La Semaine sanglante, Commune de Paris [extrait]
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I103 140I LA SEMAINE SANGLANTE DIMANCHE28MAI. LA MORT DE VARLIN[…] Varlin, peine échappé de BENOÎT MALON,LA TROISIÈME DÉFAITE DU PROLÉTARIAT FRANÇAISl ’une, 1871des dernières barricades (rue Fontaine-au-Roy, 28 mai), où il avait combattu en compagnie de Gambon, Ferré, J.-B. Clément, Géresme, de la Commune, Lacord, et un autre membre du Comité central, fut arrêté rue Lafayette, angle du faubourg Saint-Denis, et conduit au supplice à Montmartre. Un journal royaliste fait de sa mort le récit suivant, qui paraît authentique : « Varlin, arrêté rue de Lafayette, avait été conduit à Montmartre. La foule grossissait de plus en plus, et l’on arriva avec beaucoup de peine au bas des Buttes-Montmartre où le prisonnier fut conduit devant un général dont nous n’avons pu retenir le nom ; alors l’officier de service chargé de cette triste mission s’avança et causa quelques instants avec le général, qui lui répondit d’une voix basse et grave : “Lui, derrière ce mur”. Nous n’avions entendu que ces quatre mots, et quoique nous doutant de leur signification, nous avons voulu voir jusqu’au bout la fin d’un des acteurs de cet affreux drame que nous avons vu se dérouler devant nos yeux depuis plus de deux mois mais la vindicte publique en avait décidé autrement.

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Publié le 24 juillet 2017
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Langue Français
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Extrait

I103
140I
LA SEMAINE SANGLANTE
DIMANCHE28MAI.
LA MORT DE VARLIN[…] Varlin, peine échappé de BENOÎT MALON,LA TROISIÈME DÉFAITE DU PROLÉTARIAT FRANÇAISl ’une , 1871 des dernières barricades (rue FontaineauRoy, 28 mai), où il avait combattu en compagnie de Gambon, Ferré, J.B. Clément, Géresme, de la Commune, Lacord, et un autre membre du Comité central, fut arrêté rue Lafayette, angle du faubourg SaintDenis, et conduit au sup plice à Montmartre. Un journal royaliste fait de sa mort le récit suivant, qui paraît authentique : « Varlin, arrêté rue de Lafayette, avait été conduit à Montmartre. La foule grossissait de plus en plus, et l’on arriva avec beaucoup de peine au bas des ButtesMontmartre où le prisonnier fut conduit devant un général dont nous n’avons pu retenir le nom ; alors l’officier de service chargé de cette triste mission s’avança et causa quelques instants avec le général, qui lui répondit d’une voix basse et grave : “Lui, derrière ce mur”. Nous n’avions entendu que ces quatre mots, et quoique nous doutant de leur signification, nous avons voulu voir jusqu’au bout la fin d’un des acteurs de cet affreux drame que nous avons vu se dérouler devant nos yeux depuis plus de deux mois mais la vindicte publique en avait décidé autrement. Arrivé à l’endroit désigné, une voix dont nous n’avons pu reconnaître l’auteur et qui fut immédiatement suivie de beaucoup d’autres, se mit à crier : “Il faut le promener encore, il est trop tôt ; une voix seule alors ajoute Il faut que justice soit faite rue des Rosiers, où ces misérables ont assassiné les généraux Clément Thomas et Lecomte”. Le triste cortège alors se remit en marche, suivi par près de deux mille personnes, dont la moitié appartenant à la population de Montmartre. Arrivé rue des Rosiers, l’étatmajor ayant son quartiergénéral dans cette rue, s’opposa à l’exécution. Il fallut donc, toujours suivi de cette foule augmentant à chaque pas, reprendre le chemin des ButtesMontmartre. C’était de plus en plus funèbre, car, malgré tous les crimes que cet homme avait pu commettre, il marchait avec tant de fermeté, sachant le sort qui l’attendait depuis plus d’une heure, que l’on arrivait à souffrir d’une aussi longue agonie. Enfin, le