André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-1765) - article ; n°1 ; vol.33, pg 13-38
27 pages
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André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-1765) - article ; n°1 ; vol.33, pg 13-38

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Annales de Bretagne - Année 1918 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 13-38
26 pages

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Publié le 01 janvier 1918
Nombre de lectures 59
Langue Français
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Extrait

Lucien Guillou
André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-
1765)
In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 1, 1918. pp. 13-38.
Citer ce document / Cite this document :
Guillou Lucien. André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-1765). In: Annales de Bretagne. Tome 33,
numéro 1, 1918. pp. 13-38.
doi : 10.3406/abpo.1918.4198
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1918_num_33_1_4198LUCIEN GUI1.L00
ANDRÉ VANDERHEYDK
COUKTIEB LOKIENTAIS
ET SES OPÉRATIONS
(1756-1765)
INTRODUCTION
I
M. de la Martinière, archiviste du Morbihan, a signalé au
Comité d'histoire économique de la Révolution (Bulletin,
année 1913, n° 2, p. 247, et Annales de Bretagne, t. XXVIII,
p. 671) des archives commerciales très importantes qu'il a
extraites du greffe du tribunal de Lorient et transférées au
dépôt départemental de Vannes. Le fonds comprend :
1° Le copie-lettres en deux volumes (1759-1783) de Des
forges-Boucher, gouverneur de Bourbon, de 1758 à 1767;
2° Les comptes d'une maison établie à Lorient au
XVIIIe siècle;
3° Un copie-lettres en huit volumes, des liasses de corres
pondance, des pièces comptables, archives de bateaux, etc.,
qui nous viennent de Lamaignère et des frères Délaye. Né à
Bayonne en 1710, dut, à la suite de revers de
fortune, s'expatrier à l'Ile de France où il mourut en juin
1777. Ses neveux, les frères. Délaye, fondèrent au Havre .
14 ANDRÉ VANDERHEYDE, COURTIER LORIENTAIS
d'abord, à Lorient ensuite, une maison qui fut mise en
faillite vers 1806;
4° Les archives d'André Vanderheyde, courtier à Lorient
de 1756 à 1765.
Nous nous proposons de dépouiller ces documents, et nous
rendons compte aujourd'hui de nos recherches dans le
fonds Vanderheyde.
Vanderheyde a laissé un copie-lettres, un registre de
magasin, un journal et un bilan.
Le copie-lettres consiste en cinq volumes 25x40, reliés en
cuir. Chaque volume, folioté, débute par une formule pieuse
(laus Deo, etc..) et finit par une table alphabétique. Les
lettres sont transcrites au jour le jour; les interversions dans
les dates sont rares. Les adresses des correspondants
manquent, mais peuvent être reconstituées. .L'écriture est
détestable et souvent effacée. Ces registres sont classés
comme suit :
U. 14. — 205 pages de lettres du 19 novembre 1756 au
30 décembre 1757; et, à rebours, 258 pages du 2 janvier 1758
au 27 octobre 1758;
U. 15. — 480 pages, du 13 juin 1760 au 26 mai 1761;
U. 16. — 476 du 26 mai 1761 au 4 juin 1762;
U. 17. — 481 pages, du 7 juin 1762 au 24 juin 1763;
U. 18. — 481 du 28 janvier au 12 décembre 1763.
Le registre de magasin est une main de papier peu
présentable, intitulée « Livre d'achat et de vente ». Ce
registre, qui va d'octobre 1761 à 1765, permet de suivre une
quarantaine d'opérations.
Le journal, que le courtier appelle « Livre de magasin »,
mentionne les affaires de Vanderheyde du 23 novembre 1757
au 20 décembre 1761. On y trouve des notes, factures, copies
d'effets, manifestes, etc.. L'écriture, soignée au début,
devient vite illisible.
Le bilan, découvert par M. de la Martinière dans le fonds
des juridictions, est un acte du 25 mai 1761. Vanderheyde
dresse l'état de son actif et de son passif; il consent à ses
'créanciers un abandon deviens.- ET SES OPERATIONS. 15
Le registre de magasin et le journal nous fournissent
surtout des statistiques; le bilan révèle l'état général des
affaires de Vanderheyde. Le copie-lettres est, de tous les
documents, le plus précieux. C'est par lui que nous connais
sons le courtier, que nous entrons dans ses secrets, que
nous voyons les difficultés contre lesquelles il a lutté. Des
lacunes sont très regrettables : ia correspondance manque du
