Editorial. Périnatalité en France et au Québec : des défis communs, des réponses différentes - article ; n°1 ; vol.3, pg 5-6
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Santé, Société et Solidarité - Année 2004 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 5-6
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Publié le 01 janvier 2004
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Langue Français

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N A Î TR EE NF R A N C EÉditorial E TAU QU É B E C
…ditorial
Périnatalité en France et au Québec: des défis communs, des réponses différentes Gérard Bréart– FRANCE Directeur de l’Unité de recherche «Recherche épidémiologique en santé périnatale et santé des femmes» de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et professeur de santé publique William Fraser– QUÉBEC Directeur du Département d’obstétrique et de gynécologie à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et médecin et chercheur au Centre de recherche de l’Hôpital Ste-Justine
Íme si les enquÍtes dÕopinion menÈes auprËs des femmes qui M viennent dÕaccoucher montrent une satisfaction globale, en accord avec les donnÈes ÈpidÈmiologiques et lÕÈvolution des rÈsultats, de plus en plus souvent les usagers et les professionnels font part de difficultÈs et dÕinsatisfaction empÍ-chant la grossesse, lÕaccouchement et les suites de couches dÕÍtre le moment de bon-heur tant attendu.
Une premiËre source dÕinsatisfaction pour les femmes et les couples est liÈe ‡ leur sen-timent de pouvoir difficilement exprimer leurs choix et dÕÍtre ´obligÈs ªdÕaccepter un type de suivi et dÕaccouchement qui, certes, reprÈsente une garantie sur le plan de la sÈcuritÈ ´mÈdicale ª,mais prend insuffisam-ment en compte les aspects de soutien psy-chologique. Ce sentiment de rÈduction de lÕoffre et des possibilitÈs de choix sÕexprime de faÁon particuliËrement aiguÎ lorsquÕest discutÈe la fermeture dÕune maternitÈ dont lÕactivitÈ est considÈrÈe comme insuffisante et prÈsentant un risque sur le plan mÈdical du fait de lÕinsuffisance de personnel. Il existe donc un besoin de maintenir une offre de soins diversifiÈe avec, en particulier, la pos-sibilitÈ pour la femme dÕÍtre suivie et dÕac-coucher en milieu o˘ la technique nÕapparaÓt pas comme dominante. Ceci reprÈsente un dÈfi important. En effet, lÕutilisation large de techniques diagnostiques et le recours ‡ des interventions comme la cÈsarienne ont contri-buÈ ‡ lÕamÈlioration des rÈsultats. Cette amÈ-lioration des rÈsultats montre que les risques sont devenus faibles et ne nÈcessitent pas forcÈment une hypermÈdicalisation. En mÍme temps, beaucoup dÕaccidents qui surviennent
sont considÈrÈs comme Èvitable et font lÕobjet de poursuites judiciaires. Donc la question majeure des annÈes ‡ venir est celle de la possibilitÈ dÕoffrir ‡ la population un systËme de soins garan-tissant la sÈcuritÈ mÈdicale tout en permettant aux femmes et aux couples de se rÈapproprier la grossesse en la ´reª-transformant en ÈvÈnement physio-logique, ce quÕelle doit Ítre dans la trËs grande majoritÈ des cas.
Une autre manifestation dÕinsatis-faction vient des professionnels dont le nombre est insuffisant pour leur per-mettre dÕassurer les gardes nÈcessaires dans les Ètablissements o˘ ils exercent, tout en ayant une bonne qualitÈ de vie. SÕil est s˚rement nÈcessaire dÕaug-menter la formation des professionnels, la solution ne pourra venir que dÕune redÈfinition des mÈtiers et des res-ponsabilitÈs de chacun.
