André Velter troubadour au long cours : vers une nouvelle oralité poétique, André Velter French troubadour Towards a new Poetic Orality
314 pages
Français

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Description

Sous la direction de Pierre Brunel
Thèse soutenue le 31 janvier 2009: Paris 4
C'est dans son Orphée Studio, sous-titré Poésie d'aujourd'hui à voix haute, qu'André Velter parle vraiment d'oralité nouvelle. Déclaration fondée sur l'expérience, ce manifeste de quelques feuillets, rédigés en guise de présentation, est remarquable : simple, enthousiaste et parlant. Tellement prodigue qu'il fut le détonateur de cette thèse. Quatre mille deux cents signes en effet ont suffi à me décider : la nouvelle oralité poétique serait mon sujet. Le terme même d'oralité, trop souvent uniquement appliqué aux griots africains ou aux traditions orales, offre un vaste champ de réalités dès lors qu'il est entendu, non dans son acception moderne, mais bien dans son rapport à la modernité.
-Oralité poétique
-Poésie vécue
-Lyrisme aride
-Poesie equestre
-Horizons nomades
-Orient
-Altitude
-Amour sauvage
It is in his Orphée Studio, subtitled Poésie d'aujourd'hui à voix haute, that André Velter really speaks about new poetic orality. Declaration based on the experiment, this proclamation of some layers, written as a presentation, is rare : simple, enthusiastic and speaking. So much prodigal to be it the detonator of this thesis. Four thousand two hundred signs indeed were enough to induce me : new poetic orality would be my subject. The term even of orality, too often only applied to the African griots or the oral traditions, offers a vast field of realities since it is heard, not in its modern meaning, but well in his report with modernity.
Source: http://www.theses.fr/2009PA040126/document

Informations

Publié par
Nombre de lectures 85
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

UNIVERSITÉ DE PARIS SORBONNE (PARIS IV)

ÉCOLE DOCTORALE III, Littératures Françaises et Comparée


N° d’enregistrement : . . . . . . . .


Thèse pour obtenir le grade de

Docteur de l’Université de Paris Sorbonne

Discipline : Littérature Française

Présentée et soutenue publiquement par

Sophie NAULEAU

Le 31 janvier 2009



Titre de la thèse :
ANDRÉ VELTER
TROUBADOUR AU LONG COURS

Vers une nouvelle oralité poétique




Sous la direction de :
M.le Professeur Pierre BRUNEL




















Non seulement je vois plus clair
grâce à vous, mais je me sens aussi le
cœur plus vaste et l’âme ardente, capable
de tenir la vie sur le qui-vive.

André Velter à René Char,
lettre du 2 juin 1986.


















2














Merci à Françoise d’Aubigné,
et à Messieurs Pierre Brunel,
Robert Kopp, Serge Bourjea et Jean-Pierre Martin.









3 OÙ L’ÉCRIT S’ORALISE

Au-dedans et au-dehors, le poème a ouvert l’espace. De gré et de force. Avec
volonté de nuire au sommeil des mots, au froid profil des jours, à l’avenir donné en
héritage.
Le poème a décliné les noms, les lieux, les solitudes. Il a brûlé l’étape première.
La route est devenue l’horizon des horizons, le départ sans fin, le rêve au plus près du
soleil et des pierres.
Ainsi je suis parti à la suite de mon chant.

André Velter, Étapes brûlées.





















4 Si André Velter considère la poésie comme le genre majeur des littératures du siècle
dernier, c’est qu’il a choisi de l’éprouver en tant que « ferment actif, irremplaçable,
1
irréductible » . Et ce dès ses débuts à Paris en 1963, avec Serge Sautreau, sous le regard
2de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre qui furent pour beaucoup dans leur
première publication aux éditions Gallimard à l’âge de vingt ans : « seule la poésie peut
encore éprouver et penser le monde, en son entier comme en chacun de ses éléments,
parce qu’elle seule sait accueillir le philosophique, le politique, le social, voire
l’économique (autrement dit le champ collectif), et le souffle de l’être dans sa
singularité (autrement dit le chant individuel). La poésie est le lieu sur le qui-vive, en
alerte, du prophétique. Le lieu de la clairvoyance, autant que de la voyance. Car la
prophétie n’a rien à faire du futur : elle est dans le présent une effraction, un éclair, une
3
révolte qui va à contre-destin. »
er
Né le 1 février 1945 dans le village sous la neige de Signy-l’Abbaye,
précisément entre la fin de la bataille des Ardennes et le partage du monde à Yalta,
l’itinéraire à contre destinée d’André Velter témoigne de cette confiance active accordée
aux pouvoirs et au souffle du poème. Depuis les années 60 et la publication de Aisha -
suite polyphonique dans le sillage sax et blues de John Coltrane -, il n’a cessé de s’en
remettre à l’écriture. Près d’un bon mètre linéaire en volumes de poèmes sur les
rayonnages des bibliothèques. Auxquels s’ajoutent les traductions, préfaces, articles,
revues, inédits, livres à tirage limité et de nombreux essais aux formats inclassables.
Sans oublier les bandes magnétiques et leurs dizaines de milliers d’heures enregistrées.
Car en plus d’être poète, André Velter a très longtemps parlé aux auditeurs de France
Culture. Là, il a créé en 1987 Poésie sur parole – titre inspiré du sang andalou et
mexicain d’Octavio Paz : « Contre le silence et le vacarme, j’invente la Parole, liberté
4qui s’invente elle-même et m’invente, chaque jour » , et qui dit l’engagement tonique et
5
quotidien de la parole poétique : « La poésie mais où en est-elle en ce vacarme »
interrogeait déjà les jeunes auteurs d’Aisha… L’émission a fêté ses vingt ans, avant de
rendre l’antenne. Avec la complicité de Claude Guerre, il a voulu réconcilier musique et