voilà arrivé on l’adosse au mur et, pendant que l’officier faisait ranger ses hommes, se préparant à com mander le feu, le fusil d’un soldat, qui était sans doute mal épaulé, partit, mais le coup rata ; immédiatement les autres soldats firent feu, et Varlin n’existait plus. Aussitôt après, les soldats craignant sans doute qu’il ne fût pas mort, se jetèrent sur lui pour l’achever à coups de crosse ; mais l’officier leur dit : “Vous voyez bien qu’il est mort, laissezle” ». Ainsi mourut, avec un admirable courage, après avoir été insulté, conspué par d’autres pharisiens en gravissant un autre calvaire, un magnanime enfant du peuple. L’Internationale française a perdu en lui son propagateur le plus intelligent et le plus constant ; les ouvriers ont perdu un ami, un conseiller de toutes les heures. Varlin avait 31 ans ; venu jeune à Paris, il s’était instruit aux cours philotechniques du soir. L’un des fondateurs de l’Internationale, il a lutté et souffert pour elle […]
LA MORT DE VARLIN[…] Varlin, hélas, ne devait pas échapper. Le dimanche 28, LISSAGARAY,HISTOIRE DE LA COMMUNEplace Cadet, il fut reconnu par un prêtre qui courut chercher un, 1896 officier. Le lieutenant Sicre saisit Varlin, lui lia les mains der rière le dos et l ’achemina vers les Buttes où se tenait le général de Laveaucoupet. Par les rues escarpées de Montmartre ce Varlin qui avait risqué sa vie pour sauver les otages de la rue Haxo, fut traîné une grande heure. Sous la grêle des coups, sa jeune tête méditative qui n’avait jamais eu que des pensées fraternelles, devint un hachis de chairs, l’œil pendant hors de l’orbite. Quand il arriva rue des Rosiers, à l’étatmajor, il ne marchait plus ; on le portait. On l’assit pour le fusiller. Les soldats crevèrent son cadavre à coups de crosse. Sicre vola sa montre et s’en fit une parure. Le Mont des Martyrs n’en a pas de plus glorieux. Qu’il soit, lui aussi, enseveli dans le grand cœur de la classe ouvrière. […]
LA SEMAINE SANGLANTE
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Désignation du lieu où le cadavre a été trouvé
LA SEMAINE SANGLANTE
e e Trouvé dans le 4 ou le 12 arrondissement.
Trouvé dans la caserne Lobau.
Trouvé dans la caserne Lobau.
Trouvé dans la caserne Lobau.
Trouvé dans la caserne Lobau.
Trouvé dans la caserne Lobau.
e e Trouvé dans le 4 ou le 12 arrondissement.
Trouvé dans la caserne Lobau.
Trouvé dans la caserne Lobau.
e e Trouvé dans le 4 ou le 12 arrondissement.
Trouvé dans la caserne Lobau.
e e Trouvé dans le 4 ou le 12 arrondissement.
Trouvé dans la caserne Lobau.
Trouvé sur la caserne Lobau.
Trouvé dans la caserne Lobau.
Trouvé dans la caserne Lobau.
e e Trouvé dans le 4 ou le 12 arrondissement.
Trouvé dans la caserne Lobau.
Trouvé dans la caserne Lobau.
Noms des individus auxquels les papiers ou objets semblent avoir appartenus
Drollet, né en 1825, confiseur ayant demeuré rue de la Cerisaie, 47.
Duchâteau.
DumontierAlphonse, Nicolas, Victor, né le 2 mai 1836 à Paris, porteur aux Halles et Marchés, inscrit sous le n° 177.
e Gilet, Alphonse, Capitaine du 4 Régiment de l’Armée de Paris.
Gouteretou Houteret, Colonel de la Garde nationale.
bre Goyas1846,, Auguste, né à Luzay (Deux-Sèvres) le 19 O e maréchal ferrant, ex-garde national au 94 Bataillon, e 4 Compagnie, ayant demeuré rue de la Cerisaie, 30.
e er on re Grimaud, Jean, soldat au 42 B 1 de Ligne, 1 Compagnie.
d GroschetDuché du Luxembourg),Jean, né à Echternach (G ouvrier lapidaire, ayant demeuré rue des Gravilliers, 40.
Guéret, né à Alluy ou Mailly-la-Ville.
e Josset, Hubert, âgé de 64 ans, garde national à la 7 Compagnie e on du 182 B , ayant demeuré en dernier lieu rue Bambourg.
e JourdaRégiment de Ligne,Armand, ancien Sergent, libéré du 11 d paraissant avoir demeuré à l’hôtel de Mulhouse, B Beaumarchais, 8.
