Said Aouita 1
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Said Aouita 1

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Extrait

Plusieurs fois recordman du monde, champion olympique,Saïd Aouitaa marqué lhistoire du sport marocain, autant par ses performances que par ses frasques. Portrait du nouveau coach de l athlétismemarocain.
Le roi salue le champion ouita est doué, mais il n’a pas encore per-cé. En 1983, il débarque, à 24 ans, dans un meeting à Florence, en Italie. Sans argent pour payer l’hôtel, il passe la nuit sur un banc de la gare ferroviaire. Lorsqu’il débarque au stade avec ses valises, les organisateurs n’en croient pas leurs yeux. Mais coup de théâtre : son nom ne figure par sur la liste de départ et, par conséquent, il ne peut prendre le départ. Mais Saïd insiste et - miracle des dieux de l’Olympe - les organisateurs acceptent sa participation à la course. Course qu’il remporte aisément, mais les haut-parleurs annoncent le nom du vainqueur vingt minutes après l’épreuve… le temps que les organisateurs le retrouvent. Cet-te même année, la révélation a lieu à Helsinki, aux championnats du monde d’athlétisme. Dans la capitale finlandaise,ouita débarque en quasi-inconnu et repart avec une médaille de bronze, toujours sur 1500 m.ouita s’en veut, il aurait pu faire mieux :“La médaille d’or était largement à sa portée, mais il est parti
porte la victoire haut la main. Un championnat du monde universitaire par-ci, une médaille d’argent aux Jeux Panafricains par-là,ouita fait ses armes. Du Maroc, Daouda veille sur son poulain.près quatre années de travail en commun, Saïd a établi un record personnel de 3 minutes 32 au 1500 mètres (alors une des meilleures performances mondiales). Son coa-ch contacte alorsL’Opinionpour lui faire part de l’exploit. Le journal de l’Istiqlal a choisi de titrer, en Une,“Le Maroc bat l’ llemagne en demi-finale de la Coupe du Monde”. Le lec-teur, incrédule, ne pouvait comprendre un titre aussi énigmatique qu’en lisant l’article en pages intérieures. En fait, le journaliste voulait signifier que le temps réalisé parouita équi-valait à une victoire en demi-finale de la Coupe du Monde contre une grande nation du foot. Il fallait y penser…“C’était une manière pédago-gique de faire connaîtreouita au public ma-rocain”, nous raconte Daouda.
“Je dors, je mange, je m’entraîne” Saïd ouitaa vu le jour en 1959 à Kénitra, dans une famille de condition modeste.do-lescent, il use ses godasses sur le bitume des ruelles de son quartier. Il aime courir, à l’occasion, et taquiner le ballon. Pas trop maladroit de ses pieds, il est repéré par la Fédération royale marocaine de football, qui le sélectionne en équipe nationale minime et cadet. Mais l’adolescent délaisse peu à peu le ballon rond pour se consacrer à la course. “Dans ce sport, j’aime surtout ne pas être dé-pendant des autres.u foot, même si tu es bien, tu peux perdre à cause du reste de l’équipe. Je n’aime pas la défaite. Si je cours bien, je gagne. Sinon, je m’en prends à moi-même. Un point, c’est tout”, racontaitoui-ta dans une interview accordée au quotidien françaisL’Humanitéau début des années
mais, se sentant battu par Morcelli, il a préfé-ré tout arrêter,se souvient le journaliste spor-tif Najib Salmi.Les caméras de la télé nippone sont restées braquées surouita, elles ont carrément oublié la course, même l’arrivée. Il n’y en avait que pour lui”. Le Mon-sieur pages sports deL’Opinionpoursuit :“À l’époque, le journalL’Equipea titré en Une : Quand on s’appelleouita, on est premier ou rien”. Cette fois-ci, c’était rien. Le dieu des stades est redevenu un homme. Un homme battu, à terre. Mais un homme qui a marqué l’histoire de l’athlétisme mondial.
