Eaux usées

Julien

Description

Chaque semaine sur le petit forum d'écriture http://avosplumes.xooit.com (j'en profite pour faire un peu de pub) un jeu est organisé et quelques participants (de cinq à quinze en général) écrivent et proposent une nouvelle (de 3300 caractères maximum) sur un thème imposé. L'exercice est difficile car le temps est restreint (moins de sept jours) et qu'il faut être concis. Voici donc une de mes nouvelles que j'ai proposée sur le site. N'hésitez pas à la commenter et à aller voir mes autres nouvelles si celle-ci vous a plu. Je vous invite également à faire un tour sur http://avosplumes.xooit.com si l'écriture et/ou la lecture vous intéresse ! Bonne lecture ! Thème imposé : Ecrire le début du roman dont la couverture est présentée ci-dessous : Eaux usées PROLOGUE Ce n'était pourtant pas le moment, mais elle repassait dans sa tête tous les évènements qui l'avaient conduites ici. D'abord son père qui avait disparu sans laisser de trace. Puis tous ces appels la nuit sans personne au bout du fil. Et enfin cette lettre qu'elle avait reçue. Elle qui avait toujours eu une vie paisible, sans histoire, voilà qu'elle se retrouvait maintenant à escalader le mur d'une station d'épuration, à trois heures du matin, à quelques cent kilomètres de chez elle. Tant bien que mal, une fois de l'autre côté, elle se laissa glisser d'une gouttière et atterrit mollement au sol dans l'enceinte de la station.

Informations

• Publié par: macmun
• Publié le: 20 novembre 2012
• Nombre de lectures: 44
• Langue: Français

Extrait

Chaque semaine sur le petit forum d'écriturehttp://avosplumes.xooit.com (j'enprofite pour faire un peu de pub) un jeu est organisé et quelques participants (de cinq à quinze en général) écrivent et proposent une nouvelle (de 3300 caractères maximum) sur un thème imposé. L'exercice est difficile car le temps est restreint (moins de sept jours) et qu'il faut être concis.

Voici donc une de mes nouvelles que j'ai proposée sur le site. N'hésitez pas à la commenter et à aller voir mes autres nouvelles si celle-ci vous a plu.

Je vous invite également à faire un tour surhttp://avosplumes.xooit.comsi l'écriture et/ou la lecture vous intéresse !

Bonne lecture !

Thème imposé : Ecrire le début du roman dont la couverture est présentée ci-dessous :

PROLOGUE

Eaux usées

Ce n'était pourtant pas le moment, mais elle repassait dans sa tête tous les évènements qui l'avaient conduites ici. D'abord son père qui avait disparu sans laisser de trace. Puis tous ces appels la nuit sans personne au bout du fil. Et enfin cette lettre qu'elle avait reçue. Elle qui avait toujours eu une vie paisible, sans histoire, voilà qu'elle se retrouvait maintenant à escalader le mur d'une station d'épuration, à trois heures du matin, à quelques cent kilomètres de chez elle. Tant bien que mal, une fois de l'autre côté, elle se laissa glisser d'une gouttière et atterrit mollement au sol dans l'enceinte de la station. Devant elle se trouvaient deux immenses bassins d'eau sur lesquels reflétait la lune, pleine ce soir là. Après quelques pas, elle entendit au loin le bruit d'un moteur. Elle resta immobile, priant que ce ronronnement s'éloigne. Mais au contraire, il se faisait plus proche et elle aperçut des halos de lumière s'engouffrer dans le barreaudage du portail. Ce dernier s'ouvrit lentement, brisant dans un son grinçant le silence de la nuit jusque là accompagné simplement des légers remous de l'eau. Judith était pétrifiée. On l'avait suivi. Elle devrait fuir, se cacher, mais elle en était tout simplement incapable. La voiture roula quelques mètres en sa direction et se stoppa. Aveuglée par les pleins phares de la berline, elle ne pouvait distinguer le nombre de ses occupants. Le moteur se coupa, les lumières s'éteignirent et un homme seul sortit de l'habitacle. Retrouvant peu à peu sa vue et ses moyens, elle perçut un mouvement de l'inconnu en direction de sa veste. Elle n'attendit pas de voir ce qui allait en sortir, elle s'enfuit en direction du bâtiment le plus proche, priant que la porte ne soit pas close. Par chance, ce ne fut pas le cas. Une fois à l'intérieur, des relents immondes la saisirent à la gorge et elle dût se retenir pour ne pas vomir. La jeune femme se demanda d'où pouvait venir cette odeur si forte de remontée d'égout et aperçut en contrebas une sorte de mélasse verdâtre. Au bout de la structure sur laquelle elle se trouvait, une porte était éclairée timidement par un bloc lumineux de sortie de secours. Seule cachette possible, elle courut en sa direction avec l'espoir fou, qu'encore une fois, elle ne soit pas fermée. Moins de chance cette fois-ci, malgré ses efforts appliqués sur la poignée, la porte ne céda pas. Elle était prise au piège. L'imposante silhouette de l'inconnu, éclairé par la lune, fit son apparition à l'entrée du bâtiment. Ils se fixèrent tous les deux. Elle sentit ses mains trembler, sa gorge se nouer. Il brandit son arme. Judithbondit et plongea la tête la première dans les eaux sales de la station. Elle avait l'impression d'être tombée dans un siphon géant, d'avoir sauté dans un immense évier bouché. Complètement sous l'eau, elle eut du mal à ne pas avaler un peu de cette fange qui faillit l'étouffer. Ses narines s'obstruèrent, sa gorge la brûla. Dans cette puanteur, dans cette eau épaisse et glauque elle commençait à perdre tous ses repères. Elle voulait reprendre son souffle mais elle ne pouvait pas remonter sans avoir avancé un peu pour ne pas se faire repérer. Puis elle entendit une détonation. Puis deux. Et le noir.