Jundy, Isidore, tailleur de modistes, rue Daugères, 13 à Malakoff.
Jung, Nicolas, né à Brettnach Moselle, arrondissement de Thionville.
Laurent, Henri, né le 16 mars 1848 à Chemilly (Marne), ayant demeuré rue Bichat, 46.
Léger, Adolphe, ayant demeuré rue Bourée, 12.
de Léger, Louis, cantonnier paveur, G Section du service municipal.
Léotoing, Pierre, âgé de 42 ans, ayant demeuré rue de Montreuil, 19.
e on MathieuB de, Caporal à la 6ème Compagnie du 5 la Garde nationale, ayant demeuré rue Richelieu 31.
Mauzouard, Jean-Baptiste, né en 1817, le 22 décembre à Rouen (Seine Inférieure), fleuriste ayant demeuré rue de Romainville, 68.
Désignation des papiers ou objets
LA SEMAINE SANGLANTE
Un fragment de carte d’électeur trouvé sur le cadavre du dénommé ci-contre.
e Une lettre de convocation de la Mairie du 11 arrondissement, avec l’adresse rue de la Roquette, 142.
Une plaque de porteur aux Halles et Marchés portant le n° 177 et plusieurs pièces portant l’état civil et trouvées sur le cadavre du dénommé ci-contre.
Une carte de visite trouvée sur le cadavre du dénommé ci-contre.
Un laissez-passer trouvé sur le cadavre du dénommé ci-contre.
Un livret d’ouvrier et un livret de la Garde nationale, trouvés sur le cadavre dénommé ci-contre.
Un morceau de toile portant l’état civil du dénommé ci-contre et trouvé sur son cadavre.
Un livret d’ouvrier trouvé sur le cadavre du dénommé ci-contre.
Plusieurs pièces au nom du dénommé ci-contre, trouvées sur son cadavre.
Une petite carte en parchemin au nom du dénommé ci-contre, trouvée sur son cadavre.
Plusieurs pièces au nom du dénommé ci-contre, trouvées sur son cadavre.
Un petit calepin portant plusieurs inscriptions, lequel paraît avoir appartenu à M. Damme ayant demeuré rue de l’Hôtel-de-Ville, 29, et trouvé sur son cadavre.
Un livet d’ouvrier maçon au nom du dénommé ci-contre et trouvé sur son cadavre.
Un livret de la Garde nationale de la Seine au nom du dénommé ci-contre et trouvé sur son cadavre.
Une carte de la Garde nationale (enfants perdus) au nom du dénommé ci-contre et trouvée sur son cadavre.
bre Une pièce datée du 9 sept 1870 émanant de la Préfecture de la Seine, trouvée sur le cadavre du dénommé ci-contre.
Un fragment de papier au nom du dénommé ci-contre.
Une lettre de convocation au nom du dénommé ci-contre, trouvée sur son cadavre.
Une carte d’électeur et six autres cartes ou papiers au nom du dénommé ci-contre, trouvés sur son cadavre.
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LA SEMAINE SANGLANTE
N° 57 rue aux Ours, jeudi 25 mai.
Vers 23 heures du soir, un général de la Commune, suivi d’une escorte nombreuse, s’est arrêté devant le n° indiqué ci-dessus et a fait signe à un individu âge de 55 ans environ, demeurant e au 4 étage qui est descendu. Il a serré la main au général et ils sont allés rejoindre un autre groupe d’individus de la même espèce placés à l’angle de la rue Turbigo et de la rue aux Ours où le même individu a encore serré la main à un officier supé-rieur. C’est un polonais ayant un nom finissant en ky. M. Auguste Napoléon Naquet, rue aux Ours, 57, fait cette déclaration officiellement et non officieusement. Napoléon Naquet
LA SEMAINE SANGLANTE
Pierre. – Saône et Loire 29 mai 1871
Mr le Ministre, Je crois d’un devoir national et qu’il incombe à tout homme en général et aux répu-blicains sincères et amis de l’ordre en particulier d’éclairer l’action de la justice dans la voie d’enquête et de répression nécessaires pour de si épouvantables forfaits. Je viens de lire votre circulaire à vos ministres à l’étranger. Cela m’a suggéré l’idée de vous donner une indication sans valeur peut-être mais peut-être d’une grande portée suivant les résultats. Le citoyen Allix, membre de la Commune, a une sœur qui habite Genève depuis quelque temps, elle y donne des leçons de piano et pourrait être tout à fait en confor-mité d’idée avec les doctrines révolutionnaires de son frère. Il serait possible qu’il lui ait confié des papiers importants ou qu’il cherche à aller la rejoindre. Elle demeure pension Magnenat, 3 chemin de la Tour à Plain-Palais. Faites de ce recensement l’usage qu’il vous plaira. Recevez, Mr le Ministre, l’assurance de ma haute considération et de mes senti-ments. Comte d’Estampes Je garantis l’authenticité de ce renseignement. Veuillez bien vous charger aussi de mes respects pour M. de Lavey.
