Alexandreia christiana : un nouveau rôle historique pour la capitale de l Égypte en Orient - article ; n°1 ; vol.108, pg 159-173
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Alexandreia christiana : un nouveau rôle historique pour la capitale de l'Égypte en Orient - article ; n°1 ; vol.108, pg 159-173

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1996 - Volume 108 - Numéro 1 - Pages 159-173
Annick Martin, Alexandreia christiana : un nouveau rôle historique pour la capitale de l'Egypte en Orient, p. 159-173. Réfléchir sur Alexandrie capitale «égyptienne» dans le cadre du projet «Mégapoles» impliquait d'étudier l'impact du développement du christianisme tant sur la géographie et le tissu social de la ville que sur le système relationnel entre Alexandrie, Église-mère, et l'Egypte. En l'espace d'un siècle et demi, avant le concile de Nicée (325), les anciennes métropoles de nomes sont devenues autant de sièges épiscopaux dont les titulaires sont tous consacrés par l'évêque d'Alexandrie. Également étendue à la Cyrénaïque, cette mainmise de l'Église alexandrine, y compris économique, n'a nullement été affectée par les fluctuations de la géographie administrative durant cette période. Elle fait de la métropole alexandrine l'Église la plus puissante en Orient. L'espace urbain, comme celui de la khôra ici étendue (v. au verso) à l'Egypte entière, est encadré par tout un réseau d'églises, de clercs et de monastères assurant formation et assistance diverse à la population. Dans la ville cosmopolite, les affrontements ethnico-religieux restent les plus fréquents. C'est aussi pourquoi les manifestations d'unité populaire lors des adventus du préfet ou de l'évêque ne mettent que mieux en valeur l'image de paix sociale que le pouvoir, tant civil que religieux, veut imposer.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Annick Martin
Alexandreia christiana : un nouveau rôle historique pour la
capitale de l'Égypte en Orient
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 108, N°1. 1996. pp. 159-173.
Résumé
Annick Martin, Alexandreia christiana : un nouveau rôle historique pour la capitale de l'Egypte en Orient, p. 159-173.
Réfléchir sur Alexandrie capitale «égyptienne» dans le cadre du projet «Mégapoles» impliquait d'étudier l'impact du
développement du christianisme tant sur la géographie et le tissu social de la ville que sur le système relationnel entre
Alexandrie, Église-mère, et l'Egypte. En l'espace d'un siècle et demi, avant le concile de Nicée (325), les anciennes métropoles
de nomes sont devenues autant de sièges épiscopaux dont les titulaires sont tous consacrés par l'évêque d'Alexandrie.
Également étendue à la Cyrénaïque, cette mainmise de l'Église alexandrine, y compris économique, n'a nullement été affectée
par les fluctuations de la géographie administrative durant cette période. Elle fait de la métropole alexandrine l'Église la plus
puissante en Orient. L'espace urbain, comme celui de la khôra ici étendue
(v. au verso) à l'Egypte entière, est encadré par tout un réseau d'églises, de clercs et de monastères assurant formation et
assistance diverse à la population. Dans la ville cosmopolite, les affrontements ethnico-religieux restent les plus fréquents. C'est
aussi pourquoi les manifestations d'unité populaire lors des adventus du préfet ou de l'évêque ne mettent que mieux en valeur
l'image de paix sociale que le pouvoir, tant civil que religieux, veut imposer.
Citer ce document / Cite this document :
Martin Annick. Alexandreia christiana : un nouveau rôle historique pour la capitale de l'Égypte en Orient. In: Mélanges de l'Ecole
française de Rome. Antiquité T. 108, N°1. 1996. pp. 159-173.
doi : 10.3406/mefr.1996.1932
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1996_num_108_1_1932ANNICK MARTIN
ALEXANDREIA CHRISTIANA :
UN NOUVEAU RÔLE HISTORIQUE
POUR LA CAPITALE DE L'EGYPTE EN ORIENT
À partir du cadre de réflexion géo-historique proposé par M. Claude
Nicolet - en particulier de la notion de seuil dans la démographie, la topo
graphie, les relations sociales et les rapports de pouvoir y compris avec
d'autres capitales - je me propose d'analyser le double impact du déve
loppement du christianisme, d'abord sur la géographie et le tissu social
d'Alexandrie, ensuite sur le système relationnel entre Alexandrie et l'É-
gypte, compte tenu de la «primatie» originelle de l'Église de la capitale. De
l'«évêque d'Alexandrie» au temps de Démétrios et de Pierre à celui que ses
collègues traiteront d'« égyptien» à Éphèse, la question est, en effet, de ten
ter de rendre compte de la manière dont s'est progressivement créée l'unité
du peuple chrétien exprimée dans «l'Église d'Egypte», répondant ainsi au
titre provocateur proposé pour cette Table ronde : Alexandrie, «mégapole
égyptienne» (je déplace à dessein les guillemets évidemment!).
