Adjectifs en -ant dérivés de verbes - article ; n°1 ; vol.96, pg 30-43
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Adjectifs en -ant dérivés de verbes - article ; n°1 ; vol.96, pg 30-43

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Description

Langue française - Année 1992 - Volume 96 - Numéro 1 - Pages 30-43
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Éric Laporte
Adjectifs en -ant dérivés de verbes
In: Langue française. N°96, 1992. pp. 30-43.
Citer ce document / Cite this document :
Laporte Éric. Adjectifs en -ant dérivés de verbes. In: Langue française. N°96, 1992. pp. 30-43.
doi : 10.3406/lfr.1992.5779
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lfr_0023-8368_1992_num_96_1_5779Eric LAPORTE
Université de Marne-la- Vallée
Institut Gaspard-Monge
ADJECTIFS EN -ANT DÉRIVÉS DE VERBES
Nous étudions des points de vue syntaxique et morphologique la transformation entre des phrases
verbales et les phrases construites autour des adjectifs dérivés en -ant :
1 = L'ablette est frétillante (ADJ1) (1) L'ablette frétille (31H)
Cette étude se situe non pas dans la perspective de la lexicographie éditoriale, mais dans celle du
lexique-grammaire et plus généralement de la lexicographie électronique, c'est-à-dire destinée à des
applications informatiques. Nous avons examiné un ensemble de 1 684 emplois verbaux définis par
Boons, Guillet, Leclère (1976) 2. Cet ensemble contient 280 exemples de la relation ci-dessus. Pour
représenter ces dérivations dans un lexique-grammaire, un certain nombre d'informations doivent être
codées, d'une part sur la phrase adjectivale et d'autre part sur la relation entre la phrase verbale et la
phrase adjectivale. Ces informations mettent enjeu des jugements d'acceptabilité pour chaque entrée, ce
qui nécessite de décrire les entrées une par une.
Nous décrivons des pas élémentaires de dérivation, comme celui illustré par l'exemple ci-dessus, et
non directement des familles entières, comme abonder, abondant, abondance, abondamment, etc. Ce choix
permet de regrouper lors d'un même travail les descriptions de dérivations élémentaires d'un même type,
ce qui permet plus facilement de trouver un mode de codage homogène et précis. Ainsi, les 280 exemples
de la relation (1) constituent un type ou un ensemble de types de que le lexicographe a intérêt
à envisager ensemble. Une fois décrits formellement les pas élémentaires de dérivation, des familles de
mots peuvent être reconstituées automatiquement par combinaison.
La principale originalité qu'apporte le lexique-grammaire dans les études sur la dérivation est la
suivante : on met en relation non pas un mot de base et un mot dérivé en tant que mots isolés, mais des
phrases élémentaires dans lesquelles entrent ces mots, comme dans l'exemple ci-dessus. Lorsqu'on
considère une phrase élémentaire où entre un mot, cela sélectionne un des sens du mot. Cette séparation
des emplois, utilisée pour le mot de base comme pour le mot dérivé, introduit un critère sémantique
d'appariement des mots, tout en restant fondée syntaxiquement. Cette utilisation des phrases élément
aires n'est guère traditionnelle. La plupart des études sur la dérivation mettent en relation des mots
isolés en tenant compte de leur morphologie, de leur catégorie grammaticale et de leur sens, qui est pris
en considération soit d'une manière abstraite (Corbin, 1984) soit par le biais de leur définition sémantique
telle qu'elle peut apparaître dans un dictionnaire de langue (Honvault, 1990).
1. Caractérisation des adjectifs en -ant
Les dérivés en -ant peuvent être adjectifs, noms ou verbes. Beaucoup sont ambigus entre ces trois
catégories. Ce problème est bien connu des lexicographes éditoriaux qui doivent choisir entre séparer, par
exemple, tranquillisant en deux entrées, un adjectif et un nom, ou faire de l'un des deux une sous-entrée
de l'autre (Dubois, Dubois-Charlier, 1990). Dans le cadre du lexique-grammaire, le problème est plutôt,
pour chaque dérivé en -ant, de décider d'une part s'il admet des emplois où il est adjectif et d'autre part
s'il admet des emplois où il est nom. Pour décider si un emploi relève d'un adjectif ou d'un verbe, on a
1. Le code entre parenthèses indique la table du lexique-grammaire où est classé l'emploi.