Renseignements sur l’affaire Saugé Auguste à Belleville
Rossignol ( Jean) concierge du n° 226 déclare que Saugé habite la maison depuis le 6 mars 1871, ci-devant il demeurait à Montmartre, rue du Mont-Cenis n° 98. Depuis l’établissement de la Commune, cet individu avait des allures suspectes, il était connu pour être de la Franc-Maçonnerie et être employé au marché Puébla pour la vente d’objets saisis par la Commune au domicile des gens de l’ordre qui avaient abandonné leur maison pour ne pas marcher avec la Commune. Chaque fois qu’il sortait il avait toujours un portefeuille sous le bras. Enfin on croit qu’il était initié de la Commune car toute la journée on venait le chercher. L’inculpé demeure sur la rue de Belleville et s’il a jeté des armes par la fenêtre ou autre chose personne ne peut le dire dans la maison ni dans le voisinage, seulement il ren-trait toujours depuis quelques temps après minuit il disait qu’il venait du Grand Orient. Les objets saisis appartenaient à un M. Collet qui a passé une nuit dans la maison, mais assis sur une chaise dans la loge ce concierge n’a pas voulu le loger ailleurs. On ne sait pas l’adresse du nommé Collet.
À Paris le 31 mai 1871 Le gendarme, Vanderlick
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er Paris le 1 juin 1871
Monsieur le Commissaire, Il m’a été rendu compte par une personne que je crois très digne de foi que beaucoup de gardes nationaux de la rue de Charenton et autres rues avoisinantes, auraient quitté leur domicile lundi pour se cacher dans d’autres maisons où ils espèrent être à l’abri des recherches. Leurs femmes seraient, en général, restées à leur domicile. Le renseignement me vient d’une conversation tout à fait particulière. N’y aurait-il pas lieu de fouiller encore ce quartier-là ? Une lettre particulière m’informe également qu’il y avait dans chaque bataillon et même compagnie des quartiers de Belleville 3 ou 4 délégués du Comité central chargés de surveiller l’exécution des ordres. Ces délégués avaient pour chef un officier, et pou-vaient n’être que simples gardes nationaux. Il paraît que ces gens sont presque tous connus dans leur quartier. La personne qui me donne ce renseignement a quitté Paris depuis dimanche. Je ne sais pas exactement son adresse pour avoir de plus amples ren-seignements. Recevez, Monsieur le Commissaire, mes salutations empressées. G. du Mourton Officier de l’État-major de l’armée de réserve
Rapport du 22 juin 1871 Monsieur le Commissaire, Le sieur Landrieux, dénommé Pierre Léon Landrieux, est âgé de 23 à 24 ans, très brun, il louche beaucoup et il est beau parleur. — Il est mécanicien en coffres forts, travaillant chez lui, boulevard de Charonne 109, qui est sa dernière demeure. — Le père de Landrieux, aussi incapable que son fils et plus débauché, demeure Barrière Fontainebleau avec une femme mariée qui porte de nom de Flore Delavigne, elle est âgée d’environ 48 ans. — Elle a de son côté deux filles de 17 à 20 ans dont l’aînée a une brûlure à la joue. Le père Landrieux en a deux aussi, à peu près du même âge que les premières ; de plus ils ont un petit garçon né de leur union qui âgé d’environ 7 ans, toute cette engeance vit en commun. — Le père Landrieux qui est à la Barrière Fontainebleau est mécanicien. — Il est très facile de les découvrir à la Poste, soit par lui soit par sa compagne. — Le mari de la concubine à Landrieux père étant cordonnier rie Folie Méricourt, 101. — Landrieux père était sergent au 218e . — Nous sommes allés ensuite chez un sieur Lorillier, ouvrier menuisier, rue des Basses Vignolles 5. Cet homme, brave ouvrier et honnête homme, nous a dépeint les Landrieux sous les couleurs les plus sinistres. — Il a bien voulu nous donner les adresses suivantes : Defontaine, mécanicien en cof-fres forts, ami intime de Landrieux et a fait le coup de feu jusqu’au dernier moment (mauvais garnement). Sa femme ne vaut pas mieux que lui. Elle était cantinière au 218 et il paraît qu’elle ne vaut pas cher (elle est arrêtée). Delafontaine est un ami intime de Landrieux et vous avez la femme de Delafontaine.