La structuration de l'Église d'Egypte a été un phénomène progressif
opéré à partir d'Alexandrie. En un peu plus d'un siècle, entre la fin du IIe
siècle sous Démétrios (189-232), premier évêque historiquement attesté, et
le concile de Nicée (325), les anciennes métropoles de nomes, transformées
en cités depuis la réforme de Dioclétien, sont devenues autant de sièges
épiscopaux dont les titulaires sont tous consacrés par l'évêque d'Alexand
rie1. Ainsi s'explique le caractère particulier de cette Église marquée par
son absolue dépendance à l'égard de la cité-mère, nullement affectée par la
géographie administrative et ses réformes successives subies au cours des
IIIe et IVe siècles. Ceci concerne aussi bien la Cyrénaïque, ou Pentapole, en
core administrativement reliée à la Crète, que l'Egypte et la Thébaïde. On
sait que le christianisme cyrénéen fut, à l'origine, en relation avec la Pales-
1 Pour une étude détaillée de cette question, nous nous permettons de renvoyer
aux deux premiers chapitres de notre thèse de doctorat d'État Athanase et l'Église
d'Egypte au IVe siècle (328-373), Rome, 1996.
MEFRA - 108 - 1996 - 1, p. 159-173. ANNICK MARTIN 160
tine. Basilide, le premier évêque connu, est dit «évêque des chrétientés de
Pentapole» par Denys d'Alexandrie2. Faut-il voir dans ce titre la trace d'une
situation primitive d'autonomie? Pourtant, en ce milieu du IIIe siècle, l'É
glise de Cyrénaïque, mise en difficulté sur une question théologique, se
tourne d'emblée vers Alexandrie3. Ceci peut tout autant marquer le prestige
lié à l'enseignement alexandrin que le respect d'une tradition de dépen
dance désormais solidement établie - tradition qui ne faillira pas tout au
long de l'histoire du christianisme dans cette province plus tard rattachée à
l'Egypte4. L'organisation ecclésiastique n'aura fait ici que devancer la r
éforme administrative entreprise par Dioclétien à la fin du IIIe siècle. Cette
réforme devait diviser l'Egypte en trois provinces - Egypte, Thébaïde5 et Li
bye6 -, détacher la Cyrénaïque de la Crète, et rattacher les quatre provinces
ainsi constituées au diocèse d'Orient. Au IVe siècle, l'Egypte fut elle-même
divisée à deux reprises, entre 314/315 et 324, en Aegyptus Iovia et Aegyptus
Herculia1, puis, à partir de 341, avec la création de l'Augustamnique8. Enf
in, vers 381/382, les cinq provinces constituent un diocèse civil particulier,
le diocèse d'Egypte, détaché de celui d'Orient9. Ainsi, tandis que les pou-
2 Ap. Eusèbe de Cesaree, H.E., VII, 26, 3, τών κατά την Πεντάπολιν παροικιών
έπισκόπφ.
3 Ibid., VII, 6, et 26, 1; il s'agit de la doctrine monarchianiste de Sabellius.
4 En septembre 298, voire même dès février 295, c'est-à-dire avant la révolte de
L. Domitius Domitianus, si l'on accepte la restitution Ήρωδ[ιάνου ηγουμένου θη-
βαΐδος, proposée par T. S. Skeat pour P. Oxy. 43 recto, //. 3-5 et 10-11, v. l'introduc
tion de son édition des Papyri from Panopolis in the Chester Beatty Library, Dublin,
1964, p. XVII-XDC.
5 Entre 300 et 308, ν. P. Lacau, Inscriptions latines du temple de Louqsor, dans
ASAE, 34, 1934, inscr. I-K, p. 22-29 (= Année épigr, 1934, 7-8).
6 À partir de 293, ν. J. Lallemand, L'administration civile de l'Egypte, de l'avèn
ement de Dioclétien à la création du diocèse (284-382), Bruxelles, 1964, p. 43.
7 L. De Salvo, La data d'istituzione delle provincie d 'Aegyptus Iovia e d'Aegyptus
Hercülia, dans Aegyptus, 44, 1964, p. 34-46, a proposé d'y voir l'œuvre de Licinius
réaffirmant dans sa lutte contre Constantin le lien tétrarchique et de la dater de 314/
315, quand les deux Augustes sont encore en paix.
8 Index des lettres festoies d'Athanase, XIII, 341, Sources chrétiennes, 317, Paris,
1985, p. 240-241, et le commentaire p. 288, n. 39; Ep. Ammonis, 30, éd. F. Halkin,
Subs, hagiogr., 19, p. 117.
9 D'après C.Th. VIII, 5, 37, du 14 mai 382, le préfet d'Egypte porte déjà le titre
d! Augustalis, ce qui n'est pas encore le cas en 380, ibid., XII, 1, 80, et XV, 1, 20, contre
A. H. M. Jones, The Date of the Apologia contra Arianos of Athanasius , dans JThS., N.
S. 5, 1954, p. 224-227, qui date i'Augustalitas , en même temps que le diocèse d'É-
gypte, entre 367 et 370, à la suite d'un passage de l'Apologie contre les Ariens d'Atha
nase, 83, 4, édité par la PG 25, 397 B5-6, 'Ροϋφός έστιν ό vöv έν xf\ ΑύγουσταλιανΠ, ALEXANDREIA CHRISTIANA 161
voirs du préfet d'Egypte se voyaient considérablement diminués au profit
de ceux du comte d'Orient - sans compter ceux du dux Aegypti -, celui de
l'évêque d'Alexandrie, d'une autre nature il est vrai, continuait de s'étendre
sur l'ensemble des quatre puis cinq provinces constituant le diocèse civil
d'Orient à la fin du IVe siècle. Un tel pouvoir, unique en Orient, mis en
cause, à la faveur de la persécution, par Mél

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