suite à sa première dispute avec Julien, six mois
seulement après leur mariage. Elle le voit encore la supplier à genou de ne pas s’en
aller…elle l’entend encore crier comme un enfant : « je ne supporterai plus jamais la vie
sans toi.» Elle aurait dû le croire. Mais elle s’en est allée. Deux jours plus tard, elle n’est
pas rentrée. Au petit matin du troisième jour, Julien est parti à sa recherche…une
recherche vaine, terminée par une errance folle qui l’a conduit à plusieurs centaines de
kilomètres au sud, dans cette ville d’où est expédiée cette enveloppe.
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Eva fini par ranger le colis à remords au fond d’une armoire et calmement elle vient
s’allonger a coté de son mari endormi.
- Pardonne-moi mon amour. Plus jamais je ne te laisserai seul.
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