1 André Velter, présentation d’Orphée Studio. Poésie d’aujourd’hui à voix haute, Gallimard, 1999, p.8.
2 « Une réunion, très nombreuse et assez hétéroclite, s’est tenue chez moi au début de l’automne 64. Il y
avait des romanciers en herbe : Annie Leclerc, Georges Perec ; des poètes : Velter et Sautreau qui
écrivaient leurs œuvres en collaboration ; (…) des étudiants et surtout des étudiants en philosophie :
Jeanine Rovet, Sylvie Le Bon, Dollé, Peretz, Benabou, Régis Debray. » Simone de Beauvoir, Tout
compte fait, Gallimard, 1995, p.189.
3 Serge Sautreau & André Velter, « Ça s’aggrave », entretien avec Franck Laroze, 1998, inédit.
4 Octavio Paz, Liberté sur parole, Poésie / Gallimard, 1994, p.16.
5
Serge Sautreau & André Velter, Aisha, Gallimard, 1966, p.29.
5 poésie sous la forme de mises en voix publiques et radiophoniques, consacrées autant
aux contemporains qu’aux poètes classiques. Tentative réussie faisant salle comble au
Théâtre du Rond-Point de 1995 à 1999, pour « décupler l’audience d’une poésie sans
entrave, prête [encore et toujours] à tenir parole » : « Les Poétiques sont à la poésie ce
que les Dramatiques sont au théâtre, explique André Velter. Des mises en écoute plutôt
que des mises en scène. Des polyphonies qui déclinent tous les modes d’une entreprise
singulière. Chaque mois, c’est un poète tel qu’en lui-même, mais escorté, guidé,
1bousculé parfois, qui risque sa parole. » Puisqu’il n’y a plus à craindre de se retourner
sur la beauté au bord de tout dire, ni de raison d’enterrer avec Eurydice tous les chants
enchantés, ce tour d’horizon des voix a reçu pour baptême du feu le nom d’Orphée
Studio. « Car une fois pour toutes » Rilke a tranché : « Quand cela chante, c’est
2
Orphée » . Puis, en l’an 2000, le ring s’est expatrié de ville en ville : Marseille, Reims,
Bayonne ou Saint Malo et s’en est allé jusqu’en Transylvanie avant de poser ses câbles
et micros, le temps de deux hivers, au Théâtre de l’Aquarium – Mais nous, à qui le
monde est patrie, comme au poisson la mer… disait le divin Dante de La vie en dansant.
Également directeur de Poésie / Gallimard depuis 1998 (la collection de poche
de six pouces et des poussières aux bandeaux de couleur sur couverture blanche
marquée des trois lettres noires de la nrf qui font encore effet), c’est quotidiennement, et
à grand renfort d’exemplaires réimprimés, qu’André Velter dénonce « l’acte de décès de
3la poésie (…) placardé voilà plus de trente ans » ! Amoureux des caravansérails, il est
aussi l’inventeur et le coéditeur de Caravanes, « lieu d’universelle rencontre qui
accueille les récits, les blasphèmes et les chants », soit une belle et dense revue des
littératures de la planète qui n’a d’égal que la générosité de son maître de publication
Jean-Pierre Sicre, feu Monsieur Phébus. C’est dire son attachement aux voix étrangères
et à l’immense caisse des résonances possibles :
En accomplissant une sorte de déambulation dans la poésie mondiale, je tiens à
multiplier les pistes, à secouer la torpeur formaliste et jargonnante qui n’a que
trop régné chez nous. Écoutez Adonis, Bhattacharya, Juar

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