2. Ci-après BGL (1976).
30 un critère simple et efficace. Le participe présent, contrairement à l'adjectif, ne s'accorde pas en genre et
en nombre 3 :
Marie a fait le tour de la ville en (frimant + * frimante)
(Répondant + * Répondante) à une question, Marie s'est expliquée
Plusieurs personnes (flânant + *flânantes) dans la rue ont assisté à l'incident
L'inquiétude va (croissant + 'croissante)
Mais on ne dispose pas de bons critères pour décider si un mot dans un emploi donné est un nom ou un
adjectif. Parmi les dérivés en -ant que nous avons observés, la plupart sont des adjectifs, et nous n'avons
pas indiqué systématiquement si ce sont aussi des noms. Par exemple, dans le cas de débutant, le lien avec
la phrase verbale est clair, ainsi que l'emploi nominal :
Luc débute (E + dans ce sport) (31 H) *
Luc est débutant (E + dans ce sport) (ADJ1)
Luc est un (E + dans ce sport)
Cependant, pour certains dérivés en -ant qui sont clairement des noms, nous avons hésité à en faire des
adjectifs. C'est le cas de descendant dont l'emploi avec être sans déterminant est douteux :
Luc descend de Victor Hugo (35R)
(2) ?Luc est descendant de Victor Hugo
Luc est un de Victor Hugo
Les descendants de Victor Hugo se sont manifestés
La phrase (2) pourrait relever de l'emploi nominal, car certains noms s'emploient avec être sans
déterminant. Nous avons pris comme critère pour reconnaître les adjectifs la réduction de qui être. Ce
critère inclut débutant dans les adjectifs et en exclut descendant :
Les personnes (qui sont + E) débutantes dans ce sport sont les bienvenues
Les (? qui sont + *E) descendantes de Hugo se sont manifestées
Nous ne considérons que des adjectifs prédicatifs, et nous les illustrons systématiquement par des
constructions en être :
L'expression de Luc est ricanante
même si l'acceptabilité de ces constructions est moins nette que lorsque l'adjectif est épithète :
Luc a une expression ricanante
2. Caractérisation des emplois verbaux retenus
Nous avons examiné les verbes à constructions nominales, transitifs indirects et intransitifs, définis
par BGL (1976), y compris la table 35RR qui a été créée entre-temps. Il s'agit de 1 684 emploie verbaux
classés dans huit tables : 31H, 31R, 33, 34L0, 35L, 35S, 35ST, 35R, 35RR, que nous avons étudiées dans
leur version d'avril 1990. Ces tables comprennent des verbes simples, comme 5 No appartenir à NJt ou
figés avec un pronom préverbal, comme No en imposer à Nly ou avec une négation, comme No ne se frotter
Nég à Nj, mais pas de phrases figées. Nous avons donc exclu les phrases à constructions complétives et
les phrases figées, et en particulier les phrases à sujet figé de la table 311, comme // pleut, bien que
certaines phrases figées entrent dans une relation identique à (1) :
La nuit tombe (CO) = La nuit est tombante
De même, nous avons exclu les phrases à verbe support, bien que certaines entrent également dans une
relation identique à (1) :
La joie déborde (chez + en) Luc = Luc déborde de joie
La joie est débordante (chez + en) Luc = Luc est débordant de joie
3. Le signe + associé aux parenthèses permet de combiner plusieurs exemples qui ont une partie commune. Les jugements
d'acceptabilité sur ces exemples restent indépendants.
4. E désigne la séquence vide.
5. Les indices indiquent la numérotation des actants.
31 lorsque Déborder est dans son emploi de verbe plein décrit dans 34L0, il entre dans cette D'ailleurs,
relation, mais uniquement dans la structure « croisée » (BGL, 1976, p. 243) à sujet locatif :
Les fruits débordent du seau = Le seau déborde de fruits (34L0)
*Les sont débordants du seau Le seau est débordant de fruits
3. Morphologie
La formation morphologique de l'adjectif est relativement régulière : le suffixe -ant s'adjoint au
radical de l'imparfait. D'un point de vue phonétique, cette règle est exacte pour tous les emplois verbaux
examinés. Toutefois, la présence de quelques irrégularités purement orthographiques nous a amené à
coder en détail la formation de l'adjectif à partir du verbe. Nous avons utilisé la numérotation des
radicaux verbaux de B. Courtois (1985) pour sélectionner le radical de l'imparfait, par

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