A propos de la compréhension de sujets atteints d aphasie - article ; n°47 ; vol.11, pg 39-54
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A propos de la compréhension de sujets atteints d'aphasie - article ; n°47 ; vol.11, pg 39-54

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Description

Langages - Année 1977 - Volume 11 - Numéro 47 - Pages 39-54
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie-Claire Godblum
Helgard Kremin
A propos de la compréhension de sujets atteints d'aphasie
In: Langages, 11e année, n°47, 1977. pp. 39-54.
Citer ce document / Cite this document :
Godblum Marie-Claire, Kremin Helgard. A propos de la compréhension de sujets atteints d'aphasie. In: Langages, 11e année,
n°47, 1977. pp. 39-54.
doi : 10.3406/lgge.1977.1908
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1977_num_11_47_1908M. -G. Godblum et H. Kremin
I. N. S. E. R. M.-C. N. R. S.
A PROPOS DE LA COMPRÉHENSION
DE SUJETS ATTEINTS D'APHASIE
Introduction.
La description clinique considère l'aphasie de Broca comme un trouble
limité à l'expression du langage, tandis que l'aphasie de Wernicke serait
caractérisée par un trouble portant principalement sur la réception des
signes verbaux. Récemment on a toutefois reconnu que le niveau de la
compréhension n'était pas toujours épargné au cours des aphasies de Broca.
En particulier Hécaen et Consoli (1973) signalent la présence de troubles
de lors des lésions de l'aire de Broca s'étendant en profon
deur. Mais ces troubles de la compréhension verbale restent définis selon
une approche purement clinique (au moyen d'épreuves d'exécution d'ordres
donnés verbalement) et permettent difficilement de juger de différences
qualitatives éventuelles, dans les déficits constatés, entre l'aphasie de Broca
et l'aphasie de Wernicke.
Les premières études neurolinguistiques explorant la compréhension de
sujets atteints d'aphasie trouvaient également que, pour les différents types
d'aphasies, les déficits étaient seulement de caractère quantitatif sans qu'on
puisse distinguer, de façon qualitative, des types particuliers (Goodglass
et Berko, 1960 ; Barton, Maruszewski et Urrea, 1969 ; Newcombe et
Marshall, 1972 ; Pizzamiglio et Parisi, 1970 ; Shewan et Canter, 1971 ;
Goodglass, 1973). Il apparaissait donc que ni le système des morphèmes
grammaticaux ni des variables telles que longueur ou transformation syn
taxique de la phrase ne correspondaient à des types différents d'aphasie
ou à des modes de traitement des signes verbaux. Autrement dit, les défi
nitions sous-jacentes de compréhension verbale se sont révélées inadé
quates : l'agrammatisme ne se différencie pas du paragrammatisme.
On peut cependant considérer (et chaque théorie linguistique y a
recours, implicitement ou explicitement) que la compréhension verbale
comporte principalement deux composantes : une lexicale et une syn
taxique, et que ces composantes, dissociables chez le sujet normal par des
études expérimentales en psycholinguistique, se retrouveraient chez le
sujet pathologique comme un éventuel déficit sélectif. Signalons que quel
ques recherches montrent déjà que, si on utilise des tests de compréhension
plus fins, il se dégage une certaine spécificité déficits qui pourraient
porter quasi isolément sur un seul de ces niveaux de la structure du langage.
Ainsi Goodglass, Gleason et Hyde (1970) ont trouvé que des sujets
avec aphasie amnésique présentaient dans la compréhension auditive des
mots un déficit analogue à leur difficulté d'évocation. Toutefois, la même
étude portant sur des éléments grammaticaux ne montrait pas la
relation entre expression et compréhension chez les aphasiques agramma-
tiques. Dans d'autres études expérimentales, Zurif et coll. (1972, 1975, 1976
et sous presse) ont constaté au contraire, au niveau de la compréhension,
une perturbation identique à celle du niveau expressif. Les résultats obte
nus par ces auteurs montraient que les aphasiques de Broca à tendance
agrammatique, en jugeant les relations entre les mots d'une phrase, opèrent
selon un schéma hiérarchique excluant les éléments non essentiels de la
39 phrase tels que les articles et les pronoms ; les sujets de contrôle s'appuyaient
eux, d'avantage sur les structures syntaxiques de surface des phrases.