En France, les sages-femmes consi-dËrent leur profession comme insuf-fisamment reconnue. Leur mÈtier a considÈrablement ÈvoluÈ depuis quinze ans et il existe un dÈcalage de plus en plus grand entre leurs objectifs profes-sionnels et lÕexercice de leur mÈtier. Ce dÈcalage pose la question de lÕarti-culation de la profession avec les autres intervenants. Les sages-femmes reven-diquent ‡ juste titre de prendre en charge en toute responsabilitÈ les grossesses sans pathologie. Ce souhait est Ègalement exprimÈ par les femmes, mais pas toujours acceptÈ par les obstÈtriciens. Au QuÈbec, ‡ lÕinverse, la
Il existe donc un
besoin de maintenir
une offre de soins
diversifiée avec,
en particulier, la possibilité pour la femme d’être suivie et d’accoucher en milieu où la technique n’apparaît pas comme dominante.
Une autre manifestation
d’insatisfaction vient
des professionnels
dont le nombre est
insuffisant pour leur
permettre d’assurer
les gardes nécessaires
dans les établissements
où ils exercent, tout
en ayant une bonne
qualité de vie.
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reconnaissance de la profession de sage-femme est rÈcente. Les donnÈes de dÈmographie mÈdicale et de rÈpartition de la population et lÕutilisation de techniques de plus en plus ÈlaborÈes amËnent ‡ se poser des questions sur lÕorga-nisation des soins et sur la rationalisation de lÕoffre. Le principe majoritairement appli-quÈ dans le monde est celui de la rÈgionali-sation des soins, ce qui oblige ‡ un classement par niveau des maternitÈs en fonction de leur capacitÈ de prise en charge. MÍme si ce principe est appliquÈ dans diffÈrents Si les principaux pays, les modalitÈs dÕapplication varient considÈrablement et il nÕexiste pas de défis auxquels modËle dÕorganisation de rÈfÈrence. doivent faire face Dans ces conditions, tout changement les professionnelsdÕorganisation est controversÈ. La forme la plus aiguÎ correspond aux contro-et les décideurs verses qui surviennent lors de la ferme-sont communs à ture de ´la ªmaternitÈ dÕune petite ville. la France et au Les progrËs de la mÈdecine nÈona-Québec, le contexte,tale et du traitement de la stÈrilitÈ et lÕaugmentation des grossesses gÈmel-les réponses laires ont abouti ‡ augmenter les nais-apportées et les sances et la survie dÕenfant ‡ haut risque de dÈvelopper des handicaps. Ce résultats ne sont dÈveloppement ne sÕest pas toujours pas les mêmes. accompagnÈ des rÈflexions Èthiques nÈcessaires ni, du moins en France, des
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ÉditorialN A Î TR EE NF R A N C E E TAU QU É B E C
dÈveloppements des aides nÈcessaires aux parents aprËs la naissance.
Si les principaux dÈfis auxquels doivent faire face les professionnels et les dÈcideurs sont communs ‡ la France et au QuÈbec, le contexte, les rÈponses apportÈes et les rÈsul-tats ne sont pas les mÍmes. On pourra donc lire dans ce numÈro les diffÈrences concer-nant lÕÈvolution de la fÈconditÈ et son impact sur les rÈsultats, celles portant sur la surveil-lance pÈrinatale et les politiques publiques, plus particuliËrement la place des usagers et le rÙle des sages-femmes.
Deux articles sont consacrÈs aux systËmes dÕinformation mis en place dans les deux pays pour permettre la meilleure connaissance statistique et ÈpidÈmiologique possible du domaine. La description et lÕanalyse dÕexpÈ-riences innovantes pour la prise en charge de la naissance en France et au QuÈbec, complÈ-tÈes par lÕÈvaluation des rÈseaux pÈrinatals dans plusieurs pays, peuvent apporter un Èclairage spÈcifique pour les dÈcisions ‡ prendre en matiËre de politique publique.
Enfin, les rÈflexions personnelles de deux trËs grands professionnels de la naissance, les professeurs Claude Sureau et Jean-Marie Moutquin, viennent complÈter ce panorama sur lÕÈvolution de la pÈrinatalitÈ.
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