27 octobre 1758 au 13 juin 1760; le journal s'arrête au
20 décembre 1761; la correspondance cesse le 12 décembre
1763. Après cette date, jusqu'au bilan du 25 mai 1765, nous
n'avons que quelques décomptes du registre de magasin.
II
A l'aide de ces documents, nous tâcherons de faire revivre
André Vanderheyde; nous dirons ce que le courtier apprend
ou laisse deviner sur lui-même ou sur les siens; nous
examinerons ses opérations et décrirons le milieu où il a
vécu.
Notre but a été d'extraire du fonds tout ce qui peut éclairer
la vie commerciale au XVIIIe siècle. Nous n'avons pas eu
recours à d'autres sources, si ce n'est à un mémoire de
M. Legrand (Al. Legrand : Inventaire des archives de la
Compagnie des Indes, Imp. nat., 1913) et à l'ouvrage de
M. Weber (Henry Weber : La Compagnie française des
Indes (1604-1875), Rousseau, 1904. Le Dictionnaire universel
du Commerce de Savary des Brûlons et le Parlait négociant
de J. Savary nous ont permis de saisir quelques opérations
de Vanderheyde.
Les archives incomplètes d'un petit courtier réduit à
déposer son bilan sont d'importance secondaire. Cependant,
elles ne sont pas dénuées de tout intérêt : Vanderheyde est
un intermédiaire qui nous introduit dans les secrets des
autres commerçants. Il est installé à Lorient, sur une place-
originale, unique au monde, parce qu'elle est le siège de la
Compagnie des Indes. Enfin, nous suivons Vanderheyde de 16 ANDRÉ VANDERHEYDE, COURTIER LORIENTAIS
1756 à 1763 : à cette époque, la guerre de sept ans ruine les
comptoirs de la Compagnie, interrompt le trafic colonial et
la circulation des bateaux sur les côtes. Les répercussions
de la guerre sont très douloureuses dans la ville de Lorient
qui vit de la Compagnie et du trafic maritime. Vanderheyde
nous fait assister à cette crise du commerce lorientais.
Ce nous est un devoir très agréable d'adresser nos remer
ciements à M. de la Martinière qui nous a accordé toutes
facilités pour nos recherches, et qui fut pour nous un guide
éclairé, et à M. Armand Rebillon, professeur agrégé au
Lycée de Rennes, dont l'obligeance est inépuisable. ET SES OPÉRATIONS. 17
CHAPITRE PREMIER
Vanderheyde.
I. La vie d'André — II. Les fonctions de Vanderheyde :
interprète, agent de renseignements, courtier. Responsabilité du
courtier et commissions de courtage. — III. La clientèle de Van
derheyde : Compagnie des Indes, pacotilleurs, Nantais. — IV. Ses
procédés et ses résultats.
I
André-Jacques Vanderheyde, « vice-consul de Suède et
interprète des langues étrangères », est mort à Lorient, le
12 octobre 1766, à l'âge de 55 ans (état ciTil de Lorient).
Il est donc né en 1711. Le 27 octobre 1756, Vanderheyde écrit
qu'il est en France depuis vingt-six ans. Cette indication
donne à penser que le courtier était étranger, et qu'il est venu
en France vers 1732. Le style incorrect du copie-lettres,
l'orthographe ultra-fantaisiste (nous jugeons inutile d'en
reproduire les bizarreries) confirment cette supposition.
Vanderheyde devait être originaire de la Hollande dont il
parle la langue. Il est vrai que, pour placer son fils ou se
faire recommander en Hollande, le courtier use d'inte
rmédiaires. On s'explique mal qu'il n'ait laissé ni parent
ni ami au pays natal. Peut-être s'est-il expatrié dans des
conditions qu'il n'avait pas intérêt à rappeler. Nous savons,
par ailleurs, qu'en 1760 (lettre du 12 septembre) Vanderheyde
suivait les ventes commerciales depuis trente-quatre ans, et
qu'il a été commis chez feu M. Seval, à Nantes, sur les Ponts
(6 mars 1760). Son stage à Nantes a été long, car il considère
les Nantais comme des compatriotes.
Le courtier est sans famille dans la région (lettre, 26 juin
1761). Il a à Nantes des cousins par alliance. Sa femme,
2 18 ANDRÉ VANDERHEYDE, COURTIER LORIENT AIS
Marie-Louise Blanchard, inhumée à Lorient le 22 juin 1761,
à l'âge de 34 ans (état civil), était sans doute une Sablaise.
Elle avait aux Sables des oncles, MM. Blanchard et Blanchard
de la Joubartière, auxquels Vanderheyde adresse des vœux
de nouvel an (31 décembre 1762).
A la mort de sa femme (1761), Vanderheyde avait six
enfants : Jeanne, Jacques, Manon, Lison, Félicité, et un petit
garçon qu'il appelle « le Berton », probablement parce qu'il
est né

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