LA SEMAINE SANGLANTE
er Ville de Paris. 1 arrondissement. – Mairie du Louvre Monsieur Tessaille, commissaire de police des Halles
Monsieur le Commissaire, J’ai l’honneur de vous transmettre les renseignements suivants qui me sont commu-niqués par des personnes dont je crois pouvoir répondre et sur lesquels j’attire toute votre attention : e Lacaille, commandant du 70 bataillon fédéré, vers les derniers temps général en chef des barricades, se cache en ce moment Faubourg Saint-Martin, vers la moitié de la rue. Signalement : blouse blanche, cotte bleue, casquette de soie, ne porte que les mous-taches, rouges. e Cheval, 25 place …, hôtel Henri IV, payeur du 70 bataillon fédéré, ne quittant jamais Lacaille, rentre à son domicile tous les soirs vers minuit. er Winant, délégué à la mairie du 1 arrondissement, est réfugié rue Grange-aux-Belles e 6, chez une dame au 4 étage. Liteux, capitaine, est caché dans le quartier Montorgueil. On me signale aussi comme devant être visités avec le plus grand soin les immeubles suivants : Le n° 44 de la rue de l’Arbre-Sec. Les fédérés étaient logés chez le marchand de vins, Monsieur Thomas. On paraît craindre que les liquides ne soient empoisonnés. La maison contigüe au 23 du quai de l’Horloge, maison donnant sur le passage qui mène de la rue de Morlay à la place Dauphine. Dans cette maison était un poste de e fédéré, et pendant plusieurs nuits une domestique couchant au 3 étage, et la concierge couchant au rez-de-chaussée de la maison contigüe ont entendu frapper contre le mur à coups de pioche et de marteau. L’appartement du sieur Bétis, 10 rue des Lavandières St Opportune ; Bétis était chargé des subsistances de la Commune. Le n° 9 de la rue Montorgueil où se cache un individu qui a été soldat puis capitaine au Palais Royal. Cour des Fontaines, une maison donnant sur la rue des Bons-Enfants où se cachent trois hommes. Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire, l’assurance de ma haute considération. Le maire adjoint, Adolphe Adfam
Mon Général, J’ai l’honneur de vous informer que Jules Bardoux soldat a déserté le 18 mars, il est resté chez son oncle et sa tante, gens infâmes coquins : portier rue d’Angoulême, 26, il s’est engagé au 11e arrondissement le 15 ou 16 mars chez les insurgés, il a été aux barricades, aux incendies, à tous les crimes. Le 21 à 11 h du matin, il était encore sur la barricade de la rue de Nemours et de celle de Ménilmontant tirant en tirailleur sur tous les soldats… sur l’honneur que j’ai vu. Mon Général, faites prendre des renseignements dans la rue d’Angoulême, forcez les locataires à dire la vérité, surtout les servantes de la maison, elles en savent long… Joucme (ou comme ça)… enragé rouge, habite là, il était à la Commune… avec Montmartre… le 18 : il est caché maintenant. De grâce, ne me perdez pas Monsieur, ne montrez pas cette lettre à personne, les gens me tueraient. Tout le monde en a peur ce sont des sales rats de la pire espèce. J’ai l’honneur, Mon Général, de vous saluer respectueusement. Un voisin qui n’ose pas tout dire ni qui il est quoiqu’il soit fort honorable… je vous jure.
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