Gardner, Denes et Zurif (1975) administrent un test de compréhens
ion explorant la reconnaissance d'erreurs sémantiques et syntaxiques.
Selon ce test de reconnaissance, par contre, les aphasiques non fluents ne
peuvent être différenciés des aphasiques fluents ni par le score global de
réussite ni par la nature, sémantique ou syntaxique, des erreurs.
D'autres auteurs ont étudié cette dissociation possible entre une
composante syntaxique et une composante sémantique dans des tâches qui
demandent — au delà du simple jugement — la programmation active du sujet
au niveau de la phrase. Ainsi, par une méthode de réarrangement de phrases,
von Stockert (1972, 1976) a testé la reconnaissance des structures syn
taxiques. A partir des résultats obtenus, l'auteur envisage l'existence de
deux niveaux de compréhension verbale qui pourraient être atteints de
manière isolée dans l'aphasie. L'un impliquerait la compréhension des
relations syntaxiques, l'autre la compréhension du contenu informatif
mots d'une phrase. Selon von Stockert, l'aphasie antérieure et l'aphasie
postérieure sont caractérisées par ces déficits structuralement différents.
E. Tagami (1971), administrant également un test d'arrangement
de phrases (en langue japonaise), pouvait dissocier un groupe de malades,
dont le déficit portait principalement sur les relations syntaxiques (et qui
conservaient une très bonne dénomination), d'un autre groupe de malades
montrant des performances inverses. Du point de vue clinique, ces sujets
dissociables avaient été classés d'emblée comme « aphasies simples ».
Une étude de Devine-Smith (1974) a retrouvé à nouveau un trouble
de compréhension pouvant porter de façon privilégiée sur certains consti
tuants des phrases.
Caramazza et Zurif (1976) ont trouvé que non seulement les apha
siques de Broca, mais aussi les aphasiques de conduction montrent des
troubles de compréhension quand celle-ci dépend exclusivement des rela
tions linguistiques au-delà des contraintes sémantico-heuristiques.
Si les résultats des recherches neurolinguistiques ne sont pas toujours
convergents, il se dégage néanmoins une certaine unité sur quelques points.
Ainsi, l'agrammatisme dans le langage spontané de l'aphasique de Broca
— longtemps considéré comme une « stratégie d'économie » résultant
de ses difficultés expressives — est de plus en plus admis comme un
déficit fondamental qui se manifeste aussi de façon plus ou moins ana
logue au niveau de la compréhension. D'autre part, on reconnaît que, chez
les sujets atteints d'aphasie sensorielle, il pourrait exister une compréhens
ion structurale (syntaxique) en dépit d'un trouble global de la compréhens
ion, jugée par l'exécution d'ordres.
Dans cette étude sur la compréhension verbale, nous exposons les
résultats obtenus sur une large série de malades présentant divers types
d'aphasie ; l'appartenance des sujets à un groupe défini selon une classif
ication clinique des aphasies et la localisation lésionnelle ne seront considé
rées que comme des « symptômes associés ». Notre but était plutôt de déce
ler des groupes en fonction de similarités de comportement verbal. Nous
nous sommes proposé : 1) de mettre en évidence une opposition entre
compréhension syntaxique (ou structurale) et sémantique (ou lexicale) ;
2) de rechercher à partir de cette opposition les relations avec les bonnes
ou mauvaises performances dans d'autres épreuves linguistiques et neuro
psychologiques ; 3) d'étudier la relation a) entre production et reconnais
sance au niveau du matériel et b) entre émission et réception au niveau des
sujets.
Les résultats que nous présentons ont été obtenus à partir de deux
types d'études. La première visait à rechercher des groupes de malades dont
le trouble du langage portait isolément sur le niveau syntaxique ou sémant
ique. Ces résultats ont été présentés en détail ailleurs (Kremin et
Goldblum, 1975) ; nous en rappelons ici les résultats essentiels. La
deuxième tente de montrer que ces troubles spécifiques s'expriment aussi
au cours des épreuves de production orale dans la nature des erreurs.
40 I. Etude expérimentale de la compréhension verbale.
Population.
Les groupes d'é

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