Aouita
APRÈS SA DÉFAITE EN 1991, L’EQUIPETITRE : QUAND ON S’APPELLE AOUITA, ON EST PREMIER OU RIEN. 27 11 au 17 octobre 2008TELQUEL
TELQUEL11 au 17 octobre 2008 26
Maroc
trop vite, il n’avait pas de jus au dernier tour”, rappelle ce journaliste sportif. Le jeune athlète est déçu, le reste du monde incrédule et Has-san II fier. Il accueilleouita à Casablanca, au Complexe Mohammed V, à l’occasion de la fi-nale de la Coupe du trône de football. Devant des dizaines de milliers de spectateurs, le roi, “premier sportif du pays”, lève la main de ouita vers le ciel pour saluer le champion. L’athlète enchaîne les stages d’entraînement et multiplie les bons chronos, mais à dix jours des Jeux Olympiques de Losngeles de 1984, l’impensable se produit.ouita se blesse à la jambe.“J’ai failli ne pas courir aux Olym-piades, mais ma femme m’a convaincu que je devais quand même participer”, déclare-t-il dans une interview accordée à nos confrères d’l Oulal Jarida. ouitas’aligne finalement s u rl e5 0 0 0m ,m a l g r és o nm a n q u e d’expérience sur cette distance. Il ne donne pas tout pendant les qualifications, ne souhai-tant pas se faire “repérer” par ses adversaires. Mais lors de la finale, le Marocain terrasse ses rivaux en enregistrant un nouveau record
1990. Le gamin de Kénitra se consacre com-plètement à la course. Il s’entraîne en secret, ne souhaitant pas que ses parents décou-vrent sa passion pour la course :“Quand j’ai pris le chemin de l’athlétisme, mes parents ne le savaient pas. Mon père croyait que je continuais le foot.près, il n’a pas apprécié, car j’étais bon au foot et qu’il prenait plaisir à venir au stade”, se rappelle-t-il. En 1978,ouita est sélectionné pour les championnats du monde de cross-country de Glasgow. Mais pour sa première compétition ème internationale, ouitafinit à la 34place. “J’étais vraiment malheureux, car je désirais la victoire par-dessus tout. Je me suis dit que ja-mais plus je ne courrais aussi mal”, lance-t-il à la chaîne de télévision britannique venue l’interviewer des années plus tard. Mauvais perdant ou bourreau de travail,ouita s’acharne, sue sang et eau à l’entraînement : séances de musculation quotidiennes, jour-nées marathoniennes, et hygiène de vie irré-prochabe.“Je dors, je mange et je m’entraîne”, confie-t-il aux journalistes anglais.ouita pro-gresse, lentement mais sûrement. À partir de 1979, le jeune homme bat tous les records du Maroc sur 5000, 1500 et 800 m.“C’est là que j’ai compris que j’avais des possibilités en tant qu’athlète”, raconte-t-il. ouita est repéré par un certainziz Daou-da, alors cadre à la Fédération royale marocai-ne d’athlétisme. Il parvient à décrocher une (petite) bourse étatique (500 DH par mois) pour s'entraîner à Marignane, en France. Le maire de la petite ville est un passionné d’athlétisme, au grand bonheur deouita. Il lui propose un poste d’employé municipal, payé au SMIC. En France, les talents de foot-balleur deouita sont à nouveau repérés. Le jeune coureur est même sollicité par le Paris Saint-Germain. ouitadécline la proposition, à la pelouse il préfère le tartan. Confiant, il s’inscrit au fameux cross duFigaro, à Paris. Lors de cette compétition très “courue”,oui-ta s’aligne sur le départ pieds nus et… rem-
légende
PAR YOUSSEF ZIRAOUI
té 1991, Stade olympique de Tokyo. Saïd ouita,32 ans, est sur la ligne de départ du 1500 mètres. Le qua-d’atEhlétisme. Le coup d’envoi est donné. La druple recordman du monde va ten-ter un énième exploit, une médaille d’or dans ces championnats du monde course est rapide.u terme des trois premiers tours, ouitase détache du lot, mais un cer-tain Noureddine Morceli le colle de près. Im-possible à ce moment précis de savoir lequel des deux coureurs va remporter l’épreuve. Doublé dans les 200 derniers mètres par l’ lgérien,ouita résiste, tente d’aller cher-cher son jeune rival. Mais le cœur n’y est pas, les jambes non plus, le Marocain ralentit le pas, avant de se mettre à marcher. Il se fait doubler par tous ses autres concurrents, et franchit la ligne d’arrivée bon dernier.“ ouita aurait pu finir la course à la seconde place
La
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